Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 2.2.djvu/255

Cette page n’a pas encore été corrigée
1819
1820
CAS DE CONSCIENCE — CASAL


la teneur de leur exposition, parlent en leur nom personnel, leur autorité ne s’impose point nécessairement à notre acceptation. Elle n’a en réalité que la valeur inhérente aux arguments mêmes qu’ils emploient. Cette assertion est encore plus particulièrement vraie quand il s’agit de questions où se mêlait encore à cette époque beaucoup d’obscurité ou d’incertitude. — 3. Une opinion des Pères, quelle qu’elle soit et de quelques suffrages qu’elle ait été revêtue, doit être complètement écartée, quand elle a été ultérieurement contredite par des déclarations positives de l’Église ou par des réponses formelles des Congrégations romaines.

L’autorité des théologiens moralistes.

Les remarques que nous venons de faire sur la casuistique des Pères, s’appliquent également à la casuistique théologique, qui prend à partir du xiiie siècle un développement considérable. Nous croyons même qu’elles doivent être appliquées à la casuistique probabiliste considérée dans ses articles principaux, telle qu’elle commence à se formuler vers la fin du XVIe siècle pour se systématiser plus complètement un peu plus tard. Si cette doctrine présente, dans son histoire, quelques divergences secondaires, ardemment discutées par des écoles rivales, elle contient aussi des conclusions communément admises en ce qu’elles ont de nettement opposé aux systèmes rigoristes, conclusions d’ailleurs entrées dans la vie pratique des fidèles avec une tacite approbation de l’Église, toujours vigilante gardienne de l’intégrale vérité doctrinale, dogmatique ou morale. Lehmkuhl, Theologia moralis, t. i, n. 84 sq. Quant aux points sur lesquels ce commun accord n’existe pas, il sera loisible de suivre les opinions que les règles théologiques du probabilisme modéré permettent de considérer comme suffisamment fondées, suivant la matière dont il s’agit dans l’espèce, et suivant la qualité des théologiens sur l’autorité desquels cette probabilité repose, pourvu qu’aucune décision postérieure des souverains pontifes ou des Congrégations romaines n’ait réprouvé ou infirmé ces opinions.

6° Rôle de la science morale dans la solution des cas de conscience. — Par science morale nous entendons ici la connaissance raisonnée des conclusions de la théologie morale. — 1. Cette connaissance est nécessaire pour apprécier dans son exacte vérité objective toute la moralité concrète de l’acte, surtout dans certaines questions très délicates, comme le caractère de malice ou de non-malice intrinsèque de certaines coopérations, le conflit de plusieurs préceptes positifs ou l’appréciation de certaines causes excusantes en face d’obligations graves ou de dangers sérieux, surtout quand le bien commun peut être mis en grave péril. — 2. Cette science est non moins nécessaire pour apprécier exactement les éléments subjectifs de l’imputahilité morale, la pleine connaissance et l’entière advertance, en regard des divers degrés d’ignorance et de bonne foi, ainsi que le plein et délibéré consentement, en regard des obstacles intérieurs ou extérieurs qui peuvent [lécher ou le diminuer. — 3. Cette science est encore nécessaire pour la prudent.’application à chaque individu, surtout en face de l’obligation qui peut incomber au confesseur d’avertir ou d’instruire le pénitenl encore dans une entière bonne foi. — 4. Il est donc évident que si la prudence naturelle du jugement xpérience acquise peuvent aider considérablement dans l’application de la science morale, elles ne peuvent suffire sans elle, ni à plus forte raison prétendre se tituer à elle. <m connaît les graves paroles de saint Alphonse de Liguori sur la nécessité de la science moi d ider les cas soumis au tribunal de la pé e. Theologia moralis. I. VI, n. 628 ; Homo apostolirus, tr. XVI, n. 99sq. ; Praxis confessarii, n. 17 S q.

Bien que la rr-.tir.n théologique du ras do conscience et de sa ! solution ne soit point directement traitée par les théologiens |

moralistes ni même par les casuisfes, elle se déduit suffisamment de leur enseignement sur la conscience et sur les actes humains. Nous renvoyons donc à la bibliographie de l’article Conscience. Cependant on peut particulièrement consulter : Zaccaria, De locis moralis theologiæ, en tête de la Theologia moralis de Lacroix, Paris, 1RGG, t. i, p. 7 sq. ; Douquillnn, Theologia moralis fundamenlalis, 2e édit., Paris, 1800, p. 16 sq. ; Hogan, Études du clergé, trad. Bnudinhon, Paris, 1901, p. 268 sq., et les autres ouvrages indiqués à l’article Casuistique comme traitant de la nature, du rôle et de l’apologie générale de la casuistique.

E. DUBLANCHY.

CAS RÉSERVÉS. Voir Réserve.

    1. CASAJOANA Valentin##


CASAJOANA Valentin, théologien dogmatique, né à Castellgah (Barcelone) le 29 décembre 1828, entra dans la Compagnie de Jésus le 8 novembre 1850. Il enseigna la philosophie à Salamanque, à Naples, à Veruela ( Ksp ; igne), à l’université grégorienne de Rome, et mourut à Barcelone le 28 mai 1889. Outre une édition du Compendium théologien moralis de Gury, enrichie de notes concernant le droit espagnol, Barcelone, 1882, on a de lui des Disquisitiones scholastieo-dogmaticœ…, De religione revelala et de Ecclesia, Barcelone, 1888 ; De Deo, ibid., 1889 ; De sacramentis, ibid., 1890 ; ouvrages estimés pour la partie scolastique.

De Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. il, col. 794 ; Hurter, Nomeiiclator, t. iii, col. 1222 ; Ctviltà cattolica, 14* série, t. I, p. 81 sq.

P. Bernard.

    1. CASAL Gaspar##


CASAL Gaspar, théologien portugais, né à Sanlarem en 1510. Il entra dans l’ordre de Saint-Augustin en 1526, et en 1512 obtint le diplôme de docteur en théologie à l’université de Coïmbre. Pour ses vertus et son savoir, il fut nommé évêque de Eunchal dans l’Ile de Madère (1551). Il prit part au concile de Trente, et de retour en Portugal, il fut transféré d’abord au siège de Léiria, et ensuite à celui de Coïmbre. Sa mort eut lieu en 1584. On a de lui : 1° Prinms tomus operis quadripartita juslitia nuncupali continens libros très, in guibus omnium quolquot exstant theologorum conquisitis, excussis probeque digestis sententiis, orthodoxa dejustijicatione nostra fides asseritur, et liseré ticorum errorcs eliduntur, Venise, 1563, 1565, 1668. Dans sa Bibliotheca Lusilana, Barbosa Machado ne tarit pas de louanges sur cet ouvrage : Quam reconditse theologiæ supelleclilem ! quant validissimorum argumenlorum vim cui nemo non manus dederit, reperi. Divinum ipsum Augustinum hæreticorum flagellum, quin potius Dei Spiritum, quem et Paulus se habere fassus est, eruditissimo, sanctoque episcopo ad/uisse credas ! 2° Axiomatum christianorum libri très ex diversis Scripluris et sanctis Patribus adversus hæreticos anliquos et modernos, Coïmbre, 1550 ; Venise, 1563 ; Lyon, 1593 ; 3° De sacrificio missæ, et særosanctæ eucharistiæ celebratione per Christum in esena novissima libri très in quibus tredecim his de rébus arliculi in sacra œcumenica synodo Tridenlina propositi in examen revocantur, orthodoxa fides asseritur, et adversariorum errores eliduntur, Venise, 1563 ; Anvers, 1566 ; 4° De cœna et calice Domini libri très ad Pium IV pontificem maximum, Venise, 1563 ; 5° Dejusti/icatione humani generis, Venise, 1600. Barbosa Machado, Bibliotheca Lusitana, t. u. p.341 ; F.lssius, Entomiasticon auguslinianum, p. 230 ; Antoine de la Purilication, De vins illustribus antiquissimss provincim lusitana ordinis eremitarum S. Augustini, Lisbonne, 1042, p. 28-31 ; F. Herrera, Alphabetum augustinianum, t. i, p. ; 103 ; Gratianus, Anastasis augustiniana, p. 70-77 ; Ossinger, Bibliotheca augustiniana, p. 212-213 ; Moreri, Dictionnaire historique, t. iii, p. 281 ; Tnrelli, Secoli augustiniani, Bologne, 1678, t. viii, p. 2.", 8 ; Lanteri, Pustrema sxcula sex religionis augustinianm, t. ii, p. 27Ô-270 ; ld.. Eremi sacrss augustini inm pars altéra, Rome, 187Ô, p. 182-184 ; Crusenii, Pars tertia monaslici a stiniani, p. 699 ; M..rai, Catalogo dr escritoi - agustinos Espar ùoles, Portugurscs y Americatws, d ; uis l.a Ciudad </> Dios, t. xuv, p. 372-370.

A. PALMIEM.