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CHARTREUX
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fiante. FamiliarUez-voute une Somme quel conque, par exemple la Sylvetti Ivestre Pri

maître du sacré-palais, f 152.’! '. ou l’Angélique (du franciscain An lean de Clavasio, f Ii’j5>. dont tu. ri / i.i Bolution de vos doutée sur les devoirs d’un religieux, comi l’office de confesseur, la

tation des’canoniales, les censures, l’excommunication, l’irrégularité et les autres choses de ce genre, qu’un moine ne doit irer. Enfin, pour résumer

ma pensée, toutes vus lectures doivent être faites dans une de ces intentions, on parce qu’il est nécessaire de vous instruire, on parce qu’elles vous portent a la componction et àla dévotion. »

Cette méthode d’étude théologique suivie à la chartreuse de Cologne, vers 1530, n’était probablement pas particulière à celle maison, on la suivait aussi dans les autres chartreuses d’Allemagne. Lansperge n’écrivit celle lettre qu’entre 1532 et 1533, puisqu’il ne propose à son disciple aucun des ouvrages théologiques de Denys le chartreux, imprimés, à partir de 1532, par les soins des chartreux de Cologne mêmes. Dans la liste des traités ascétiques, il mentionne les œuvres de Denys déjà publiées en 1530, 1531 et 1532. Or, peu après et avec la collahoration de Lansperge lui-même, les chartreux de Cologne firent paraître, en 1533, la Summa vitiorum et virtutum ; en 153’t, le De fide catholica dialogion ; en 1535, le commentaire sur les Sentences ; en 1535-1536, la Summa fidei orthodoxes, qui est un compendium de la Somme de saint Thomas. Si ces ouvrages avaient déjà paru, Lansperge les aurait signalés à son élève, de préférence à tout autre ouvrage classique.

La sollicitude des supérieurs de l’ordre pour lis études des religieux tendit en outre à préserver les solitaires de toute lecture curieuse et étrangère à 1 reprit de leur vocation. Lansperge signalait à Geolïroy la manie d’étudier les langues, qui, de son temps, s’était emparée des jeunes gens, même après leur entrée en chartreuse. Érasme faisait école, et son exemple entraînait la jeunesse. Tous voulaient savoir le grec et l’hébreu. On abandonnait l’étude de la philosophie et de la théologie, et on dédaignait la scolastique. Pour réagir contre la vogue nouvelle, les frères prêcheurs défendirent l’étude du grec à leurs jeunes religieux. Les chartreux imitèrent leur exemple. En 1537 et en 1538, le chapitre général interdit la lecture des livres d’Érasme ; en 1542, il prohiba l’étude du grec, et en 1515, il ordonna que l’on retirât des maisons des provinces septentrionales tous les livres défendus par le pape, par l’empereur Charles-Quint, par les universités catholiques et par les chapitres généraux des années précédentes. Ces livres devaient être remis au visiteur de l’Allemagne inférieure, nommé à cet effet commissaire général. Celait dom Thierry Loher, profès de la chartreuse de Cologne, ami de Lansperge et principal éditeur des œuvres de Denys le chartreux, qui remplissait ces fonctions.

De cette interdiction il ne faudrait pas toutefois conclure que l’usage du grec et de l’hébreu fut totalement banni de l’ordre. Les religieux déjà instruits dans ces langues continuèrent à s’en servir pour leurs études. Les définiteurs se montrèrent sévères uniquement envers les partisans d’Érasme, qui soutenaient que, sans la connaissance du grec et de l’hébreu, on ne pouvait pas comprendre les saintes Écritures. -Mais à celle époque et dans les siècles suivants, des chartreux cultivèrent le grec et l’hébreu sans opposition des supérieurs. Ainsi, l’humaniste dom Livin van der Mande, chartreux belge († 1556), écrivait à Érasme en latin et en grec. Ses lettres, conservées a la Bibliothèque publique de Besançon, ont été publiées dans le i. xxv des M menta Hungarica hist.diplom. De même, dom Geoffroy Tilmann, profès de la chartreuse de Paris (+1561), est célèbre par ses traductions latines des Pères grecs ; dom Louis Gaudais († 1598) trad.isil du grec en latin

t annota la Théologie mystique attribua à I

I Ai éopagiti. dorn i 1 t, chai u

[ 1670), avait préparé une édition gréco-latine oeui res du p* udo-Denys l’Aréopagite. la mort I emp de la faire imprimer. Enfin, dom II reli gieux belge’; l » i. w l. ancien élève do bollandl brock, traduisit, en chartreuse, du grec en latin, un certain nombre i ils pour la | I Ib-c tion des Acta $anctorum. Cf. cet ouvrage au 31 m au 15 août.

Le concile de Trente régla renseignement de l’Écriture sainte, même dans les ordres monastiques ; lu niona quoque monachorum, ubi commode (îeri ; etiam lectio mu ra Scripturm habeatur. Sess. V, c. : profession Bpéciale de vie solitaire, qui distingue l’ordre des charte. utres ordres contemplatifs, et le

petit nombre de religieux de la plupart des cbarti. étaient, semble-t-il, des raisons suffisantes pour ne pas y établir une chaire d’Écriture sainte. Aussi, l’ordre, profitant de la restriction insérée dans le décret de Trente, ne modifia pas ses anciennes observances. bailleurs, la lecture de toute la Bible, qui est faite chaque année aux leçons de l’office canonial et ai. fectoire, détermine les chartreux à l’étude du texte sacré pour en avoir l’intelligence. De tout temps, ces religieux s’étaient livrés à cette étude et mettaient à profit les commentaires rédigés par les religieux de l’ordre ou par d’autres. Ainsi. Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, donnait, le 17 décembre 1398, ce mandement sur la provision de livres nécessaires à la nouvelle chartreuse de Dijon, fondée quinze ans auparavant : « Item, pour 10 petites bibles, pour les celles (cellules), afin que les religieux qui auront aucunes inféra pour lesquelles il leur convient laissier l’église, puiss. ni dire leur service sens empeschier l’enfermier de | suivre l’église, et pour estudier, si qu’ils n’aient sion de partie de leur celle pour aller ettudier en la Bible de l’église, ou de parler les uns aux autres : pour ce, 100 francs, i Cf. Monget, La chartreuse de Dijon, Montreuil-sur Mer, 1898, t. 1. p. il’.*.

En outre, à l’époque du concile de Trente, les chartreux de Cologne avaient déjà publié les commentaires de Denys le chartreux sur toute l’Écriture. Les religieux des autres maisons accueillirent cette publication avec empressement. Ainsi le 1 !.. lean lloughton. prieur de la chartreuse de Londres, dans une lettre du’23 juillet 1532, demanda à dom Thierry Lober, vicaire de la maison de Cologne et principal éditeur des œuvres de Denys. dix exemplaires de chaque ouvrage déjà imprimé, vingt exemplaires du De contemptu mundi et autant du Scala religiosorum.Prseterea, ajoutait-il. quicquid ceps de prsedicli reverendi Patris Dionysu piis operibus contigerit imprimi, si duodecim libro* de singulis mihi transmit/ère digneris, ego polliceor, etc. I commentaires complétaient la bibliothèque scripturaire cartusienne déjà imprimée, à savoir les commentaires sur les Psaumes de saint Bruno, de Ludolphe l dom François Dupuy, le commentaire sur le Cantique des cantiques de dom lean Pivert, l’explication des quatre Évangiles dans la Vita Christi de Ludolphe. et l’interprétation des Épltres de saint Paul par saint Bruno. L’ordre des chartreux pouvait donc se croire dis, de l’observance du décret porté par le concile de Trente.

II demeura, en effet, dans celle persuasion jusqu que le cardinal-protecteur, au nom de Clément VIII, lui eût notifié que l’intention du souverain pontife était que, dans les chartreuses, l’on observât sa constitution du 25 juin I51>9 établissant une leçon hebdomadaire d’Écriture sainte dans chaque monastère. Sous le pontificat de Paul V. le cardinal-protecteur envoya une déclaration semblable au B. P. général, et l’ordre ess.ivi divers moyens pour obéir au vicaire de, 1 Christ sans nuire a la solitude et au silence nécessaires