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traite des rudiments de foi, col. 1218 ; de l’oraison dominicale, col. 1222-1224, et du symbole, col. 12241228 ; autant d’éléments que nous avons trouvés ailleurs et qui entraient, eux aussi, dans la trame de la catéchèse. Enfin le IIIe traite des vertus à pratiquer et des vices à éviter, ce qui nous ramène une fois de plus, par une amplification très détaillée, aux Deux voies de la Didaché.

Ainsi donc, du ve au ixe siècle, la catéchèse préparatoire au baptême, fidèle à la tradition des premiers siècles, ne fait que continuer et reproduire ce que nous avons constaté, soit aux origines apostoliques, soit à l’époque de l’organisation systématique du catéchuménat. Cette enquête pourrait se poursuivre pour l’époque ultérieure ; mais elle semble inutile, car elle amènerait à une constatation nouvelle de ce que nous venons de relever pour la période qui va du ve au ixe siècle. Il ne reste plus, dans ces conditions, qu’à se rendre compte de l’état, de la forme, de l’objet de l’instruction religieuse donnée aux nouveaux baptisés, en particulier aux enfants, en la suivant dans sa marche progressive jusqu’à son aboutissement final dans ce que nous appelons le catéchisme. Voir Catéchisme.

A. Crocquet, Catecheses christiana, Douai, 1574 ; Reinbolt, Dissertatio de catechesi veterum, Rostock, 1645 ; Witfelt, Theologia catechetica, Munster, 1656 ; Druffel, De catechumenis, dissertatio historico-sacra, Helmstadt, 1657 ; Stark, De catechizatione veterum, Wittenberg, 1688 ; Walther, Dissertatio de catechizatione veterum, Wittenberg, 16-8 ; Wilisch, Historia catechetica, Altenbourg, 1718 ; Langemack, Historia catechetica, 1729-1740 ; Walch, De apostolorum institutione catechetica, léna, 1744 ; Miller, De catechetico veteris Ecclesiæ docendi genere, Helmstadt, 1751 ; Zacharias, De methodo catechetica veterum christianorum, Goettingue, 1765 ; Schmidt, Methodus catechizandi, Bamberg, 1769 ; à la fin de cet ouvrage, court résumé de l’histoire de la catéchèse ; Robinson, The history of Baptism, Londres, 1790 ; Grüber, Des hl. Augustin Theorie des Katechetik, Salzbourg, 1830, 1844 ; Ratisbonne, 1870 ; Gilbert, Christianæ catecheseus historia, Leipzig, 1836 : Alexander, History of catechising, dans la Princeton Rev., 1849, t. XXI, p. 59 sq. ; Bordier, Le catechumenat pendant les premiers siècles de l’Eglise, Paris, 1858 ; Mayer, Geschichte des Katechumenats und der Katechese, Kempten, 1868 ; A. Weiss, Die altkirschliche Pädagogik durgestellt in Katechumenat und Katechese, Fribourg, 1869 ; Zerschwitz, System der kristlichen Katechetik, Leipzig, 1863-1870 ; 2° édit., 1872-1874 ; Schoberl, Die Narratio des hl. Augustin und die Katechetiker der Neuzeit, Dingolfing, 1880 ; Gübl, Geschichte der Katechese im Abendlande vom Verfalle des Katechumenats bis zum Ende des Mittelalters, Kempten, 1880 ; Probst, Katechese und Predigt, Brestau, 1884 ; Geschichte der katholischen Katechese, Brestau, 1886 ; dom Cabrol, Les églises de Jérusalem, la discipline et la liturgie au iv siècle, Paris, 1895 ; Duchesne, Origines du culte chrétien, 2 édit., Paris, 1898 ; Hézard, Histoire du catéchisme, Paris, 1900 ; Kirchenlexikon, 2 édit., Fribourg-en-Brisgau, 1891, t. VII, col. 238-258 ; A. Seeberg, Der Katechismus der Urchristenheit, Leipzig, 1903 ; U. Chevalier, Répertoire. Topo-bibliographie, t. 1, col. 615.

G. BAREILLE.


CATÉCHISME. Si la catéchèse comprend l’enseignement des vérités essentielles de la religion chrétienne adressé aux catéchumènes adultes avant le baptême, voir col. 1877-1895, le catéchisme, dans la première acception du mot, est l’instruction orale et familière des mêmes vérités, faite après le baptême aux enfants et aux adultes ignorants. Mais le nom de catéchisme a passé du genre d’instruction ou de l’exercice catéchétique au livre qui contient l’exposition élémentaire des vérités fondamentales du christianisme. Sous cet aspect, le catéchisme est un manuel populaire, un résumé exact et sûr de la doctrine chrétienne. Il n’est pas et il ne doit pas être un traité savant et scolastique de théologie ; les opinions d’école en sont exclues ; on n’y parle que des vérités certaines du dogme et de la morale ; les enfants et les fidèles doivent y trouver tout ce qu’il est nécessaire de savoir pour être un chrétien suffisamment instruit, ou au moins ce qu’il faut croire et pratiquer pour ne pas manquer la récompense céleste par suite d’ignorance volontaire et coupable. La forme de ce livre, comme celle de tout enseignement élémentaire, doit être claire, précise, facile à comprendre et à retenir, car le catéchisme est destiné ordinairement à être appris de mémoire. Il est aussi le plus souvent rédigé par questions et par réponses, et il constitue une sorte de dialogue entre le maître et les disciples. Enfin, il est court et substantiel, parce qu’il est expliqué de vive voix et développé par le catéchiste. Les catéchismes, mis aux mains des enfants, présentent une grande variété, car on n’a pas suivi et on ne suit pas encore une marche uniforme dans l’enseignement élémentaire de la religion. Dans la diversité des plans et des méthodes une cependant est devenue prédominante ; elle consiste à grouper les matières du catéchisme sous trois titres : les vérités à croire ou les articles du symbole, les préceptes à observer ou les commandements de Dieu et de l’Église, les moyens de se sanctifier ou la prière et les sacrements. Les catéchismes, destinés aux enfants et jeunes gens, diffèrent aussi en étendue proportionnée à la capacité intellectuelle des catéchisés, et on les distingue en moyens et petits. Les petits ou abrégés sont employés dans les catéchismes faits à l’église ou à l’école primaire ; les moyens servent dans les collèges et les écoles secondaires. Aujourd’hui, chaque diocèse ou à peu près, surtout en France, a son catéchisme particulier, qui est le seul manuel d’instruction religieuse officiellement autorisé par l’évêque. Quelques contrées toutefois ont adopté, au cours du XIXe siècle, un catéchisme unique, et en 1870, le concile du Vatican a discuté le projet d’un petit catéchisme pour l’Église universelle. Enfin, on a composé, à l’usage des catéchistes et des fidèles instruits, des catéchismes plus développés, que l’on nomme grands catéchismes, par comparaison avec les petits et les moyens. Les catéchistes y trouvent les explications qu’ils doivent donner de la lettre du petit catéchisme, et les fidèles un exposé de la foi, qui ravive dans leur mémoire et complète dans leur intelligence l’instruction élémentaire précédemment reçue.

Nous exposerons sommairement l’histoire de l’enseignement catéchétique et nous dresserons le catalogue des principaux manuels employés, au cours des siècles dans cet enseignement. —
I. Au moyen âge.
II. Au xve siècle et au xvie avant le protestantisme.
III. Chez les protestants.
IV. Chez les catholiques au XVIe siècle après 1517.
V. Au XVIIe siècle.
VI. Au XVIIIe siècle.
VII. XIXe siècle.

I. Au moyen age.

Forme de la catéchèse primitive, du VIIe au XIIIe siècle.

Quand le baptême cessa d’être administré aux adultes et fut généralement conféré aux enfants peu après leur naissance, ou lorsque des tribus entières se convertirent en masse et furent baptisées avant d’avoir reçu une instruction suffisante, il fallut enseigner les vérités chrétiennes aux enfants et aux adultes déjà baptisés. Le catéchisme succéda ainsi à la catéchèse primitive ; mais les matières de l’instruction élémentaire des baptisés furent identiques à celles de l’enseignement donné aux catéchumènes. Ainsi, le jour de la consécration de Jean, évêque de Constance, saint Gall († 616), adressa à ses auditeurs baptisés une véritable catéchèse. Serm., P. L., t. LXXXVII, col. 1326. A en juger par le résumé que saint Ouen, Vita Eligii, t. II, c. xv, ibid., col. 525-550, donne des prédications de saint Eloi, cet évêque exposait aux néophytes les sujets traités autrefois devant les catéchumènes. De même qu’on faisait à ceux-ci, pendant le carême, la tradition du symbole des apôtres et de l’oraison dominicale, de même on constate qu’au viIIe siècle ces deux textes devaient être appris par cour en latin ou en langue vulgaire par les catéchisés et expliqués par les prêtres catéchistes et par les missionnaires. Cet usage existait