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CIIAURAND — CHEFFONTAINES


que montrait le P. Chaurand à les organiser, faisaient que les évêques et les gouverneurs et intendants de provinces recherchaient à l’envi ses services. Le pape Innocent XII lui-même l’appela à Rome, afin d’établir un hospice de ce genre dans le palais de Latran, et il le reçut plus de cinquante fois en audience pour s’entretenir avec lui de ce sujet. L’organisation de cette œuvre par le P. Chaurand à Avignon et dans le Comtat-Venaissin a été racontée en détail par le P. deCamaret, dans Ptochotrophiorum in Avenionensi urbe totoque Venascino comitalu excell. D. abbatis Nicolini, Aven, prolegati, cura inslitutorum brevis narratio latina, Avignon, 168’t ; traduit en français et publié par le P. Carayon, dans ses Documents inédits sur la Compagnie de Jésus, Paris, 1874-1886, t. xxiii, p. 309-439 ; cf. M. Chossat, S..1., Les jésuites à Avignon, Avignon, 1896, p. 462-470. Le P. Honoré Chaurand mourut, chargé d’ans et de mérites, dans la maison du noviciat d’Avignon, le 18 novembre 1697. En dehors de quelques extraits de ses discours de mission relatifs au protestantisme, qui ont été recueillis et publiés par des auditeurs, sous le titre de Passages de controverse, il n’a paru sous le nom du P. Chaurand que de petits ouvrages qu’il distribuait dans ses missions, tels que : Avis très-importans pour les confesseurs et pour les pénilens, louchant le sacrement de pénitence, in-16 ; Accusation correcte du vrai pénitent, où Von enseigne la manière qu’il faut éviter, et celle qu’il faut suivre en déclarant ses péchés au sacrement de la confession, réimprimé, in-12, Troyes, 1724 ; Épinal. Ajouter : Copie d’une lettre du P. Honoré Chaurand de la Compagnie de Jésus, écrite de Venues (Vannes, Morbihan), le premier jour de février de l’an 1082, au R. Pire Catien de la même Compagnie, provincial en la province de Lyon, touchant la maison des retraites establies à Venues, publiée dans les Documents du P. Carayon, t. XXIII.

De Backer-Sommervogel, Bibliothèque de la C* de Jésus, i. il, col. 1101-1102 ; Annales du collège royal Bourbon d’Aix, publiées par l’abbé E. Méchin, Marseille, 1890-18’J3, t. ii, p. 123127 ; Ch. Joret, Le P. Guevarre et. les bureaux de charité au xvir siècle, Toulouse, 1880 (, 1e P. Guevarre fut l’élève et l’auxiliaire du P. Chaurand).

J. Gricker.

    1. CHAVASSE Balthasar##


CHAVASSE Balthasar, théologien moraliste et polémiste, né’en 1551 aux Échelles (Savoie), entra dans la Compagnie de Jésus en 1580. A peine âgé de vingt et un ans, il enseigna la philosophie à l’université de PontàMousson, puis, de 1595 à 1600, la théologie morale. Dans la vue, parait-il, de publier plus facilement un ouvrage Des caractères de la vraie religion, il demanda cl obtint, peu après 1603, de passer parmi les jésuites de Bavière. Il employa le reste de ses années principalement à Porrentruy (Suisse), dans le ministère de la prédication et la composition des œuvres de controverse. Il mourut dans cetle ville le 20 septembre 163k On a de lui : Denotis cerlissimis verx religionis libri quatuor, in quibus quoad easdem lam Mahumetani, quam Europasi novatores in comparationem cum catholicis adducuntur, in-4. Ingolstadt, 1011 ; Professio venu et orthodoxes fidei, addilis commentariis in quibus plana accurataque ejusdem profertur ratio, et evangelicis respondetur illam impugnantibus, in-4°, Ingolstadt, 1613 ; Antidote de la confession de foy des tglises prétendues réformées de France, in-12, Lyon, 1616 ; De vera perfeclaque prudenliaseu.de perfecto virliitum usu, 2 in-8°, Ingolstadt, 1620.

Sotwel, Bibliotheca scriptorum Soc. Jesu, p. 99 ; l.’université d’- Pont-à-Mousson, histoire extraite demanuscrits du i 1. Nie. Abram, publiée par le 1’. Carayon, Paris, 1870, p. 159, 381-333 ; I >rBacker et Sommervogel, Bibliothèque du la C" de Jésus, t. ii, col. 1105-llou ; Hurler, Nomenclator, t. i. p. 283.

H. DUTOUQUET.

    1. CHAVES (Thomas de)##


CHAVES (Thomas de), dominicain espagnol, fit profession à Salamanque, le 2 février 1524. Il fréquenta les

leçons de François de Victoria, puis professa la théologie à Salamanque. Il se montra toujours très fidèle disciple de Victoria, et mourut à Salamanque vers 1565. On a de lui : Summa sacramentorum Ecclesise ex doclrina R. P. F. Francisci a Victoria ordinis prædicalorum primarii cathedratici apud Salmanticetises, avant 1546. Cet ouvrage fut revu et approuvé par Victoria lui-même. Chaves en publia une autre édition augmentée, comme le titre l’indique : accesserunt multse quæstiones ex sanctorum conciliorum decretis prsesertim Tridentini et aliorum quee antea desiderabantur, in-8 », Vallado’.id, 1565 ; Salamanque, 1575 ; in-12, Venise, 1571, 1579, 1580 ; Anvers, 1586, 1594, 1610 ; Tours, 1629 ; trad. ital., in-4°, Venise, 1575 ; in-8°, 1580.

Quétif-Echard, Scriptores ordinis prxdicatorum, t. ii, p. 192.

R. Coulon.

    1. CHEFFONTAINES (Christophe de)##


CHEFFONTAINES (Christophe de), en breton Penfentenijou, en latin a Capite fontium, était le second tils de Jean de Penfentenyou, seigneur de Kærmoruz et autres lieux, et d’Amctte de Costquid, dame de Kærvegnes, qui habitaient près de Saint-Pol-de-Léon. Jeune encore, il entra chez les frères mineurs de l’observance, au couvent de Cuburien près Morlaix. Une fois promu au sacerdoce, il devint bien vite prédicateur célèbre, et dans la dédicace d’un de ses livres, il rappelle le carême qu’il prêchait en 1571 à Saint-Eustache à Paris. La prédication à cette époque devenait comme nécessairement une occasion de controverse avec les protestants. Pour les combattre, le P. Christophe ne reculait pas devant les nouveautés et même les témérités, et l’on dit que dès lors sa doctrine avait paru suspecte. Néanmoins, après avoir rempli diverses charges dans sa province religieuse de Bretagne, il fut élu ministre général de son ordre par le chapitre réuni à Rome en 1571. Suivant la bulle Pastoralis officii publiée cette même année par saint Pie V, il gouverna pendant huit ans, consacrés en grande partie à la visite des couvents de son ordre en différents pays. Il semblerait que sa nationalité lui aurait attiré quelques difficultés dans son administration ; on raconte qu’il aurait voulu convoquer le chapitre général à Paris, mais que par crainte de voir un autre Français lui succéder, on fil en sorte que la réunion eût lieu à Rome. Dès avant l’expiralion de sa charge, il élail question de l’élever à l’épiscopat, ce qui arriva en 1578. Chefibntaines fut créé archevêque de Césarée et donné pour auxiliaire au cardinal de Pellevé, archevêque de Sens. Comme on le verra par la liste de ses ouvrages, l’évêque de Césarée continuait à écrire ; on rapporte que pendant de longues années, il passait chaque jour onze heures au travail ; mais la nouveauté de ses opinions le fit appeler à Rome en 1586, pour y demeurer à la disposition du Saint-Office. Trois de ses livres furent alors absolument condamnés et les autres interdits douer expurgent ur. C’est de là sans doute que provient l’obscurité qui entoure ses dernières années. Cheffontaines mourut à Rome, le 26 mai 1595, âgé de 63 ans, au couvent de Saint-Pierre in Monlorio, où aucun monument ne conserve sa mémoire.

Il semblerait que les bibliographes aient embrouillé a dessein l’indication des ouvrages du P. Christophe. On trouve dans ses écrits des qualités peu communes, la facilité du style jointe à l’érudition et une vigueur d’argumentation appuyée sur une science profonde ; malheureusement il tomba ou du inoins côtoya de trop près l’erreur en voulant la combattre. La plupart de ses livres, rédigés en tramais, furent, traduits par lui-même en latin : Chres tienne confutation du poinct d’honneur sur lequel la noblesse fonde aujourd’hui) ses querelles et monomachies, déduicte en un traité de quatre chapitres cl nuire ee en trias ilialaques ensuivants, -S°,

Paris, 1568, 1571. 1579, 1586 ; en latin : Canfutatio puncli quem vocant honoris…, in-8°, Cologne, 1585 ;