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CATECHUMENAT


Qrat., XL, 28, P. G., t. xxvt, col. 400, les Constitutions apostoliques, VIII, xxxii, P. G., t. i, col. 1132, et le Testamentum D. N. J. C, p. 117. Mais il pouvait être abrégé, au gré de l'évêque, en cas de nécessité ou lorsque les dispositions du catéchumène étaient exceptionnelles, comme aussi il pouvait être prolongé, à titre d'épreuve ou de punition, pour cause d’insuffisance, d’inconduite ou de faute grave. C’est ainsi qu’en Espagne, le concile d’Elvire exige trois ans au lieu de deux pour le flamine, à cause des jeux inhérents à sa charge et qui étaient plus ou moins entachés d’idolâtrie ; encore fallait-il qu’il n’eût pas sacrifié, can. 4 ; cinq ans pour la femme qui épousait un homme séparé de sa femme légitime, can. 11 ; et pour le délateur, can. 73 ; il renvoie même jusqu'à la fin de la vie la catéchumène coupable à la fois d’adultère et d’avortement. Can. 68, Hardouin, t. i, p. 257. Le concile de Nicée, 325, condamne le catéchumène qui pèche à passer trois ans parmi les auditeurs avant d'être admis avec les autres catéchumènes. Can. 14, Hardouin, 1. 1, col. 330. Le concile de Néocésarée porte que si le catéchumène pénètre dans l'église et se range parmi ceux qui sont spécialement instruits, c’est-à-dire parmi les compétents ou çto-nÇd(ievoi et y est surpris en faute, il doit revenir parmi les simples àxpotinevot ; s’il pèche, il est renvoyé. Can. 5, Hardouin, 1. 1, col. 283. On comprend que l’Eglise tint à la bonne conduite de ses affiliés, depuis leur admission, les entourât de sa vigilante protection et, le cas échéant, punit leurs fautes, en retardant leur baptême. Mais on comprend aussi que, selon les circonstances, cette première probation ne devait pas trop se prolonger, sous peine de rebuter les bonnes volontés. Aussi vit-on lï. : jlise en diminuer peu à peu la durée, la réduire notablement jusqu'à la confondre parfois avec la préparation immédiate au baptême.

Par contre il arriva trop souvent que les convertis, uniquement satisfaits de leur admission au catéchuménat, remirent indéfiniment d’eux-mêmes leur initiation baptismale, quelques-uns par timidité, à raison des graves responsabilités de la vie chrétienne, selon le sentiment exprimé par Tertullien dans son De baptismo, xviii, P. L., t. 1, col. 1222, la plupart pour jouir, dans cet état indécis, de leur liberté et se réserver pour la fin de leur vie ce sacrement de la régénération totale. On sait que saint Martin, catéchumène à 10 ans, ne fut baptisé qu'à 22, Sulpice Sévère, Vita Martini, n. 2, P. L., t. xx, col. 161, et que saint Augustin, catéchumène dès son bas Age, ne reçut le baptême qu'à 33 ans. D’ordinaire ce retard constituait un abus, contre lequel ne cessèrent de protester les Pères du IV et du Ve siècle. S. l ;  ; isile, Honni., xiii, 1, P. G., t. xxxi, col. 425 ; S. Grégoire de Nysse, Adversus cos qui di/ferunt baptisma, P. G., t. xlvi, col. 417 sq. ; S. Chysostome, Ad Uluminandos, P. G., t. xiix, col. 223-249 ; S. Grégoire de Na/i.mze, Orat., XL, P. G., t. xxxvi, col. 359-425.

Passage à la classe des compétents.

Au terme de ce stage plus ou moins long, soumis au contrôle de l’autorité ecclésiastique, le catéchumène pouvait poser sa candidature à la prochaine initiation chrétienne. Bien qu’il appartint à l'Église par un titre officiel, il ne faisait pas encore pleinement partie de la communauté : il n'était qu’un novice en passe de devenir un candidat effectif, L’Eglise latine et grecque ne connaissait pas de stage intermédiaire. Et c’est à tort que Du Gange, Gloisarium ; dom Marténe, De antiquii EcclesUe ritit. I, p. 29-20 ; Duguet, Conférences errlésiasliques, Cologne, 1742, t. i, p. 834, 336 ; Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, Paris. 1K77, et d’autres encore, ont prétendu qu’il y avait plus de deux classes de catéchumènes ; il n’en est rien. La différence des termes employés, qui a donné' lieu â cette illusion, ii entraîne ».is m cessairement une différence de cla c’est ce qu’a très bien établi Funk, Die hoir, l, amenais

Klassen, dans Theologische Quartalschrift, S3, p. 41 sq. Et, comme le note Ma r Duchesne, l’idée de la distinction des catéchumènes en trois ou quatre classes repose sur une mauvaise interprétation des anciens textes. Origines du cuite, 2e édit., Paris, 1898, p. 282. Les décisions des conciles de Néocésarée, can. 5, et de Nicée, can. 14, Hardouin, t. i, col. 283, 330, n’ont trait qu'à de pures mesures disciplinaires, qui renvoient le délinquant parmi les simples auditeurs.

Ces deux classes sont distinctement marquées par les Constitutions apostoliques, où les y.a.- : -tyo-Ji.vioi ne se confondent pas du tout avec les 91ti !  ; ô[j.evoi. Nous avons déjà signalé plus haut la manière dont sont traités les catéchumènes proprement dits. Dès leur renvoi, on procède à des cérémonies au sujet des énergumènes ; et une fois ceux-ci sortis, le diacre procède vis-à-vis des çamÇôtJUvot ou compétents de la même manière que pour les catéchumènes ; mais il y a une prière nouvelle, et, de la part de l'évêque, une bénédiction à part, avec un nouveau renvoi. Const. apost., VIII, vii, viii, P. G., t. i, col. 1081-1084.

Le passage de la première classe à la seconde se faisait d’ordinaire quelques semaines avant Pâques. En vue du baptême prochain, le catéchumène sollicitait son admission parmi les compétents. Du reste, l'évêque avait soin d’adresser une invitation aux catéchumènes. S. Basile, Honni., xiii, P. G., t. xxxi, col. 424. Le catéchumène donnait son nom. Baplizandi nomen muni dent, prescrit le IVe concile de Carthage. Can. 85, Hardouin, t. i, col. 984. Ecce Pascha, dit saint Augustin, da nomen ad baptismum. Serm., cxxxii, 1, P. L., t. xxxviii, col. 735 ; cf. S. Cyrille de Jérusalem, Procatêchèse, 1, 4, 13, P. G., t.' xxxiii, col. 333, 340, 353 ; Cat., iii, 2, col. 428. Le candidat était alors soumis à un examen pour permettre de constater s’il remplissait les conditions prescrites. Peregrinatio Silvise, 45, édit., Geyer, Vienne, 1898, p. 96 ; Testamentum D. N. J. C, p. 119 ; Canons d’Hipj/olyte, can. 102, p. 91. Si l’examen était favorable, on inscrivait le nom du catéchumène sur les registres de l'église. Cette immatriculation se faisait, en général, pendant le carême, soit au début, soit au milieu, ainsi que nous l’apprennent saint Cyrille de Jérusalem, Procatéchèse, 1, 4, 13 ; Cat., iii, 2, loc. cit. ; la Peregrinatio, 45, p. 96, pour Jérusalem ; le pape Sirice, Epist. ad Himer, , i, 2, Hardouin, t. i, p. 84-7, 848, pour l'Église romaine ; le IVe concile de Carthage, can. 84, Hardouin, 1. 1, col. 984 ; saint Augustin, Serm., cxxxii, i, P. L., t. xxxviii, col. 735, pour la province d’Afrique, et le livre des Confessions, IX, VI, 14, pour Milan. Il semble qu’une fois les listes closes on n’admettait plus personne ; du moins le concile de Laodicée défend d’admettre quelqu’un après la seconde semaine de carême. Can. 45, Hardouin, t. i, col. 7 ! H).

A partir de cette inscription officielle, le catéchumène était appelé electus ou competens, chez les Latins, ç(i)Tiïô[x£vo ;, PaTTTi'ôjjevoç, péXXcov çwriÇeaOat, çamaSr)(tÔ[j.evo ;, chez les Grecs. Const. apost., VIII, vii, vin. P. G., 1. 1, col. 1081, 1137 ; concile de Laodicée, can. 46. 48 ; et concile in Trullo ou Quinisexte, can. 78. Exceptionnellement, à Jérusalem, le çumïôtvtvoç était aussi appelé nivrâ ;, fidèle, s. Cyrille de Jérusalem, Procat., I ; Cat., xi, 9, P. G., t. xxxiii, col. 332, 701. « Tu étais appelé catéchumène, dit saint Cyrille, Procat., 6, col. 344, maintenant tu es appelé fidèle ; Cat., i, 4, col. 373 ; te voilà passé de l’ordre des catéchumènes à celui des fidèles. » Cat., v, 1 ; VI, 29, col. 505. 589.

Donner son nom et se faire immatriculer, c'était prendre l’engagement d’une préparation sérieuse et se soumettre plus étroitement encore à toutes les prescriptions préparatoires à l’initiation de la veille de P&ques. s. Cyrille de Jérusalem, Procat., <>. col, 345 ; s. Augustin, De flde et operibus, sii, 18 ; xiii. 19, P. L., t. xl, col. 209, 210. C était aussi s’astreindre, sous la direction