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1903

CATII.MH.S

alors que, depuis longtemps, ils avaient disparu du

de l Europi, -i que dam la seconde moitié

du sv siècle que la i d j exister a :

en partie perdue dam le mahométiame. Cf. Schmidt, t. i. p. 7. m le, 56-59, 104-138 ; Dôllinger, op. cit., t. i. p, 242

III. Doctrines.

La caractéristique essentielle « lu catharisme est le dualisme. A la différence des sectes qui se bornent i réclamer la réforme de l’Eglise, i le caili.’n’isiiH’est la négation absolue du catholicisme ; c’est un système ou plutôt une foi philosophique, « lit Mphandéry, op. cit., p. 34-35. « Loin d’être une philosophie chrétienne, le système cathare se rattache aux spéculations métaphysiques et religieuses du paganisme. .. Quoique païen dans son essence, le catharisme a oulu s’adapter le christianisme, » mais ce n’a été qu’au prix de mille contradictions ; il n’en a conservé « qu’une forme illusoire », et, en dépit de ses visées chrétiennes, il détruisait le christianisme « dans ses doctrines essentielles et dans sa réalité historique ». Schmidt, op. cit., t. ii, p. 109, 170. Cf. C. Holinier, Bévue historique, t. uv, p. 159. Sur les doctrines du catharisme oriental, voir BoGOMILES, col. 928-930 ; sur celles du catharisme occidental, voir Albigeois, t. i, col. 678-(580. Nous n’avons pas à y revenir. Deux points restent à expliquer :

1 » Divisions parmi les cathares. — Une scission éclata parmi les cathares des Églises slaves, vers le milieu du xii ê siècle. Jusqu’alors ils avaient professé le dualisme ahsolu, entraînant l’égalité parfaite des deux principes. Le dualisme mitigé jouit à son tour d’une Certaine faveur, et l’on compta trois systèmes, ou, comme s’expriment les documents occidentaux, trois ordres cathares ; celui de Dugrutia (probablement du nom des Dragoviciens, en Thrace, cf. L. Léger, dans la Revue des questions historiques, Paris, 1870. t. viii, p. 493), fidèle au dualisme rigoureux ; celui de Bulgarie, qui opta pour le dualisme mitigé, admettant que seul le principe bon fut éternel et Dieu suprême, et que le principe mauvais fui un esprit créé’bon, mais devenu mauvais par un acte de son libre arbitre ; celui d’Esclavonie, moins important, qui enseigna, avec le dualisme mitigé, quelques opinions spéciales sur la nature des âmes et sur celle de Jésus-Christ et de la Vierge.

Une division analogue se produisit en Occident. Celtes, il y eut une unité cathare. Le dominicain Rainier Sacconi, ancien ministre de la secte, qui nous fait le mieux connaître les différences entre les cathares, commence par dire que tous ont des opinions communes, et ramène à neuf ces opinions : affirmation que ce monde et ce qu’il renferme procèdent du démon, rejet des sacrements tels qu’ils existent dans l’Eglise catholique, condamnation du mariage, négation de la résurrection de la chair, défense d’user de la viande, des œufs, du laitage, interdiction du serment, négation du droit que revendiquent les puissances temporelles de punir les malfaiteurs ou les hérétiques, impossibilité du salut en dehors de leur Église, négation de l’existence du purgatoire. Cf. Rainier Sacconi. Summa île catharis et leonistis, dans Martène et Durand, Thésaurus novus anecdotorum, Paris, 1717, t. v, col. 17611762. Mais sur d’autres opinions ils étaient en désaccord. Le dissentiment porta surlout sur l’idée qu’on se faisait du dualisme. Comme en Orient, les uns professèrent

le dualisme al. soin ; ce furent les ail..mai--, voir t. 1,

col. 658-<159, ou cathares de Desenzano, appelés albanais

peut-être du nom de la ville d’Ail. a Piémont), ou de

l’une des localités appelées AMbano, peut-être de celui de la province d’Albanie qu’ils remplissaient encore au mv siècle, cathares de Desenzano du nom de la petite ville de Desenzano, au sud-ouest du lac de Garde, où ils étaient en grand nombre. D’autres admirent le dualisme mitigé : ce furent les concorèziens (voir ce mot),

ainsi appelés du nom de la ville de Corisc aujourd’hui Gœrtz, en Dalmatie, cf. Schmidt, op. cit., t. il, p. 285, ou du nom de Coreggio, ou. plus probablement, de celui de Concorezzo, dans la Lombardie, et ce furent encoi oolais, voir col. 33-34, ainsi appel

l’une des villes de Bagl, nolais se

différenciaient des concorèziens principalement en ce qu’ils affirmaient que les âmes ont été créées par avant le monde et qu’elles ont péché avant que le monde ne fût. tandis que les coni

que les âmes viennent, par oic de traducianisme, d’un ange qui a-. it péché- et que le démon mit dans le corps du premier homme, son œuvre. Cf. Rainier Sacconi, col. 1773-1774. Les partisans du dualisme absolu se divisèrent aussi en deux groupes distincts. Le premier était celui de l’évêque cathare de Vérone, Balasinansa ou Belesmagra (cf. C. Molinier, danles Annales Je la faculté dis lettres de Bordea.nx. 1883,

t. v, p. 228, note !, lequel représentait l’esprit traditionnaliste. Le second eut pour chef Jean de Lugio (ou de Bergame, ou même appelé, à tort, Jean de Lyon), lils (peut-être seulement spirituel) de Belesmagra ; il lit schisme vers 1230, et entraîna à sa suite presque tout l’élément jeune de la secte. Jean de Lucie résoudre quelques-unes des difficultés que présente le dualisme. Son idée nouvelle c’est que, les deux principes étant éternels, il y a opposition éternelb tielle entre eux. lun limite l’autre, le Dieu mauvais a déposé en chacune des créatures du Dieu bon le génie du mal, restreignant ainsi la liberté du Dieu bon. qui n’est plus la perfection infinie et ne peut plus donner la vie qu’à des créatures imparfaites. Sur les autres opinions de Jean de Lugio. cf. Rainier Sacconi, col. 1769-1773 ; Schmidt, op. cit., t. ii, p. 52-56 ; Alphandéry, op. ut., p. 94-96.

Entre ces diverses sectes cathares, du moins entre albanais et concorèziens, la désunion allait jusqu’à se condamner mutuellement, au rapport de Rainier S.icconi, col. 1773. 1 77 i. L’auteur du traité- Supra Stella, dans Dôllinger, op. cit., t. ii, p. 53-54, dit que inter se valde discrepant quia unus alterum ad mortem rondemnat, et qu’ils firent de longues mais infructueuses tentatives d’union. L’importance numérique appartint aux albanais ; ils furent moins nombreux que les autres en Italie ; mais, en dehors de l’Italie, presque tous les cathares se rattachèrent au parti albanais.

Valeur des doctrines cathares.

Sans parler du point de vue théologique, le catharisme conduisait aux pires conséquences morales et sociales, en particulier par sa condamnation du mariage et par ses idées sur la matière. « Quelque horreur que puissent nous inspirer les moyens employés pour le combattre, dit 11. C 1 Histoire de l’Inquisition au moyen âge, trad. S nach, Paris. 1903, t. i, p. 120, quelque pitié que nous devions ressentir pour ceux qui moururent victimes de leurs convictions, nous reconnaissons sans h< >iter que. dans ces circonstances, la cause de l’orthodoxie n’était autre que celle de la civilisation et du progrès… Si cette croyance avait recrute une majorité de fidèles, elle aurait eu pour effet de ramener l’Europe à la sauvagerie des temps primitifs. » Cf. E. Dulaurier, dans Cabinet historique, Paris, 1880, t. iv, p. 158 ; J. Guiraud, Saint Dominique, Paris, IS99. p. 44-48 ; La répression de l’hérésie au moyen âge. dans La Quinzaine, Paris. 1899, t. xx. p. 9-16 ; et. parmi les historiens plutôt hostiles a l’Église de Home. Michelet, Histoire de France, nouv. « dit.. Paris. 1879. t. III, p. 10. Schmidt, op. cit.. t. il, p. 170 ; Tocco, L’eresia ne ! média et « , p, 126, 558 ; L. Ianon, Histoire des tribunaux de l’Inquisition en France, Paris, 1893. p. 10. P. S Vie oV saint François d’Assise. Paris. 1894, p. 40 ; $tri protestant*, t. i. Avant » la Ri forma, Florence, 1895, p. 297. On a voulu justifier les cathares