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CANTACUZENE — CANTIQUE DES CANTIQUES


dans Migne, P. G., t. cliv, col. 693-710. L’auteur y défend la lumière incréée du Thabor dont la vue constitue la béatitude des élus.

Une Paraphrasis ethicorum Aristotcles, inédite, est citée par Simler et Labbe. D’autres ouvrages théologiques restés manuscrits traitent surtout de la lumière du Thabor, de l’essence et de l’opération divine. Leurs titres sont indiqués par Fabricius dans sa Bibliotheca grseca ; en particulier neuf discours contre les juifs, que Fabricius confondait avec les traités contre les mahométans, parce qu’ils réfutent des erreurs communes aux uns et aux autres ; Labbe les distingue avec soin dans sa Bibliotheca manuscripta nova, p. 1354.

Du Cange, Familix byzantinx, p. 258-264 ; Fabricius, Bibliotheca grseca, 1714, t. VI, p. 469-474 ; 2- édit., t. vii, p. 787-793 ; P. G., t. cliii, col. 9-16 ; Vossius, De histor. grseo-, t. II, t. xxviii, p. 254 ; Hankius, Byzant. scr. grsec, 1677, p. 602-666 ; P. G., t. en, col. 769 ; t. clxi, col. 1116 sq. ; Montfaucon, Bibliotheca Coisliniana, 1715, p. 173 ; Moreri, Dictionnaire, t. vi, p. 253-254 ; Gibbon, Décadence et chute de l’Empire romain, t. il ; Lebeau, Hist. du Bas-Empire, édit. Saint-Martin, t. xix, xx ; Valentin Parisot, Cantacuzène, homme d’État et historien, ou examen critique comparatif des Mémoires de l’empereur J. Cantacuzène et des sources contemporaines, et notamment des trente livres, dont quatorze inédits, de l’Histoire byzantine de Nicéphore Grégoras qui contrôlent les Mémoires de J. Cantacuzène, thèse de doctorat, in-8° Paris, 1845 ; Krumbacher, Geschichte der byzantinische Litteratur, 2- édit., Munich, 1897, p. 105-106, 298-300 ; Lebedev, Essai d’histoire sur l’Église byzantine orientale depuis la fin du xi’siècle jusqu’au milieu du.w (en russe), Moscou, 1892, p. 71-77 ; Ouspenky, Essai sur l’histoire de la culture byzantine (en russe), Saint-Pétersbourg, 1891, p. 246-282.

L. Lœvenbruck.

    1. CANTINA ou CANTINI Thomas##


CANTINA ou CANTINI Thomas, Italien né à Florence vers 1570, fut d’abord jésuite et prit les grades théologiques dansla Compagnie. Il passa ensuite chez les chartreux et fit ses vœux le 21 décembre 1608 à la chartreuse de Naples. Entre 1633 et 1617 on le trouve successivement prieur des maisons de Trisulti, dans les États pontificaux, de nie de Capri et de Serra, en Calabre. Il mourut pieusement le 18 novembre 1649. Le chartreux portugais, dom Victor Nabantino, publia, en 1859, à Naples, un opuscule de dom Cantina intitulé ; Exposilio in Canticum canticorum, in-32, où il fait mention de ses autres ouvrages restés tous manuscrits : De sacramantis in génère, liber units ; De pxiiitentia, libri duo ; In ll am II* divi Thomæ Aquinatis libri duo ; De bonitate et malitia acluum humanorum, libri duo, etc. Quelques poésies de dom Cantina se trouvent à Rome, à la bibliothèque Barberini, dans le recueil, n. xxix, 173, intitulé : Versus Palris Canlïnx.

S. Autore.

CANTIQUE DES CANTIQUES (hébreu : sir haS-Sirim ; Septante : ’A<ru.a à<ru.d(Ti-/ ; Vul^ate : Canticum canticorum), un des livres de l’Ancien Testament. Cette forme hébraïque de superlatif signifie « Cantique par excellence » . Cf., pour locutions similaires, Ps. xi.ix, 1 ; Ps. cxxxv, 3 ; I Tim., vi, 15. — I. Unité. II. Authenticité. III. Division. IV. Interprétation. V. Objet.

I. Unité.

Pour Richard Simon, Histoire critique du Vieux Testament, 1685, l. I, c. iv, p. ! 50, le titre signifierait « Livre de cantiques » , ce qui supposerait que le Cantique n’est qu’un recueil de morceaux détachés, et mis en ordre, comme les Psaumes et les Proverbes. Cette opinion a été soutenue par Herder, Paulus, Lichhorn, Wellhauseï) et lieiiss. Ce dernier, F.a Bible, Poésie lyrique, le Cantique, Paris, 1879. p. 51, déclare que le Cantique « est un recueil de petits poèmes lyriques » , qui se n compose d’un certain nombre de morceaux détachés » . — Quoique le livre présente une i grande variété de forme et de strophique, il est cependant marqué’du sceau de l’unité. Les principales raisons en faveur de celle unité sont les suivantes ; 1° Les mêmes personnages sont en scène dans tout le

DICT. DE TIIÉOL. CATIIOL.

Cantique : un époux qui est roi de Jérusalem, Cant., i, 3 (héb.) ; iii, 7, 11 ; viii, 11 ; une jeune épouse, qui est vierge, et qui a sa mère, ses frères, sa vigne, Cant., i, 5 ; ii, 15 ; iii, 4 ; vi, 8 ; viii, 2, 8, 12, 13, et qui est l’objet de l’amour de l’époux, Cant., H, 6, 16 ; iii, 4 ; vi, 2, 8 ; vu, 10 ; un groupe de jeunes filles de Jérusalem. Cant., i, 4 ; ii, 7 ; iii, 5 ; v, 8, 16 ; viii, 4. — 2° Les mêmes locutions caractéristiques se retrouvent partout : l’époux est comparé à un faon de biche, Cant., ii, 6, 17 ; viii, 14 ; il habite au milieu des lis, Cant., ii, 16 ; IV, 5 ; VI, 2 ; les tilles de Jérusalem sont adjurées dans les mêmes termes, Cant., ii, 7 ; ni, 5 ; viii, 4 ; l’éoouse est appelée la plus belle de toutes les femmes, Cant., i, 8 (héb.) ; v, 9 ; vi, 1 (Vulgate. v, 17) ; les formes interrogatives sont identiques, Cant., iii, 6 ; vi, 9 ; VIII, 5 ; le relatif apocope se (v ?) est seul employé dans le poème.

IL Authenticité. — Elle a été niée par quelques auteurs ; ainsi Rosenmuller, Scholia in Ecclesiasten et Canticum, Leipzig, 1830, p. 238 ; Eichhorn, Einleitung in das Alt. Testament, part. V, Giittingue, 1823-182’*, p. 219 ; MunU, Palestine, Paris, 1881, p. 449-450, etc., reculent la composition du livre jusqu’après la captivité, ou du moins jusqu’aux derniers rois de Juda. D’autres cependant la placent peu après le règne de Salomon et dans le royaume d’Israël. Tous s’appuient surtout sur des arguments linguistiques.

I. preuves de l’authenticité. — L’authenticité salomonienne se prouve : 1° Par le titre complet en hébreu : Sir hus-sirim’aSér lislomôh, « Cantique des cantiques lequel [est] de Salomon ; » ce titre s’est conservé dans les Septante ; ’Ao-jxa à<ru.c<Ta>v, ô èoriv tu SaXcou.(ov. Ce titre est confirmé par cette donnée que Salomon était poète. III Reg., v, 12. — 2° Par les particularités caractéristiques du livre : 1. Salomon y est nommé cinq fois, i, 4 ; iii, 7, 9, 11 ; viii, 11 (héb.), et deux fois avec le titre de roi, ni, 9, 11. Il y est question d’un roi, I, 3, 11 ; vu, 5, et de reine, vi, 7, 8. — 2. L’auteur a dû vivre avant le schisme pour parler comme il le fait de certaines localités, Jérusalem, Thersa, Cant., vi, 4 (héb.), Galaad, le Carmel, le Liban, l’Ilermon ; on voit que ces localités font partie d’un même royaume, ce qui ne fut plus vrai après Salomon. — 3. Le bien-aimé est comparé à un coursier de la cavalerie du pharaon, Cant., i, 8 ; cela se comprend dans la bouche de Salomon, fortement épris de la cavalerie égyptienne ; cf. III Reg., x, 28. — 4. L’auteur a de vastes connaissances en histoire naturelle ce qui convient fort bien à Salomon ; cf. III Reg., iv, 33. — 5. Enfin l’auteur décrit avec tant d’exactitude les choses de l’époque salomonienne, qu’il est difficile de supposer qu’il n’en soit pas le contemporain. Cf. De Wette, Einleitung, 7° édit., p. 372 ; Frz. Delitzsch, Hohes Lied, in-8", Leipzig, 1875, p. 12. — 3° Par la tradition chrétienne. Cf. S. Ambroise, Com. in Cant., I, 1, P. L., t. xv, col. 1853 ; S. Jérôme, Epist., un, ad Paul., P.L., t.xxi, col. 547 ; Théodoret, In Cant., P. G., t. i.xxxi, col. 30 ; S. Grégoire de Nysse, In Cant., i, 1, P. G., t. xliv, col. 765.

II. RÉPONSES AUX OBJECTIONS.

Les adversaires de l’authenticité salomonienne objectent : 1° Les aramaïsmes que contient l’ouvrage ; on en cite six : berof, Cant., I, 17 ; kifes, II, 8 ; hôfél, ii, 9 ; setdr, ii, II ; tinêf, v, 3 ; lâki pour lâk, ii, 13. Mais cette objection n’est pas solide, car, comme Israël a eu beaucoup de relations avec les peuples voisins du temps de Salomon, il a pu leur emprunter quelques mots. — 2° D’autres expressions telles que : pm-tiês, Cant., IV, 13, identique au /end pairidæza, « jardin fermé ; » ’appiryôn, Cant., m, 9, identique à l’indien paryang, devenu en grec foptîov, « litière. > Mais Salomon, qui avait eu beaucoup de relations avec les peuples étrangers, a pu leur emprunter quelques usages, el par conséquent les mots pour les désigner. — 3° Certains usages grecs ; I u

il. - Kl