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CELSE
g, Cont. Ceh., il, 74, col 909 ; il puise aux soui Cest ainsi qu’il lii l Écriture sainte, en particulieri dans l’Ancien Testament, les livres de la Genèse et de l’Exode, Cont. Ce/ »., iv, 3648 ; vi, 60-61, col. 1064-1105, 1389-1361, surtout les prophètes, vu le rôle capital qu’il jouaient dans la controverse chrétienne avec les juifs. i. 34, 19, 57 ; ii, 28, 29 ; ii, 36, 50, 55,
75 ; vu. 9, 18, 53, col. 725, 752-765, 848, « lit. 1372, 1376, 1384, 1412, 1433, 1445, 1496 ; et, dans le Nouveau Test m, - ni. les écrits des apôtres, l’Évangile, ro ïMyypiov. Cont. Ceh., ii, 27, col. 848. Il y joint la lecture il autres documents, tels que VËpUredu pseudo-Barnabe, Cont. Cels., i, 62, OU. col. 777 ; la Dispute deJason et de Papiscus, Cont. Cris., iv, 52, col. 1113 ; le livre d’Hénoch, Cont. Cris., v, 54, 55, col. 1265, 1269 ; le Dialogue céleste, Cont. Ceh., viii, lô ; 1rs fragments sibyllins. Cont. Cels., vii, 53, ôô, col. 1497, 1501. Il connaît les opinions des gnostiques et les querelles doctrinales qui divisent les chrétiens ; et muni de tous ces renseignements, il rédige le Discours véritable.
II. Le Discours véritable.
1o Histoire de cet ouvrage. — Le Discours de Celse ne paraît pas avoir produit sur ses contemporains et ses successeurs immédiats la moindre inlluence. Personne n’en parle ; et sans l’heureuse trouvaille qu’en lit Ambroise et qu’il communiqua à son ami Origène pour en obtenir la réfutation, il est à croire qu’il aurait été condamné- à l’oubli et qu’il n’aurait pas servi à défrayer la guerre faite au christianisme dans les âges suivants. On ne le possède pas dans sa teneur intégrale ; et ce n’est que grâce aux huit livres que lui a consacrés le docteur alexandrin, qu’on en connaît les passages principaux, qu’on peut se faire de son contenu une idée aussi exacte que possible. Voici pourquoi. C’est qu’Origène, après avoir commencé son lx-’x KiXoov par une réfutation générale, se ravise avant la fin de son livre Ier et se condamne à suivre pas à pas son adversaire, sans rien laisser d’important. Il prend soin de ne répondre aux diflicultés qu’après les avoir transcrites dans leur texte même. Malheureusement il n’a pas reproduit tout le Discours ; il en a néuliyé’à dessein les pasinsigniliants, ainsi qu’il a soin d’en prévenir ; parfois même il se contente d’un rapide résumé pour n’en retenir que les points principaux. De telle sorte que la restitution du Discours véritable, telle que l’ont ingénieusement tentée Keim et Aube, est forcément incomplète et ne peut donner qu’un texte tronqué, où la part conjecturale, bien que réduite aux idées servant de lien d’un passage à un autre, existe cependant. Du moins, les citations si nombreuses laites par Origène suflisent amplement à nous faire connaître le ton, la méthode, la nature et l’objet de ce Discours, de même que la réfutation en révèle la faiblesse, les injustices, les contradictions et les erreurs.
2o Plan du Discours véritable.
Le véritable plan adopté par Celse nouséchappe ; mais il se laisse deviner dans ses lignes principales, fin effet, au commencement du IIIe livre, Origène nous apprend que Celse. après un préambule, introduit un juif qui argumente d’abord contre Jésus, puis contre les juifs devenus chrétiens, après quoi Celse prend la parole en son nom et combat juifs et chrétiens tout ensemble. Le but de Celse est d’enlever au christianisme son point d’appui, sa base historique dans l’Ancien Testament ; c’est pourquoi il trouve piquant tout d’abord de taire attaquer le christianisme au nom du judaïsme : c’est la thèse juive contre la religion nouvelle. Kl comme naturellement il suppose à celle thèse une valeur probante, il s’en prend alors directement au vainqueur du christianisme, au judaïsme lui-même, ruinant par là, pense-t-il, la cause chrétienne jusque dans ses attaches et SI s racines les pins profondes. Cela ne manque pas d’habileté. Le terrain ainsi déblayé, il aborde l’examen du
christianisme, de ses sonre
ni s principaux,
Il parle tour i tour en philosophe, en hist critique, en serviteui v. en politique, el multi plie les objections : obj nue la divirnl Jésus, contre la possibilité de I incarnation 1 1 la réalité de la rédemption : objectioncontre la divinité du c tianlsme et les preuves qu’on en donne ; i contre la vie. ! « mœurs, les dissensions de la chrétienne ; objections contre la doctrine thé, morale, canonique et eschatologique ; le ; aboutir en lin décompte, non pas à une condamnation radicale et absolue, connue il y aurait lieu àV attendre, mais -i une sorte de compromis ou plutôt à un appel aux chrétiens en faveur de l’empire. Nous nous bornerons, dans une courte analyse, à signaler les points principaux de ce singulier plaidoyer.
1. Introduction.
Dès le débutse révèle l’état d
de Celse. il prend le ton d’un A idigné ou
irrité de voir des hommes nouveaux, sans patrie, tradition, sortir des bas fonds de la société, se poser en adversaires de toutes les institutions civiles et religieuses, se lier par serinent pour violer les lois, suspects à la foule, honnis par les esprits bien élevés, traqués par la police, tenir des réunions clandestines, exercer en secret leur propagande parmi les enfanta, les femmes, les esclaves et les gens de vil métier, imposant leur foi d’autorité, mais redoutant la science. Il sait d’où ils viennent ; il va dire ce qu’ils sont, ce qu’ils croient.
2. Le judaïsme contre le christianisme.
Les chrétiens sortent du judaïsme. Celse a très bien vu et compris le lien intime qui unit, la filiation étroite qui rattache le christianisme au judaïsme ; et en même temps a saisi l’objet capital de la querelle qui les divise et les sépare. De là l’introduction d’un juif faisant le procès des chrétiens à un point de vue juif, montrant que les chrétiens ne sont que des transfuges, ou mieux encore des schismatiques, des apostats qui ont abandonné la loi mosaïque, la foi traditionnelle. Celse ne se contente pas de rapporter cette escarmouche d’autant plus savoureuse qu’elle vient de frères aînés, bien placés par conséquent pour juger en connaissance de cause leurs frères séparés, il la reprendra à son compte dans la suite, sauf à y ajouter des arguments nouveaux. C’est pourquoi nous n’y insistons pas davantage pour le moment.
3. Attaque du judaïsme.
Celse cherche à avoir raison du judaïsme ; car le judaïsme vaincu, c’est ruiner du même coup l’une des bases doctrinales et historiques du christianisme. En conséquence, il travestit les faits de son histoire, rabaisse le caractère de son’lateur. repousse ce qui fait l’objet de sa croyance et de ses espérances. Les Livres s.iinis. dit-il. n’ont aucune certitude historique : cosmogonie, récits de la création, de la chute, du déluge, rôle des patriarches et le r tout cela ne forme qu’un tissu de rêveries ou d’absurdités, bonnes tout au plus à amuser des enfants, qu’on a beau essayer de rendre vraisemblables au moyen de l’allégorie, mais qui excitent plus encore la pitié que le rire. Le peuple juif vante mensongèrement son origine. Il n’a point pour ancêtres Abraham, lsaac et Jacob ; il n - >t qu’une troupe d’esclaves égyptiens révoltés et fugitifs. Moïse, son législateur, n’a aucun droit à l’originalité ; il a tout emprunté aux —, i r t s de l’antiquité et il. >t de beaucoup leur inférieur : simple goète qui a joué les juifs et dont les juifs ont été les dupes. Les ju’prétendent monothéistes et la loi leur permet d’adorer le ciel et les ailles. Cont. Ceh.. v, 7. col. 1189. Ils liment les seuls amis et protégés de Dieu ; c’est un d’orgueil monstrueux. En caressant le chimérique espoir que Pieu viendra du ciel les secourir, ils s’abusent sur la nature divine et se heurtent à une un ; bilite métaphysique, car Dieu est immuable ; il ne s’occupe que de l’ensemble île l’univers et non exclusi-