rapporte ce [) ravoir sacerdotal conféré par les trois icrementa qui impriment an caractère ! Ce sont, « lit saint Thomas, ibid., a, 6, quant un baptême, les nécessaires an salut personnel de l’homme ; lu confirmation rend apte à professer publiquement la fui, à titre officiel, militaire ; enfin l’ordre constitue les ministres <li ta sacrements et les chefs des fidèles. Cette conception d*une sorte de puissance sacerdotale conférée déjà par le baptême, d’une sorte de sacerdoce laïc à côté du sacerdoce proprement dit est en accord frappant .ivre le texte connu de saint Pierre. I Pet., ii, 9.
4. Si ces trois sacrements et eux seuls impriment un caractère, c’est bien parce que Dieu l’a voulu ainsi ; mais il est aisé de montrer l’harmonie de cette disposition divine. Le caractère revêt celui qui le reçoit de la ressemblance de Jésus-Christ : or Jésus-Christ est roi ; il est le prophète, le révélateur de la loi nouvelle ; il est le souverain prêtre. A ces trois titres essentiels correspondent trois caractères sacramentels ; ceux de sujets du royaume du Christ, de soldats chargés de combattre ouvertement pour sa foi, de ministres, de représentants de sa fonction sacerdotale. L’auteur de la définition scolastique citée plus haut se place à un point de vue légèrement différent, lorsqu’il attribue au caractère la fonction de distinguer les fidèles secundum statumjidei. Saint Bonaventure, / VSent., I.IV, dist.VI, p. i, q.i, l’expliqueainsi : Cftaracter in hissolumsacramentis imprimitur quæ respiciunt statum fidei détermination. Triplex est autem status fidei, scilicet genitse, roboralx et multiplicatœ… ideo tria tantum sacramenta imprimunt cltaracterem. La doctrine, ci-dessus exposée, de saint Thomas, qui voit dans les différents caractères autant de degrés de participation au sacerdoce du Christ, se rapproche sensiblement de celle de saint Donaventure.
L. Farine, Der sakramentale CltaraUter, p. 18-il, démontre que le triple caractère sacramentel configure le chrétien à Jésus-Christ, comme Dieu-homme dans le baptême, comme Dieu-roi dans la confirmation, et comme Dieu-prêtre dans l’ordination.
2o Considéré par rapport à la grâce que produit le sacrement, le caractère est un signe de cette grâce et dispose à la recevoir ou à la conserver.
1. Comment le caractère peut-il être le signe de la grâce alors qu’il est un effet du signe sensible sacramentel qui seul a la vertu de signifier et de produire la grâce ? Pour l’expliquer, les scolastiques du xiiie siècle distinguent dans le sacrement trois choses : a) le signe sensible pris isolément, sacramentum tantum ; b la grâce, res sacramenti, qui est signifiée et produite par le signe sensible, mais qui elle-même ne signifie aucun effet ultérieur du sacrement ; c) un effet intermédiaire, res et sacramentum, tel que ie caractère, qui est signifié et produit par le signe sensible et qui en même temps signifie la grâce. Cette théorie suppose d’abord que le caractère est distinct de la grâce et peut être produit sans elle ; en second lieu, que le caractère est distinct d’elle là où il existe, ou tout au moins appelle l’existence de la grâce. Or ces deux points sont des mieux établis.
2. La distinction du caractère d’avec la grâce n’a pas été expressément définie par l’Église, mais elle est virtuellement contenue dans le dogme de l’indélébilité du caractère : d’ailleurs, s’il est une propriété du caractère que les Pères aient mise en lumière, C’est celle de sa persistance même chez les déserteurs de Dieu et de l’Eglise. En particulier, saint Augustin démontre longuement, comme on l’a vii, que le caractère baptismal peut être reçu sans la grâce de la régénération.
Conséquemment : a) dans le baptême, par exemple, l’effet immédiat du sacrement est le caractère et non pas la grâce, puisque le caractère s’imprime toujours poun u que le sacrement existe, tandis que la grâce n’est jamais produite en l’absence du caractère. S. Bonaventure, In I V Sent., 1. IVjdist.VI, p. i, q. vi. —6) Le caractèreétant indé pendant des dispositions du sujet est le même chez tous. b<- Luge, be $acr. in gen., disp. VI, sa t. iv, i un eal baptisé ou un mI est pas, mais un mpeut pas l’être plus ou moins. S. Bonaventure, ioid., dist. XXIV, p. il. n. 1, q. lll. — ri Pour le même motif, alors que la peut s’augmenter ou s affaiblir, le caractère, une fuis reçu, ne peut ni s’aviver, ni s’oblitérer.
3. L’indélébilité du caractère est la propriété qui le distingue le mieux dila gr.ïce. Elle a été défini
1 Eglise en ce que l’homme garde, au moins jusqu’à la lin desa ie, le signe imprimé dans son âme pal sacrements : toutefois, les théologiens s’accordent a reconnaître que le caractère persiste chez les élu même chez les réprouvés pour la gloire des uns et pour la confusion des autres. S. Thomas, Sutn. theol., III", q. lxiv, a. 5, ad’.i uw. De là saint Thomas conclut que si une personne baptisée, confirmée, ou avant reçu le sacrement de l’ordre, venait à ressusciter, ces sacrements ne devraient pas lui être de nouveau conférés. In f-’pitt. ad Ileb., c. xi, lect. vin.
Si le caractère sacramentel est indélébile, c’est parce que Dieu l’a voulu tel. mais il est très convenable qu’il en soit ainsi. Dès lors, dit saint Thomas, loc. cit., a. 5. que le caractère est une participation au sacerdo’Jésus-Christ, il doit être perpétuel comme ce sacerdoce. Sans doute, il dépend de l’homme de recevoir ou non le sacrement qui confère le caractère, mais s’il reçoit validement le sacrement, il n’est pas en son pouvoir d’en empêcher les effets et il ne peut plus se dépouiller de cette consécration qui fait de lui un instrument de Jésus-Christ souverain prêtre.
4. En quoi le caractère diffère-t-il de la grâce ? D’après saint Bonaventure. In IV Sent A. VI, dist. V, p. I, q. ii, la ressemblance divine produite par le caractère serait d’un degré inférieur à celle qui résulte de la grâce chez les bienheureux ; on la trouve chez les justes à un di suffisant pour le salut, degré qui exclut le mal du péché grave, mais non les misères de la vie présente ; enfin, il est un degré de ressemblance bien imparfaite et insuffisante, mais qui néanmoins dispose à recevoir la grâce : c’est celle due au caractère. Saint Thomas pi. mettre en relief la fin à laquelle le caractère sacramentel est ordonné. La grâce destine l’homme à la posion de la gloire, tandis que le caractère fait de l’bomn e le sujet ou le ministre de certains actes du culte divin. Ibid., a. 3.
5. Le caractère signifie la grâce en raison de la connexité morale qu’il a avec elle, attendu, dit saint Thoi. que la grâce est nécessaire à l’homme pour qu’il pu accomplir dignement les actes du culte divin dont il devient, en vertu du caractère, le ministre ou le su jet..’Mini. theol., III » , q. LXiii, a.4, adl » » ; ïn 7 V Sent., l.IV.dist. IV, q. I, a. 1, ad 5um. Ainsi : a) A ne considérer que la volonté de Dieu, le caractère ne devrait jamais être séparé de la j_r.’iee et, en effet, chez les enfants il n’existe jamais sans la grâce. Si parfois il en est autrement chez les adultes, c’est par leur faute et ils ont le devoir strict de le réparer. Ceci fait comprendre pourquoi avant l’héi -ie des donatistes. les Pères ont habituellement considéré le caractère comme étant accompagné d<
ce qui est effectivement son état normal. — b) Lorsque, faute des dispositions nécessaires chez le sujet du sacrement, la ^r’ice n’a pas suivi le caractère, si l’obstacle qu’elle a rencontré- vient à disparaître, elle se produit connue si le sacrement venait d’être reçu ; autrement dit. selon l’expression théologique, le sacrement revit Saint Augustin l’enseigne formellement au sujet du baptême : Cum hærelicus se correxerit, … non ifenani baplizandus est, quia ipsa ri reconciliatione præstatur ut ad remùsionem peccatorum ejus… jarn inàpial prodesse. sacramentum quod acceptum scientrr m schismate prodesse non poterat. De bapt., I. III. c. xiii, n. 18, P. L., . XLiil. col- 1 10. Très communiuitut