1823
CASNEDI — CASSIEN
1824
rime a SS. D. N.papa Clémente XI damnât se, inserlis pluribus seque arduis ac novis quæstionibus, præcipue ad utrumque judiciale intemum et externum forum spectantibus, disculiuntur. Tomus quintus, Lisbonne, 1713. Le P. Casnedi, par les doctrines qu’il défendait et par le succès même de ses écrits, excita l’animosité des jansénistes. Les Nouvelles ecclésiastiques, année 175(5, p. 197, firent une censure amère de la Crisis theologica.
Argelati, Bibliotheca scriptorum Mediolanensium, art. Casnedi ; De BaciceretSommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. ii, col. 810 sq. ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 1244 ; Réponse au livre intitulé : « Extraits des Assertions, » 3’partie, in-4°, 1765, p. LXXII-LXXIII.
P. Bernard.
- CASSANDRE Georges##
CASSANDRE Georges, théologien belge, né en 1515
à Bruges ou dans l’île de Gassandt, mort à Cologne le
3 février 1566. Il était reçu en 1532 maître es arts à
Louvain et devenait ensuite professeur de belles-lettres
à Bruges. Connaissant la théologie, le droit, les langues
anciennes, il s’appliqua tout d’abord à l’Écriture sainte,
puis aux controverses théologiques. Avec raison on lui
a reproché de s’être montré trop conciliant envers les
hérétiques de son époque et d’avoir accordé une trop
grande importance à leurs ouvrages. Il méconnaissait
I "autorité du concile de Trente tout en reconnaissant
celle des conciles de l’antiquité. Sa principale tentative
de conciliation entre les protestants et les catholiques
fut celle qu’il entreprit sur les désirs de l’empereur
Ferdinand I er et de son successeur Maximilien II. Pour
cette circonstance, ne pouvant prendre part aux conférences,
il composa un écrit : Consultalio de articulis
religionis intra catliolicos et protestantes controverses.
Cet ouvrage, où Cassandre accorde beaucoup trop aux
protestants, n’était pas destiné par son auteur à être
publié ; il ne parut qu’après sa mort, in-’t°, Cologne,
1577. Grotius en donna une édition annotée en 1642.
Parmi les autres écrits de G. Gassandre on remarque :
De viris illustribus in sacris Bibliis usque ad Regum
historiam, in-8°, Cologne, 1550 ; Honorii Augustodunetnis
de prædestinalione et libero arbitrio didogus,
in-8°, Cologne, 1552 ; B. Vigilii martyris et episcopi
Tridentini opéra, in-8°, Cologne, 1555 ; Hymni ecclesiastici
præserlini qui Antbrosiani dicuntur, in-4°,
Cologne, 1556 ; Liturgica, de ri tu et ordine dominiese
cœnse celebrandse, in-8°, Cologne, 1558 ; Ordo romanus
de officio missæ, in-8°, Cologne, 1558 ; Acta colloquii
Cassandri cum duobus anabaptislis, 1558, 1565 ; De
ofl’tciopii ac publicx tranqxillitatis vere amanlis viri in
hue religionis dissidio, ouvrage qui parut à Bàle en
1561 sans nom d’auteur et fut attaqué par Calvin qui
le crut du jurisconsulte François Baudoin ; Cassandre
répliqua par : Dcfensio traditionum veteris Ecclesiai
et SS. l’atrum adversum J. Calvini criminatiuncs,
in-i°, s. I. ( I562), sous le nom de Veranus Modestus Pacimontanus ;
De baptismo in/anlium lestimoniaveterum,
de baptismo infanlium doctrina catholica, de origine
anabaptisese seclæ, in-8°, Cologne, 1563 ; De sacra
conimuhione christiani populi in u traque paniset vini
specie consideratio, in-4°, Cologne, 156’t. Les œuvres
il (i. Cassandre auxquelles ont été ajoutées 117 lettres
ont été publiées à Paris, in-fol., 1616.
Valère tndré, Bibliotheca belgica, in-8°, Louvain, 1648, p. 2r. ! > ; Dupin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du svi’siècle, in-8-, Paris, 1703, p. 147 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 11.
B, llu RTEB1ZE.
- CASSIEN Jean##
1. CASSIEN Jean. - I. Vie. II. Ouvrages. III. Doctrine.
I. Vie.
Jean Cassien, le législateur et le peintre de la vie monastique dans le sud de la Gaule, naquit, probablement vers |’an 360, d’une famille pieuse et riche ; sa patrie est incertaine et controversée ; on le fait naître ordinairement, agit en Scylhie, Gennade, De SCfiptO"
ribus eccl., c. lxi, P. L., t. lviti, col. 1094-1095 ; Tillemont, Méni. pour servir à l’/iist. eccl. des six premiers siècles, Paris, 1709, t. xiv, p. 740 ; soit dans la Gaule méridionale, Noris, Historia pelagiana, t. II, c. I, Florence, 1673, p. 81 ; Wiggers, Augustinisnius und Pelagianismus, Hambourg, 1833, t. ii, p. 10 ; Paucker, Die Latinitàt des Joli. Cass., dans Romanische Forschungen, Erlangen, 1886, t. il, p. 391 ; Petschenig, Corpus script, eccl. Lat., Vienne, 1888, t. xvii, prolegomena, p. il sq. ; Bardenhewer, Les Pères de l’Eglise, trad. franc., Paris, 1899, t. ii, p. 465 ; Grùtzmacher, dans Realencyclopadie, 3e édit., Leipzig, 1897, t. iii, p. 746 ; et, d’une façon plus précise, en Provence, sur les côtes de la Méditerranée. Luc. Holstenius, Præf. ad régulas monachorum, c. m ; Ampère, Eist. littéraire de la France, 2e édit., Paris, 1867, t. i, p. 422. De nos jours, A. Hoch, Theol. Quartalschrift, 1900, p. 43-69, et S. Merkle, ibid., 19C0, p. 419-441, ont placé le berceau de Jean Cassien, celui-là en Syrie, celui-ci en Bulgarie, dans les plaines de la Dobroutschka. Bardenhewer, op. cit., 2e édit. franc., Paris, 1901, t. il, p. 465, se rallie à cette dernière hypothèse. Un ne sait pas au juste où Cassien avait étudié. Ce qu’il y a de sûr, c’est que son éducation fut très soignée et qu’il se familiarisa dès l’enfance avec l’antiquité classique ; il se plaindra plus tard, Coll., xiv, 12, P. L., t. xi.ix, col. 976-979, qu’au milieu des veilles sacrées, parmi les mélodies des Psaumes, quand il veut élever son àme à Dieu dans la prière, les histoires des anciens héros et les récits des poètes lui reviennent en mémoire et hantent son imagination.
Il se voua, jeune encore, à l’état monastique dans un cloître de Bethléhem, avec un certain Germain, son ami et son aine de quelques années. Vers 385, le désir d’avancer dans la science de la perfection et dans la vertu les entraîna l’un et l’autre, comme saint Basile avant eux, dans les déserts de l’Egypte, véritable patrie du cénobitisme chrétien. Au moment du départ, leurs frères de Bethléhem, craignant pour les deux pèlerins les séductions de la Thébaïde, leur firent jurer solennellement de revenir en Palestine le plus vite possible. Coll., XVII, 2, P. L., t. XLIX, col. 1047. Cassien et Germain ne laissèrent pas de s’enfoncer, sept années durant, de déserts en déserts, toujours accueillis avec cordialité par les solitaires, toujours attirés plus avant par la renommée de quelque saint personnage, de quelque couvent célèbre. Puis, après être allés à Bethléhem solliciter la prorogation de leur congé, ils s’empressèrent de retourner en Egypte, et y passèrent environ trois ans. Peut-être en furent-ils chassés par l’explosion de la querelle du patriarche d’Alexandrie, Théophile, et des moines antliroponiorphites du disert de Scété. Coll., x, 2, P. L., t. xlix, col. 821-823. Au commencement du Ve siècle, en 401, on trouve les deux amis à Constantinople, où Cassien se fait l’élève et s’imprègne de l’esprit de saint Chrysostome, qui l’ordonne diacre. En 105, après le second bannissement de son maître, Cassien ira, au nom du clergé fidèle de Constantinople, à Borne, pour appeler la protection du pape saint Innocent I" sur l’archevêque proscrit. C’est à Home, ce semble, qu’il fut ordonné prêtre.
Cassien, sa mission remplie, continua-t-il d’y résider, ou voulut-il revoir encore l’Orient ? Impossible de le savoir. O’idles raisons, d’ordre politique ou d’ordre personnel, l’ont ensuite décidé à se fixer dans la Provence ? Autre mystère. Toujours est-il que, vers 415, le nom de Germain disparait et que Cassien arrive à Marseille, pour n’en plus sortir. H y ouvrit deux monastères, l’un d’hommes, l’autre de femmes, qui furent tous les deux, au milieu des dévastations des Barbares, (1rs asilrs de paix et des foyers de vie intellectuelle. Par ers deux fondations, qui n’ont pourtant pas été les premières en Occident, comme par les