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tiqu 1 1 llgieu. qu’il m proposai) de crèV r eardl Dam ; dom Laurent Sarius, chartreux, et son ancien condisciple, le B. Pierre Canisius, ji Boite, v i laient Inscrits. Les gëm raux de l ordre, dont Guillaume l< lynand et dora Antoine de Montgeffond, n lua n ni le litre et la dignité d’abbé, que les papes i rbaiu V et Benoll Mil voulaient accorder au prieur de la Grande-Charta .1 perpétuité.

Deux chartreux ont dignement porté le titre di triarches : dom Antoine Surianoꝟ. 1506), patriarche de Venise, el dom Antoine de Saint-Joseph de Castro I 1814), patriarche de Lisbonne. A la f i du xvii « Biècle (1681), Morozzo compt.iit Boixante-six archevêques et .nés chartreux. <>n peut ajouter à ce nombre Alexandre de Montecatini, archevêque d’Avignon (-j- 1688), Raymond Rubi, évéquede Catane(† 1729), le patriarche de Lisbonne mentionné plus haut et Léon Niccolaï, évéque de Pistoie et Prato (+ 1857). Dom Jean Rode, chartreux de Trêves < ; 1439), fut élu abbé de Saint-Martin de la même ville par ordre de Martin V, et prit l’initiative de la réforme des bénédictins d’Allemagne, dite de Bursfeld, qui finit par réunir plus de 140 monastères. Dom Léonard Bonafede, chartreux de Florence, fut abbé’commendataire de l’abbaye bénédictine de Saint-Thiébaut, en Toscane, hospitalier du grand hôpital de Sainte-Marie-Nouvelle de Florence, commandeur de l’hôpital du Saint-Esprit de Saxe, à Rome, ensuite évêque de Vesta, dans le royaume de Naples, et puis de Cortone (1529). Il avait été parrain de Catherine de Médicis. reine de France. Grégoire XIII. en 1583, fit commandeur de l’hôpital du Saint-Esprit de Saxe, à Rome, le chartreux dom Jean-Baptiste Ruino († 1589). Depuis le xire siècle jusqu’en 1845, le saint-siège a confié à des chartreux des légations, des missions importantes et des visites apostoliques des autres ordres religieux.

4° faveurs des rois, des princes et des grands envers les chartreux. — Nous avons déjà signalé les faveurs accordées par les papes. Chaque province de l’ordre pourrait publier son bullaire aussi bien que le livre d’or de ses bienfaiteurs. Parmi les fondateurs de chartreuses nous pouvons mentionner Innocent III, Jean XXII, Innocent VI, Grégoire XI, Clément VII (Robert de Genève), Sixte IV et Pie IV. Plusieurs cardinaux, beaucoup d’évêques et autres dignitaires ecclésiastiques ont fondé ou favorisé, par des secours pécuniaires, la fondation de maisons carlusiennes. Deux empereurs d’Allemagne, les dauphins de Vienne, les comtes et ducs de Savoie, les ducs de Bourgogne, de Bavière, de Bretagne, et souvent leurs épouses et leurs parentes, les rois d’Aragon, de Castille, d’Angleterre, d’Ecosse, de Hongrie, et surtout de France sont inscrits sur la liste des fondateurs. Souvent des comtes, des ducs, des nobles, voire même des bourgeois, entreprenaient la coûteuse érection d’une chartreuse. Quelques maisons seulement là peine sept ou huit), jusqu’au milieu du XVIIe siècle, purent en fonder d’autres. Des personnes pieuses fondaient un chartreux, c’est-à-dire donnaient les fonds nécessaires pour bâtir une cellule au cloitre. et le religieux, qui l’habitait, devait prier pour ses fondateurs. Les noms ou les armoiries des bienfaiteurs étaient gravés sur une pierre à l’entrée de la cellule ou peints sur verre et placés dans une des fenêtres.

La tenue régulière du chapitre généra] et l’exacte

observance de ses dispositions exigeaient des revenus

relativement considérables ; des bienfaiteurs pourvurent. Alphonse, roi d’Aragon, en 1185, et saint I roi de France, en 1-2.17. sont les premiers de la longue liste de ceux qui donnèrent des fonds pour le chapitre général. En 1719. le régent accorda a tout chartreux, français et étranger, se rendant au chapitre, ou montant en chartreuse à d’autres époques pour affaire de l’ordre le privilège île passer, en tout lieu, sans avoir à paver aucune redevance, ainsi que le droit de soustraire à

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Lu 1370, Charles y fonda à la Grande-Chartri a pelle dite d’abord royale, el ensuite tir Saint : y célébrait tous les jouis un, . messe pour le roi. la reine, le dauphin et le peuple français. Louis Mil dépensa 30 000 livres pour la restauration de cette chapi et Louis XIV la fit refaire après l’incendie de 1676 en 1663, i pour obliger da dits religieux à conti nuer leurs prières pour notre prospérité et bien de notre Etat, » comme il s’exprimait dans ses lettrele g ran( i, . j ren0 uvela tous les privilèges et concesaccordés à l’ordre par ses prédécesseurs. Les prina de la maison de France, qui devenaient reines de pays étrangers, favorisaient les chartreux. Au xvil’s. Christine de Bourbon, fille de Henri IV et veuve de Victor-Amédée, fonda la chartreuse de Colb-no. pr Turin, et Marie-Louise d’Orléans, femme de Charles 11, roi dl.spagne, appelée dans l’ordre < notre mère prieure. fit vœu, avec le roi son époux, de promouvoir l’exacte observance des statuts dans les maisons d’Espagne afin d’attirer les bénédictions du ciel sur la famille royale.

5° Epreuves de V ordre des chartreux dans les ; » entions générales des ordres religieux. — Un ordre religieux, qui compte plus de huit siècles d’existence, a nécessairement subi bien des épreuves. Au i~< siècle de l’ordre, les chartreux eurent à souffrir à cause des schismes causés par les antipapes. Le premier martyr. I vénérable Landuin, périt victime de son attachement et de son obéissance au légitime pasteur de l’Église. Pendant le grand schisme d’Occident, deux chartreux italiens, délégués de Boniface IX auprès du roi de France, furent faits prisonniers par Clément Vil 1, de Genève), et ne furent remis en liberté que par I intervention de l’université de Paris et de Charles I.

Au xve siècle, les chartreux de Bohême furent massacrés par les nussites, mais le xvi » siècle est le siècle des martyrs chartreux. En Styrie et en Autriche, les hérétiques (1521) et les Turcs (1529) font les premi victimes. En Angleterre, Henri VIII lit mourir de divi manières dix-huit fils de saint Bruno. Lu Hollande, à Buremonde, el en France, les protestants, luthériens, huguenots ou gueux, détruisirent les moi sacrèrent les n lpieux. Au XVII’siècle, le sang carlusn n fut aussi versé dans la Dordogne, en France, par les huguenots, et dans la Styrie par les musulmans.

Le xviir siècle fut fécond en dissensioi -ons

et en ruines. D’abord, l’ordre dut sévir ava contre un certain nombre de religieux de la province de France-sur-Seine imbus.les doctrines janséniste rebelles aux bulles des papes et aux lois de l’État Plusieurs s’évadèrent de leurs monairent de France et se réfugièrent à Ulrecht, en Hollande, où ils prétendaient vivre en communauté régulière en attendant les décisions du futur concile, auquel ils avaient fait appel. Le général s ellorca de les faire rentrer l’obéissance de l’Église et de l’ordre ; quelques-uns. revinrent au devoir, mais la plupart, circonvenus par la , demeurèrent dans l’apostasie. Une autre épreuve vint affliger Tordre dans la seconde moitié du xviir siècle. Les parlements français, animés de l’esprit gallican et janséniste, voulurent réformer les ordres religieux, sans mandat du s t-siège, et tirent instituer une commission à cet effet Le chapitre général de 1772 prit une résolution qui, tout en préservant les charli.