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CANONISATION DANS L’ÉGLISE ROMAINE

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hac canonizalione non permutai Deus nos errare. Cf. Aria sanctorum, juin t. m. p. 79<i.

lit-nuit XIV, aprèa son exaltation au souverain pontificat, .1 ~.- u navoir vii, comme de ses propret yeux, pendanl les Dombreusea années qu il remplit lea fonctions importantes de promoteur de la foi, au sein de la s. C. des Rites, la main visible de la providence dans une foule de causes de canonisation auxquelles il fut activement mêlé : tantôt, c’étaient des difficultés survenues au dernier instant, et apportant un obstacle infranchissable ; tantôt, c’était la découverte inespérée de nouveaux documents projetant une lumière éclatante dans les affaires les plus obscures, el tranchant définitivemi nt des questions qui paraissaient absolument insolubles, etc. De servor. Dei bealificat. et beator. canonizat., 1. I, c. xi. iv. n. I, t. il, p. 229, col. 2.

3. Objection.

Avant de promulguer la sentence définitive, les souverains pontifes ont coutume, quand le procès juridique est terminé, de demander des prières, pour obtenir de Dieu aide et assistance, afin d’éviter toute erreur en matière si grave. Cette coutume est attestée par une foule d’anciens monuments et par les cérémoniaux : Facit semwnem summus pontifex, processum reeitans et probata, inducens populum ad orandum quod Deus non perniittat ipsum errare in hoc negotio. Cf. Mabillon, Musmum italicum, 2 in-4°, Paris, 16871689 ; 2’édit., Paris, 1721, t. il, p. 122. Dans cette pratique, quelques ailleurs, surtout des hétérodoxes, ont cru apercevoir la preuve que les souverains pontifes n’étaient pas persuadés eux-mêmes de leur propre infaillibilité.

Réponse. — Celte conclusion ne découle nullement des prémisses. Les lubriques ne commandent-elles pas au prêtre de prier, avant d’absoudre un pécheur ou de consacrer le pain et le vin à l’autel du sacrifice ? En faut-il conclure que le prêtre doit douter de l’efficacité de l’absolution sacramentelle, ou de la réalité de la transsubstantiation ? Nec oratio répugnât fiducies de infallibili impetratione, nui fiducia oralioni. Hiccioli, Tractatus de invmunilate ab errore tant spéculative) quant practico definitionum s. sedis aposlolicm in canonisastionibus sanctorum, 1. 1, c. iii, n. 6, in-i°. Bologne, 1668. Iles prières semblables sont faites par les conciles œcuméniques et les souverains pontifes, au moment où ils s’apprêtent à prononcer des définitions dogmatiques : Non nos paliaris perturbatores esse justitise, ut in sir nislrum nos ignorantia non traitât. Cf. Mabillon, Musœunt italicum, t. ii, p. 391 ; Hardouin. Concil., t. x. col. 21. Ce n’est pas évidemment un motif de penser que les conciles œcuméniques et les papes sont sujets à l’erreur.

Il n’est pas défendu de demander à Dieu ce qu’on sait certainement ne devoir pas être refus, ’. Cf. S. Thomas, Sum. theol., IID.q. i.xxxiii. a, i. ad2 ii, n. Notre-Seigneur lui-même n’a-t-il pas prie son l’ère de le glorifier, quoique cette glorification lui fût due à tant de titres ? Joa., xvii, 5. Le pape saint Grégoire le Grand dit à ce sujet : Ko, guæ sancti riri orando ef/iciuut, tta prsedestinriiii sunt, ut precibus obtineantur… ut ad hoc electi ex labure perveniant, quatenus postulando mereantur accipere quod eis omnipotent Deus ante ssecula disposuit donare. Dialog., 1. 1, c. viii, P. L., t. i.xxvii. col. 188. Par ces prières solennelles qu’ils adressent à

Dieu au moment OÙ ils oiit accomplir une des plus

importantes fonctions de leur haut ministère, les souverains pontifes n’indiquent aucunement qu’ils doutent de leur pouvoir suprême ; ils rappellent seulement que personnellement ils sont soumis à l’erreur, si l’Esprit-Saint ne les assiste. Cette confession de leur propre faiblesse les conduit par la voie de l’humilité à l’exercice de cette sublime prérogative de l’infaillibilité que Dieu leur a promise, en tant que pasteurs de l’Église universelle : ut sic per huniilitatis viatn ad prssrogativani infallibii.tatis a Deosibi inactu univeitam Ecclesiam

Sente promisses ascendere mererentur, « (L<, /*> non m temetipsis, » ’</ in prsssentia Spirilu* Sam li mentant con I infaliibilitatem. Benoit XIV, Mtei Dei beatif., I. I. c. xliv. n. 21, t. ii, p.

Après cette protestation d humilité, les papes, en effet, rejetant toute apparence d’hésitation, portent leui tence d’une manière al.-., lue. Ill’imposent à l’É| entière, définissant que tout chrétien doit tenir pour assuré que les saints canonisi - par eux jouiment de la gloire éternelle ; ils frappent d’anathème ceux qui refuseraient obéi I ne se soumet a leur décision.

2° Est-il de foi que le pape est infaillible dans les nces de canonisation : ’Est-il de foi qu’un canonisé est réellement dans le riel ? — On ne pourrait nier l’une ou l’autre de o - deux vérités sans to : dans la témérité, se rendre coupable d’impiété scandaleuse, st encourir le soupçon d’hérésie. Sur ces points les théologiens sont d’accord. Cf. Suarez, Tract., 1. // fide, disp. V, sect. viii, n. 8, 27 in-’*". Paris. lNJO-1878. t. xii. p. 163 ; Salmanticenses, Cursus theolog., tr. XVII, De fide theologica, disp. IV, dub. il, si 3. n 16 in-i ". Paris, 1870-1881, t. xi. p. 275. Mais quant au genre de certitude qui convient à ces deux propositions, l’accord n’est plus le même : qua certitudine sit lenendum romanum pontifteem non posse in canonizalione sanctorum errare, non prorsus liguet. Sylvius, I I. IV, (j. ii, a. li, Opéra omnta, 6 in-fol., Anvers, 1598. t. v. p. 336.

Elles ne sont pas directement ou explicitement de foi, non immédiate de fide. Salmanticenses. lue. cit. Même après le concile du Vatican, il n’y a pas de définition expresse de l’Église à cet égard, de sorte que celui qui les nierait ne serait pas formellement hérétique. Mais ces vérités touchent à la foi aec laquelle elles ont une connexion très étroite. La première est implicitement révélée comme tout ce qui est déduit avec évidence des principes de foi. Celui qui ne l’admettrait pas serait donc uirtualiter et arguitive hérétique, selon l’expression de saint Thomas. Sum. theol., Il » II 1, q. XI, a. J.

C’est donc implicitement de foi divine que le pape est infaillible dans la canonisation des saints. Ce n’est pas également de foi divine qu’une personne canonisée soit réellement dans le ciel ; mais c’est de foi ecclésiastique. Nous devons certainement croire qu’elle jouit de I., béatitude éternelle. Toutefois, nous basons notre croyance à cette vérité, non sur le témoignage de Dieu qui n’en a rien dit, ni dans l’Écriture, ni dans la tradition : mais sur le témoignage de l’Église et de son chef visible à qui Dieu a promis l’infaillibilité.

V. s.v.i ssi : de l’Église dams les canonisations. —

Les ennemis de l’Église ne pouvaient manquer de la calomnier au sujet de ceux de ses enfants qu’elle place sur les autels. Opposés à tout culte rendu aux saints protestants blâment les canonisations. Mais ils oublient que, d’après l’enseignement même des Ecritures, Dieu est glorifié dans ses saints. Ps. ci. 1 ; Il Mach.. vu. 6. Les honneurs accordes aux serviteurs de Dieu remontent à Dieu lui-même, qui est l’auteur et le consommateur de leur sainteté, Comme il est l’auteur et le consommateur de leur foi. in auetorem (idet et constimmaXorem, Jesum. Heb., xii, 2.

Les hérétiques ont un autre motif de décrier les canonisations des saints. Us se flattent de se rattacher a l’Église primitive, et ils accusent l’Église romaine d’avoir dégénéré ; ils ne peuvent admettre qu’elle ait de véritables saints et qu’elle continue, sous l’influence de la . dans les temps modernes, comme aux premiers siècles, à envoyer au ciel des bienheureux. Cf. Bannes, ht Sum. theol., IIa-IIæ » , q. I. a. 1(1. dub. 7. COncl. I I-> merveilleuse fécondité de la véritable Epouse du Christ leconfond, car elle condamne la stérilité de leur -Ils répètent donc qu il a trop de canonisations, et que