Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/321

Cette page n’a pas encore été corrigée
1951
1952
CATÉCHISME


Wahrheit catholischer Lehr, Strasbourg, 1781 ; Jean Frédéric Batz, Lehrbuchder christkatholischen Religion in Fragen und Antworlen, Bamberg, 1799, ouvrage très répandu dans l’Allemagne du sud, quoiqu’il soit imprégné de l’esprit du temps, imprécis, incomplet et inexact. Un meilleur catéchisme allemand, rédigé suivant une méthode particulière, est connu en France sous le nom de Catéchisme de Constance. Il a été traduit en français par un prêtre exilé dans cette ville, sous ce titre : Entretiens familiers en forme de catéchisme, d’un curé de campagne avec la jeunesse, 4 in-12, Constance, 1795 ; Lyon, 1803, 1819 ; 4e édit., Lyon, Paris, 1828. Vincent Allegri, de Vienne, Catechesis orthodoxa, Augsbourg, 1708. Au séminaire de Malines, on élabora, de 1785 à 1794, une méthode catéchétique et trois catéchismes avec des explications. Tout ce travail fait partie des Conferentise ecclesiasticee de officiis pastoris boni : Part. 1, De methodo catechizandi, in-12, Malines, 1785, t. i ; part. II, De catechismis puerorum, petit catéchisme ilamand, t. H, p. 53-177 ; trad. franc., p. 178-305 ; Catechismus provincix Mechliniensis, præparationi puerorum ad primam communionem adaplatus, 1786, t. iii, p. 13-525 ; Uytlegginge van den Mechelschen Catechismus, 1793, 1794, t. iv, v. L’abbé Dedoyard publiait : Développement du petit catéchisme (des diocèses de Cambrai, Liège et Namur), 2 in-8°, Mæstricht, 1788, 1789. Un extrait de cet ouvrage servit de Grand catéchisme pour faire suite au petit, in-12, Mons, 1788. Une Compendiosa legis explanatio omnibus christianis scitu necessaria (en malabar) parut, in-8°, Borne, 1772. Une doctrine chrétienne en grec-moderne, à l’usage des jésuites de Chio, fut imprimée, in-12, Zanchiile, 1754. Bigex, mort archevêque de Chambéry, a publié : Le missionnaire catholique, ou instructions familières sur la religion, s. 1., 1797 ; 3e édit., Paris, 1798.

VII. Au XIX « SILCLE. — I. CATÉCUISMES DIOCÉSAINS. —

En France.

La division ecclésiastique des diocèses fut complètement bouleversée par le concordat de 1801. A la réorganisation du culte, la plupart des évêques se bornèrent à autoriser dans leurs diocèses les anciens catéchismes. Comme beaucoup de diocèses nouveaux étaient formés de parties de deux ou trois diocèses anciens, il en résulta que sous la même juridiction, divers catéchismes étaient simultanément enseignés. Il y eut cependant quelques essais faits en vue d’établir l’uniformité. M ; r de la Tour du Pin Montauban substitua, en 1804, aux anciens catéchismes du diocèse de Troyes, le catéchisme de Paris, composé par de Harlay, en 1687. [lézard, p. 459. Mo’Beymond, évêque de Dijon, fit imprimer, la même année, un Catéchisme provisoire, étendu à tout son diocèse, llézard, p. 351-352, 363 ; Marcel, op. cit., p. 244, note 1. Ma r de Cicé, archevêque d’Aix, proposa en 1806 un catéchisme nouveau, en laissant aux curés le choix du moment opportun pour en faire usage, llézard, p. 279.

L’uniformité dans l’enseignement du catéchisme fut imposée par Napoléon, en 1806, à toutes les Églises de l’empire frimais. L’article 39 de la loi organique du 18 germinal an X (8 avril 1802) déclarait qu’i il n’y aura plus qu’une liturgie et un catéchisme pour toutes les es de I rance ». Afin d’écarter les difficultés qui pourraient venir de Rome, le premier consul avait d’abord chargé un théologien italien, accompagnant le cardinal légat Caprara, de rédiger le nouveau catéchisme, Comme cet étranger n’était pas au courant des mœurs et des habitudes et connaissait mal la langue, son ouvrage ne put être accepté a Paria. D’ailleurs, il semble bien qu’examine à liotne, il fut déclaré contenir des inexactitudes et des défauts et avoir besoin de corrections, t’n mot de l’abbé Émer) lira le premier consul d’embarras : le supérieur de Saint-Sulpice aurait dit qu’en choisissant le catéchisme de Bossuet, on déclinerait toute onsabilité. Bonaparte donna donc à Portalis, mi nistre des cultes, d’accord avec Caprara, l’ordre de nommer une commission d’ecclésiastiques français. Elle prendrait pour base de son travail le catéchisme même de Bossuet, sans tenir compte des modifications faites par le cardinal de Bissy. Portalis fit entrer l’abbé d’Astros, son neveu, dans la commission. Les travaux préliminaires de celle-ci étaient à peu près terminés vers la fin de 1803. Mais alors Napoléon, consul à vie, pensait déjà, semble-t-il, à se faire nommer empereur. Il différa donc la publication du catéchisme, voulant se servir de ce petit livre pour assurer sa domination et faire consacrer religieusement et dogmatiquement son autorité souveraine. Quoi qu’il en soit, Portalis, dans une lettre du 13 février 1806, proposait à l’empereur de substituer, dans le projet de catéchisme, aux généralités sur la soumission due aux puissances séculières, une leçon particulière visant expressément Sa Majesté et ses successeurs. Une première rédaction présentait comme un dogme de l’Eglise l’obligation de devoirs spéciaux envers le gouvernement de la France. Le chapitre nouveau qui la remplaça fut soumis à l’empereur, pesé, revu et remanié par lui. Le texte définitivement adopté énumérait, en détail, les devoirs « envers Napoléon I er, notre empereur », et aux motifs généraux ajoutait des motifs particuliers et la sanction de la damnation éternelle. En outre, ces devoirs liaient les Français envers les successeurs légitimes de l’empereur. Le cardinal Caprara, bien qu’ayant reçu de Borne l’ordre formel de s’opposer à la publication du catéchisme impérial, lut, discuta avec Portalis et approuva le texte, même la leçon sur les devoirs à l’égard du gouvernement. La dépèche de Consalvi, cardinal secrétaire d’Etat, signifiait au légat, le 18 septembre 1805, les volontés de Pie Vil. Bien que favorable à l’uniformité de l’enseignement religieux, le pape ne voulait pas enlever aux évoques la liberté de choisir eux-mêmes le catéchisme. Si le gouvernement français avait l’intention d’en imposer un, ancien ou nouveau, le pape regardait cet acte comme une injure faite au corps entier de l’épiscopat qui seul a reçu de Jésus-Christ le pouvoir d’enseigner. Il n’appartient pas au pouvoir séculier de choisir ni de présenter aux évêques le catéchisme qu’il aura préféré, surtout si celui-ci est adapté à l’esprit du temps, esprit d’irréligion, d’incrédulité, ou au moins d’indifférence. Il fallait donc empêcher qu’un pareil catéchisme ne soit publié. Caprara tint la dépêche secrète et annonça à Portalis, le 13 février 1806, qu’il était autorisé à approuver le nouveau catéchisme. L’empereur tenait à cette approbation, parce que les prêtres de la Belgique avaient manifesté l’intention de ne pas enseigner le nouveau catéchisme s’ils n’y étaient autorisés par le pape ou son représentant. Le clergé du Piémont et des Ktats de Gênes, de Parme et de Plaisance était dans les mêmes dispositions. Le 30 du même mois, Caprara donna, en effet, l’approbation canonique, et le 4 avril, un décret impérial rendait le catéchisme obligatoire dans toutes les Églises de France. Le journal de l’empire annonça, le 5 mai, ces deux actes et la publication prochaine du nouveau catéchisme. Cette nouvelle causa à Borne un profond étonnement. Consalvi ne voulait pas croire à sa vérité et exigeait que le gouvernement prit l’avis du saint-siège. Caprara ne communiqua à personne cette seconde dépêche. Pie VII, préoccupé par des affaires plus graves, ne démentit pas publiquement son légat ; mais celui-ci fut dès lors considéré à Rome comme l’agent de l’empereur plutôt que comme le représentant du pape. Cependant la publication du nouveau catéchisme était retardée par les oppositions qui se produisaient dans l’empire. On savait son contenu. Le chapitre sur les devoirs envers Napoléon était spécialement critiqué, au moins en particulier. Md’d’Aviau déclara publiquement que la mesure était un empiétement (le l’Etat sur les droits de l’Église. Ceux qui n’osaient pas attaquer ouvertement le chapitre relatif à l’empereur critiquèrent d’autres points, .