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CARÊME


Milan, 1599, p. 819. Il pent paratli |u’Étienne

Poncher attribue [a Dzation de cette heure à laint lh.>mas, i|ui indique au pour la rupture du j* une

la neuvième heure, ou plus exactement circa L nonam. C’eal que, d après la mari ère de parli i des anciens, les beures se comptaient de trois à trois et non d’une & une. Ainsi il n’y avait qu une heure de sezte à none et une autre de none < t-à-dire de midi

i trois heures, el de trois heures au soleil couchant. Le

langage influença sûrement lea esprits dans le calcul des heurts pour la rupture « lu jeune En disant : circa horam nonam, saint Thomas donnait une certaine latitude et offrait le moyen de se rapprocher de l’heure de sexte, c’est-à-dire de midi. L’heure <lu repas se trouva de la sorte peu à peu avancée. Et par les mots : circa meridiem, l’évêque de Paris ne pensait pas trahir le moins du monde la pensée du docteur angélique.

Les casuistes vinrent ensuite. On lit pour le circa meridiem ce qu’on avait fait pour le circa horam nonam ; on l’interpréta dans un sens large ; on permit d’avancer le repas entre onze heures et midi. Cf. S. Liguori, 1. IV. tr. VI, c. iii, dub. 1, n. 1016. Cette décision fut adoptée communément par les auteurs de théologie morale.

Une question subsidiaire se pose naturellement ici. Comme le repas principal est suivi, durant cette période, d’une légère collation, on s’est demandé s’il était permis d’intervertir l’ordre de ces deux réfections, et de prendre la collation le matin et le repas principal le soir. Le cas était déjà posé au milieu du XVIIe siècle. comme en témoigne Pascal, Lettres provinciales, Ie lettre. Les théologiens répondirent d’une façon favorable. Billuart et saint Liguori exigent seulement qu’on n’intervertisse pas l’ordre reçu sans motif et par caprice. Cf. S. Liguori, loc. cit., n. 1024. Au XIXe siècle, cette manière de combiner les repas était d’un usage commun. Et la Sacrée Pénitencerie, consultée là-dessus, n’y trouva pas matière à blâme (19 janvier 1834).

2. Composition du repas.

Celte question peut s’appliquer tant au repas principal qu’à la collation du soir et au petit déjeuner du malin.

a. Composition du re/ias principal. — Ktienne Poncher nous donne à entendre que l’usage libre des laitages était devenu, grâce à des dispenses libéralement accordées, à peu près général de son temps. 11 exhorte seulement ses diocésains à conformer leur jeûne aux anciens canons, en s’abstenant de chair, de lait, de beurre, de fromage et d’oeufs. Synod. Parisiens. , p. 243. Le synode d’Anvers de 1610, tit. xiii, C. vil, permet de manger du lait etdu beurre en carême, sauf le mercredi des cendres et les quatre derniers jours de la semaine sainte : douce aliter slatuerimus. Une autorisation analogue lui donnée par le synode de Malines de 1609, lit.

, c iv. Mais cette faveur devait

être compensée par des prières et des aumônes.

L’usage des œufs et surtout de la viande demeura plus longtemps incompatible avec le jeûne. Cependant on finit par accorder d’abord aux particuliers, puis peu à peu à des diocèses entiers, la permission de faire gras pendant le carême, sans lever pour cela l’obligation du jeûne proprement dit. La seule chose qui reste interdite à ceux qui jouissent de cette permission, c est de manger de la viande avecdu poisson au même i même le dimanche, jour où ils ne jeûnent pas. Ainsi l’a décidé Benoit XIV dansa constitution : Non ambigimus, du 90 mai 1741. lit la règle qu’il a posée est

encore suivie aujourd’hui.

b. Composition de lu cœnula serotina ou collation.

— La collation, qui vers la fin du moyen âge se ex

sait de conserves, de fruits, d’herbes et de racine-, assaisonnés à l’huile, au miel et au SUCre, prit davantage encore, dans la période moderne, le caractère d’un petit repas. Saint Charles lloiromce. dans les règles

qu’il lit pouises domestiques, leur permit en cap vers le i oir, une n tection composte d une once >-t demie de pain et diui verre d.-.m entaient b

soin. Aiin Ecclesim iled p. 813. Puis vinrent

li - casuistes. Baillet, Vies <-s -nuits, i. iv, p. Tô-76, leur reproche d’avoir accordé trop libéralement les bouillons aux herbes, lea amandes et l< poissons frits ou rôti--, le lait, bfromage, la ; Mais sa plainte, aussi bien que celle de beaucoup d’autres partisans de la sévérité, demeura vaine. Au iviii 1 Biècle il est admis communément que la collation peut comprendre huit onces de nourriture dan> laquelle entrent’lea petits poissons, ou même, par équivalence, deux ou troionces d’un. son. Cf. S. Liguori, I. IV, tr. VI, c. iii, dub. I. n. IujV1028. Les théologiens Buivent encore cette doctrine.

c. Composition’lu petit déjeuner du matin. — Saint Thomas avait posé- le principe que le liquide ne rompt pas le jeûne. Ile là à conclure qu’on pouvait bo toute heure du jour et notamment le matin, il n’y avait qu’un pas. Il fut vite franchi. Tous les docteurs s’accordèrent la-dessus, nous dit Denoit XIV. Peu importait d’ailleurs le liquide. Le vin fut d’abord admis, pi. café, puis le chocolat à l’eau pris en petite quantité (une once et demie). Saint Liguori est témoin de cette discipline, contre laquelle il ne trouve rien à redire. Loc. cit., n. 1017-1023. Enfin saint Thomas avait déclaré cpie les elecluaria ou conserves prises le soir en petite quantité ne rompaient pas le jeûne. Les electuaria passèrent au petit déjeuner du malin. Il ne restait plus qu’à y ajouter quelques bouchées de pain. C’est ce qui fut fait. Et la Sacrée Pénitencerie, dans une décision en daie du 21 novembre 1843, a ratifié cet usage en indiquant la quantité d alimentation qu’il n’était pas permis de dépasser. On peut prendre un petit morceau de pain, du chocolat à l’eau plus ou moins épais (environ une demi-once) et du sucre, à la condition que le tout n’excède pas deux onces. Si, au lieu de chocolat, on boit du café, le morceau de pain peut s’élever à deux onces. Sous ces réserves et dans cette mesure la loi du jeune est respectée.

Nous sommes loin dujeûne primitif. Celui-ci ne comportait qu’un repas, sans viande, sans crufs, sans laitages, sans vin. et rien dans la journée, pas même un verre d’eau, ne venait en adoucir la rigueur. Aujourd’hui le jeune est compatible avec l’usage de la viande au repas principal, avec une collation dans laquelle entrent le beurre et les laitages, enfin avec un petit déjeuner au chocolat.

II. caosbs oi’i ExrurrFyr on jetse. — Ce sont : 1° l’âge ; 2° l’impossibilité provenant de la maladie, de la pauvreté, de la fatigue et du travail ; o » la disp.

l « L’âge. — Les théologiens modernes ont été plus hardis que les scolastiques dans la détermination de l’âge qui exempte du jeune. Ils ont remarqué avec raison que la vieillesse est aussi une faiblesse, presque une maladie. Si donc les jeunes gens sont exemptés du jeûne par raison de saut.’jusqu’à vingt et un ans accomplis, les vieillards en sont dispensés de même à partir de soixante ans. Saint Liguori témoigne de cette discipline et l’approuve. Loc. cit.. n. 1036. On se demandait déjà de son temps si les femmes, qui su lement plus tôt que les hommes les atteint, s, , |, , vieillesse, ne devraient pas être exemptes du jeûne l’âge de cinquante ans. Saint Liguori est pour la i tive. lt’id.. n. 1037. Mais de nos jours, nombre de théologiens penchent pour l’affirmative. Cf. Haine, Theoï moratis, Pc prmeeptis Ecclesim, q. xviii.

2 La maladie, la pauvreté, la fatigue, le travail. — Le cas des malades et îles pauvre ! au temps de saint Thomas. Authentique ou B| la décision du pape Eugène IV en faveur des ou. fut reçue comme une autorité par les théologiens des