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CARLOVITZ

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Serbes d’Autriche. Le nom. -m métropolitain avait le pouvoir de nommer et de con icrer li i réques, de prendre touti - les mesures qu il jugerait m sans recourir au patriarche d’Ipek. il resterait cependant, <-ii droit. soumis à la juridiction de ce dernier, et, avant d’entrer en fonction, prêterait entre ses mains

eer ni d’obéissance. Milasch, Dos Kirchenrecht der

morgenîândischen Kirche, Zara, 1877, p. 282, 283. Dans un document du 23 avril 1 7 1<>, qous voyons, en effet,

I vuocesseur d’Arsène prendre le titre d’exarque du Irône patriarcal il Ipek. Ibid., p. 283, note 2. L’Église serbe d’Autriche ne devait conquérir sa pleine autonomie que trente ans plus tard, sous Joannovich Schakaliriit.

Le premier successeur d’Arsène, Isaïe Diakovich, était élu, le 24 mai 170", parle congrès national composé des évéques, des représentants du clergé et du peuple, conformément au droit reconnu par le privilège impérial du 20 août 1691. Ce mode de désignation fut dès lors constamment en vigueur. On attribue à Isaïe le transfert à Krouchedol de la résidence patriarcale, établie d’abord à Saint-André. Goloubinski, op. cit., p. 017. Ce fut également lui qui entama avec Ipek les négociations relatives à la reconnaissance par ce patriarcat de l’Église sorbe d’Autriche. Le titre officiel des primats serbes était le titre d’archevêque, reconnu par l’Autriche dans le privilège du 20 août 1691, Radich, op. cit., p. 47, avec celui d’exarque du tronc patriarcal, conféré par Ipek. Le titre de patriarche, conservé à Arsène, fut aussi accordé, un peu plus tard, mais personnellement, à Schakabent, un transfuge d’Ipek, lui aussi. Il ne devait être définitivement rétabli qu’en 1848.

En 1724, Vincent Popovich (1713-1725) transféra du monastère de Krouchedol à Belgrade, reprise depuis 1707 sur les Turcs, le siège primatial. La paix de Passarovitz (1718), en rendant aux Autrichiens le banat de Témesvar et la Syrmie, lui avait déjà permis de rétablir sur ces provinces, d’une manière effective, sa propre juridiction. Son successeur, Moïse Pétrovich (1727-1730), se signala par la fondation à Belgrade d’un établissement d’instruction, dont il confia la direction à un Russe de Moscou, Maxime Souvorof, et par l’obligation qu’il imposa à ses prêtres de porter désormais un costume spécial, copié sur celui du clergé catholique. Goloubinski, op. cit., p. 618. Vincent.loannovich (1731-1737) s’occupa avec zèle de développer l’instruction parmi les Serbes.

II fonda, dans ce but, un gymnase à Karlovitz, avec le concours de professeurs russes mandés de Kiev, et des écoles dans d’autres localités.

Par la paix de Passarovitz, la Turquie avait dû céder à l’Autriche une portion de la Bosnie et même de la Serbie. Ipek n’était plus très éloigné des frontières autrichiennes. Cette proximité, qui favorisait les relations entre Serbes turcs et Serbes autrichiens, permit à l’Autriche de nouer avec le patriarcat d’Ipek de nouvelles négociations. Coïncidant avec la guerre qui se termina par la paix de Belgrade (1739), elles aboutirent, en 1737, à un nouvel exode en masse des Serbes vers l’Autriche. Charles VI avait fait offrir au patriarche Arsène IV Schakabent le siège primatial de l’Église serbe d’Autriche, vacant depuis le 6 juin 1737. L’exode se produisit trois mois après ; mais les Turcs, axant eu vent du projet, se mirent à la poursuite des fugitifs et en ramenèrent une bonne partie. Le patriarche, avec une portion de son clergé, réussit à gagner Belgrade, où il arriva le 17 septembre. Il s’y installa ; en 17 :  ! *.’. Belgrade, cédée aux Turcs, dut être évacuée par lui. La Hongrie lui offrit un asile. Par diplôme du 1 er octobre 1741, Marie-Thérèse fixait définitivement à Carloviti le siège métropolitain de l’Église serbe, et reconnaissait officiellement Arsène « pour le chef religieux du clergé etde la nation rascienne, dans son royaume et dans ses États héréditain Markovich, op. cit., p. 420. Un rescrit impérial du

21 Bvril 17Î3 lui accordait aussi, h titre personnel, et en reconnaissance d - rendus, la dignité-.

rang d.- patriarche. C’est a partir. ; poque que

l’Église serbe d Autriche devint complètement aulon et autocéphale, de tait du moins, sinon de droit droit à l’indépendance ne lui fut pas d’ailleurs conti

Quant au fait, il fut reconnu indirectement par le patriarcat de Constanlinople, le jour où celui-ci. dan » uu différend avec le patriarcat d’Antioche, choisit pour arbitre, et cela à cause de sa qualité de hiérarque indépendant, le métropolite de Carloviu. Etienne Stratimirovich i l7 (. » o-lK$tii. Verein, op. cit., p. 365 ; Markovich. op. cit., p. 420. Lnlin. un document approuvé par le patriarcat de Constanlinople, la TiÇic r< -> ; ^’i'. àvïTo/rLr, ; èLL/r<7 : a ; …, parue en 1855, rangeait l’Éf serbe d’Autriche parmi les Églises autoccphales. Milasch, op. cit., p. 283, note 13.

L’administration de Schakabent fut marquée par une réaction contre le mouvement en laveur du développement de l’instruction encouragé- par ses prédécesseurs. Il ferma le collège de Carlovitz et renvoya les professeurs russes, en oubliant de les payer ; ce qui lui valut des réclamations de la part du gouvernement russe. Goloubinski, op. cit., p. 019. Un de ses successeurs, Paul Nénadovich (1749-1768), s’empressa au reste de le rouvrir et d’en fonder un second à Neusatz.

Jean Georgiévich 1 1769-1773 intervint à son tourdans la question scolaire pour désorganiser les écoleexistantes et gaspiller le fonds scolaire amassé par son prédécesseur. Le congres national qui l’avait élu s’était occupé aussi de la question des réformes ecclésiastiques, déjà soulevée dans de précédents congrès. Sur la des résolutions votées par ce congrès, et modifiées par lui, le gouvernement autrichien fit paraître en 1 77’Constitutiones nationis iltyrkæ. Mais les protestations que souleva ce nouveau règlement, des son apparition, en empêchèrent l’application. Il fut remanié en 177" comme les modifications introduites ne satisfaisaient pas encore l’opinion populaire serbe, il en parut en 1779 une troisième édition transformée, sous le titre de Rescriptum declaratorium. Ce dernier document, publié d’abord en latin et en allemand, puis en slave, dans le premier fascicule du Serl>ski Létopi-’en

serbe, en 1862. resta pendant près d’un siècle le code fondamental de l’Église serbe d’Autriche. Goloubinski, op. cit., p. 621 ; Verein, « /> cit., p. 368-369.

Moïse Poutnik (1780-1790 reclama et obtint en l’extension de sa juridiction sur les orthodoxes, en majorité roumains, de Transylvanie et de Iiukovine.

Le congrès national de 1790, qui lui donna comme successeur Etienne Stratimirovich (1790-1837). protesta vivement contre l’oppression magyare et réclama en faveur des droits historiques de la nationalité serbe. Il envoya à l’empereur une députation chargée de lui présenter une supplique qui contenait les points suivants : égalité de droits entre les évéques orthodoxes et les ques latins ; organisation de la nation illyrienne en province autonome comprenant la Syrmie, le comitat de Bacs, le banat de Témesvar, sous le gouvernement d’un archiduc ; institution d’une chancellerie spéciale pour l’Illyrie. A ce prix, les Serbes offraient leur concours a l’empereur contre les Hongrois révoltés. Léopold II. heureux de cette diversion, lit bon accueil aux évéques porteurs de la supplique et promit de tenir compte de la requête. Il lui donna même un commencement de réalisation en organisant la chancellerie illyrienne. I I diète de Presbourg protesta contre cette prétendu teinte à ses droits, et la chancellerie illyrienne dis] des 1792. Cependant, la diète hongroise de 1791 avait sanctionné le droit tbs Serbes à une existent et au libre exercice de leur religion. Radich, p..77-00 ; A. d’Avril, La Serbie chrétienne, dans la Ri de l Onent chrétien, Paris. 1896, t. I, p. 3*0. S’ils durent