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CALIXTINS — CALLY

jouait de l’autorité du concile et laissait percer le vieil esprit hussite. Podiébrad, en aspirant clairement à la couronne de Bohème, ménageait sans doute les catholiques, mais ne rêvait au fond que d’aider Rokytsana et de prêter à l’erreur le concours de l’autorité royale. Tous deux furent exilés. Revenus au bout de dix ans, ils reprirent leurs intrigues. Tenus en suspicion par les catholiques, regardés comme des traîtres par les taborites, ils soutinrent la cause des calixtins, l’un par ses mandements, l’autre par sa victoire d’Hardistin sur les taborites (1453) : ni mandements ni victoires n’assurèrent leur triomphe définitif. Le règne du jeune roi Ladislas paraissait devoir ajourner indéfiniment leurs espérances ; mais il fut très court. A la mort prématurée de ce prince, Podiébrad, aidé de Rokytsana, réussit à tromper les catholiques, s’assura leur concours et se fit enfin élire roi de Bohème ( 1 158). Il tente une première l’ois de se faire reconnaître par le pape et demande au saint-siège la confirmation officielle du privilège du calice. Pie II se borne à promettre qu’il enverra en Bohême des hommes sûrs pour expliquer le sens et les limites de la concession accordée par le concile de Bàle. Podiébrad insiste ; Pie II reçoit son ambassade, accepte le serment de fidélité qu’elle prête en son nom, mais refuse de ratifier l’usage du calice. Son nonce Fanlini se rend en Bohême pour notifier ce refus catégorique. Podiébrad jetle alors le masque, incarcère le nonce, essaie par tous les moyens d’attirer à sa défection les nobles et le clergé catholiques. Plus de doute : c’est le schisme qui révèle l’hérésie depuis si longtemps latente. Paul II dut déclarer, en 1471, le roi de Bohême convaincu de parjure, de blasphème et d’hérésie, et l’excommunia. Peu après, la même année, à quinze jours d’intervalle, la mort emportait Rokytsana et Podiébrad, le pseudo-archevêque et le roi déchu, deux complices. Les calixtins n’ont plus de chef ; leur rôle peut être considéré comme fini. Quelques-uns se convertissent ; les autres passent aux frères bohèmes. Il n’y a plus place, en Bohème, que pour l’orthodoxie par la soumission à l’Église romaine eu pour la révolte par l’union avec les partis intransigeants. Désormais l’utraquisme se perd dans l’histoire des luttes civiles et religieuses du xvie siècle. Voir Bohèmes (Frères), col. 930-9’d.

Lcmant, Histoire de la guerre des hussites et du concile de Busle, Amsterdam, 1731 ; de Bonneehose, Jean Huss et le concile de Constance, Paris, 1846 ; Hofler, Geschichtschreibcr der hussilischen Bcwegung in Bôhmen, Vienne, 1855-1866 ; Denier, Huss et la guerre des hussites, Paris, 1K78 ; Hefele, Histoire ries conciles, trad. franc., Paris, 1876. — Puur ce qui regarde la négociation des compactata, voir les Monumenta conciliorum generalium xv sseculi, Vienne, 1857-1873, t. i, où se trouvent le Traclatus de reductione Bohemorunx de Jean Stoikowic <ju Jean de Raguse ; le Liber diurnus de Pierre de Saaz ; le Liber de legationibus de Gilles Charlier ; le Diarium de Thomas Kbendorfer d’Haselbach ; le Hegislrum de Jean de Tours. Voir aussi jEneas Sylvius Piccolomini (Pie 11), Historia Bohemorum, Bàle, 1571 ; Comment, de rébus Bnsilex gestis, Bàle, 1577. — Pour la suite, voir la bibliographie de l’article Bohèmes (Frères), col. 940-941.

G. Bareille.

2. CALIXTINS, voir Calixte George.

CALL Richard, théologien anglais, obligé de quitter son pas à cause de la foi, se livra avec ardeur à l’étude de la théologie en Belgique et à Rome, et conquit le grade de docteur. Sur l’appel d’Allen il se rendit en 1576 à Douai pour enseigner l’Écriture sainte au collège anglais. Il devint plus tard chanoine et mourut le 26 février 1604. Il excella surtout dans la théologie morale et la casuistique. Son principal ouvrage est : De quinque-partita conscientia, 1. recta ; 2. erronea ; 3. dubia ; 4. opinabili seu opiniusa, et 5. scrupulosa libri III, in-4°, Douai, 1598.

Hurter, Nomenclator', 2e édit., Inspruck, 1892, t. i, p. 237.

V. Ermoni.

CALLENBERG Gaspar, jésuite allemand, né à Kastrup (Brandebourg) en 1678, entra au noviciat de Trêves en 1696. Il professa la philosophie à Munster, puis la théologie à Paderborn, Munster, Trêves et Aix-la-Chapelle, et mourut le Il octobre 1742 à Cœsfeld, laissant d’estimables ouvrages d’iconographie, de droit canonique et d’apologétique : Divus Stanislaus Kostka variis iconismis depictus, in-12, s. l. n. d. (1714) ; 2e édit., Paderborn, 1716 ; Demonstrationes chronologico-historico-juridico-canonicæ in c. de indemnit. de electione in c. Quod abbatissæ canonisarum sæcularium separatim habitantium debeant esse tricenariæ, in-4°, Cologne, 1734 ; Apologia pro suprema romani pontificis authoritate et pro immunitate ecclesiastica, in-4°, Paderborn, 1734.

Hartzheim, Bibliotheca Coloniensis, art. Callenberg ; de Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. ii, col. 561 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 1525.

P. Bernard.

CALLINICOS IV, patriarche de Constantinople, né à Zagora, en Thessalie. Métropolite de Proïlav en 1748, il devint patriarche en 1757. Quelques mois après son élévation au patriarcat, il fut relégué au Mont-Sinaï. Rentré dans son pays natal en 1762, il y vécu de longues années et mourut en 1792. On a de lui un ouvrage théologique intitulé : Διδασκαλία πρὸς τοὺς πνευματικοὺς πατέρας, ἤτοι ἑρμηνεία ἀκρίβεστάτη περὶ ἐξομολογήσεως λίαν ὠφέλιμος διὰ τοὺς ἐξομολογοῦντας καὶ ἐξομολογουμένους, κατ’ἐρωταπόκρισιν Ἐπισκόπου καὶ πνευματικοῦ, Vienne, 1787. On a aussi de lui plusieurs lettres inédites, un catalogue inédit des patriarches de Constantinople après la prise de la ville par les Turcs, et quelques écrits liturgiques et historiques.

Vretos, Νεοελληνικὴ φιλολογία, Athènes, 1854, t. i, p. 113, 203 ; Constantios (patriarche), Περὶ τῶν μετὰ τὴν ἁλωσιν ἐκ τοῦ κλήρου ἀρετῇ καὶ παιδείᾳ διαπρεψάντων, Constantinople, 1866, p. 157 ; Sathas, Νεοελληνικὴ φιλολογία, Athènes, 1868, p. 604 ; Matha, Κατάλογος ἱστορικὸς τῶν πρώτων ἐπισκόπων καὶ τῶν ἐφεξῆς πατριαρχῶν τῆς ἐν Κ. ἁγίας καὶ μεγάλης τοῦ Χριστοῦ Ἐκκλησίας, Athènes, 1884, p. 153, 319-320 ; Gédéon, Πατριαρχικοὶ Πίνακες, Constantinople, 1890, p. 648-649 ; Id., Κανονικαί Διατάξεις, Constantinople, 1884, t. ii, p. 452-455 ; Lebedev, Istoriia greco-vostotchnoi tzerkvi pod vlastiu Turok, Serghiev Posad, t. i, 1896, p. 322 ; Zaviras, Νέα Ἑλλάς, Athènes, 1872, p. 410-411 ; Papadopoulo-Kérameus, Ἰεροσολυμετικὴ βιβλιοθήκη, t. i, p. 270, 328, 366, 471 ; t. ii, p. 423, 451 ; t. iv, p. 286 ; Zosimas Esphigménites, Βίος τοῦ πατριάρχου Καλλινίκου Δʹ, Volo, 1895, p. 707-711, 713-717.

A. Palmieri.

CALLY Pierre, né à Mesnil-Hubert, au diocèse de Séez, mort le 31 décembre 1709. Professeur de philosophie et d’éloquence à l’université de Cæn en 1660, et curé de la paroisse Saint-Martin de cette ville, il publia Universse philosophiie instiluliones, 2 in-4°, Cæn, 1695, ouvrage dédié à Bossuet, et il édita De consolatione philosophica, de Boèce, ad usnm delphini, avec un commentaire étendu, 4 in-4°, Cæn, 1695. Il était d’abord ardent péripatélicien ; mais il lut gagné au cartésianisme par lluet, alors partisan enthousiaste de Descartes. Dès lors, il répandit la nouvelle doctrine dans ses leçons et dans ses livres. Bayle, République des lettres, janvier 1687, écrit que Cally (’lait relégué à Montdidier à cause du cartésianisme, et lluet, devenu adversaire de Descartes, reproche à son ancien ami la fidélité qu’il avait gardée à la nouvelle philosophie. Comnientarius de rébus ad eum pertinentibus, in-12, Amsterdam, 1708, p. 387. Dans son cours de philosophie, que Mabillon, Traité de » études monastiques, in-4°, Paris, 1691, p. 462, recommandait, Cally esi franchement cartésien. Il s’occupait beaucoup de la conversion dis protestants et faisait pour eux des conférences dans lesquelles il s’efforçait (le dissiper leurs préventions. Ce fut à leur intention qu’il publia un livre intitulé : Durand commenté, mi accord de lu théologie ci de la philosophie touchant la transsubstantiation de l’eucharistie, in-12, Cologne (Cæn 1700. il y enseignait