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CANTO CANTOR

IG82

nei de preguntarem nos pénitente

n me » , e habitaçao dot teiu complices, Madrid, 1748.

racbado, />v >, t. iii, p. MM I

I -JS7 ; Sut/l, uut tu, !

bibliotheca lusitana U une, 1787, i m. p.’2IH ; Osalnger, theca augustinlana, i 199 ; Lanterl, Poêlrema m i. m. p. 176 ; Moral, CataL g

escritores augusti Portugueseé y America

dans Lu Ciudad de Oios, 1807, t. m.iv, p. 189.

A. P.M.MIERI.

    1. CANTOR Gilles##


CANTOR Gilles, laïque illettré, fut le premier chef de la secte des « hommes de l’intelligence » . Celle secte qui existait à Bruxelles à la fin « lu xiv siècle et au début du xve, ne nous est connue que par les pièces du pn intenté en 1 il 1 par ordre de Pierre d’Ailly, évéque de Cambrai, à un carrne, Guillaume de Hildernissen, qui avait été prieur des couvents de Matines et de Bruxelles. Voir t. i, col. 644. Celui-ci avait été gagné à la secte par Cantor ; il en avait adopté les fausses doctrines auxquelles il avait ajouté des erreurs particulières. A l’époque du procès, Cantor était à peu près sexagénaire et il y avait plus de douze ans qu’il propageait ses idées. On l’avait obligé à les rétracter à Cambrai, à Bruxelles et en un autre lieu. Il se croyait bien supérieur au carme qu’il avait fasciné, et maintes fois, il s’était déclaré le Sauveur des hommes, qui, par lui, verront le Christ et par le Christ, le Père. Sa piété affectée lui avait attaché un certain nombre de personnes. La rumeur publique l’accusait, lui et ses partisans, de honteuses débauches. Ils autori- ! saient la fornication et l’adultère et pratiquaient la cornmunauté des femmes. Pour mieux cacher leurs dépravations, ils employaient un langage particulier que les initiés seuls comprenaient. Favorisés par un écheviu de Bruxelles, ils tenaient huis réunions dans une tour aux portes de cette ville. Cantor prétendait que le diable et les damnés seraient tous sauvés et Uniraient par parvenir à la béatitude éternelle. Le diable alors ne serait plus le diable ; l’orgueilleux Lucifer deviendra très humble. Il n’avait pas porté Jésus sur le pinacle du temple de Jérusalem. Guillaume de Hildernissen reconnaissait que Cantor avait réellement dit cela, mais avec cette atténuation que le diable n’avait pas élevé Jésus au sommet du temple corporaliter. Cantor prétendait avoir des extases. Dans l’une, le Saint-Esprit lui aurait inspire : « Tu es constitué en l’état d’un enfant de trois ans. Tu ne jeûneras pas, et tu mangeras du laitage pendant le carême. » Sur la foi de cette divine inspiration, les sectateurs de Cantor n’observaient pas les jeûnes ecclésiastiques, au moins en secret et lorsqu’ils n’étaient pas remarqués. D’ailleurs, ils passaient pour ne tenir aucun compte des préceptes de l’Église. Ils ne priaient pas. Dieu, disaient-ils, fait ce qu’il veut et il n’est pas nécessaire de l’invoquer. Ils ne pratiquaient pas non plus la confession sacramentelle, ou, lorsque, pour ne pas se créer de difficultés, ils se présentaient au prêtre, ils se bornaient à accuser quelques péchés véniels. Les actes de pénitence corporelle ne leur paraissaient pas nécessaires. I te l’aveu du carme, Cantor tenait pour inspiration du Saint-Esprit tout ce qui lui venait en idée. Aussi se livrait-il en public à (les actions extravagantes et indécentes. Un jour qu’il portait des aliments à un pauvre, l’esprit divin lui inspira de faire une partie du chemin dans l’état de la nudité la plus complète. Gilles critiquait l’usage du signe de la croix et disait i ceux qui se signaient : « Devez-vous donc encore être bénis’.' » On prétendait qu’il professai ! sur le purgatoire et l’enfer une doctrine contraire à celle de l’Église. Enfin, on lui attribuait aussi la doc. trine des trois temps : celui du Père sous l’Ancien Testament, celui du Fils sous le Nouveau et celui du Saint-Esprit ou d’Elie, quo reconciliabuntur Scriptures, Ce dernier temps était commencé. Ce qui était vrai dans les temps antérieurs était désormais condamné, comme, par exemple, la doctrine de l’Église sur la pauvreté, la coud re ne. el i Guillaume de Hildernis*

n’avoir jamais entendu parler dani la ta dis tinction des temps. Il aait. pour son compte, don m forme t h éo l ogique aux erreun des i, , , , , ,, .

el avait cherché i les étayer d’arguments scolaatiques. Il ajoutait des doctrines particulières, notamment sur la confession et l’eucharistie. Il avait émis dan sermons ( |, s propositions qui exprimaient plus ou moins nettement le dualisme et le panthéisme. Il rapportait à la volonté- de Dieu tous les actes humains, même les plus criminels. Dieu ne les permettait pas seulement, il les voulait voluntate beneplaciti et efficacité. Du reste, les actes humains mservent pas à la jushiicaiion. qui est méritée uniquement par les souffrances du Christ. Guillaume expliquai ! l’omniprésence de telle sorte que Dieu serait dans la pierre, dans les membres de l’homme et dans l’enfer de la même manière qu’au sacrement de l’autel. Il disait enfin que l’homme extérieur ne souille pas l’homme intérieur.

En 1410, les erreurs de ce religieux attirèrent l’attention de Pierre d’Ailly. L’évéque de Cambrai nomma commissaires spéciaux pour faire une enquête. Le cal se défendit et sortit indemne de cette première pi dure. Son parti en fut fortilié. L’année suivante, Pii d’Ailly appela Guillaume à son tribunal. Le religieux abjura ses erreurs et fut condamné, le 12 juillet 1411. a trois années de pénitence dans un château épiscopal, puis à passer le reste de sa vie enfermé dans le couvent de son ordre à Bruxelles. Il disparut de la scène, et la secte des hommes de l’intelligence s’éteignit bientôt Elle ne paraît pas avoir exercé d’inlluence en dehors du diocèse de Cambrai. On la rattache généralement à la secte des frères du libre esprit, voir ce nom, et : u mouvement d’idées propagé parles bégards I et les turlupins. Voir col. 531-535. Léa, Histoire < ! l’inquisition au moyen dge, trad. franc.. Paris. 1904, t. ii, p. 486, croit que Cantor était un disciple de Marie de Valenciennes, dont Gerson réfuta les écrits. D’autres critiques relient directement les hommes de l’intelligence à une mystique nommée Blommært. qui vivait à Bruxelles dans le premier tiers du xive siècle. Elle écrivit des traités sur l’esprit de liberté et d’amour. On la vénérait comme un être supérieur et ses disciples pn tendaient que deux séraphins se tenaient auprès d’elle, lorsqu’elle communiai t. Jean Ruysbroeck la réfuta durant son séjour à Bruxelles (1317-1343). Elle fut vénérée comme une sainte après sa mort, survenue vers 133C, et on attribuait des guérisons miraculeuses au simple contact de ses ments. Or H. Ruelens et M. Fredericq ont cherché à v’.t ntifier cette femme avec la célèbre poétesse mystique 1 ; wijch, fille d’un riche bourgeois de Bruxelles, Guillaume Blommært. Realencyclopâdie de Hauck. t. ni. p. 260-361.

Les pièces du procès de Guillaume de Hilderni ont été publiées d’après un seul manuscrit par Baluze, Miscellar.ea, édit. Mansi, Lucques, 1761. t. ii, p. >et elles ont été reproduites par d’Argentré, Collectio judicionmi denovis erroribus, t. i b. p. 201-209, et par Fredericq, Corpus documenlorum inqtùsitionis ru laudiese, Gand, 188’.), t. i, p. 267-279. Voir aussi le récit de J. Latomus. Corsendonca, Anvers. 1604, p. 84 sq., reproduit par Fredericq. op. cit.. t. i, p.’266 sq.

Consulter Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, Louvain, 1765, t. viii, p. M ; Matin, Gtmeh der Ketter, Stuttgart, 1847, t. ii, p. 526 sq. : A. Jundt, Histoire du panthéisme populaire au moyen âge, Paris, 1875, p. 1Il sq. ; C. Vander Elst, Les mystagogues de lirtu-elles. dans la L trimensueUe, Bruxelles, 1869, t. xxi. p. i"i s, j. ; j.j. Alla Les précurseurs de la réforme aux Pays-Bas, Paris. 18n ! « . 89. sq. ; 1.. Salembier, l’rtrus ub AUiaco.U il. i.. t…i, History <>/ tlte Inquisition, New-York, 1888, t. ii, p. 406-406 ; trad. franc.. Paris. 1901, t. II. p. 48d-ïs7 : Htalencyclopàdie, 1900. t. viii, p. 311-312 ; Willems A ;. De Ketter W’i*lem van Hildernissen en diras verhouding toi BloemardàusSf dan* les Mélange » P. Fredericq, Bruxelles. 1904, p. i. Manoenot.