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CANONISATION DANS L’ÉGLISE ROMAIN’:


toute l’Église. Cf. Acta lanctorum, septembris t. i, p, 551, 557 ^’i 4. Saint Grégoire VII, pape, mort en 1065. Aprët on culte immémorial, son nom fut inscrit dans le martyrologe romain, en 1584, sous Grégoire XIII. Son office fut alors concédé an diocèse de Salerne. Il fut ensuite étendu à diverses Églises par le pape Paul V, le 20 novembre 1610, puis à tout l’ordre des bénédictins. Après plusieurs autres induits du même genre émanéa des papes Clément X, Alexandre VIII et Clément XI, la canonisation équipollente fut achevée par le pape Benoit XIII, qui, le 25 septembre 1728. ordonna d’insérer cet oflice au bréviaire et au missel romains, en fixant l.i fête au 25 mai pour l’Église entière. Cf. Mabillon, Acta sanctorum ord. S. Benedicti, sa>c. VI, part. II, t. vi, p.’iini ; Huratori, Rerum italicarum scriptores, 29 in-fol., Milan, 1723-1751, t. iii, p. 317 sq. ; Acta sanctorum, maii t. VI, p. 103 sq.

5. Sainte.Marguerite, reine d’Ecosse, morte en 1093. Son oflice, d’abord concédé à la Grande-Bretagne, fut, par Clément X, le 20 décembre 1673, étendu ad libitum à toute L’Église ; puis imposé de præcepto par Innocent XII, le 15 septembre 1091. Cf. Acta sanctorum, junii t. il, p. 316 sq.

6. Saint Bruno, fondateur des chartreux, mort en 1101. Son culte fut concédé d’abord aux religieux de cet ordre par le pape Léon X, le 19 juillet 15K. Grépoire XV, en 1623, l’étendit ad libitum à l’Église entière, à laquelle, 50 ans plus tard, Clément X l’imposa, le 14 mars 1674. Archives de la Grande-Chartreuse. Actes des chapitres généraux de 1515 et de 11 : 23 ; Acta sanctorum, octobris t. iii, p. 691, 697, 698, 700.

7. Saint Norbert, fondateur des prémontrés et archevêque de Magdebourg, mort en 1134. D’après les bollandistes, Acta sanctorum, junii t. I, p. 797-799, il aurait été canonisé par Grégoire XIII, en 1582. Mais Benoit XIV observe que les termes du décret ne peuvent s’entendre que d’une concession accordée seulement à l’ordre des prémontrés. Grégoire XIII a donc béatifié seulement saint Norbert. La canonisation équipollente de ce saint fut l’œuvre d’Urbain VIII, qui inséra son office dans le bréviaire et le missel romains, sous le rite semi-double, que Clément X, quelques années plus tard, le 7 septembre 1672, éleva au rite double. Cf. Benoit XIV, De servor. Dei beatif. et bealor. canonizat., 1. I, c. xi.i, § 2, n. 5, t. il, p. 182.

8. Saint Jean de Matha et saint Félix de Valois, fondateurs de l’ordre de la Très-Sainte-Trinité pour le rachat des captifs. Le premier mourut en 1212, et le second en 1213. Pendant quatre siècles ils furent honorés d’un culte public, sans que l’on ait jamais pu découvrir sur quel document pontifical ce culte s’appuyait. Leurs noms furent inscrits dans le martyrologe, en 1670 seulement, par Clément X. Leur office fut prescrit à l’Église entière par Innocent XII, le 19 mai 1691. Cf. Benoit XIV, op. cit., 1. I, c. xi. i, s 6, n. 11, 12, t. il, p. 192 sq.

9. Saint Raymond Nonnat, religieux de l’ordre de la Merci, mort en 1240. Son office fut concédé aux maisons de son ordre par Urbain VIII, en 1626 ; puis étendu ad libitum sous le rite semi-double à toute l’Église par Clément IX, le 13 août 1669 ; enfin, élevé au rite double et imposé à l’Église universelle par Innocent XI, le 10 mars 1681. Cf. Acta sanctorum, augusli t. VI, p. 733 s<|.

10. Saint Pierre Nolasqut, fondateur du même ordre, mourut en 1256. Son office fui concilié à ses religieux par Urbain VIII, le Il octobre 1628 ; mais il ne fut introduit dans le bréviaire romain et imposé à l’Église entière que par Alexandre VII, en 1654, sous le rite semi-double. Chinent X. le 23 juillet 1672, éleva cet oflice au rite double. Cf. Acta sanctorum, januarii t. iii, p. 5 ! Hi sq.

11. Sainte Gertrude d’Eisleben, en Saxe, abbesse de Rodesdorf et de Heldefs. Pile vécut au xiir siècle, mais

on Ignore la date exacte de sa mort. Les premiers actes pontificaux qu’on peut alli guer pour sa canonisation équipollente sont les <l. en ti du 7 octobre le**, , -t du

20 juin 1609, par Lesquels le pape l’aul V a :

office a divers monastères particuliers. Le 19 déa 1654, cet office fut accordé- sub ritu duplici ail libitum a la congrégation des bénédictins du Mont-Cassin ;  ; le 16 juin 1663. à la congrégation des olivétains ; le

13 septembre 1670, aux bénédictins du Portugal ; le 17 juin 1673, à ceux d’Espagne. Le nom de sainte Gi rtrude ne fut inscrit au martyrologe romain que le 22 janvier 1678. Clément XII. le" 20 juillet 1738, inséra son oflice au bréviaire. Cf. Benoit XIV, Un tervor. Dei beatif. et bcator canonizat., 1. I, c. xli, Jj 11. n. 33-41, t. ii, p. 209 sq.

12. Des enfants mis à mort en bas âge par haine de la foi, et honorés en quelques diocèses, n’ont jamai l’objet d’une canonisation formelle, mais simplement équipollente. Benoit XIV, op. cit., I. III. c. xvi, n. 6, t. v. p. 139 sq., en donne la raison : L’Église, dit-il, procède aux béatifications et aux canonisations formelles, non seulement pour que les chrétiens connaissent leurs protecteurs dans le ciel, mais aussi pour qu’ils trouvent en eux des modèles à imiter. Or, cette seconde condition ne se réalise pas dans les enfants qui, en mourant pour lésus-Christ, ne font aucun acte de volonté délit* I ils n’ont même pas la possibilité’de renier la foi, ne possédant pas encore l’usage de la raison. Le bajdu sang qu’ils reçoivent ne leur ouvre pas moins les portes de la bienheureuse éternité, comme l’ouvre aux enfants de leur âge le sacrement du baptême. De plus, ces innocentes victimes prennent rajig parmi les martyrs ; mais cependant elles ne jouiront pas dans le ciel de l’auréole spéciale réservée à ceux qui ont confessé- la foi dans les tourments. Voir AirÉolf., t. I, col. 2572.

Saint Simon, jeune enfant de deux ans et demi à peine, fut crucifié par les juifs, le vendredi saint. 24 mars 1175, à Trente, dans le Tvrol. Martène, Veterum scriptorum et monumentorum historicorum dogmaticorum et moralium amplissima collectio, 9 in-fol., Paris, 17241733, t. ii, col. 1516 sq. Son nom fut inscrit au martyrologe romain par Grégoire XIII. en 1584. Cf. Acta sanctorum, martii t. iii, p. 493-500. Plusieurs auteurs en ont conclu qu’il était canonisé ; mais Benoit XIV. De servor. Dei beati/ic. et bealor. canonizat., 1. 1. c. xiv, n. 5, t. i, p. 89, fait remarquer avec raison que cette opinion est erronée. Non seulement il n’y a pas de trace de canonisation formelle, quoique cette insertion ait eu lieu longtemps après que les papes se furent réservé les causes de béatification et de canonisation ; mais ce ne fut qu’en 1588 seulement que l’office de ce jeune martyr fut concédé par Sixte V au diocèse de Trente. Ce n’est donc pas un acte de canonisation ; tout au plus est-ce une béatification équipollente, puisque la concession de l’office n’a été faite qu’à une Kglise particulière.

La même solution s’applique aux cas analogues, par exemple, à celui du bienheureux André, jeune enfant crucifié également par les juifs, près d’Inspruck.en 1° <>2. Cf. Acta sanctorum, julii t. iii, p. 439, 443 sq. Saint Jeannet, jeune enfant égorgé aussi par les juifs à Cologne, est honoré dans ce diocèse, sans qu’on puisse apporter en faveur de son culte quelque document émané de l’autorité pontificale. Cf. Acta sanctorum, martii t. iii, p. 500.

Un exemple beaucoup plus ancien est celui de saint Quiric (Quiricus), martyr à Tarse, en Cilicie, en même temps que sa mère, sainte.lulitte. Il est inscrit au in.irtvrcloge, au 16 juin. Il est réellement canon les circonstances de son martyre semblent montrer que Pieu ait donné sui naturellement à cet enfant de trois ans l’usage de la raison. Cf. Acla sanctorum, junii t. iv, p. 14-31 ; Benoll XIV. />. servor. Dei beatif., I. III, C. xvi, n. 6, t. v. p. 139. Un autre enfant est cauou.