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CARLOSTADT

CARLOVITZ

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pai Carlottadt l’obligèrent s repartir en toute

Désormais le lutte fut ouverte entre les deu teui :, it écrivît même < i électeur l rédi i ic di

Saxe contre Luther, mail l’électeur lui répondit en le faisant expulser lui-même, fin d’octobre 1524. Ainsi i chassé par Luther, m.ii ^ ni ent< odu ni vaincn. comme il l’affirme dans Ba lettre aux habitants d’Orlamunde, Carlostadt commença < errer en i urope, maudissant partout son rival, cause de loi’artoul

où il s’arrête, il prêche ou laisse quelque écrit contre « la double idolâtrie luthériei du sacrement

idoles » , il s’y pose comme le suprême libérateur des aux servitudes papistes. Et du fait, malgré 1rs efforts de Luther, il recrute force adhérents, même parmi les savants et les théologiens. Après s’être fixé à Rothenbourg-sur-la-Tauber, il alla à Strasbourg ou déj à la Déforme (’-tait établie par ISuccr et Capiton ; il j réunit des conciliabules secrets où il se donnait comme un martyr, avec sa femme et sou enfant ; fanatisés par lui, nombre d’habitants se passionnèrent contre l’idolâtrie des images et la cène. Effrayés, lus pasteurs du la ville firent interdire l’impression de see écrits, et implorèrent même l’appui de Luther qui v répondit à la fin de 1524 par un pamphlet « contre les prophètes célestes touchant les images etle sacrement » . Carlostadt alla ensuite à Heidelberg, à Zurich, à Bàle, puis revint à Rothenbourg. Là encore, excitée par son zèle iconoclaste, la populacu brisa les images, saccagea les couvents et sembla ainsi agir de concert avec la révolte des paysans. Aussi après la victoire de la Ligue de Souabe, Kothunbourg fut sévèrement châtiée, et pour éviter la vengeance des princes, Carlostadt dut s’ensjiir de nouveau, juin 1525. Chassé de partout, en proie au dénuement, il finit par recourir à Luther. Celui-ci consentit à mettre une préface à l’écrit où Carlostadt se justifiait de l’accusation d’avoir soulevé la révolte des paysans ; puis tout en se déclarant son adversaire irréconciliable dans la question de doctrine, Luther intercéda auprès du nouvel électeur de Saxe ; le prince Jean laissa donc Carlostadt revenir dans ses États et lui assigna pour résidence son ancienne habitation de Segren. De retour en Saxe, le réformateur publia une déclaration dans laquelle, sans renoncer à sa doctrine sur la cène, il la soumettait au jugement de ses anciens amis et consentait à ce qu’elle fût considérée comme une opinion discutable. Luther s’en déclara satisfait.

Il semblait que désormais Carlostadt renonçait à exercer une influence dans la marche des idées nouvelles. Durant trois années, en effet, il vécut ainsi pauvrement dans cet humble village de Segren ; en 1526, Luther venu au baptême d’un de ses lils écrit à ce sujet : « Qui eût pensé, l’an dernier, que ceux-là qui appelaient le baptême un bain pour les chiens, le demanderaient à leurs ennemis ? Que Carlostadt soit sincère ou non, il faut s’en remettre à Dieu. » En fait, ce dernier n’était point converti ; non seulement la pitié de son rival lui /tait à charge, I ientôl son propre effacement lui fut insupportable ; il recommença d’abord à publier des écrits où il reprenait ses anciennes doctrines ; puis il essaya de se mettre en rapports avec l’hérétique Schvvenkfeld, enfin il osa écrire au chancelier Hrùck des lettres d’accusation contre Luther. Leur vieille rivalité éclatait ain--i de nouveau, et pour se soustraire à la vengeance de son puissant adversaire. Carlostadt préféra recommencer sa vie errante. Il s’enfuit secrètement de Saxe en 1528, puis finit par se livr en Suisse où il fut d’abord diacre à l’hôpital de Zurich en 1530, puis pasteur à Allstâdt-sur-le-Rhln, enfin prédicateur à Saint-Pierre et professeur de théologie à Bàle, en 1534, C’est là qu’il vécut obscurément, sans plusse mêler aux querelles religieuses ; il fut emporté par la peste en 1541, laissant dans l’Europe protestante la réputation d’un réformateur hardi et enthousiaste, mais d’un esprit plus Bavant qu’éclairé.

s.i ni mystl

bien il. ;.

tout inspii

bout l’idie même de la Réforme, comn Lu ther : pourqui > dans la destruction

du papisme, tels qui le & libat, I images, etc., si on constate leur inutilité’M Btadt est surtout célèbre parce qu’il est l< pr< in de la querelle d tiret : le premii i

professer publiquement les idées rationalistes sur le mystère de l’eucharistie, doctrines qui èr*nt

les anabaptistes, les calvinistes et lef îite :

il les formule dans si - écrits

des élément* </ « pam et

gneitr, Strasbourg ou Bâle, 1524 ; /

mutable abus du incrément < ! < J.-< :.. lion

des paroles : Ceci est les an ct nouveaux papistes, etc. — Il combat surtout le dogme du la présence réelle : * Illusion dangereuse, qui invite les âmes simple- à chercher le pardon de " péchés non dans la foi, mais dans un acte extérieur. Il iflit pas d’avoir Jésus-Christ dans son cu-ur pour être sauvé ; si vous le cherchez dans le sacrement, ne rabaissez-vous pas sa croix et son vrai sacrifice ? La sainte cène n’est pas même un signe du pardon, pui saint Paul convie le chrétien à s’examiner d abord. Dref, elle n’apporte rien qu’on n’ait déjà obtenu par la foi ; qu’est-ce d’ailleurs que ce mystèn ls dans le

pain et le vin’.' Jésus est au ciel à la droite de Dieu et il ne viendra ici-bas qu’au jour du jugement dernier. » Quant aux paroles de l’institution de la cène : o Prenez et mangez, ceci est mon corps, par une exégèse insoutenable et ridicule, qui nu lit guère de partisans, il appliquait les premiers mots : Prenez et mangez, » au pain que Jésus distribuait d’une main, et les deri. à sa personne même qu’il pouvait montrer de son autre main !

Les très nombreux écrits de controverse de Carlostadt sont énumérés par Riederer, Abliandlungen ans der Kirchen-Bùcher-und Gelehrtengeschichle, 1709, p. 473 sq. ; R. terraund, Erneuertes Andenken der n die

Rejormalion Lulheri gearbeitet haben, Bremen. I^u, t. i ; p. 70 sq. Voir Bossuet, Histoire i s. I. II. n. 11,

Mureri, Dictionnaire historique ; Adamus, Vitx germanorum theologorum, Francfort, 17n, ~>. p. 37 sq.-. J. F. Mayer. Dissertatio de Carolstadio, 1708 ; Diekhoff. De Carohtadio Lutheranx doctrinal servo arbitrio contra Eckium G, ttingue,

lsôu ; Jager, Andréas Bodenstein von Carlstadt, Stuttgart, 1856 ; Janssen, L’Allemagne et la Réforme, trad. P. l t. ii, passim ; Félix Kulin. Luther, sa vie, son œuvre. 3 in-8 Paris, 1K83 ; Kirchenlexikon, 2e édit.. t. vii, c r.eal encyclopàdie fur die protestantische Théologie und Kirche, 3- édit., 1901, L x, p. 73-80.

L. LOCVENBRI’CK.

    1. CARLOVITZ (Église de)##


CARLOVITZ (Église de). — I. Immigrations serbes en Hongrie. II. L’Eglise serbe d’Autriche-Hongrie avant 1690. III. De 1690 à 1848. IV. De 1848 a nos jours. Y. Organisation intérieure. VI. statistiques.

1. Immigrations serbes en Hongrie.

Le patriarcat serbe de Carlovitz, qui n’est plus actuellement que la métropole religieuse des Serbes de Hongrie, a. dans le i joué un rôle prépondérant d.ms la constitution et 1 nisation de l’Église orthodoxe d’Autriche-Hongrie. De plus, son histoire se confond si bien avec celle de l’existence même de la nationalité serbe sur le sol de la monarchie austro-hongroise, qu’il est difficile de séparer de l’étude des origines et ihi développement de cette Eglise celle des vicissitudes politiques auxquelles trouvé soumis, par la force même des événement ! rameau serbe détaché du sol natal et transplanté- tn terri’autrichienne. Il faut donc, avant d’aborder la question des origines de cette I dise, expliquer la. si ace sur le sol de la monarchie austro-hongrois ces populations, serbes de race et orthodoxes de relu dout nous avons à étudier l’histoii -se et les