qui vent qu’on accordi h chaque chose ce qui lui appartient. Il y s là un sophisme, ou plutôt une complète inintelligence de la doctrine combattue. Mus la pi de l’auteur des livres carolins apparaît fram ne et brutale, il condamne tout culte des ima
2 » l’mni^ di i ers. - I. Les livres carolins prennent lement parti contre les Grecs dans la question de la procession du Saint-Esprit. Non seulement ils disent qui’le Saint-Esprit procède ea Paire et Filio, dans la belle profession il<- foi du I. 11. c. i, col. 1113 ; mais encore ils insistent sur la nécessité de proclamer que le Saint-Esprit procède ex Pâtre et Filio, t. ii, c. viii, col. 1129, et ils affirment que telle est la foi de I I universelle, col. 1118. Dans leur ardeur de polémique contre les Grecs, ils blâment Tarasius, archevêque de Constantinople, d’avoir enseigné que le Saint-Esprit procède ex Paire per Filiutn, I. II. c. iii, col. 1117-1121. Théodore de Jérusalem d’avoir dit que le l’ère n’a pas de principe et que le Fils aie l’ère pour principe, t. II, c. IV, col. 1121-1 121, et de nouveau Tarasius d’avoir confessé que le Saint-Esprit est Patri et Filio contribulum. L. II, c. v, col. 1123-1124. Le pape Adrien n’eut pas de peine à montrer l’orthodoxie de la formule qui fait procéder le Saint-Esprit ex Pâtre per Filium, et de celle de Théodore de Jérusalem sur le Père principe du Fils et lui-même sans principe ; quant à l’expression de Patri et Filio contribuais, appliquée au Saint-Esprit, sans compter _ ce que le pape ne remarque point — qu’elle avait été employée par Théodore de Jérusalem, non par Tarasius, elle pouvait se justifier, col. 1249-1251, 1275.
2. Ce que les livres carolins disent de l’eucharistie, t. II, c. xxvil, col. 1093-1096, mérite d’être relevé. Us accusent le concile de Nicée d’avoir mis sur le même rang les images et l’eucharistie, alors que ce concile avait fait juste le contraire. Labbe et Cossart, op. cit., col. 448-449 ; cf. Hefele, op. cit., p. 703 ; trad.. p. 126-127. En revanche ils parlent, en bons termes, de l’eucharistie instituée par Notre-Seigneur ad commemoralionem sux passionis et nostrm salutis, col. 1093. Per illud peccata reniitttmtur, disent-ils encore, col. 1095 ; illud ducit per esum ad cœlestis regni introitum…, et cum sine illius perceptions nemo salvetur. Ils semblent placer la consécration dans les paroles de l’épiclèse : Ad horutn consecrationem sacerdos in fulattts, cir cums tanlis populi deprecationes suis precibus miscens, cuni interno rugitu memoriam faciat dominiez passionis, et ab inferis resurreotionis, neenonet incxlos gloriosissimx ascensionis, et lixc perferri per manus angeli in sublime altare Bel et in conspectum majestalis deposcat, col. 1093-1094, et col. 1095 : cum… illud consecretur a sacerdole divini nominis invocatione.
3. A. Hauck, Kirchengeschichte Deutschlands, Leipzig, 1897, t. il, p. 238 sq., attribue les livres carolins et l’hostilité de Charlemagne pour le II" concile de Nicée à une vive irritation résultant de ce que le pape aurait réuni le concile de Nicée sans en aviser Charles et se concerter avec lui. Cela est possible, mais très hypothétique. « Dans la supposition de M. Hauck que Charlemagne se serait senti non seulement blessé dans son amour-propre par l’initiative du pape, mais lésé dans ses droits de chef de L’Église franque, il est bien extraordinaire que la polémique des libri earolini n’ait pas insisté sur les droits ecclésiastiques du roi. o H.-M.llemmer, Revue d’histoire et de littérature religieuses, Paris, 1898, t. iii, p. 366. Sans doute il en est question en passant, surtout dans ces membres de phrases sonor. s de la préface du I. I, col. IOO1-1002 : eajus (Ecclesiêe),
quoniam in sinu regni gubemacula, Domino tribuente, suscepimus… ; nobis, quibus.., ad regendum convmissa
est. Mais à la rigueur ces paroles peinent s’entendre
connue exprimant l’idée qu’avait de sa mission l’cévéque
du dehors » qu’en fait Charlemagne ambitionnait d’être
avant même d’être court un’pmpereur. Toutefois ce qui livres carolins
affecte d ignorer que le pape B’est occupé- du concr Nicée, qu’il y a en vo] its, qu’il l’a approuvé. Il en
parle comme d’un sjnode qui. loin de mériter le titre’I oecuménique, n est que i œuvre misérable des évéquM de deux ou troi’- provinces en désaccord avec l’Égtiaa universelle. Il y a plus, parmi les passages du II » concile de Nicée que critiquent les livres carolins. un certain nombre sont empruntés à la lettre du pape Adrien à l’impératrice Irène, cf. le tableau des citations des actes du concile dans Hefele, p. 709-712 ; trad., p. 133-136 ; pas une fois l’auteur ne semble s’aperci qu’il attaque la parole du pape. Notons encore un mot assez vif à propos de l’usage de rappeler « la divine mémoire » des morts, t. I, c. iii, col. 1015 : Sed I. i his sit)iilia Romana patins ambitio quam apostolica admisit traditio. Tout cela révèle un sentiment d indépendance vis-à-vis du saint-siège ; c’< -t déjà un peu du gallicanisme. Cf. A. Harnack. Lelirbuch der Dogmengetchichte, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1897. t. iii, p. 282-283. Du reste. Charlemagne s’exprime en termes magnifiques sur la primauté de I Église de Rome en matière de foi. t. I, c. vi.col. 1019-1022 ; il rappelle que son père, Pépin le Bref, a voulu avoir la même lit que Rome, ut non esset dispar ordo psallendi guiOus erat compar ardor credendi. col. 1021, et quelui-méme, à son tour, a introduit l’unité liturgique dans les pays qui ont été, par ses soins, convertis au christianisme. Cf. L. Duchesne, Origines du culte chrétien, 2e édit., Paris, 1898, p. 96-99.
4. Les livres carolins contiennent plus d’une chose juste sur l’emploi de l’Écriture et des Pères. Ils n’admettent pas que les Ecritures pro suo enique arbitrio proprio sensui accommodandx sint. L. I. c. v, col. 1019. Seules ont de l’autorité les Écritures que l’Église de Rome reçoit comme canoniques. L. I, c. vi, col. Klles ne doivent pas être détournées de leur ritable, et c’est à tort qu’on allègue en favetir du culte des images des textes qui n’ont pas de rapport avec ce sujet. Cf. Turmel, Histoire de la théologie positive, p. 352. Il ne faut recevoir les dogmes que des docteurs qui ont été reçus par le saint-siège. L. I, c. vi, col. 1020. Leur texte doit être lu soigneusement, et on doit veiller à ne pas leur prêter ce qu’ils ne disent point. L. II, c. xiv-xx, col. 1078-1085. On ne peut se fier aux écrits dont les auteurs sont inconnus, 1. IV. c. XL, col. Ini aux sornettes des livres apocryphes. L. III, c. x col. 1179-1180. Voir encore les passages indiqués par H. Reuter, Geschichte der religiôsen Aufklàrung un Mitlelalter, Berlin. 1875. t. i. p. 266. Tout n’est pourtant pas irréprochable, dans les livres carolins, en matière de critique. Nous avons eu l’occasion de signaler des erreurs qu’ils ont commises, et l’on pourrait en allonger la liste. Cf. Hefele. op. cit., surtout p. 708-709 ; trad., p. 133. Reste à savoir, d’ailleurs, dans quelles limites l’auteur des livres carolins est personnellement responsable de ces erreurs ou digne d’éloge pour ce qu’il a de bon. C’est ce qu’apprendra l’étude des sou : qu’il a utilisées. Le 17 juin 1901, dans une communication à l’Académie des inscriptions et belles-lettres. D. Serruys a signalé une source inconnue jusqu’à présent, un ouvrage inédit de Nicéphore. patriarche de Constantinople, qui sera prochainement publié’. Il y a retrouvé le texte original grec de certains témoignages invoqués par les livres carolins ; ces témoignages seraient empruntés à des écrits de propagande iconoclaste qui furent composés à Constantinople, au vin » siècle, et qui. sans doute, furent envoya s en Occident par les (Irecs. désireux de créer un dissentm entre Rome et les Francs sur la question des tmaj
ainsi qu’ils le tentèrent encore sous Louis le Débonnaire.
Cf. Comptes rendus des sca>, ecs de l’Acadt