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CATHOLICITÉ
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sence manifeste de I I Iholique par toute la :

< iptal di H f. s. Augustin,

rille de Jérusalem, Cat., xviii, n. 26, P. ff., txum col, 1047. Notons toutefois : a que les P< res ae poui pat affirmer la préaenie d<- i i glise au d( là des lii du monde connu pour l'époqui r to ttiiii rram, doivent dom

prises c 1 1 ce Bens relatif partout où il est question de la catholicité effective de l'Église ; » ) que dans ces lim h diffusion universelle de l'Église ne Manille pas. dans l.i pensée des Pérès, la présence de II dise en tous lieux sans aucune exception, ni que là ou elle est présente elle doive y régner seule ou, tout au moins, y avoir la prépondérance ; c) que la question du nombre des fidèles répandus dans le monde est laissée de côté par les Pères ; l’essentiel pour eux est que la présence de l'Église en tous lieux pût être opposée à Bes adversaires comme un fait notoire, tangible, indéniable.

4. Enfin et surtout les fidèles ainsi répandus à la surface de la terre ne constituent qu’une seule Église : non pas une Église formée de la confédération des sociétés chrétiennes, mais une Église individuelle distincte de toutes les sectes hérétiques ou schismatiques et qui les rejette, précisément parce qu’elle est partout une dans sa foi et dans son gouvernement. Ici encore témoignages de la tradition abondent. L'Église catholique est toujours nommée au singulier ; chrétienne de nom, elle a le surnom de catholique. Christiania mihi nomen, catholicus cognomen, dit saint Pacien de Barcelone. Ad Sympronian. Novatian. epist., i, c. ut sq.. P. L., t. xiii, col. 105'i sq. Les hérétiques eux-mêmes l’appellent ainsi, remarque saint Augustin, De vera relig., c. vii, n. 12, P. L., t. xxxiv, col. 128. et il aime à la nommer la catholique, catholica, tout court. De bapt., t. I, c. ii, I'. L., t. xi.in. col. 110. Du reste, il suffit de nommer son livre De unitate Ecelesise, P. L., t. xliii ; ce titre est également celui d’un ouvrage de saint Cyprien, /'. L., t. iv. Une comme Dieu est un, dit encore Clément d’Alexandrie, cette Église n’admet aucune hérésie : Quum unus sit Deus…, in unius naturæ sortem cooptatur Ecclesia <iuam conantur hæreses in mutta discindere. Et essentia ergo et catholicam Ecclesiam in unitatem unius fidei. Strom., vii, P. G., t. ix, col. 5't-l. Saint Irénée, Cont. hær., I. I. c. x. n. 1, P. G., t. vii, col. 550, en donne la raison : L'Église catholique est celle qui garde sans tache la foi des apôtres : Ecclesia per orbent universum disseminata et ab apostotis et a discipulis eorum acccpit mm /idem… et hanc (idem… diligente ? custodit, quasi unam domum inhabitans… De là cette conclusion : La catholicité n’est qu’un mode de l’unité de l'Église dont elle indique l'étendue dans l’espace ; par suite, une collection de sectes disparates, quels que soient le nombre et la diffusion de ses adhérents, ne saurait former qu’une multitude incohérente qui, bien loin d'être catholique, serait la négation même de la catholicité'. Cf. Suarez, Defensio fidei, t. I, c. xv, a. 7.

3° L’analyse de la doctrine traditionnelle touchant la catholicité de l'Église et les divers problèmes qui se rattachent à ce dogme ont conduit les théologiens à établir des distinctions qu’il est nécessaire de connaître : — 1. Il vient d'être dit que la catholicité implique :

a) une diffusion visible de l'Église dans tout l’univers ;

b) la cohésion qui fait de tous les fidèles ainsi disséminés une seule et même Église unie parles liens sociaux institués par Jésus-Christ. Le premier de ces constituants a reçu le nom de catholicité' matérielle ; le second, celui de catholicité formelle. Ainsi il faut voir dans cette distinction, non pas deux sortes distinctes de catholicité, mais les deux parties essentielles de la catholicité intégrale, laquelle est unique dans son espèce. — 2. Dans la catholicité ainsi comprise il est important de séparer le droit et le fait. La catholicité de fait n’est

chose que i ctive et visible de

e dans tout l univ< i i point de

départ dans ce qu’on app< Ile la catholicil, qui

consiste dans le droit et dans la p i de se propagi i dans I univers entier. Ce droit est la conséquence de la mission qu’elle a reçue de J Christ de prêcher l'Évangile à tous les hommes, sans distinction de races, de civilisation, de nationalité ! ne saurait d’ailleurs Béparer de cette mission le secours surnaturel qui entretient dans l'Église la volonté efficace de prêcher partout l'Évangile envers et contre tout< difficultés et qui rendrait cette prédication infailliblement féconde si Dieu ne laissait pas à l’homme la liberté de lui résister. La catholicité de droit est donc la cause, mais seulement partielle, de la catholicité de fait. Celle-ci suppose, en effet, que Dieu, par une coopération spéciale à la prédication évangéiique, assure, nonobstant la malice des homme-, la diffusion de l'Église dans tout l’univers. — 3. La catholicité de fait peut être ellemême envisagée sous plusieurs aspects différents : ai La présence visible de l'Église dans le monde entier doit-elle être entendue au sens strict ou d’une façon plus large ? Si l’on admet le sens strict, on dira par là même que I Église existe dans toutes les régions du inonde sans exception et que dans chacune elle est représentée par une masse considérable d’adhérents : ce sera la catholicité physique. Si. au contraire, on se contente du sens large, on exprimera que l'Église, tout en étant peut-être absente de certaines régions, existe cependant dans des contrées assez différentes pour que son caractère d’universalité- soit indéniable. Quant au nombre de ses adhérents, il restera considérable dans l’ensemble, mais il pourra être inégalement réparti. La catholicité de fait ainsi comprise s’appellera catholicité morale. Elle jouit, comme on le voit, d’une certaine élasticité, car elle ne cesse pas d’exister si l’Eglise amoindrie ou même anéantie en quelque région vient à réparer ses pertes ailleurs. — b) Certains théologiens ont pensé que la catholicité de fait n’exigeait pas que l'Église fût présente à toutes les époques de sa durée dans tout l’univers et ils ont émis l’hypothèse d’une catholicité soit discontinue, soit successive. D’après Melchior Cano, De locis theologicis, 1. IV. c. vi, ad 13um, quand même l'Église ne serait pas répandue aujourd’hui dans tout l’univers, on pourrait cependant l’appeler catholique dès lors qu’il serait prouvé qu’elle a eu dans le passé une diffusion universelle. SaliEcclesiam in totum mundum esse fusant ut etiamnum catholicadicatur. Nom eadem Ecclesia est eamdemque fidem tenet quant apostoli in totant terrant vulgarunt. Driedo cité par Bellarmin, De concilia et Ecclesia, t. IV, c. vii, et Bellarmin lui-même paraissent aller plus loin encore. A leur avis, l’Eglise serait catholique quand même elle n’aurait jamais occupé qu’une seule province du monde à la fois, pourvu qu’elle se fût ainsi transportée successivement dans le monde entier en restant toujours identique à elle-même. Nota… non requiri… ut uuo eoilemque tentpore in omnibus proliuciis oporteat aliquos esse fidèles, salis enim est si fiât successive. Ex quo seqttitur quod si sula utta vincia retinerei veram /idem, adhuc vert et proprie diceretur Ecclesia catholica, duntntodo clare ostendcretur esse unam eamdemque cum illa qux fuit aliquo tempore vel diversis in toto mundo. Ce mode hypothétique de catholicité garde le nom que Bellarmin lui a donné' de catholicité s. t opposition à la

catholicité simultanée, qui suppose la nécessité de la présence de l'Église en même temps dans tout l’uni — c) Enfin, on a parfois désigné sous les noms de catholicité absolue et de catholicité relative un double BS] de la catholicité de fait. > La catholicité absolue, dit Mauella, De Ecclesia, n. 701, consiste dans une ample diffusion de l'Église dans tout l’univers, abslra