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CASUISTIQUE


lance envers les esclaves, c. iv, et de l’amour des ennemis, c. [. Voir Funk, Patres apostolici, 2e édit., Tubingue, 1901, t. I, p. 2-16. — 2. Vers le milieu du IIe siècle, le Pasteur attribué à Hermas, dans sa seconde partie où les principaux devoirs chrétiens sont ramenés à douze commandements, peu t être considéré comme une ébauche de théologie morale, contenant des applications pratiques à certains cas particuliers, parmi lesquels l’aumône, la médisance, le mensonge. Funk, op. cit., t. i, p. 468-518. — 3. Tertullien encore catholique traite dans quelques opuscules de questions pratiques relatives au célibat, à la viduité et au mariage, Ad valorem libri duo, P. L., t. i, col. 1273 sq., ainsi que des excès du luxe. De cultu feminarum libri duo, P. L., t. I, col. 1303 sq. — 4. Clément d’Alexandrie, surtout au IIe livre de son Pédagogue, décrit minutieusement les détails pratiques de la vie chrétienne, mais sans délimitation bien nette entre le précepte et le conseil. — 5. Saint Cyprien, outre les deux cas célèbres dont il s’est particulièrement occupé, la réconciliation des lapsi et la rebaptisation de ceux qui avaient été baptisés par des hérétiques, traite incidemment dans ses opuscules De habitu rirginum ; De opère et eleemosynis ; De mortalitate ; De : clo et livore ; De bono patientix ; De exhortatione martyrii, et dans plusieurs de ses lettres, d’usages purement disciplinaires ou de recommandations morales principalement ascétiques, ou de vices et abus qu’il réprouve énergiquement. — 6. Chez les Pères du IVe siècle, particulièrement saint Basile, saint Jean Chrysostome et saint Grégoire de Nysse en Orient, et saint Ambroise en Occident, se rencontrent de nombreuses applications morales, relatives à la fuite du vice el à la pratique des vertus chrétiennes et même de la perfection chrétienne, applications où le précepte moral et le conseil de perfection sont le plus souvent mêlés, sans que les limites précises soient toujours nettement déterminées. — 7. La distinction théologique entre le précepte et le conseil est clairement indiquée par saint Augustin, De Banda virginitate, c. xiv, P. L., t. xl, col. 402 ; Epist., clvii, n. 36 sq., P. L., t. xxxiii, col. 691 sq. En même temps, saint Augustin ne se borne point à des recommandations morales ou ascétiques. Ses deux opuscules, De mendacio, P. L., t. XL, col. 487 sq. ; Contra mendacium, col. 517 sq., sont, en partie du moins, des essais de théologie casuistique. — 8. Du VIe au xiiie siècle hs auteurs ecclésiastiques comme saint Grégoire le Grand, saint Isidore de Séville, saint Bédé et saint Pierre I ». union, ne font guère que reproduire les applications précédemment faites par les Pères en les adaptant à des situations nouvelles. — 9. Cette courte esquisse des lia de casuistique pendant toute cette période doit être complétée par les nombreuses décisions des conciles traçant dans des c ; is particuliers la règle morale et par l’étude « 1rs livres pénitentiels fixant la pénitence canonique et contenant en même temps une sorte de jugement implicite sur la gravité de l’acte ainsi censuré. Voir Pknitkntm

2° Depuis le xiw jusqu’à la seconde moitié du xvie siècle. — 1. La casuistique proprement dite commence avec la célèbre Somme de saint Raymond de Pennafort, Summa de pmnitentia et malrimonio, publiée vers 1235, ouvrage à la fois canonique et moral, diisé en quatre livres traitant successivement îles péchés envers Dieu, des péchés envers le prochain, des clésiastiques, enfin du mariage,

— 2. A cette même époque et aux siècles suivants, cette Somme servi) île base a de oombreux commentaires ou d’occasion à de nombreux écrits du même genre. ni ces commentaires se distinguent surtout ceui de Guillaume de Rennes, 0. P., composés en 1360, éd

me, 1603, el ceuj de.le, m de Fribourg (f I " parti) i tés manuscrits. Parmi les ouvrages ana logues datant de cette époque, nous citerons particulièrement : Summa astesana, ouvrage anonyme, probablement d’un franciscain se rattachant à la ville d’Asti par sa naissance ou sa profession religieuse, ouvrage traitant de cas de conscience et divisé en huit livres, souvent réimprimé, Venise, 1468, 1478, 1480 ; Cologne, I 479 ; Lyon, 1519 ; Rome, 1728, 1730 ; voir 1. 1, col. 2142 ; Summa pisana ou pisanella composée par Barthélémy de Santoconcordio ou de Pise, dominicain († 1 3 47). souvent réimprimée, s. 1., 1473, 1475 ; Paris, 1470 ; Venise, 1479, 1481, 1483 ; Lyon, 1519 ; voir col. 435-436 ; Nicolas d’Osimo y ajouta, vers 1444, un supplément reproduit dans l’édition de Venise, 1481, 1484 ; Pupilla oculi, de Jean de Burgo, chancelier de l’université de Cambridge († 1386), ouvrage distribué en dix livres traitant de l’administration des sept sacrements, des dix préceptes du décalogue et des autres obligations, Strasbourg, 1516 ; Summa angelica, composée vers 1476 par le bienheureux Ange Carlelti, mineur de la stricte observance, ouvrage principalement basé sur la Summa pisana et reproduisant, en suivant l’ordre alphabétique, ce que les ouvrages antérieurs contenaient de plus utile, ouvrage très souvent édité, Venise, 1487, 1488 ; voir t. i, col. 1272 ; Summa pacifica, composée par le bienheureux Pacifique de Ceredano, mineur observantin († 1482), publiée d’abord en italien, Milan, 1479, puis en latin, Venise, 1501, 1513 ; Summa baptisti>iiana, postérieurement dénommée Bosella casuum, de Raptiste de Sale, mineur observantin, Pavie, 1489 ; Venise, 1495, 1498, 1499, 1548 ; Strasbourg, 1586 ; voir col. 378-379 ; Summa tabienaou Summa summarum de casibus conscientiæ, de Jean Cagnazzo, dominicain († 1521), Bologne, 1517, 1520 ; Venise, 1580 ; voir col. 1302 ; Summa sxjlvestrina, de Sylvestre de Priero ou Prierias, dominicain († 1523), traite par ordre alphabétique en 715 articles toutes les questions de la théologie pratique, publiée en 1516 ; Strasbourg, 1518 ; Lyon, 1519, 1524, 1541 ; Venise, 1569, 1578, 1581 ; très souvent rééditée ; Summa casuum conscientiæ, Aurca armilla, de Barthélémy Fumus, dominicain († 1545), Venise, 1550, 1567, 1574, 1578 ; Anvers, 1576, 1591 ; Lyon, 1594 ; Peccatorum summula, de Cajétan, Rome, 1525 ; Venise, 1525 ; Paris, 1526, 1530. Voir col. 1322. — 3. Parmi les ouvrages de casuistique appartenant à cette période l’on doit encore ranger les ronfessionalia substitués aux anciens livres pénitentiels dans la direction immédiate des confesseurs. Le premier ouvrage de ce genre est Summa confessionalis ou Summula confessorum, de saint Antonin de Florence (-{-1459), ouvrage souvent édité’en latin et en italien, Mayence, 1460 ; Rome, 1472 ; Venise, 1480 ; Paris, 1516 ; Lyon, 1502. Voir t. i, col. 1452-1453. Il fut suivi de beaucoup de manuels analogues parmi lesquels nous mentionnerons : Confessionale, de Barthélémy de Chaymis, mineur observantin, ouvrage souvent réédité, Milan, 1474, 1476, 1480, I182 ; Venise, 1486 ; Mayence, 1478 ; Confessionale de Jacques Cavicseus de Parme, l’arme, 1509 ; Venise, 1529 ; Confessionale, de Godescale Rosemondt, professeur de Louvain (j- 1526), Anvers, 1518, 1519, 1524, {351 ; Manuale confessorum ri psenitentium, d’Antoine Curara de Lisbonne, frère mineur, Tolède, 1554 ; Anvers, 1555 ; Salamanque, 1556, 1572.

3° Depuis la seconde moitié du vr siècle jusqu’au milieu <lu xvwsiècle, la casuistique, grâce à un développement très considérable de la théologie morale, s’enrichit de nombreux ouvrages, parmi lesquels nous mentionnerons les suivants : Enchiridion sur manuale confessariorum et psenitentium, publié d’abord en espagnol à Salamanque, 1557, puis augmenté en 1569, enfin publié en latin à Rome, 1588, par Martin Aspicuelta, communément appelé Navarrus 1686), ouvrage souvent édité, Wurzbourg, 1593 ; Paris, 1620, etc. ; voir t. i, col, 2119 ; Summa casuum conscientiæ, d’A. de Cordova, O. M., Saragosse, 1561 ; Tolède, 1575,