Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/290

Cette page n’a pas encore été corrigée

1889

CATÉCHÈSE

[890

schisme iin.il, pendant que l’Église latine reste aux prisée avec les invasions. Mais déjà trèi paissante en Italie, dans l’Afrique du Nord, en en Gaule,

<l.ms une partie de la Germanie et dans les llei britanniques, l’Eglise de Rome assure sa prépondérance l’i’i "ii dan a i et bai bares, dont i Ile fait

peuples chrétiens, <ir.ii.m~ ce milieu où les familles qui ont embra I irment la majorité de la popu lation, l’ancienne organisation du catéchuménal perd en partie sa raison d’être. Car le baptême des enfants tend de plus en plus â être la règle ordinaire, tandis que le me des adultes devient de plus en plus une exception. Sans doute, même pour le baptême des enfants, on pratique encore, durant le carême et jusqu’à la veille de Pâques, les cérémonies spéciales de la tradition du symbole et de l’oraison dominicale, à laquelle on ajoute celle des sainis Évangiles et de la loi ; le triple renoncement au démon, à ses pompes et à ses œuvres, la triple affirmation de la foi ont toujours lieu. Mais ce sont les parrains et les marraines qui se substituent à leurs tilleuls et jouent le rôle actif dans toutes ces cérémonies. La catéchèse ancienne, préparatoire au baptême, doit être forcément remplacée par un enseignement postérieur au baptême. Dès qu’ils parviennent à l’âge de raison, les enfants baptisés doivent recevoir une instruction chrétienne, de manière à connaître les vérités à croire et les devoirs à remplir pour mener une vie conforme au baptême qu’ils ont reçu. Cette instruction incombe tout d’abord aux parents et aux parrains comme une obligation étroite de leur parenté naturelle ou spirituelle ; mais, pour divers motifs, elle ne pouvait que laisser beaucoup à désirer et devait être en tout cas fort rudimentaire. Elle fut également confiée aux prêtres chargés du soin des paroisses. Mais qu’il fût donné par les parents et les parrains ou par les membres du clergé, cet enseignement élémentaire était destiné à remplacer la catéchèse du catéchuménat. Devant particulièrement s’adresser à des enfants, il dut être mis à leur portée, être réduit à sa plus simple expression, de manière à être saisi et retenu. A la longue, après bien des tentatives et des essais, il aboutit à ce que nous appelons aujourd’hui le catéchisme. Voir Catéchisme.

La catéchèse ne continua pas moins d’être pratiquée, exceptionnellement en pays chrétiens auprès des adultes encore étrangers à la foi, et régulièrement en pays païens, c’est-à-dire au centre, à l’est et au nord de 1 Europe, partout où l’Église porta son activité apostolique.

On constate, en effet, qu’en Afrique, en Espagne et en Gaule, on continue encore à traiter les catéchumènes et les compétents comme par le passé. Dans la province d’Afrique, saint Eulgence de Ruspe (f533) dit aux compétents que le démon a été frappé par eux de dix plaies. Or ces dix plaies rappellent dix pratiques déjà connues du catéchuménat. entre autres la traiiitio symboli. Serm., i.xxyiii, P. L., t. î.xv, col. 950. Son correspondant Eerrand, diacre de Carthage, lui écrit pour savoir ce qu’il faut penser du sort réservé à l’un des compétents qu’il préparait au baptême et qui venait de mourir subitement ; il a soin de constater que ce catéchumène avait été admis an nombre des compétents, aux approches de Pâques, qu’après l’inscription de son nom, il avait reçu l’instruction propre à son rang et la notitication des mystères de la vie chrétienne ; qu’il était passé par les exorcismes et avait subi le scrutin solennel ; qu’il avait pris l’engagement de renoncer au démon ; qu’il avait assisté a la tradition du symbole et de l’oraison dominicale et qu’il avait récité la formule de foi. Epist., I, dont le texte est reproduit dans la réponse de saint Fulgence. Epist., xii, 1. 2, P. L., t. î.xv. col. 380.

En Espagne, où les ariens sont nombreux, les évêques décident, au concile d’Agde de."HHi, que l’on doit enseigner lo symbole aux compétents partout le même jour, c’est-à-dire, lo huitième avant I’àques, can. 13, et qu’il

faut obliger les juifs, qui veulent se convertir, à passer huit mois bu rang descatéchami m llardouin,

t. il, col. 999, 1002. Plus tard, troi « 

sion du roi des Suèves, Ariamir, i n’*>.’, . nu I" concile de i. Ils rédigent une formule de symbole pour l’opi au priscillianisme et veulent que Ion continue à administrer le baptême conformément aux indications envoyées par le pape Vigile a Profuturus. llardouin, t. iii, col. 351. En 572. Il* concile on y trace la marche a suivre pendant le l’égard des compétents, louchant les exi i i m tement du symbole ; les évêques sont invil pousser leurdiocésains, pendant la visite pastor. abandonner les erreurs païennes et à éviter les fautes graves. Can. 1, ibid., col. 38< ;. Après la conversion de Récarède, le concile de Tolède de 589 ordonne aux s de chanter à la messe le symbole de Constantinople. Capit. 2, ibid., col. 479. Au siècle suivant, le catéchumène, d’après saint Isidore, De offic, II. xxi, P. L., t. i.xxxin, col. 814, est celui qui rejette le culte des idoles et apprend à connaître qu’il n’y a qu’un Seigneur ; quant au compétent, il est instruit sur ce qui regarde les sacrements, sur le symbole et la règle de foi et sur ce qui touche au baptême, à la chrismation et à l’imposition des mains. De offic, II. xxii-xxvii, ibid., col. 812-824. Saint Ildefonse, dans son De cognitione baptismi, suit d’abord la nar ratio de saint Augustin : il dislingue ensuite le compétent du catéchumène, De cognit. bapt., xxx, P. L., t. xevi, col. 124. et cite comme faisant partie de son instruction spéciale le symbole, l’oraison dominicale, les sacrements de baptême, de conlirmation et d’eucharistie. De cognit. bapt., cxxxii-CXLii, ibid., col. 166-171.

En Gaule, nous savons par Gennade, De eccles. dog., i.xxiv, 1’. L., t. lviii. col. 997, ce qu’on enseignait aux futurs baptisés, à la fin du Ve siècle. Pour le VIe, saint Avit († 526) nous a laissé un petit poème en cinq chants, qui rappelle une partie de la narralio augustinienne et qui traite de la création, du péché originel, du jugement de Dieu chassant Adam du paradis, du déluge et du passage de la mer Rouge, deux types du baptême. De mosaicæ Itistorix gestis libri quinque, P. L.. t. lix. col. 323-368. Saint Césaire(-|- 542). fidèle écho de l’évéque d’Hippone, nous fait connaître les devoirs des parei l’égard des enfants, Serm., vi, 6, P. L.. t. xxxix. col. 1751. des parrains vis-à-vis de leurs filleuls, Serm., CLXVin. 3, ibid., col. 2071 ; il énumère les vices et les superstitions de son temps qu’il faut abandonner pour devenir chrétien, Serm., cci.xv, 5, ibid., col. 2239, traite de l’obligation qui incombe au compétent. Senti., cclivii, ibid., col. 2212. des divers articles du symbole qui faisaient l’objet de la catéchèse préparatoire au bapb : Serm., ccxxxvii-ccxi.ni, ibid., col. 2183-219 » ; cf. Serm., CCXXrv-CCLl, sur la foi due au symbole, la trinité, l’incarnation, la rédemption et le jugement dernier. A ; lui, saint Grégoire de Tours († 593 ou 594) cite parfois quelque trait relatif à l’administration du baptême pendant le vi’siècle dans son Historia Francorum, m sq., P. L., t. lxxi, col. 241 sq.

Examinons maintenant ce qui se passa en pays de missions. Les missions, commencées des II v siècle, amènent successivement la conversion de l’Irlande, de l’Ecosse et de la Grande-Bretagne pendant le vi f siècle. Puis, sous les Mérovingiens d’abord, sous les Carlovin^iens ensuite, des Irlandais viennent se mêler aux francs pour évangéliser les Pays-Bas des rives de l’Escaut à celles de la Meuse, toute l’ancienne Germanie romaine. l’Austrasie. lvlemanie, la Thuringe et la Bavière. Enfin des missionnaires anglo-saxons entreprennent la conversion de la Saxe et de la Germanie, qui n’avaient pas connu le joiv de Home, et qui sont réduites par Chart » magne. Au IX’siècle, le christianisme pénètre en Moravie et eu Bohême, grâce aux saints