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CH0RTAK18 — CHRÊME (SAINT)


teptotjuvïjç, Venise, 1642.

Papadopoli, Historia gymnasii patavini, Venise, 1726, t. ii, p. 306 ; Fabricius, Bibliotheca grseca, t. xi, p. 702 ; Méiétios, ’ExxXYiffiKtrnx^’Iirroçîa, Vienne, 1784, t. iii, p. 488 ; Vrétos, NtoiUïiviKf, çctaXovfo, Athènes, 1854, t. i, p. 254 ; Sathas, NBotUnvtxî] ftXoloyt’a, Athènes, 1868, p. 338-339 ; Démétracopoulo, npo<rO ? ; xai xaî Sioçeulsa ;, etc., Leipzig, 1871, p. 58-50 ; Zaviras, Nia’EUiç, Athènes, 1872, p. 382, 454 ; Véloudes, ’ElXVjvuv ôj9050-uv ixoixia tv DivBTÎa, Venise, 1893, p. 48.

A. Palmieri.

    1. CHOUMNOS Nicéphore##


CHOUMNOS Nicéphore, rhéteur, philosophe et théologien grec du xiii c -xive siècle, né à Constantinople. Il occupa des charges importantes à la cour byzantine sous les empereurs Michel VIII Paléologue (12611283) et Andronic II (1283-1328). Il fut nommé préfet du Caniclée (chancelier ou secrétaire d’État), et grand stratopédarque. Pachyméres, P. G., t. cxiiv, col. 182-183, 213 ; Nicéphore Grégoras, P. G., t. cxlviii, col. 405 ; Cantacuzène, P. G., t. cliii, col. 357. Par le mariage de sa fille Irène avec le despote Jean Paléologue, lils d’Andronic II, il entra dans la famille impériale. P. G., t. cxliv, col. 318-319 ; t. cxlviii, col. 408. En 1320, dans sa vieillesse, il se retira dans un cloître et y prit l’habit monastique en changeant son nom en celui de Nathanaël. Nous n’avons pas à mentionner ses œuvres philosophiques ou littéraires. Cf. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Lilteratur, p. 478-482. Comme théologien, Nicéphore Choumnos, élevé à l’école et dans les idées de Grégoire de Chypre, se posa en adversaire de la théologie occidentale. On a de lui : ’Ava<ncejï] xoû Sôv^aTo ; twv Aom’vtov ïtepi tf, ç èx.Ttope’ja-eco ; toO àyio> rive’j|xaTo ;.

Démétracopoulo, ’II i f 00’So50 « ’EMàç, Leipzig, 1871, p. 68-69 ; Krixabo.cher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, Munich, 1897, p. 110 ; Théodore Hyrtakiaos, MovwSîa iicï tqi « fimtito iTup.i : sv6ïp< ; i toj xpativrou xai àyiou ajToxçKTopoç fjfiwv xvjoj Avoçovtxou tôt ! IlaXatoXôyou xjçtf Nixï]=ôp<ii Xoûpvt}) tfiî è-l to3 KavtxXetou, dans Boissonade, Anecdota (jneca, Paris, 1829, t. I, p. 282-292 ; les œuvres de caractère religieux sont dans la même collection, t. v, p. 183-350 ; les lettres dans les Anecdota nova, Paris, 1844, p. 1190 ; P. G., t. cxl, col. 1397-1526.

A. Palmieri.

    1. CHRÊME (SAINT)##


CHRÊME (SAINT). Le chrême est un mélange (l’huile et de baume consacré par l’évêque et destiné à des onctions liturgiques, spécialement dans l’administration des trois sacrements qui impriment un caractère. Avec l’huile des catéchumènes et l’huile des infirmes, il constitue les « saintes huiles ». Voir Huiles saintes.

Les diverses questions d’ordre théologique concernant le saint chrême peuvent se ramener à cinq chefs principaux : I. Origines et histoire. II. Éléments constitutifs. III. Consécration. IV. Symbolisme. V. Usages.

I. ORIGINES et histoire.

Dans son acception primitive et profane, le mot /y.rji.tx, d’où provient par l’intermédiaire du latin chrisma le mot chrême, signifiait toute matière pouvant servir à oindre : lard, onguent, huile ou essence parfumée. Il n’est pas rare que ce terme, dans la littérature ecclésiastique des premiers siècles, retienne encore quelque chose de cette signification extensive. Saint Justin l’applique indistinctement à toute espèce d’huile sanctifiée, de myrrhe et d’onguents, Dial. cum Tiyph., P. G., I. VI, col. 681 ; saint Augustin à l’huile dont étaient oinls les rois, De civit. Dei, xvii, 10, P. L., t. xi.i. col.."> !  :  !  ; Innocent t « à l’huile des moribonds. Epist., xxv, ad Décent., n. 8, P. L., t. xx, col. 559 ; Denzinger, Enchiridion, n. 461. Dans l’oraison qui accompagne la bénédiction de l’huile des infirmes, le mol chrisma est encore employé par les Sacramentaires gélasien et grégorien. P. L., l. i.xxiv, col. 1100 ; i. i.xxvih, col. 83. Toutefois, sous les désignations variée de >, acov, /v^aa. ixOpov, oleum, unguentum, chrisma, l’existence d’une huile spécialement ré servée à des rites consécratoires, notamment à l’onction des néophytes et des conlirmands, se trouve attestée dans l’Église, à défaut de textes scripturaires, par un ensemble de documents patristiques, canoniques et liturgiques très nets dont la série se rattache d’assez près à la tradition apostolique et qui invoquent parfois directement cette tradition.

Déjà au IIe siècle, Théophile d’Antioche fait mention de « l’huile de Dieu » employée à oindre les fidèles et aussi ancienne que le nom même de chrétien.’IIu.eïç toutou eïvsxîv /a>.o-J ; xsO’)c Xpcriiavot Sri y_ptou.E0a D.aiov 0£oO. Ad Aulol., i, 12, P. G., t. VI, col. 1041. D’autre part un texte important de saint Irénée, Cont. hær., I, 21, 3, P. G., t. vii, col. 664, constate que les valentiniens et les gnostiques se servaient pour les onctions postbaptismales d’un onguent balsamique, t<j> ottm -rôi ôcixb $u<râj.ov. Comme le fait se trouve simplement consigné, sans correctif aucun, dans un ouvrage destiné précisément à relever les erreurs commises par ces hérétiques dans l’administration des sacrements, on est en droit de conjecturer que ce fait, loin de constituer une innovation condamnable, n’offre rien que de conforme aux usages catholiques, d’où il émane. Voir sur ce passage la note de Feuardent, ibid., col. 1489 sq.

Au IIIe siècle, Clément d’Alexandrie, Strom., ii, 9, P. G., t. VIII, col. 980, reproduisant un passage d’Hermas, Sim., IX, 16, Opéra Pair, apost., édit. Funk, t. i, p. 532, laisse percer une discrète allusion à la ffçpayt ? du baptême. Toutefois, bien que ce terme désigne habituellement chez les Grecs l’onction cruciale imprimée au front du néophyte avec l’huile sainte, cf. Arcudius, De concordia Ecclesiae occid. et orient., il, 8, Paris, 1672, p. 88 sq. ; Assémani, Codex liturg. Eccles. universse, Rome, 1749, t. ii, p. xxxvii, l’allusion semble trop indécise pour que l’on puisse, comme l’a fait Ileimbucher, en déduire des conclusions rigoureuses touchant le rite sacramentel de la confirmation. Ileimbucher, Die heilige Firmung, Augsbourg, 1889, p. 32. Comparer avec le texte de saint Clément celui de saint Cyrille de Jérusalem, Cat., ni, de bapl., P. G., t.xxxiii, col. 432, et spécialement l’expression Tr, v ci’vJSoctoç ffçpai’iô*. Mais Origène, In Epist. ad Rom., v, 3, P. G., t. xiv, col. 1038, mentionne explicitement le chrême visible, chrisma visibile, suivant la traduction de Rufin, et il en appelle sur ce point à la tradition fondamentale de l’Eglise : secundum typum Ecclesiis traditum, omnes baptizati sumus in aquis islis visibilibus et in c/irismale visibili.

Dans l’Église latine les témoignages sont des plus précis. Tertullien parle à plusieurs reprises de l’huile dont le Christ oint ses fidèles, oleum quo suos untjit, Adv. Marcion., i, 14, P. L., t. ii, col. 262, et il est clair, d’après le contexte et ce que nous savons des théories de Marcion, que Tertullien rapporte à Jésus Christ lui-même L’institution de cette onction chrismale. C’est l’appellation qu’il lui donne dans son traité De baptismo, 7, 7’. L., t. i, col. 1206 : Christus dicitur a chrismale, quod est unctio, et il décrit nettement, au même endroit, les effets spirituels que produit en nous cette onction, héritage lointain des rites mosaïques, île pristina disciplina, Voir aussi De resur., 8, P. L., t. ii, col. 806. Saint Cyprien, dans la lettre 1 synodale où il communique aux évoques de Numidie les actes du Ve concile tenu à Carthage en 255, applique également l’appellation de chrême à l’onction postbaptismale. Epist., i.xx, ad Januar., 2, P. L., t. iii, col. HliO ; édit. Ilartel, t. ii, p. 768. Et vraisemblablement cette onction chrismale est représentée encore pai le signaculumdominicum, qui constitue, dans la lettre à Jubaianus, le parachèvement du chrétien. Epist., i.xxiii. ad Jubaian., P. L., t. iii, col. Il H). La même expression se retrouve dans la lettre du pape Corneille à Fabius d’Antioche rapportée par Eusèbe, II. L’., vi, 43, P. G., t. xx,