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CAYET — CECCO


tissement, etc., in-S°, Paris, 1595. Il consncra le reste de sa vie à la défense de la religion catholique et multiplia ses ouvrages de controverse : Remonslrance chrétienne et très utile à MM. de la noblesse françoyse qui ne sont pas de l’Église catholique romaine, in-8°, Paris, 1596 ; Admonition à MM. du tiers-état de France qui ne sont pas de l’Église catholique romaine, in-8°, Paris, 1596 ; Le vray orthodoxe de la foy catholique du sacrement de l’autel, in-8°, Paris, 1596 ; Décision de la doctrine de Luther par les quatre conciles généraux, in-8 », Paris, 1596 ; Les antithèses et contrariétés de Jean Huss et de Luther, ensemble de Zwingle et de Calvin, in-8°, Paris, 1596 ; Advertissement sur les points de la religion pour en composer les différends, in-8 », Paris, 1596 ; Nullité de la doctrine et religion prétendue réformée, in-8°, Paris, 1596 ; Paradigmata de quatuor linguis prxcipuis : arabica, armena, syra, ethiopica, in-4°, Paris, 1596 ; Tractatulus de sepullura et jure sepidcri, in-8°, Paris, 1597 ; Instance de la réunion en l’Église catholique et romaine, in-8°, Paris, 1597 ; Proposition faite aux ministres… sur une briève et facile résolution du différend de religion, in-8°, Paris, 1597 ; Tromperies des ministres, in-8°, Paris, 1597 ; Condamnation de Calvin recueillie de ses écrits, in-8°, Paris, 1597 ; Vraye intelligence salutaire du sacrifice de la messe, in-8°, Paris, 1597 ; Trois cens soixante et cinq fruits divins et salutaires du sacrifice de la messe, in-8°, s. d. (1599) ; La vraye Église, Paris, 1597 ; Histoire prodigieuse et lamentable du docteur Fausle avec sa mort épouvantable, trad. de l’allemand, in-8 », Paris, 1598, 1602, 1601, etc. En 1598, Cayet, quoiqu’il ne fût pas docteur en théologie, fut nommé recteur de l’université de Paris : mais il ne put entrer en charge. Il eut aussi le titre de professeur du roi en langues orientales et, en 1599, il succéda à Jourdain au Collège royal. Ordonné prêtre en I6Û0, il devint, la même année, docteur de la maison de Navarre. Il continua ses publications : La résolution de deux questions (sur l’Église et la Bible) proposées à Fontainebleau le jour de l’Ascension, in-8°, Paris, 1600 ; Discipline des ministres de la religion prétendue réformée, in-8°, Paris, 1600 ; Renwnstrance et supplication très humble à Madame…, avec Réfutation de Jacques Couet, etc., Paris, 1600 ; Le purgatoire prouvé par la parole de Dieu, 1600 ; Response à la déclaration d’un nommé Edmond de Reauval (jésuite apostat), in-8°, Paris, 1600 ; Appendixad chronologiam Gilberti Genebrardi, in-fol., Paris, 1600 ; Résolution faicte contre les ministres pour l’approbation du purgatoire et confirmer les prières qui se font pour les trépassez, in-8°, Paris, 1601 ; Hélas du père Abraham de Saint-Loup (religieux apostat), in-8°, Paris, 1601. A cette époque, Cayet quitte l’abbaye de Saint-Martin des Champs pour habiter au collège de Navarre. Il y publia de nouveaux écrits, fit même des poèmes et traduisit en 1601 deux ouvrages hébreux, ainsi que le traité de saint Ilippolyte : De la venue de l’Antéchrist, in-8°, Paris, 1602 ; Conférence avec Pierre du Moulin, 28 mai 1602 : Sommaire véritable des questions, 1602 ; Victoire de la vérité contre l’hérésie par la réfutation de toutes ses erreurs (contre du Moulin), in-8°, 1603 ; Réfutation chrétienne de la misérable déclaration de Léonard Thévenot, in-8°, 1603 ; Fournaise ardente et le four de réverbère pour évaporer les prétendues eaux de Siloé et pour corroborer le purgatoire contre le » hérésies, erreurs, calomfaussetés et cavillalions ineptes du prétendu ministre d h Moulin, in-H", 1603 ; Approlialion du saint sacrifice de la messe par syllogismes catholiques, in-8°, 1603 ; Nouvelle histoire du Pérou, 1601 ; Chronologie septennaire, in-8°, 1605, 1607, 1609, 1611, 1612 ; cet ouvrage fut condamné, le 31 juillet 1605, par la faculté de théologie, voir d’Argentré, Collectio judiciorum, t. il. i’512-543, et par 1 Index, le 18 novembre 1605,

l’auleur y soutenait, entre autres erreurs, que le pape, en matière de foi, n’avait pas une autorité supérieure à celle des évêques ; il en publia une Défense, in-8°, 1610 ; Histoire véritable comment l’âme de l’empereur Trajan a été délivrée des tourments de l’enfer par le » prières de S. Grégoire, trad. d’un ouvrage latin de Ciaconius, in-8 », 1607 ; Chronologie novennaire, in-8°, 1608. Cayet mourut au collège de Navarre en 1610, le 10 mars ou le 22 juillet, et il fut enterré à Saint-Victor. On a émis quelques soupçons défavorables sur ses dispositions religieuses au moment de sa mort.

Discours funèbre sur la mort de feu M. Cahier, in-8’, Paris, 1610 ; Bayle, Dictionnaire historique et critique, Paris, 1820, t. iv, p. 289-298 ; Leclerc, Lettre critique sur le Dictionnaire de Bayle, in-12, La Haye, 1732, p. 181 sq. ; Niceron, Mémoires, t. xxxv, p. 386-409 ; Rœss, Die Converti/en, t. iii, p. 278 sq. ; Biograplde universelle, t. vii, p. 279-280 ; E. Haag, La France protestante, Paris, 1852, t. iii, p. 293-299 ; Kirchenlexikon, t. ii, col. 2080-2081 ; Hurter, Nomenclator, t. I, p. 157 ; Féret, La faculté de théologie et ses principaux docteurs. Époque moderne, Paris, 1901, t. ii, p. 153-182.

£. MANGENOT.

    1. CECCO (Stabili Francesco dit) d’Ascoli##


CECCO (Stabili Francesco dit) d’Ascoli, astrologue, brûlé comme hérétique à Florence, en 1327. Les erreurs abondent dans les notices que lui consacrent la plupart des historiens. On le fait naître vers 1257 ; or, il semble qu’il faille le rajeunir considérablement. Cf. F. Bariola, Cecco d’Ascolie l’Accrba, Florence, 1879, p. 5-6, 31-37. On a prétendu qu’il fut, à Avignon, le médecin du pape Jean XXII. Déjà ce fait avait été révoqué en doute par Marini, Archiatri pontifici, Rome, 1781, t. I, p. 56 ; cf. V. Le Clerc dans l’Histoire littéraire de la France, Paris, 1862, t. xxiv, p. 500. F. Bariola, op. cit., p. 10, 15-16, a démontré que probablement Cecco n’alla jamais à la cour de Jean XXII et ne fut pas médecin. Sans relever les autres inexactitudes de ses biographes, disons encore qu’après sa mort la légende se donna libre carrière sur son nom et qu’elle lui lit, en particulier, une réputation de magicien très habile. Voici les principaux événements incontestables de sa vie. Cecco professa l’astrologie à Bologne, de 1322 à 1321. Accusé devant l’inquisiteur de cette ville, il fut condamné à ne plus enseigner l’astrologie à Bologne ni ailleurs. En 1327, nous le retrouvons à Florence, en qualité d’astrologue, auprès du duc Charles de Calabre. Il comparait devant l’inquisiteur de la Toscane, le franciscain Accursio, el, condamné comme relaps, est livré au bras séculier qui le fait périr par le feu, le 15, ou le 16, ou le 20 septembre. Cf. F. Bariola, op. cit., p. 22, note 1. Cecco avait écrit un commentaire latin sur le traité de la Sphère de John Holywood (Joannes de Sacrobosco), et un poème italien, L’Acerba, essai d’encyclopédie dénué’de toute valeur littéraire et, sauf quelques détails intéressants, cf. F. Bariola, op. cit., p. 118-119. d importance scientifique, en dépit des affirmations du trop fameux Libri, Histoire des sciences mathématiques en Italie, Paris, 1838, t. il, p. 191-200, 525-520. Sur les autres écrits de Cecco, cf. Bariola, op. cit., p. 56-60.

Sur les doctrines qui valurent à Cecco d’Ascoli d’être rangé parmi les hérétiques, la sentence de l’inquisiteur de Bologne, le dominicain Lambcrto del Cordoglio (de Cingulo), n’est pas explicite ; elle porte seulement que Cecco a mal parlé au sujet de la foi catholique, et qu’il sera privé de ses livres d’astrologie, de son grade de maître et du droit d’enseigner. La sentence inquisitoriale de 1327 est, au contraire, bien précise. Comme le remarque IL C. Lea, A history of the Inquisition of the middle âges, New-York, 1888, t. iii, p. 139 ; trad. S. Beinach, Paris, 1902, I. iii, p. 529, l’astrologie aboutissait à la négation du libre arbitre : « Le principe même de cette prétendue science était l’influence qu’exerçait sur le sort et le caractère des hommes la position des signes zodiacaux ei des astres à l’heure de la nais-ance ; or, il n’était pis de dialectique assez ingé-