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CANONS DES APOTRES

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apocryphe perdu, dans le genre du Livre des feuillets p]e i n rvé dans les mes. arabes de Paris

76-76, et décril par Harnack, AltchrUt, Lit. Die’1 lieferung, p. 779-780, qui est divisé parfoisen huil li , .i q Ue 1 s uni Cl nu ni ordonna de cacher au vulgaii Catal. d abe » de l’or, s, 1883, p. 18-19. < et

ouvrage a évidemment trait au passage traduit plue haut du dernier canon des apôtres, S « o-i Beî 8ï)tiOffte15eev : jkxvtwv, 81à --J- £’*-it « t « iiufffcxà. Le texte arabe est une traduction du syriaque, et le commencement de l’ouvrage, attribué à saint Éphrem, a été publié par Cari Bezold, Die Sckatzliœhle, trad. allemande, Leipzig, 1883 ; texte syriaque et version arabe, Leipzig, 1888 ; puis par M" » M. D. Gibson, Apocr>j}>ha arabica, version arabe et trad. anglaise, Londres, 1901, dans Sludia Sinaitica, t. vin.

Si les huit livres de Clément visés par le canon 81 sont les Constitutions apostoliques, dont on place en général In rédaction au commencement du V siècle, nous obtenons ainsi un terminus a quo pour la rédaction actuelle des canons des apôtres. Le terminus ad quem sera l’époque de la traduction de Denys le l’élit (vers 500) ou même de la compilation de Jean le Scolastique (vers 550), si l’on n’admet pas que les derniers canons soient du même auteur que les premiers. Pour M. Funk, les canons des apôtres datent de la première moitié ou du commencement du Ve siècle, p. 191 ; M. Harnack les place aussi au ve siècle et renvoie à M. Funk, Altchr. Lit. Die L’eberlieferung, Leipzig, 1893, p. 775 ; pour M. Lightfoot ils peuvent être regardés comme un corollaire des Constitutions apostoliques et ils dateraient (avec un point d’interrogation, il est vrai) du vie siècle, S. Clément of Rome, Londres, 1890, t. i, p. 101 ; cf. p. 187, 308 ; pour M. Achelis, l’auteur a voulu, à l’aide de ce faux, couvrir le faux des Constitutions apostoliques et les faire figurer à la suite du Nouveau Testament, au commencement du ve siècle. Realencyclopâdie, 3’édit., t. i, p. 739.

Les anciens auteurs semblent cependant avoir entendu le canon 84, non pas des huit livres des Constitutions, mais de l’Octateuquc de Clément, ou même simplement des 126 canons coptes-arabes qui lui sont sans doute antérieurs. Voir plus loin. En effet, comme l’a dit M. Achelis, p. 739, l’auteur du canon 81 voulait faire figurer les huit livres de Clément à la suite du Nouveau Testament, mais jamais, à notre connaissance, les Constitutions n’ont occupé cette place, tandis que l’Octateuquc y figure en syriaque, Rahmani, Testamentum D.-X. J.-C, Mayence, 1899, p. ix-xi, et les canons coptes-arabes en éthiopien ; Ludolf écrivait en ellet : Illos (les 127 canons coptes-arabes) Habessini in oclo partes dividuntct evangelistarum apostolorumque scriptis canonicis tanquam Novellas quasdam adjungunt quasi ejusdem sint plane auetoritatis et absolutissimæ cliristianorum Pandeclse. Hist. Mth., Francfort-sur-le-Main, 1684, 1. BEI, c. IV ; cf. Conim. ad. hist. Mth., Francfort-sur-le-Main, 1691. p. 300, 329 ; cet usage et cette division des canons en huit livres durent provenir d’Egypte, comme tous les , isages et tous les livres ecclésiastiques des Abyssins. Dans leur traduction du canon 84, les Arabes et les Éthiopiens ont traduit « les huit livres des 61<XT<iÇei< » par « les. huit livres des canons » . Revue biblique, iQOi, p. 170, 17-2. Enfin saint Jean Damascène met après l’Apocalypse les Kocvrfve ; ’<> i’i"- iwofftdXtov ôcà KXJ)U£VTOÇ> De foie orthodoxa, iv, 17, P. (’.., t. xc.iv, col. 1180.

On remarquera d’ailleurs que la partie de ces canons qui a « té conservée en grec porte précisément pour titre : ai StaTava y.’. 51& KXr, |ievTo ;. Lagarde, Reliquim juris eccL ant.gr.vce, Leipzig, 1856, p. 71. C’est le même mol (BicreayaOqui est employé dans le canon 84 des apôtres. Danscel ordre d’idées on pourrait peut-être éloigner le terminus

a DUO des canons îles apôtres, en Supposant qu’ils ont figuré d’abord (can. 73-127) dans la seconde partie des 126 canons coptes-arabes (et plus tard de l’Octateuque)

à la mite du Nouveau F

de là, avec plusieurs des carn nspréc -1 71, dans tés Constitutions apostoliques pour formel continuer leur VI IF livre.

Le < Livre des feuillets pleins de m> ont nous

avons parlé plus haut, n’a aucune chance il ( tre visé dans le canon 84, mais semble plutôt en dépendre, car l’attribution « le la première partide cet ouvragi Éphrem est reconnue inexacte : il m ait guère

plus haut que le vie siècle. Cf. Rubens Duval, La littérature tyriaque, Paris, 1899, p. 90-91.

Apres avoir lixé approximativement l’époque d< composition du recueil des 84 canons, il resterait encore à chercher le lieu et l’époque de l’apparition dis divers canons, car Iieveridge et Hefele admettent que les canons des apôtres ont pu paraître en des terni des

conciles différents avant d’être codifiés. Four Drey, qui voit dans ces canons un plagiat de carions antérieurs, il restait à déterminer leurs sources. Selon lui, trois proviennent de la Didascalie (can. 38, il, 12 : cinq du concile de Nicée (can. 20-23, 79) ; vingt du concile d’Antioche de 341 (can. 7-15. 27. 30, 32-40, 1 du concile de Laodicée de 372 (can. 44, 70. 71) ; un du concile de Constantinople de 381 (can. 74) ; un du concile de 394 (can. 26) ; dix-neuf des huit livres des Constitutions apostoliques (can. 1. 2, 6, 7. 16, 17. 19. 46, 18, 50-52, 59, 03. 05. 78 : cinq du concile de Chalcédoine (can. 28, 66, 73, 80, 82). etc. Funk, p. 183-19 Hefele, t. i, p. 013. Nous avons déjà dit combien la méthode de Drey nous semble partiale. De ce que deux canons formulent une ordonnance analogue, il conclut à une filiation, et, dans chaque cas. il déduit le canon des apôtres de l’autre canon. Il est clair cependant que la filiation peut être inverse, si même les deux textes ne dépendent pas d’une autre source inconnue de Drey. Ils peuvent encore parfois formuler les mêmes ordonnances, par un simple hasard sans avoir aucun rapport l’un avec l’autre. M. Funk n’admet comme sources certaines que le concile d’Antioche de 3Il et les Constitutions apostoliques, p. 202.

3 » Lieu d’origine et auteur. — D’après M. Funk. leur lieu d’origine est la Syrie, car on trouve mention (can. 36) du mois ûicepfepetaîoc (octobre i qui appartient au calendrier syro-macédonien. p. 191. Leur compilateur serait le même que le compilateur des huit livres des Constitutions apostoliques, qui aurait composé de toutes pièces les canons apparentés au concile d’Antioche et aux Constitutions et peut-être aussi les autres canons, puis les aurait placés à la tin du VIII’livre, p. 20$1-$205. Pour Bardenhewer aussi, l’auteur ou le compilateur des canons et celui des Constitutions ne font qu’un. Les Pères de l’Église, trad. franc., Paris, 1898, t. î. p. 52 ; Patrologie, y édit., Fribourg-eii-F.risgau. 1901, p

F Anciennes versions. — 1. Nous avons déjà ci’double version latine de Denys le Petit, faite vers l’an 500 et qui comprend seulement 50 canons. Mansi. t. I, col. 49-66, etc. La première version de Denys, conservée dans de nombreux mss.. fut publiée pour la première fois parC.uthbert llamilton Turner. loc. cit., p. 1-32. Elle est divisée en 19 canons. Fa seconde version de Denys le Petit passa d’abord dans les anciennes collections canoniques allemandes, espagnoles, françaises, italien ! dont F. Maassen a donné la liste, Geschichte der Quellen und der Literatur des canonischen Iieclit im Abendlande, Gras, 1870, t. I, p. puis dans les col lections plus récentes y compris Gratien et les D taies : elle eut de nombreuses éditions. Cf. Hardouin, 1. 1. col. 31-38 ; /’/-.. t. îxvii. col. 141-148.

2. La version syriaque figure dans les collections jacobite et nestorienne de canons. Le texte jacobite a édité par Lagarde, Reliqui « …sjriace, Leipzig, 1856, 01. avec les différences du syriaque et du grec dans lieliquiœ… grmee, Leipzig. 1856, p. xzviu-xxxiil. (