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CÉSAIRE D’ARLES


bornent, je rrois, lesrapp<

des loilis définies. Le document de Caspari peut

pas » i pour un commentaire, mais c’est inrtout un développement de Credo. Celui il’- M. Barn a un peu moins l’aspect d’une explication. Le sermon ccxliv n’est plus qu’un précis sommain sans explication trois docnmenti représentent les ébauches succesi d’un résumé du christianisme,

Le Bermon caxrv est-il la dernière étape de Césaire en marche vers un symbole ? h m le crois pas. Dom Morin, dans la Revue bénédictine, t. win (1901)) p.’i 1 7 sc[.. a établi uni’Bérie il" concordances verbales entre le symbole dit de saint Athanase et les oruvi i ire. Jamais on n’a réuni pour une homélie ou un trait, - uni’telle quantité d’expressions caractéristiques appuyées sur un si grand nombre de références. De il a montré le Quicumque conservé parmi les œuvres de Césaire dans des recueils d’origine artésienne. Il semble qu’on ne puisse pins hésiter à mettre le nom de Césaire sur la célèbre profession de foi. « Le Quicumque est une sorte de catéchisme élémentaire, destin à mettre à la portée des esprits même les moins cultivés les formules dogmatiques élaborées à la suite des grandes hérésies des rv « et ve siècles touchant la Trinité et l’Incarnation : le tout avec un certain accent pratique qui ne s’accuse pas au même de^ré dans la plupart des anciennes professions de foi. » Morin, ibid., p.’X. Ces caractères concordent Lien avec les préoccupations et le but de Césaire. Si l’on compare enfin la doctrine du Quicumque et celle des autres documents, on sera frappé’des rapports de sens et de forme qu’ils présentent, .le considère le symbole de saint Athanase comme le fruit dernier des efforts que Césaire lit pour créer cette formule solire et complète, précise et énergique, ébauchée dans des essais successifs. L’attribution à saint Athanase par Césaire lui-même est vraisemblable ; dom Morin en a cité- d’autres exemples et on peut renvoyer à une autre liste dressée par lui, Mélanges de Cabrières, t. i, p. 1 1 <>— 1 17, d’attributions à saint Augustin. « Césaire, dit-il, avait l’habitude de mettre en tête de ses compilations le nom du Père, de l’écrivain ecclésiastique, dont les ouvrages authentiques ou supposés lui avaient fourni, ne fût-ce que quelques lignes, une sentence, quelques mots même. » Voir t. I, col. 218121 80.

Le péché originel et la grâce actuelle.

Césaire adopte sur ce point toutes les idées de saint Augustin.

Qu’il n’ait aucun doute sur la réalité du péché- originel, c’est ce qu’on n’a pas besoin d’indiquer. A peine peut-on mentionner un texte où, peut-être, il exempte Marie de la faute originelle. Voir col. 2172. Mais cela même n’est pas sur.

Le péché du premier homme nous a expulsés du séjour heureux du paradis et nous avons été’jetés comme en exil. Serm., CCXXIV, [i, col. 2160. Mais le Christ est venu et a réparé l’œuvre d’Adam. Serm., xxxii, I, col. 1803. Avant sa venue, les nations n’ont pas obtenu le don de la grâce, et. semblables aux vases vides que la veuve de l’Ecriture emprunte à ses voisins, elles n’avaient ni foi, ni charité’, ni bonnes œuvres. Serm., Xlil, 2, col. 1828 ; opuscule publie par dom Morin. Itcvue bénédictine, t. xui (1896), p. 135, I. 25 Bq. Après sa venue, ce fut le tour des Juifs d’être privés de la justice et de la grâce, tandis que les nations étaient favori : Opuscule cité. Aussi, le Christ, nouveau s.nn^.ii, a-t-il

subjugué plus d’hommes par sa mort que par sa vie.

Sermon publié’par dom Morin, Revue bénédictine, t. xvi (1899), p. 304, 1. 101.

Chacun de nous, dans l’état actuel, ne peut renaître

que par l’eau et l’huile du baptême. Serm., klii, 2. eol. is-js. i.a nécessité du baptême est absolue. Les < nfantS qui meurent avant de le recevoir sont damnés. Opuscule sur la gr.’.ce, ioc. cit., I. 87 sq.j Serm.,

m, 2. col. 2316, tiré d’un -errnon publié- par Mai,

— Patrvm bibliotheca, t. i, p. -i~’.i ci. dom Morin,

Une, t l Ion ne

rejette pas la faute sur la n

faute d.- parents n < nt

I. niant meurt quand ou coui I

(opuscule, loc. cit.), ou les n i-> iptis* - sont n dans un massacre ou un siège comme celui d’Aï Serm., ccxcviii, 2. col. 2316.

Pour Césain t un pur don gratuit, que n’a

précédé aucun mérite de I homme, La formule augu-iinienne, nullit précèdent i », revient deui

danle court opuscule BUT la gr.ee. I. 22, 92

trouve souvent danles sermons m n. 8. col. IKJ0 : xi.v, I. 1835 ; iciii, i. col. 1925 ; o wix, 1. col. 2166, etc. La grâce du Christ est, en effet, appel ; arce

qu’elle est gratuitement donnée, ideo gratta dicitur quia gratis datur. Serm., xj.iv, (i. col. 1X14. A aucun moment de l’œuvre du salut, l’homme ne peut sep du concours de Dieu. Naaman voulait purifier sa. aux fleuves de son pays : Hoc indicabat quod genut humanuni de libéra arbitrioet d, ; propriii nieriti* præsumebat ; ted propria mérita tine gratin Christi lepram habei <. tanilatem liabere n<m j. v, m.,

xi. îv. i. col. bs.’!  ; {. Xos œuvres sont les bienfaits de Dû n. Serm., XCI, 10. col. 1922. Nous devons le supplier pour que, de même qu’il nous a donné le commence ! il daigne nous accorder aussi l’achèvement ; Domino tupplicemus ut, quomodo dédit initium, etiam contummalionem dure dignetur. Serm., cclxxxiy. I, col. 2282.

Le problème du salut et de la damnation est résolu de la même manière que dans saint Augustin. Si la méchanceté des pécheurs les conduit à l’endurcissement, c’est que Dieu leur a soustrait sa grâce ; Quid aillent i/und di.rit Deus : * Ego indurabo cor ejus, » uisi : Cum ab illo ablala fuerit gratia mea obdurabil illum nequilîa tua f Serm., xxii. 1. col. 1787. Si l’on demande pourquoi Dieu donne aux uns la grâce, la refuse aux autres, quare aliis dit Iin.s grattant, aliis non det (litre de l’opuscule sur la grâce), Césain répond comme Augustin ; Judicia Dei, quæ sunt inscrutabilia et i » imensa, plerumque sunt occulta, nunquam tamen injnsla. Opuscule. 1. 112-111 : Serm., XV, 3, col. 1771 : xxii. 5, col. 1788 ; cclxxv, I. col. 2262 ; sur Augustin, voir O. Rottmanner, lier Augustùùsnuu, Munich, 1895, p. 18, n. 3. lit il oppose, comme saint Augustin. les textes connus : O allitudo ! O homo, tu quis es qui respondeas Deo ! Opuscule, ibid.

Césaire est donc un augustinien de la stricte c vance. Cela se voit surtout dans l’opuscule. On peut aussi comparer le sermon x x n de l’appendice batiste. De gratia Dei, II. i. Cependant, les : de la prédication et les susceptibilités d’un auditoire populaire lui font admettre dans ce sermon, parallèlement à la doctrine auguslinienne, une explication plus voisine du mode ordinaire de raisonner : le Pharaon est endurci par la soustraction de la grâce, mais aus-i a cause de sa méchanceté. Dans Origène, modèle commun de Fauste et de Césaire. il n’est question que de la méchanceté de Pharaon.

Il restait à faire passer la doctrine de la grâce dans le courant de l’enseignement ecclésiastique. ( appliqua et réclama pour cette œuvre le concours du pape. Il envoya d’abord a Rome une série de capitula, extraits des Pères, principalement de saint Augustin : i leCapitula san.tt Augustini in urbe Roma transmuta. Ils ont été’publiés par Labbe et par Mansi, Concil., t. vin. col. 722-728. d’après des manuscrits de Saint-Maximin de Crèves et de Lucques. Ces capitula, au nombre de dix-neuf, avaient, sauf le dernier, la forme de canons. Rome supprima les deux premiers, sur la rectitude d’Adam avant le péché el sur l’on-