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CHALCÉDOINE

ἐκδιδάσκομεν, τέλειον τὸν αὐτὸν ἐν θεότητι καὶ τέλειον τὸν αὐτὸν ἐν ἀνθρωπότητι, Θεὸν ἀληθῶς καὶ ἄνθρωπον ἀληθῶς τὸν αὐτὸν, ἐκ ψυχῆς λογικῆς καὶ σώματος, ὁμοούσιον τῷ πατρὶ κατὰ τὴν θεότητα καὶ ὁμοούσιον τὸν αὐτὸν ἡμῖν κατὰ τὴν ἀνθρωπότητα, κατὰ πάντα ὅμοιον ἡμῖν, χωρὶς ἁμαρτίας· πρὸ αἰώνων μὲν ἐκ τοῦ πατρὸς γεννηθέντα κατά τὴν θεότητα, ἐπ’ἐσχάτων δὲ τῶν ἡμερῶν τὸν αὐτὸν δι’ἡμᾶς καὶ διὰ τὴν ἡμετέραν σωτηρίαν ἐκ Μαρίας τῆς παρθένου τῆς θεοτόκου κατὰ τὴν ἀνθρωπότητα, ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν Χριστὸν, υἱὸν, κύριον, πονογενῆ, ἐν δύο φύσεσιν [ἐκ δύο φύσεων] ἀσυγχύτως, ἀτρέπτως, ἀδιαίρετως, ἀχωρίστως γνωριζόμενον· οὐδαμοῦ τῆς τῶν φύσεων διαφορᾶς ἀνῃρημένης διὰ τὴν ἕνοωσιν, σωζομένης διὰ τὴν ἕνωσιν, σωζομένης δε μᾶλλον τῆς ἰδιότητος ἑκατέρας φύσεως, καὶ εἰς ἕν πρόσωπον καὶ μίαν ὑπόστασιν συντρεχούσης, οὐκ εἰς δύο πρόσωπα μεριζόμενον ἤ διαιρόυμενον, ἀλλ’ἕνα καὶ τὸν αὐτὸν υἱὸν καὶ μονογενῆ, Θεὸν λόγον· κύριον Ἰησοῦν Χριστὸν, καθάπερ ἄνωθεν οἱ προφῆται περὶ αὐτοῦ, καὶ αὐτὸς ἡμᾶς ὁ κύριος Ἰησοῦς Χριστὸς ἐξεπαίδευσε καὶ τὸ τῶν πατέρων ἡμῖν παραδέδωκε σύμβολον. Τούτων τοίνυν μετὰ πάσης πάνταχόθεν ἀκριβείας τε καὶ ἐμμελείας παρ’ἡμῶν διατυποθέντων, ὥρισεν ἡ ἁγία καὶ οἰκουμενικὴ σύνοδος, ἑτέραν πίστιν μηδένι ἐξεῖναι προφέρειν ἤ γοῦν συγγράφειν ἤ συντιφέναι ἤ φρονεῖν ἤ διδάσκειν ἑτέρους· Τούς δὲ τολμῶντας ἤ συντιθέναι πίστιν ἑτέραν γοῦν προκοσμίζειν ἤ διδάσκειν ἤ γοῦν προκομίζειν ἤ διδάσκειν ἤ γοῦν παραδιδόναι ἕτερον σύμβολον τοῖς ἐθελοῦσιν ἐπιστρέφειν εἰς ἐπίγνωσιν ἀληθείας ἐξ Ἑλληνισμοῦ ἤ ἐξ Ἰουδαϊσμοῦ ἤ γοῦν ἐξ αἱρέσεως οἱασδηποτοῦν, τούτους, εἰ μὲν εἷεν ἐπίσκοποι, ἢ κληρικοὶ, ἀλλοτρίους εἶναι τούς ἐπισκόπους τῆς ἐπισκοπῆς, καὶ τοὺς κληρικοὺς τοῦ κλήρου : εἰ δὲ μονάζοντες ἤ λαϊκοὶ εἷεν, ἀναθεματίζεσται αὐτούς.

même Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ, complet quant à sa divinité, complet aussi quant à son humanité, vrai Dieu et en méme temps vrai homme, composé d’une dme raisonnable et d’un corps, consubstantiel au Pére par sa divinité, consubstantiel 4 nous par son humanité, en tout semblable a nous, sauf pour ce qui est du péché ; engendré du Pére, avant tous les siécles, quant a sa divinite ; quant 4 son humanité, né pour nous, dans les derniers temps, de Marie, la Vierge, et la Mere de Dieu ; nous confessons un seul et méme Christ Jésus, fils unique, que nous reconnaissons étre en deux natures, sans qu’il y ait ni confusion, ni transformation, ni division, ni séparation entre elles : car la différence des deux natures n‘est nullement supprimée par leur union ; tout au contraire, les attrihuts de chaque nature sont sauvegardés, et subsistent en une seule personne et en une seule hypostase ; et nous confessons, non pas (un fils) partagé ou divisé en deux personnes, mais bien un seul et meme fils, fils unique et Dieu Verbe, NotreSeigneur Jésus-Christ ; tel qu’il a été prédit jadis par les prophétes, tel que, lui-méme, il svest révélé 4 nous et tel que le symbole des Péres nous I’a fait connaitre. Ces différents points de doctrine une fois déterminés et formulés avec toute l’attention et toute la précision possible, le saint et cecnménique synode déclare quil nest loisible a personne de proposer une autre croyance ou de I’enseigner aux autres. Quant a ceux qui oseraient soit constituer une autre doctrine, soit présenter, ou enseigner, ou livrer un autre symbole a ceux qui désirent revenir de lhelicnisme, ou du judaisme, ou de toute autre herésie, a la connaissance de la vérité, s‘ils sont évéques ou clercs, quils soient exclus, les évéques de l’épiscopat, les cleres de la cléricature ; sils sont moines ou laiques, qu ils svient anathéme.

— Avant d’aborder


Yexplication du texte dogmatique en question, ilimporte de savoir comment, et 4 la suile de quelles circonStances, les Peres furent amenés, aprés s’y étre d’abord refusés, a réediger le formulaire dont il fait partie intégrante. Nous n’avons pour cela qu’‘a consullter les actes du concile.

Deja, vers la fin de la I session, Jaquelle avait été

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consacrée presque tout entiére 4 la revision du procés de Flavien et de ses partisans tranché d’une manicre si inique au conciliabule d’Ephése, les commissaires impériaux avaient invité les ¢véques 4 exposer, chacun par écrit, son sentiment sur le dogme en discussion. Ils avaient ajouté que lon devait d’ailleurs s’en tenir aux régles de foi contenues dans les symboles de Nicée et de Constantinople, tout en sinspirant des écrits des Péres qui avaient été lus ef approuvés au concile d’Ephese, en particulier des lettres de saint Cyrille, ainsi que de la récente lettre dogmatique du pape a Flavien. Mansi, t. vi, col. 985. La discussion qui venait de se dérouler 4 Voccasion de la lecture des actes synodaux du conciliabule d’Ephése avait déja pu, grace aux révélations piquantes et aux remarques intéressantes qu’elle avait provoquées sur les théories d’Eutyches et sur les agissements de Dioscore, éclairer suffisamment les Peres du concile sur la gravité de la question et sur la portée des déclarations qui leur étaient demandées. Cette discussion avait permis, entre autres choses, de fixer certains points de la théorie monophysite d’Eutychés restés jusque-la obscurs pour beaucoup de ses adversaires, peut-¢étre méme pour plusieurs de ses plus ardents parlisans. A propos de la comparution d’Eutychés devant le conciliabule d’Ephése et de la profession de foi écrite qu’il y avait remise a ses juges, Diogéne de Cyzique fit observer que lhérésiarque s‘était bien gardé, tout en reproduisant le symbole de Nicce, de le reproduire avec l’addilion qu’y avaient inlroduite les Peres du concile de Constantinople : tov oxoxobévta (Nicce), éx muedpatos kyo xat Mapias ths nxpbévou (Constantinople), Mansi, t. vi, col. 631, trahissant par cette omission sa négation de la consubstantialité du Verbe incarné avec Marie, et par conséquent, avec Ja nature humaine. Plus loin, 4 propos du passage dans leque ! Eutychés anathématise « Manés… et ceux qui disent que la chair de Jésus-Christ est descendue du ciel, » Eusebe de Dorylée fit remarquer a son tour qu’Eutycheés avait bien consenti 4 reconnaitre que la chair du Christ ne venait pas du ciel, mais que, malgré les instances les plus pressantes, il n’avait jamais voulu dire d’ou elle sortait, ni s’expliquer sur la maniére dont, selon lui, Pincarnation avait eu lieu. Ibid., col. 63%. Basile de Scleucie fit, lui aussi, une déclaration intéressante et qui avail le mérite de poser nettement la question. Accusé par Dioscore d’avoir varié dans ses opinions, il rappela les termes de la profession de foi qu’il avait formulée au synode de Conslantinople contre Eutychés : il adorait un seul Seigneur Jésus-Christ, qu’il reconnaissait étre, aprés Vincarnation, en deux natures completes, ta nature humaine et la nature divine unies hyposlatiquement (x06’Ur6otactv) ; eta Eutychés, qui adimettait bien deux natures avant Vincarnation, mais ne voulait plus parler que d’une seule nature apres Vincarnation, il reprochait d’introduire dans le Christ un mélange et une confusion des natures. Plus tard, a Ephése, trouhlé par les menaces des partisans d’Eutyches, il avait eu la faiblesse d@atténuer cette premiére déclaration si franchement orthodoxe et de concéder aux monophysites que, s‘ils acceptaient de parler avec saint Cyrille d’une ceoxpzuuévyn xxi evavOpwnicacx pars, il se tiendrail pour satisfait. Mansi, t. v1, col. 634-639.

Nans la He session (10 octobre), les Péres abordérent directement la question dogmatique. Les cominissaires impériaux leur avaient rappelé, dés le début, linvilation qu’ils leur avaient adress¢e la veille d’exprimer leur senliment sur le point de foi, objet de 1a controverse. Ils avaient ajouté qu’on ne leur demandait pas un nouvel exposé de la foi (éx90rs), mais une simple confirmation des décisions conciliaires antérieures et des diclarations des Péres y relatives. Mansi, t. vi, col. 953. Cécropius de Sébastopolis fit alors observer que lui ct nombre de ses collégues avaient déja souscrit a la