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CATÉCHUMÉNAT

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tinter constitutum est ut ad nomen Chi catechttmenorum gradut excipiat, Une fit multo diligentitu et mttantiut lus diébut, quibtu cotnpeh vocantur, cum ad percipiendum baptumum sua nomma i<i/n dederunt. Ibid. Il fallait, de plus, suppléer.1 I insuffisance de l’instruction religieuse di ja reçue) soit en dissipant les obscurités dont s’était enveloppée jusquelà la prédication ordinaire, soit en fournissant les dernières et les plus explicites explications, qui ne pouvaient trouver place dans les précédentes catéchèses du catéchuménat. C’est pourquoi saint Cyrille de Jérusalem pouvait dire, en 318, aux compétents de son temps, qu’il était chargé de catéchiser : « Tu t’appelais catéchumène et tu n’étais frappé que d’un son extérieur, entendant parler des mystères sans les comprendre et des Écritures sans en saisir le sens profond. Maintenant, c’est l’esprit qui va se faire entendre à l’intérieur de ton àme, et, en écoutant ce qui a été écrit sur les mystères, tu vas comprendre ce que tu ignorais. » Procat., 6, P. G., t. xxxiii, col. 311. Il fallait enfin révéler les points de doctrine spéciaux non encore connus et absolument indispensables pour faire profession de foi chrétienne.

Parfois encore, il est vrai, une instruction pouvait être consacrée, soit à l’ensemble des devoirs du compétent : tels, plusieurs sermons de saint Augustin ad compétentes, la procatéchèse et la catéchèse I de saint Cyrille, les deux homélies de saint Chrysostome ad illum inandus ; soit à l’ensemble des véritésqu’il fallaitcroire : telle, la catéchèse iv de saint Cyrille. Mais partout, tant en Orient qu’en Occident, on prenait un soin particulier de faire connaître la règle de foi, la prière de Notre-Seigneur, les sacrements de l’initiation, choses tenues étroitement secrètes.

De là, tout d’abord, ce que l’on appelait la traditio symboli, et qui consistait à notifier le symbole aux compétents, à le leur détailler, à l’expliquer article par article, de manière non seulement à le faire comprendre, mais encore à le faire apprendre par cœur, car il ne s’écrivait pas et devait être récité solennellement à une cérémonie ultérieure. S. Cyrille de Jérusalem, Cat., iv, 12, P. G., t. XXXIII, col. 521 ; concile de Laodicée, can. 46 ; S. Augustin, Serm., lvi-lix, cxii-cxiv, P. L., t. XXXVIII, col. 377-400, 1053-1065 ; De fide et oper., 11, 17, P. L., t. XL, col.’208. L’évêque, ou quelquefois son représentant, récitait le symbole, puis, le reprenant mot par mot, en donnait une explication brève d’un bout à l’autre, pour en faciliter l’intelligence et pour l’inculquer dans la mémoire des compétents. La date de cette tradilio symboli n’était pas la même partout. A Rome, aucun document contemporain n’indique le jour exact ; d’après les documents postérieurs, c’était le mercredi de la quatrième semaine du carême. A Jérusalem, d’après la Peregrinatio Silvise, 16. p. 97, c’était au commencement de la sixième semaine, en réalité la troisième semaine avant Pâques, parce que, au temps de Silvie, le carême de Jérusalem durait huit semaines. Duchesne, Les origines, 2e édit.. p. 316, note 2. A Milan, en Gaule et en Espagne, c’était huit jours a vaut Pâques, le dimanche des Hameaux. S. Ambroise, Epist., xx. 1, P. L., t. xvi. col. 995 ; concile d’Agde de 506, can. 13. llardouin, t. il, p. 999 ; S. Isidore, De offic. eecles., 1. 28. P. L., t. t. xxxiii, col. 703 ; S. Hildefonse, Deeognit. bapt., 34, P. L., t. xcvi, col. 127. En Afrique, une quinzaine de jours avant le baptême, c’est-à-dire la veille du cinquième dimanche de carême, comme cela ressort des sermons î.vm et 1 a de saint Augustin. V. 1… t. xxxvin. col. 394, 400. Ainsi initié à la connaissance du symbole, le catéchumène n’avait plus qu’à en fixer la formule dans sa mémoire, pour le réciter au jour de son baptême, comme un témoignage de sa foi, et le redire ensuite tout le long de sa vie chrétienne, matin et soir. Serm., Lviii, xi. 13.

On procédait de même pour la traditio du Pater. A Home, eeite prière était livrée au compétent’ijn « - la même cérémonie et prés la traditio evangetiorum, celle-ci inconnue partout ailleurs, H la traditio tymboli. Le prêtre, chi 1, commet

par une très courte exhortati iUit

phrase par phrase, demande par demande, le texte de l’oraison dominicale, et clôturait la cérémonie par une brève allocution. Duchesne, Les origines, p. 291. I ri Afrique, cette traditio du Pater avait lieu huit jours avant Pâques, après une première reddition du symbole. Ce n’est pas d’abord l’orai-on dominicale, dit l’évêque d’Ilippone, puis le symbole que vous avez rmais, au contraire, le symbole d’abord, puis l’oraison dominicale. Serm., î.vi. 1. 1. Tel est l’ordre : Ordo est œdificationis vestrw ut ditcali » ]>rius quid credatit et postea quid petatis… Prius didicistis quod crederetie ; hodie dulicistis eum invocare in quem credidiitit. Serm., lvii, i. 1, P. L., t. xxxviii. col. 377, 386 : cf. Ferrand, Epist. ad Fulgentium, P. L., t. lxv. col. 397. Les Constitutions apostoliques signalent une redditio du Pater, VU, xliv, P. G., t. 1, col. 1045, et la placent immédiatement après le baptême et l’onction. Cela suppose une traditio, dont la date n’est pas fixée. Ouant à saint Cyrille de Jérusalem, il n’explique mot à mot l’oraison dominicale que dans la semaine après Pâques, à l’occasion des cérémonies de la messe pascale, ce qui suppose que les compétents n’en avaient eu connaissance qu’à cette première messe, à laquelle ils avaient asau sortir des fonts baptismaux. Cat., xxiii. Il sq.. P. G., t. xxxiii. col. 1117 ; cf. pseudo-Atnbroise, De sacram., V, iv, P. L., t. xvi, col. 450.

Restait enfin à faire connaître aux compétents la nature, l’objet, le rôle, l’importance des sacrements qui constituaient leur initiation chrétienne : le baptême, la confirmation, l’eucharistie, le sacrifice de la messe. A Jérusalem, du moins, nous savons par saint Cyrille que la catéchèse ne roulait sur ces points importants qu’après Pâques. Car, dans sa dernière catéchèse, celle qui précède immédiatement la collation du baptême. Cat., xviii, 32. 33, P. G., t. xxxiii. col. 1053-1055, Cyrille ne fait qu’une simple allusion et promet de revenir plus amplement sur l’ensemble des cérémonies de l’initiation baptismale, et c’est à compléter cet enseignement qu’il consacre ses catéchèses mystagogiques. où il parle tour à tour et de la manière la plus intéressante au point de vue de l’histoire des sacrements, du baptême, de la confirmation, de l’eucharistie, de la liturgie eucharistique. C’est, pour l’Orient, le seul exemple qui nous soit parvenu d’une telle explication. Dans l’Eglise latine, au contraire, beaucoup de sermons nous restent qui ont été adressés ad neophytos, ad infantes, c’est-à-dire aux nouveaux baptisés ; preuve qu’en Occident on complétait immédiatement après Pâques l’instruction des néophytes. C’est ainsi, en particulier, que saint Ai.. tin consacre son sermon txxxvii au sacrement de l’eucharistie. Du reste, voici ce qu’il dit dans son sermon ccxxviii : Sermonem debemus hodie infantibus dcramento altaris. Tractarimus ad eos île sacrameuto symboli. quod credere debeant : tractarimus de sacramentooratianis domimæ quomodo pelant ; et de sacramento fontis et baptitmi. Omnia hœc et disputata audierunt et tiadita perceperunt. De sacramento autein altaris sacri.ijuod hodie riderunt ni lii l ad hue audierunt. Hodie Mit de bac re terme debetur. P. L.. t. xxxviii, col. 1102. On voit par là qu’en Afrique, l’explication de l’eucharistie suivait la collation du baptême, au lien de la précéder. Et c’est sans nul doute après le baptême reçu que les néophytes apprenaient ce qui touche à la pénitence et aux.mires sacrements. Saint t’i.iudentius. que de Brescia, sur dix sermons prononcés pendant les fêtes pascales. 1 consacre le second au sacrement de l’eucharistie. Serm., ii, P. L., t. xx, col. 853 sq. Ce qui,