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CATÉCHÈSE

1886

même n nf. pmé dam certaines limites. I m pouvait -a. i. consi ter que dan un développement 1>1 us détaillé, plue accentué el plut complet de la première catéchèse, telle que nous l’a bit connaître saint Augustin, ou (I. i ii, mu’lie U Ile qu’elli ; |uait

alors. Rien, il est’.in, n’était plus propre a aider que l’explication de I ! criture. Le dogme, depuis celui de la ci > > « la chute jusqu’à celui de la résui

lion et du jugement général, avait sa place avec une en relief il’- la bonté et de la justice’I'- Dieu, de l incarnation du Verbe et de la rédemption : mais surtout la morale avec l’explication des divers préceptes du décalogue ou du double commandement de l’amour. Or si la catéchèse, adressée aux catéchumènes, était une instruction do nature à provoquer une adhésion plus ferme de l’esprit à la foi et à fixer la confiance en Dieu, elle était aussi une thérapeutique pour guérir les àmi B de la folie du paganisme et des atteintes du péché, elle était essentiellement une formation morale de la volonté, un entraînement du cœur dans la pratique du bien, c’est-à-dire une éducation. Et à ce point de vue, par exemple pour faire mépriser l’idolâtrie ou la superstition, pour inspirer soit le dégoût d’une morale facile et corrompue, soit l’amour d’une morale saine et austère, rien de mieux approprié que la lecture et l’explication du livre de la Sagesse. Celui de l’Ecclésiastique n’a-t-il pas pour but, selon la remarque de la préface de son auteur, d’apprendre à bien régler ses u’uvres et à mettre sa vie en harmonie avec la loi de Dieu ? Et où trouver, pour des âmes à peine détachées du paganisme ou en train de s’en détacher, des leçons plus touchantes et mieux appropriées de foi, de confiance en Dieu, des vertus morales, que celles qui se dégagent des livres de Tohie ou d’Esther ? On comprend ce que la Liible et l’Évangile offraient de ressources pour une telle éducation.

Resterait à illustrer par un exemple ce que nous venons de dire de cette catéchèse des catéchumènes ; malheureusement il nous fait défout : d’où l’impossibilité d’en dessiner le cadre ou d’en montrer la trame, et la nécessité de recourir à l’hypothèse. Car, pour ce qui est de l’existence d’un tel enseignement pendant la première période du catéchuménat, on ne saurait la mettre en doute. Les Constitutions apostoliques, viii, 32, P. G., t. i, col. 1132, y font clairement allusion et aussi saint Augustin, quand il dit qu’il faut enseigner avec plus de diligence et d’insistance aux compétents ce qu’on leur a déjà inculqué auparavant : Quod aitl<> » i Jit per onme tempus, quo in Ecclesia salubrité ? constitutum est ut ad nomen Christi accedentes catechumenorum gradus accipiat, hoc fit multo diligentius et instantius liis diebus, quitus compétentes vocantur. De fide et oper., vi, 9, P. L., t. XL, col. 203. Cf. Grùber. Des hl. Augustin Théorie der Katechetik, Salzbourg. -1820, Ratisbonne, 1870 ; Schôberl, Die Narratio des hl. Augustin unddie Katechetiker der Neuzeit, Dingolling.

La catéchèse des compétents.

Quand le catéchumène passait au rang des compétents, c’est-à-dire lorsqu’il (’tait admis à se préparer d’une manière immédiate et prochaine à la réception du baptême, voir Catéchuménat, il devait recevoir son complément d’instruction religieuse. La catéchèse qui lui était destinée avait une importance particulière et s’entourait de quelque solennité. Elle traitait d’après les Constitutions apostoliques, vii, 39, P. G., t. i, col. I0W, de la création, de la providence, de la trinité, des lois de l’Église, du jugement, des fins dernières, et, d’après la l’ercgrinatio Silvise, î(>, édit. Geyer, Vienne. 1888, p. 97, qui est un témoin des usages de Jérusalem à la fin du rv siècle. de la loi, de la foi et de la résurrection de la chair. Selon saint Augustin, ainsi que nous venons de le voir, elle avait le même objet que la catéchèse des catéchu ne nés, celui d’indiquer aux compétents quelli tre la foi et la vie du chi

e lucoup plude soin. Naturel

synthèse fait place a l’anal]

apportées et l’enseignement devient plus eiplici ; d même de I imminence de I initiation baptisn La Bible et son histoire, les principales vérités de I ei les prescriptions de la morale continuent a être en’es. MaiH importe de remarquer que 1 foi ou le symbole] occupe une place à part. Lesym en effet, es) alors notifié pour la première fois comme la règle imprescriptible et la formule sari qu’il faut croire. Sun texte est révélé ; ses articles successivement détaillés et expliqués brièvement, un à un, de manière à être facilement compris et retenus sans surcharger la mémoire ; car le symbole ne s’écrivait pas ; force était de l’apprendre et de le réciti i lennellement, le moment venu, avant le baptême, et le redire, tout le reste de la vie, comme la formule par excellence de la prière. Or, durant le dernier stage du catéchuménat, cette double tradition du symbole et du Pater était l’objet d’un soin particulier et d’une taine solennité. D’autre part, le décalogue et son résumé, le double commandement de l’amour, dont l’ensemble a jusque-là fourni matière tant à l’instruction homélilique qu’à l’enseignement catholique, sont détaillés et donnés dans leur formule scripturaire comme l’expression arrêtée de lu volonté’de bieu et comme la re-le immuable de la conduite des fidèles. Enfin, les sacrements, qui font partie de l’initiation chrétienne, sont à leur tour l’objet d’une explication appropriée : car il importe de bien connaître leur nature, leur rôle, leurs effets, et de comprendre le symbolisme des diverses cérémonies qui les précèdent, les accompagnent et les suivent. Aussi, vu l’importance de cet enseignement catéchétique réservé aux compétents, n’est-ce pas cette fois un simple didascale ou un membre du clergé inférieur qui en est chargé, mais l’évêque en personne, ou, à son défaut, un prêtre de choix. Kn effet, toutes les catéchèses in traditione symboli qui nous sont parvenues ont été prononcées par des évêques ou par des prêtres spécialement délégués. C’est ainsi, par exemple, que saint Cyrille à Jérusalem, saint Chrysostome à Antioche et saint Augustin à llippone furent cha : avant leur épiscopat, de l’instruction des compétents.

Or rien ne saurait donner une idée plus préciplus détaillée de ce genre d’instructions, de leur méthode, de leur nature, de leur sujet et de leur importance que le recueil des catéchèses prononcées à Jérusalem en 3-18 par saint Cyrille et adressées aux

;.)T’. ; o^£vot, au nom de l’évêque Maxime. Ce recueil se

compose d’une procatéchèse ou préface, de 18catécl adressées aux compétents pendant le carême, et de cinq autres dites mystagogiques, adressées aux nouveaux baptisés. vEOçÛTiorot, la semaine après Pâques. La méthode suivie par saint Cyrille est celle d’une exposition populaire, simple et claire, vivante et pressante, aussi appropriée que possible aux besoins intellectuels et moraux de -es auditeurs, par suite très pratique et très objective. Elle vise, en effet, à détacher d’abord les compétents du péché par le repentir et la pénitence, à les bien préparer par l’ascèse à cette purification ou illumination par excellence qu’est le baptême, a les mettre en garde et à les armer contre les erreurs ambiantes des païens. juifs ou hérétiques, à leur formuler avec précision les vérités dogmatiques en les appuyant de preuves empruntées a la raison ou tirées de l’Écriture sainte, à leur expliquer enfin le saisissant symbolisme des du pratiques préparatoires à l’initiation.

La protocatéchèse sert d’introduction. Cyrille requiert de la pari de ses auditeurs l’assiduité, l’attention, la bonne tenue pendant les réunions, le zèle et la dit tion is-a-is des non-initiés, païens, juifs ou simples