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CANTACUZÈNE

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triée Anne do Savoie, mi re de I i’Manui I

Paléologue ; mais accuaë par legrani kpocauque

(i le patriarche Jean Calécas [1334-1341 il dut quitter la, our ; i tanl alon r< rolté, il se fil couronner empereur en Thrace, à Dimotice, en 1341, par Lazare, patriarche de Jérusalem, et pendant cinq ans soutint une guerre contre la régente et son fils Jean. Enfin, grâce à l’alliance des Turcs, il s’empara de Conslantinople, en janvier 1347, se réconcilia avec Jean Paléologue, lui Ml épouser sa till" Hélène, fut de nouveau couronné empereur (mai 1347) et gouverna désormais l’Orient de coik rt avec son gendre.

Par la sagesse de son administration et’l’élévation de son caractère, il semble avoir vraiment mérité d’être compté parmi les hommes d’Ktat les plus capables de cet empire byzantin déjà si divisé et si décadent : il en augmenta le trésor, lit des conquêtes sur les Serbes, s’interposa en faveur des chrétiens de Svrie auprès du sultan d’Egypte qui leur permit le pèlerinage de Jérusalem, négocia avec le pape en vue d’une croisade contre les Turcs, mais il échoua, sans doute à cause de son zèle pour l’hérésie des palamites ou hésychastes. D’ailleurs il eut de nouveau à combattre contre son gendre et collègue Jean Paléologue, et appela à son aide les Turcs dont il avait marié le chef Orkhan avec sa propre fille Théodora. Paléologue, retiré avec sa mère à Salonique, parvint à s’emparer de Constantinoplo, à la fin de décembre 1354. Alors fatigué de ces luttes et de ces discordes, sans attendre les secours que son fils Mathieu avait été lui chercher en Thrace, Cantacuzène abdiqua. Il se fit moine au couvent de Saint-Georges de Mangane à C6nstantinople, 1355, sous le nom de Joseph, ou Joasaph Christodule (serviteur du Christ), tandis que sa femme, l’impératrice Irène, entrait sous le nom d’Eugénie au couvent de Sainte-Marthe. Leur lils Mathieu s’était fait couronner empereur à Sainte-Sophie et continuait la guerre contre Paléologue, mais du fond de son monastère, son père lui persuada d’abdiquer à son tour, ce qu’il fil pour devenir désormais le meilleur ami de l’empereur. Jean Cantacuzène resta lui-même son conseiller le plus influent ; il vivait encore en 137.3, comme l’indique une lettre du pape Grégoire XI où il est dit que Jean reconnaît la primauté des pontifes romains. Il consacra les loisirs de sa retraite à composer de nombreux écrits, dont plusieurs ont été édités.

Historiarùm libri quatuor.

C’est une histoire de l’empire byzantin depuis 1320 à 1357 ; pleine d’éloquentes harangues, elle est surtout une longue apologie des actions de l’auteur, et on peut lui opposer le témoignage souvent contraire d’un contemporain, son adversaire en matière religieuse, Nicéphore Grégoras, dans son Histoire byzantine. L’ex-empereur y raconte en détail la querelle théologique des palamites qui divisait alors le clergé grec. Voir col. 107-408, et Hésychastes. Un synode

réuni à Sainte-Sophie de Conslantinople en 1341 sous Andronic III, approuva Palamas et condamna son adversaire, Barlaam ; un deuxième synode blâma les nouvelles attaques de Barlaam ; mais dans un troisième, en IMiT, le patriarche Jean Calécas d’Apri condamna les palamites. Le nouvel empereur Cantacuzène, qui était leur partisan, lit déposer le patriarche et nommer à sa place Isidore, ami de Palamas. Ce dernier fut lui-même promu archevêque de Thessalonique. Tous deux furent d’ailleurs déposés la même année dans un quatrième synode tenu à Conslantinople par les évoques orthodoxes. Pourtant, grâce à l’empereur, Isidore resta patriarche. et son successeur Calliste, favorable aux palamites, condamna leurs adversairi - dans un cinquième synode ; en sa qualité d’empereur et de théologien, Cantacuzène présida ce concile de l’Eglise grecque qui proclama

comme article de loi la lumière incroée du Thahor, 1351.

Le i î’ii r Jacqui B T ntanus « h.us la bibliothèque de Bavière, traduit ar lui en lalui et annoté ;

il fui édité par Gretær en latin « col, in-M.. Ir î U »

B iri-fol.. Pal lui 1*


tinorum, Venise, t xii’-, l. ci. iii, cliv,

une traduction français’fui !.. aident Cousi

de Conttantinople, t. vu.

2° Pro chrittiana religione ro-xtra sectam mal, ticam apologue quatuor. — Cet ouvrage fut composé pour Ai liéménide, nomme noble et riche de ses arnis. qui autrefois mahométan, puis converti au christianù

était devenu, comme l’empereur, moine, sous le nom de Meletius. l’n l’erse musulman d’Ispahan, Sampt l’avait sollicité- de revenir à sa religion primitive. Pour fortifier Achéménide contre ces sollicitations et pour l’instruire de sa nouvelle religion, l’ex-empereur composa ces quatre apologies. Il veut y prouver que l’hérésie des Sarrasins n’est d’accord ni avec la vérité ni avec elle-même. S’il démontre la divinité du christianisme par le témoignage de Moïse, des prophètes et de l’Évangile, c’est que ces témoignages sont reçus comme sacré’.s par les Sarrasins eux-mêmes. Or, ils peuvent être dirigés (’gaiement contre les Juifs, qui ont bien des points communs avec les mahométans : gouvernement, polygamie, circoncision, divorce, etc. Cantacuzène voit même dans la loi de Mahomet une corruption du judaïsme. La première apologie montre que le Christ est Fils de Dieu. Dieu vrai et parfait, et qu’étant Dieu, il se fit homme. La deuxième expose comment le Fils. Verbe de Dieu, Dieu lui-même devenu homme pour le salut des hommes, subit la mort de la croix, ressuscita et monta au ciel. Ce ne fut pas comme Dieu, mais comme homme qu’il souffrit ; il jugera le monde entier. La troisième raconte qu’après l’ascension du Seigneur, les apôtres ont évangélisé toute la terre, et prouvé leur foi par des miracles. Il y est aussi question de la Vierge mère de Dieu, du jugement du Christ, de la croix, des images. La quatrième dévoile le perfide enseignement de Mahomet, prouve que la Loi et l’Ancien Testament n’ont pas été supprimés par le Christ, et que l’Évangile a complété la Loi.

3 et Contra Mahometen orationes quatuor. — Le premier discours explique comment Mahomet, dans ses accès d’épilepsie, prétendit avoir été visité par l’archange Gabriel, et écrivit le Coran ; il y reconnut la sainteté des livres de Moïse, des Psaumes, des Prophètes et surtout de l’Évangile, et adopta l’hérésie des nestoriens. Il a promulgué sa loi non par des miracles, mais par le glaive ; il interdit toute discussion avec les chrétiens. D’après le deuxième discours, Mahomet ne reconnaît pas pour ses disciples les hommes qui n’accomplissent pas les prescriptions des livres sacrés. Il divise ses sectateurs en 73 catégories, dont une seule sera sa ;  ; Cantacuzène expose quelques-unes des doctrines de Mahomet. Le troisième discours réfute Mahomet, qui niait la possibilité de l’incarnation du Fils de Dieu. Selon lui le Christ est le Verbe, l’àme, l’esprit de Dieu. mais non son Fils incarné ; c’est, comme l’a prétendu Nestorius, un pur homme, meilleur seulement que les autres ; ce n’est pas lui, mais un Christ supposé, qui a été crucifié ; il est monté’au ciel et à la fin du monde, il tuera l’Antéchrist, puis mourra à son tour. Le quatrième discours expose d’autres doctrines de Mahomet. De ce qu’il a avoué » que Dieu seul peut interpréter le Corjn, Cantacuzène conclut que ce livre n’a aucune utilité’.

Ces Apologue et ces Orationes ent été publiées en latin par Rodolphe ilaultier. sous ce litre : Assertio contra fldetn wxjhuwi meticam, in-fol., Baie, 1513. Le lexlo grec est dans t J. 0., t col. 871 4° Tomus contra Barlaam rt Acyndinum, auctore Chris todulo monacho. — Cet ouvrage de Cantacuzi :

faveur des palamites fut inconnu de Fabricius et publié