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CATÉCHISME

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un nouveau catéchisme, enseigné jusqu’aujourd’hui, remplaça à Marseille celui de M9 r de Belzunce. lbid., p. 381. En 1846, Paris avait reçu un catéchisme à tendances traditionalistes, qui comprenait trois cours, un petit catéchisme, un catéchisme à l’usage des paroisses et un grand catéchisme pour les collèges et les écoles du premier degré, lbid., p. 412.

Cependant la multiplicité sans cesse renaissante et la diversité des catéchismes français frappèrent les esprits, et dés 1849 il se dessina dans l’opinion française un mouvement vers l’unité. Le concile de Paris émit le vœu « de faire préparer et d’adopter un catéchisme, suivant l’esprit et selon l’ordre des matières de celui du concile de Trente », au moins pour la province ecclésiastique qu’il représentait. Mais avant de travailler à la réalisation de leur pensée, les évëques chargèrent leur métropolitain, M9 r Sibour, d’écrire à tous les archevêques français pour leur demander de se concerter avec leurs suffragants au sujet d’un catéchisme unique pour toute la France. La lettre de l’archevêque de Paris, datée du 12 octobre 1849, se trouve dans la Collectio Lacensis, t. iv, p. 53-54. Les autres conciles provinciaux, tenus en 1850 et 1851, se préoccupèrent aussi du catéchisme. Celui d’Albi recommandait l’ordre du catéchisme romain. Décret, vii, n. 3, ibid., p. 414. Celui de Cordeaux recommande le catéchisme de Bellarmin et propose de rééditer la traduction française imprimée h Lyon en 1839. Tit. I, c. iv, n. 7, ibid., p. 557-558. Celui de Sens désire voir s’établir l’uniformité et émet le vœu qu’il n’y ait plus en France qu’un seul catéchisme juxta formant concilii Tridentini. Tit. IV, c. iii, ibid., p. 902. Celui de Bourges fait un aveu identique. Tit. vi, décret. De catecliizandis pneris, ibid., p. 1129. Celui d’Auch (1851) recommande la forme du concile de Trente. Art. 168, ibid., p. 1204. Une brochure anonyme : De l’unité de catéchisme, Nancy, 1851, expose les inconvénients de la diversité des catéchismes et les avantages de l’unité de catéchisme. Elle est l’écho de la pensée des curés de la campagne à cette époque.

Les vœux du concile de Paris ne furent pas stériles. M3 r Sibour fit préparer, pendant deux années, par des théologiens, des curés et des catéchistes de son diocèse, un catéchisme nouveau, que plusieurs évêques de la province ecclésiastique examinèrent et corrigèrent. On s’est efforcé d’y joindre et d’y concilier l’autorité de la raison avec celle de la foi. Il est encore en usage à Paris et a été imité en plusieurs endroits. A Orléans, en 1864, Ma r Dupanloup lui empruntait son plan et bon nombre de ses formules. A Meaux, en 1872, il a été reproduit presque intégralement, sauf en deux leçons préliminaires et à quelques réponses près. Le grand catéchisme de Beims, fait en 1877 par Ms « Langénieux, est emprunté en majeure partie à celui de Mo r Sibour. En 1878, le grand a été adopté à Versailles et en 1880 à Ajaccio. Le catéchisme d’Annecy, fait en 1887 par Mur Isoard, lui a emprunté la division générale ainsi que 1m mcoupde formules. Hézard, p. 214, 291, 383, 403-404, 412-413, 427, 469, 476. En 1857, Mu’Saint-Marc fait un catéchisme nouveau pour Bennes, lbid., p. 429. En 1858, M » ’Didiol remaniait le catéchisme de Bayeux.Ioid., p. 302. En 1859, Me de Salinia modifiait l’ancien du diocèse d’Auch lbid., p, 295. M’i r Sergent, évoque de Ouimper. publiai ! en 1865 un abrégé de la foi en français, et en 1872 le même abrégé en breton, mais avec des explications. En 1879, M" Nouvel donnait au même diocèse un nouveau catéchisme français, qui parut en breton en 1884 avec explications. Il ressemble au catéchisme de M(’Saint-Marc pour Rennes, lbid., p.421-iA">. F.n 1869, La Bochelle a un catéchisme nouveau, composé sur le plan de celui de Paris, auquel il emprunte aussi la pluparl s formules ; mais il est remanié et raccourci en 1888. Ibid., p. 191. Après le concile du Vatican, dans presque tous les diocèses li mi lis, on modifie quelques

réponses sur l’Église et on ajoute une question sur l’infaillibilité pontificale. Dans plusieurs, on en prit occasion pour opérer des refontes plus complètes. Verdun a ainsi, en 1873, un grand et un petit catéchismes nouveaux. Msr Turinaz (1873-1882) donne au diocèse de Tarentaise un catéchisme, qui est son œuvre personnelle, mais que son successeur, M9 r Pagis, abandonne. Ajaccio en reçoit un en 1873. Saint-Dié fait, en 1880 et en 1884, deux refontes successives de son ancien catéchisme. Toulouse en reçoit un nouveau en 1881. La même année, celui de Vannes est corrigé. Le catéchisme breton de Tréguier est repris à Saint-Brieuc en 1883. Tarbes en a un nouveau en 1884, et Tulle en 1885. A Dijon, en 1888, on compile l’ancien catéchisme avec celui de M9 r Sibour. Un Grand catéchisme à l’usage du diocèse de Toulouse est publié en 1891. En 1891, M’J r Hosset refond celui de Saint-Jean de Maurienne. En 1902, M.9" Turinaz en rédige lui-même un, qui est imposé au diocèse de Nancy en 1904. Le diocèse de Meaux a eu aussi un nouveau catéchisme en 1904. Le diocèse de Saint-Denis de la Béunion avait eu, en 1860, son catéchisme particulier.

Notons un dernier incident de l’histoire des catéchismes diocésains en France. De 1888 à 1890, quelques évêques, entre autres celui d’Orléans et les archevêques d’Aix et de Bennes, ajoutèrent à leurs catéchismes une leçon ou quelques réponses sur les devoirs électoraux des citoyens français ou sur le divorce. Le gouvernement les frappa comme d’abus et ordonna la suppression des additions qui ne lui plaisaient pas.

En Allemagne.

L’Allemagne eut aussi, au XIXe siècle, ses catéchismes diocésains ; ainsi Constance, en 1806, Erlau et Augsbourg, en 1836 ; ce dernier, rédigé par Ch. von Schmidt, est imparfait, n’étant guère qu’une mauvaise revision de Canisius. Un Katechismus der christkatholischen Religion zum Gebrauch in den Kirchen und Schulen der Diocèse Wùrzburg avait paru en 1823. Il était l’œuvre de François Stapf ; il fut approuvé par le roi de Bavière et le vicaire général de Bamberg, mais mis à l’Index par décret du 5 septembre 1825. Un autre catéchisme, ayant le même titre et œuvre de S. Brendel, fut dénoncé à Borne ; mais son orthodoxie fut reconnue en 1827. Beusch, Der Index, t. il, p. 1086-1087. En 1842, J. B. Hirscher fit un catéchisme, qui fut usité pendant trente années dans l’archidiocèse deFribourg-en-Brisgau. Les éditions en sont nombreuses. Il sort de la marche ordinaire et expose l’extension du royaume de Dieu. Il a été expliqué par Alban Stolz. Hirscher a fait aussi un petit catéchisme, réédité de 1845 à 1862. Schuster, curé wurtembourgeois, a rédigé un catéchisme en deux parties, qui a été remanié en 1849 pour le diocèse de Rottenbourg. Ce catéchisme de Bottenbourg a été adopté (buis les diocèses de Coire et de Saint-Gall en Suisse. L’Allemagne du nord se servait des écrits de B. H. Overberg, Katechismus der christkatholischen zum Gebrauche der grôsseren Schiller nach Anleitung des ReUgiontiltandbuchs, Munster, 1804 ; une seconde édition a été faite pour les petites classes ; cet ouvrage a été très répandu ; le Christkathol. Religionshandbuch, dont il suit le plan, a paru en même temps, 2 vol.. Munster, 1804. Il a eu huit éditions, a été adopté à Vienne en 1824, et traduit en hollandais aussi bien que les deux catéchismes d’Overberg. L’attention des évêques allemands, réunis en synode à Wurzbourg en 1848, s’arrêta sur la multiplicité et la divergence des catéchismes. La conférence des évêques allemands, tenue à Freisingen en 1853, adopta pour les écoles de la Bavière un catéchisme unique, celui du jésuite J. Deharbe, publié cette année-là. Il comprend un grand, un moyen et un petit catéchismes et il a été adopté successivement dans presque tous les diocèses allemands.

En AutricheHongrie.

Le 5 novembre 1855,