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CHARITÉ

charité parfaite, préférant effectivi i tout ce

qui sépare de lui par le péché mortel. On peu) i complaire dana les pi rfecti >nadivineæt mémedi lirei rompre entièrement c tout ob lai le a la charité et i tr< ainsi uni à Dieu, Bani que ! on n alise i ntièrement ces d Le motif est réellement celui de la charité, mais l’efflt r èa imparfaite. Cet amour, en lui-même bon i t légitime, n’i prérogatives de la charité

[u disposition plus on moins éloi a la charité vraiment efficace. Billot, De Eccletue nenlis, Rome, 1895, t. n. p. 11* sq. 2 Propriétés principale ». — Nous omettrons toutes l es p, , oramunes que fera suffisammi ntconm

l’étude de la grâce sanctifiante et des vertus infuses. Nous nous arrêterons aux seules propriétés spéciales.

1. Éiat d’amitié avec Dieu.

a) Nous ne devons que rappeler ici la nature de l’état d’amitié résultant de la possession de la grâce sanctifiante. Puisque toute v< ritable amitié de bienveillance suppose un mutuel amour de bienveillance, fondé sur quelque chose de commun, la communauté du sang ou uV la pairie, la communauté du genre de vie ou celle des qualités et des goûts, S. Thomas, Sum. theol., IIa-IIæ, q. xxiii, a. 1, l’amitié entre Dieu et l’âme exige une certaine communauté de vie accompagnée d’un mutuel amour de bienveillance. Conditions essentielles toujours réalisées au moins à leur degré minimum par toute possession de la grâce sanctifiante, véritable participation initiale à la vie divine, S. Thomas, Sum. theol., I », q. xii, a. 4 ; 1° 11*. q. < : x, a. 1 sq. ; q. exiv, a. 1, 3, provenant de la bienveillance divine, I*, q. xx, a. 2, et présupposant toujours comme disposition immédiate de l’âme, l’acte de charité envers Dieu. Prov., viii, 17 : Luc, vii, 27 ; Joa., IV, 21 ; I Joa., iv, 7, 16. — b) Cette divine amitié est plus immédiatement attribuée à la charité qu’à la grâce sanctiliante du moins chez les adultes, parce que la caractéristique de la charité est l’union affective avec l’objet aimé et que d’ailleurs la charité est la disposition la plus immédiatement prochaine à la réception de la grâce sanctifiante, en même temps que son fruit principal. S. Thomas, Sum. theol., ll a U", qxxiu. a. 1. — c) Toutes les lois essentielles de l’amitié de bienveillance sont suffisamment accomplies. — a. Désintéressement mutuel. Du côté de Dieu qui aime non pour sa propre utilité ni pour augmenter son bonheur ou sa perfection, mais pour accroître la perfection et le bonheur de l’âme juste. Sum. theol, I a, q. xx. a. 2, 4. Désintéressement du côté de l’homme qui aime la perfection divine pour elle-même, tout en jouissant du bonheur légitime qu’il éprouve dans l’amitié divine. — b. Egalité au moins relative, basée sur l’analogique communauté de vie, mais sans que soit supprimée la distance infinie qui sépare le créateur de sa créature. — c. Stabilité résultant normalement de la nature indestructible de ce bien spirituel, quoique la fragilité de son possesseur puisse y mettre en cette vie un obstacle irréductible par le péché mortel. U « U", q. xxiv. a. 12. — (I. Manifestation suffisante, par des signes non équivoques de cette amitié divine, auxquels l’âme peut pratiquement se confier, [ El", q. CXII, a. 5, tout en o vaut les conseils d’humble défiance de soi et de constante vigilance donnés par saint Paul. I Cor., x, 12 ; Phil., n. 12.

— il) Cette divine amitié est comme la grâce sanctifiante, comme la charité elle-même, susceptible de divers di grés de perfection. Parmi ces divers degrés, nous mentionnerons particulièrement l’union fr uitive connue dans les seuls étals mystiques, >’t caractérisée par une double propriété. La première propriété est du côté de Dieu, une plus complète communication des dons du Saint-Esprit, don résultent d.ms l’intelligence des lumières abondantes, plus pures et plus vives, d.ms la volonté un très grand amour de Dieu et du prochain, en même temps qu’une indicible jouissance produite par le

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.’-.lit. Migne, t. I, p.’llgornera,

it, t Thomas, q. IV, disp. I. a. t. n. p. 27 sq. ; Philippe de la Sainte-Trinité-. Summa theoUtgiæ i part. III, tr. I.

1874’, , iii, , ’.i j. Mi ynard, Traité delà I. III, c. i, 3e édit., I

Des grâces d’ora lit., Paris, 1901, p. "

merveilleuse danles étals mystiques inférieurs, i heureuse union fruitive atteint, en cette ie, sa plus grande perfection dans la parfaite union ou unJGjj trajj formante, appeléeaussi mariage spirituel. EUeest principalement caractérisée par une très abondante communication de tout ce qui peut correspondre sur la terre aux trois dots spirituelles que l’âme possédera pi ment au ciel, Visio, dclectatio et fruitio, et par un. titude plus forte et plus permanente du travail intime de la grâce divine dans l’âme ainsi unie a Dieu. S" Thérèse, Le château de l’âme. septù c. n. Œuvres complètes, édit. Migne, t. i, p. 707 sq. ; Vallgornera, op. cit., q. iv, disp. 11. a. 6 sq.. t. ii, p. 177 sq. ; Philippe de la Sainte-Trinité, op. cit., t. iii, p. 30 sq. ; Meynard, op. cit., t. ii, p. boi sq. ; Poulain, 0)i. cit., p. 271 sq.

3. Unité spécifique.

Malgré son double objet matériel, Dieu aimé pour lui-même et le prochain aimé pour Dieu, la vertu de charité est vraiment une. Elle qu’un seul motif formel, l’infinie perfection divine aimée en elle-même ou dans le prochain. Sic igitur dicendum quel caritas diligit Deum ratione sut ipsius, et ratione ejus diligit ornnes alios in quantum ordinantur ad Deum, unde quodammodo diligit Deum inomnibus proximis, sic enim proximus caritale dttigitur <[uia in eo est Deus vel ut in eu sit Deus. S. Thomas, Quant, disp., De caritale, a. 4 ; Sum. theol.. II » 11*, q. xxiii. a. 5, ad l um. C est d’autre part un principe assuré que les vertus, comme toutes les habituddistinguent d’après leurs objets formels même dans l’ordre surnaturel. La charité surnaturelle envers Dieu et envers le prochain est donc spécifiquement une. II » U", q. xxiii, a. 5 ; Qutsst. disp., De cantate, a. 4.

4. Identité spécifique avec la charité béati/ique. — Nous devons d’abord constater d’évidentes divergences dans le mode de production de l’une et de l’autre. Celleci est déterminée par la connaissance surnaturelle que donne la foi, celle-là provient de la claire vision de l’essence divine immédiatement perçue avec l’aide de la lumière de gloire. L’une est accompagnée d’espérance et ne jouit point de la présence de l’objet auquel elle n’est unie qu’aflectivement, tandis que l’autre jouit pleinement de la possession du bien infini sans crainte de le perdre jamais. Ici. détermination libre de la volonté dirigée par la foi. et incessante posMl.ilité de perdre cet inestimable don ; là, nécessité pour la v d’aimer le souverain bien parfaitement connu dam intime essence et absolue sécurité de ne le jamais perdre, s. Thomas, Sum. theol.. I* II*. q. î.xvii. Qusest. disp., De cantate, a. 12, ad 2t>">. Mais ces divergences, malgré toute leur importance, ne sont qu’accidentelles à l’acte même de la charité. Ce qui le constitue vraiment, c’est l’union affeetn ii, terme immé diat des complaisances et de la bienveillance de la volontéqui y porte ses aspirations et ses désirs et j sa principale jouissance. Or. que le mode de connaissance s.ut la foi ou la vision béatifique, que la p. sion de l’objet soit en espérance et en affection < l’effective et parfaite présence, qu’il y ait pleine immobilité dans cette ineffable jouissance.u continuel !