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1799
1800
CAROLINS (LIVRES) — CARPOCRATE


inscriptions et belles-lettres, Paris, mai-juin 1904, p. 360363.

I. Éditions.

La première édition des livres carolins parut à Paris, par les soins de J. du Tillet, en 1549. Elle fut réimprimée par M. Goldast, dans Imperialia décréta de cultu imaginum in ulroque imperio tam Orientis quam Occidentis promulgnta, Francfort, 1608 ; c’est celle édition qui a passé, avec ses notes, dans P. L., t. xcviii, col. 999-1248. Une édition meilleure a été publiée par G. H. Heumann, Augusta concilii Nicseni II censura hoc est Caroli Magni de impio imaginum cultu lib. IV, Hanovre, 1731. Des fragments se trouvent dans P. JafTé, Bibliotheca rerum germanicarum, Berlin, 1873, t. VI, p. 220-242.

II. Travaux.

Nocl Alexandre, Hist. eccles., Venise, 1778, t. vi, p. 108-118, et P. L., t. xcviii, col. 971-988 ; J. von Hefele, Conciliengeschichte, 2e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1877, t. III, p.694-717 ; trad. Delarc (1e édit.), Paris, 1870, t. V, p.l 18-142 ; H. Reuter, Geschichte der religiôsen Aufkltïrung im Mittelalter, Berïïn, 1875, t. i, p. 10-13, 265-266 ; Hermès, dans Kirchenlexicon, 2- édit., Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. vii, p. 189-196 ; A. Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, Leipzig, 1897, t. II, p. 238-299, et dans Realencyklopàdie, 3’édit., Leipzig, 1901, t. x, p. 88-97 ; J.Turmel, Histoire de la théologie positive, Paris, 1904, p. 350353, 479-484. Voir, en outre, les travaux indiqués au cours de cet article, et ceux qui sont indiqués par A. Potthast, Bibliotheca historica medii sévi, 2’édit., Berlin, 1896. t. il, p. 740, et par Ul. Chevalier. Répertoire des sources historiques du moyen âge. Topo-bibliographie, col. 590, 1489-1490.

F. VERNET.

    1. CARON Raymond##


CARON Raymond, frère mineur récollet, né dans le comté de Westmead en Irlande, passa plusieurs années de sa vie religieuse à Salzbourg et à Louvain. Envoyé dans sa patrie, en qualité de commissaire général de son ordre, il prit rang parmi les catholiques qui se contentèrent d’une promesse provisoire du roi Charles I er pour le maintien de la religion catholique en Irlande et des privilèges nationaux, pendant que les autres voulaient une assurance positive. Caron, mal vu pour cela de ses confrères, regagna le continent et ne revint en Irlande qu’après le rétablissement de Charles II. Il mourut à Dublin en 1665. Il avait publié : lioma triumphans scpticollis, in-12, Anvers, 1655 ; Cologne, 1682, où il emploie la méthode comparative pour établir la doclrine catholique ; Apostolatus missionariorum per universum mundum, cum obligatione pastorura quoad manutentiam Evangelii, regulis actionum humanarum et methodo eonferendi eimi hæreticisac infidelibus, in-12, Anvers, 1653 ; in-8°, Paris, 1659, condamné par la S. C. de l’Index, donec corrigatur, le 22 novembre 1661 ; Controversiee générales fidei contra infidèles omnes, judxos, mahometanos, paganos, cujuscunque sectse hæreticos, quibus démons tratur nullos unquam hæreticos fuisse, in-4°, Paris, 1660 ; Loyalty asscrled, antl llte late remonslrance or allegiance of the Irish clergy antl layty, confirmée and proved by the aulliority of Scriptures, Fathers… and by the évidence of several theological reasons…, in-8°, Londres, 1662, dont il existe une traduction latine manuscrite au Vatican, Bibl. Barberini : Fidelitas demonstrata. .. Les théories gallicanes de cet opuscule furent plus largement développées par l’auteur dans la Remonstrantia Hybernorum contra Lovanienses ultramontanas ie censuras de incommutabili regum imperio subditorumque fidelitate et obedientia indispensabili, una cuni appendice de libertate gallicana et contra infallibililatem romani pontifias, in-fol., Londres, 1665. Comme l’opuscule anglais, cet ouvrage est dédié à Charles II ; en tête se trouve une Ad pontificem maximum Alexandrum VU querimonia, reproduite dans l’édition de 1731 des Libertés de l’Église gallicane.

iraud, dans la Biographie universelle de Michaud, t. vi, p. 179 ; Hurler, Nomenclator, t. i, j>. 503 ; t. n. col. 99. P. i doi m’.o d’Âlençon.

    1. CARPINSKY Jean##


CARPINSKY Jean, théologien rus^>, mort à Novospassky en 1789. On a de lui un Compendium theologix

dogmatico-polemiiæ, Leipzig, 1786 ; Moscou, 1790-1810. Il traite de la sainte Ecriture, de Dieu, de ses œuvres, de la providence divine, du Christ, de la grâce de Dieu, des bonnes œuvres, de l’Église, des sacrements et des lins dernières.

Philarcte, Aperçu sur la littérature ecclésiastique russe, Saint-Pétersbourg, 1884, p. 378.

A. Palmieri.

    1. CARPOCRATE##


CARPOCRATE. — I. Vie. II. Doctrine. III. Disciples.

I. Vie.

La vie de Carpocrate est peu connue ; ce que l’on en sait se réduit aux détails suivants. Carpocrate, KapTroxpàç ou Kap7roxpoiTr| ;, était d’Alexandrie comme son prédécesseur, le judéo-docète Cérinthe, et comme ses contemporains Basilide et Valentin, deux chefs importants du gnosticisme. Il vécut dans la première moitié du IIe siècle, sous le règne d’Hadrien. Marié à une femme de l’île de Céphalénie, nommée Alexandria, il en eut un fils, Épiphane, dont il se fit l’instituteur et auquel il enseigna l’ensemble des sciences et la philosophie platonicienne. Ce jeune homme mourut à 17 ans, après avoir étonné le monde par la précocité de son esprit et l’immoralité de sa conduite, laissant un ouvrage, 1 1 g p Sixaiou-jvriç, où il avait condensé tout ce qui peut légitimer la perversion des sens ; à sa mort, la patrie de sa mère lui éleva un temple et lui rendit les honneurs divins au chant des hymnes. Clément d’Alexandrie, Strom., iii, 2, P. G., t. viii, col. 1106. Carpocrate survécut à son fils. De tous les gnostiques, il fut le plus imbu des idées platoniciennes ; il se prononça contre le judaïsme par un antinomisme absolu, dont il voulut voir un exemplaire dans la personne de Jésus. Tertullien le traite de mage et de fornicateur. De anima, 35, P. L., t. ii, col. 710.

II. Doctrine.

Grâce aux renseignements fournis par saint Irénée, Clément d’Alexandrie, Tertullien et l’auteur des Philosoplinmena, on peut reconstituer, au moins en partie, la doctrine de Carpocrate et en marquer le caractère gnostique et antijudaïque.

Théogonie et cosmologie.

Au premier rang des êtres, Carpocrate place un Dieu éternel, ineffable : c’est le Père ingenitus d’Irénée, Cont. Iiser., i, 25, n. 1, P. G., t. vii, col. 680 ; iYévïiTo ; des Philosophumena, VII, v, 32, édit. Cruice, Paris, 1860, p. 385 ; la monade, principe d’émanation d’abord pour les êtres spirituels et supérieurs, ensuite, mais à une longue distance, pour les anges et les vertus qui font le monde. Pseudo-Tertullien, Prœscript., 48, P. L., t. ii, col. 66 ; Philosophumena, loc. cit., p. 385 ; Épiphane, Hær., xxvii, 2, P. G., t. XLI, col. 364. Selon toute vraisemblance, ces ayyû.oi xo ! Tu.o7toi’ot étaient regardés par Carpocrate comme des tyrans qui, contrairement aux vues de Dieu, faisaient peser sur les hommes un joug intolérable ; d’où la nécessité d’une intervention divine pour secouer ce joug et émanciper les hommes, intervention confiée à Jésus.

Christologie.

Le rédempteur imagine par Carpocrate porte le même nom que celui de l’Évangile, mais il n’a pas la même nature et ne joue pas le même rôle. D’après lui, en effet, Jésus n’est pas Dieu ; il n’est qu’un homme comme les autres, fils de Joseph et de Marie, mais d’une nature supérieure par la justice 1 1 l’intégrité de sa vie, Pseudo-Tertullien, Præscr., 48, P. L., t. ii, col. 66-67 ; Philosophumena, loc. cit., p. 385, possédant une âme ferme et pure qui se rappelle ce qu’elle a vu dans une vie antérieure. Il fut élevé selon la loi et les mœurs juives, mais il les méprisa et dut à ce mépris libérateur une vertu qui lui permettait de se soustraire à la tyrannie des ailles démiurges, l’/iilosophumena, loc. cil. De ce mépris du mosaïsme il lit un instrument de salut pour les hommes. C’est toute la rédemption, selon Carpocrate, qui neparleni des souffrances ni de la innrt de Jésus.

3° Anthropologie, L’homme est le eomposé d’une àme et d’un corps ; mais L’âme appartient à un monde