1593 CANON DES LIVRES SAINTS 1564
of the N. T. during the first four centuries, in-12, Cambridge, 1855 ; 6o édit., Londres, 1889 ; E. Reuss, Histoire du canon des saintes Écritures dans l’Eglise chrétienne, in-8o, Strasbourg, 1863 ; 2o édit., 1864 : Id.. Die Geschichte der heiligen Schriften N.T., 6o edit., in-8o, Brunswick, 1887, p. 316-403 ; Hilgenfeld, Der Kanon und die Kritik des N. T. in ihrer geschichtlichen Ausbildung und Gestaltung, in-8o, Halle, 1863 ; M. Nicolas, De la formation du canon du N. T., dans les Etudes critiques sur la Bible. N. T., in-8o, Paris, 1864, p. 291-429 : A. Charteris, Canonicity, a collection of early testimonies to the canonical book of the N. T., in-8o, Édimbourg, 1880 ; K. Wieseler, Zur Geschichte der Neutestamentlichen Schrift, in-8o, Leipzig, 1880 ; A. Loisy, Histoire du canon du N.T., in-8o, Paris, 1891 ; Th. Zahn, Geschichte des nentestamentlichen Kanons. 2 in-8o, 1888-1892 ; Id., Grundriss der Gesch. des neutestam. Kanons, in-8o, 2o édit., 1904 ; P. Batiffol, l'Église naissante. Le canon du N.T.. dans la Revue biblique, 1903, t. xii, p. 10-26, 226-233 ; W. Bauer, Der Apostolos der Syrer in der Zeit von der Mitte des vierten Iahrhunderts bis zur Spaltung der syrischen Kirche, in-8o, 1903 ; Grégory, Canon and Text. of the N. T., 1907 ; J. Leipoldt, Geschichte des neutes. Kanons, 1907 ; P.Dauscb, Der Kanon des N. T., 1908.
V. Décret du concile de Trente De canonicis Scripturis. —
I. TEXTE ET TRADUCTION < ! --Latin et français vérifié par Sica-->
Sacrosancta cecumi nica et generalis Tridentina synodus, in Spiritu Sancto legitime congregata, præsidentibus in ea eisdem tribus apostolicæ sedis legatis, hoc sibi perpetuo ante oculos proponens, ut sublatis erroribus, puritas ipsa Evangelii in Ecclesia conservetur, quod promissum ante per prophetas in Scripturis sanctis, Dominus noster Jesus Christus Dei Filius, proprio ore primum promulgavit ; deinde per suos apostolos tanquam fontem omnis et salutaris veritatis et morum disciplinæ omni creaturae prædicari jussit ; perspiciensque hanc veritatem et disciplinam contineri in libris scriptis et sine scripto traditionibus… ; orthodoxorum Patrum exempla secuta, omnes libros tam Veteris quam Novi Testamenti, cum utriusque unus Deus sit auctor, necnon traditiones ipsas… pari pietatis affectu ac reverentia suscipit, et veneratur. Sacrorum vero librorum indicem huic decreto adscribendum censuit, ne cui dubitatio suboriri possit, quinam sint qui ab ipsa synodo suscipiuntur. Sunt vero infra scripti : Testamenti Veteris, quinque Meysi, id est, Genesis, Exodus, Leviticus, Numeri, Deuteronomium ; Josue, Judicum, Ruth, quatuor Regum, duo Paralipomenon, Esdrae primus, et secundus qui dicitur Nehemias ; Tobias, Judith, Esther, Job, Psalterium Davidicum cetum quinquaginta psalmorum, Parabolæ, Ecclesiastes, Canticum canticorum, Sapientia, Ecclesiasticus, Isaias, Jeremias cum Baruch, Ezechiel, Daniel ; duodecim prophetae minores, id est, Osea, Joel, Amos, Abdias, Jonas, Michæas, Nahum, Habacuc, Sophonias, Aggæus, Zacharias, Malachias ; duo Machabæorum, primus et secundus. Testament Novi, quatuor Evangelia, secundum Matthæum, Marcum, Lucam et Joannem ; Actus npostolorum a Luca evangelista conscripti ; quatuordecim Epistolae Pauli apostoli, ad Romanos, duae ad Corinthios, ad Galatas, ad Ephesios, ad Philippenses, ad Colossenses, duae ad Thessalonicenses, duae ad Timothæum, ad Titum, ad Philemonem, ad Hebræos ; Petri apostoli duæ Joannis apostoli tres, Jécobi apostoli una, Judae apostoli una, et Apocalypsis Joannis apostoli. Si quis autem libros ipsos integros cum omnibus suis partibus, prout in Ecclesia catholica legi consuaverunt, et in veteri vulgata latina editione habentur, pro sacris et canonicis non susceperit et traditiones prædictas sciens et prudens contempserit ; anatbema sit. Omnes itaque intelligant, quo ordine et via ipsa synodus, post jactum fidei confessionis fundamentum, sit progressura, et quibus potissimum testimoniis ac præsidiis in confirmandis dogmatibus, et instaurandis in Ecclesia moribus, sit usura. Sess. IVe |
Le très saint concile de Trente œcuménique et général, légitimement assemblé sous la enduite du Saint-Esprit, les trois mêmes légats du siège apostolique y présidant, ayant toujours devant les yeux de conserver dans l’Église, en détruisant toutes les erreurs, la pureté même de l’Évangile, ce qui, après avoir été promis auparavant par les prophètes dans les saintes Écritures, a été ensuite publié premièrement par la bouche même de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Fils de Dieu, et puis par ses apôtres à qui il a ordonné de l’annoncer à toute créature comme la source de toute vérité qui regarde le salut, et du bon règlement des mœurs ; et considérant que cette vérité et cette règle morale sont contenues dans les livres écrits et dans les traditions non écrites… ; suivant l’exemple des Pères orthodoxes, reçoit et vénère avec un égal sentiment de piété et un égal respect tous les livres tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, puisque l’unique Dieu est l’auteur de l’un et de l’autre, aussi bien que les traditions elles-mêmes. Mais pour que personne ne puisse douter quels sont les Livres saints que le concile lui-même reçoit, il a pensé qu’il fallait joindre à ce décret le catalogue de ces livres. Or ce sont les suivants : De l’Ancien Testament, les cinq livres de Moïse, à savoir, la Genèse, l’Exode, le Lévitique, les Nombres, le Deutéronome ; les Juges, Ruth, les quatre livres des Rois, les deux des Paralipomènes, le premier d’Esdras, et le second qui est dit de Néhémie ; Tobie, Judith, Esther, Job, le Psautier davidique qui contient cent cinquante psaumes, les Paraboles, L’Ecclésiaste, le Cantique des cantiques, la Sagesse, l’Ecclésiastique, Isaïe, Jérémie avec Baruch, Ezéchiel, Daniel ; les douze petits prophètes, à savoir, Osée, Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie, Malachie ; deux livres des Machabées, le premier et le second. Du Nouveau Testament, les quatre Evangiles, selon Matthieu, Marc, Luc et Jean ; les Actes des apôtres, écrits par l'évangéliste Luc ; les quatorze Épîtres de l’apôtre Paul, aux Romains, deux aux Corinthiens, aux Galates, aux Ephésiens, aux Philippiens, aux Colossiens, deux aux Thessaloniciens, deux à Timothée, à Tite, à Philémon, aux Hébreux ; deux de l’apôtre Pierre, trois de l’apôtre Jean, une de l’apôtre Jacques, une de l’apôtre Jude et l’Apocalypse de l’apôtre Jean. Si quelqu’un ne reçoit pas pour sacrés et canoniques ces mêmes livres en entier avec toutes leurs parties, tels qu’on a coutume de les lire dans l’Église catholique et tels qu’ils sont dans l’ancienne édition latine de la Vulgate, ou méprise avec connaissance er de propos délibéré les traditions dont il a été parlé, qu’il soit anathème. Que tous sachent donc dans quel ordre et par quelle voie le concile lui-même, après avoir établi le fondement de la confession de foi, doit procéder, et de quels témoignages et secours il doit particulièrement se servir pour confirmer les dogmes et restaurer les mœurs dans l’Eglise. |
II. COMMENTAIRE. —
1o Occasion du décret. —
Ce furent les erreurs protestantes qui provoquèrent la réunion du concile de Trente et l'élaboration, dans l’assemblée conciliaire, du décret qui nous occupe. Les protestants, exaltant l’Ecriture, faisaient d’elle l’unique règle de la foi et méconnaissaient les traditions apostoliques et l’autorité même de l'Église. D’autre part, les premiers réformateurs refusaient d’admettre les livres deutérocanoniques de la Bible. En 1519. à Leipzig, dans sa controverse avec Jean Eck, Luther rejetait l’autorité de II Mach., xii, 44, au sujet du purgatoire, parce que ce livre des Machabées n’est pas dans le canon ; il écartait aussi l'Épitre de saint Jacques, parce qu’elle n’est pas d’accord avec saint Paul sur la foi justifiante ; il n’acceptait pas non plus son témoignage en faveur de l’extréme-onction. Carlstadt défendit contre Luther les deutérocanoniques du Nouveau Testament. Dans les préfaces de son Nouveau Testament, imprimé en 1522 Luther écartait l’Epitre aux Hébreux, celles de Jacques et de Jude, et l’Apocalypse. Ce n'étaient pas des livres principaux du Nouveau Testament, qui devaient poser le fondement de la foi. Leurs auteurs n'étaient pas des apôtres. La lettre de saint Jacques est une
« épître de paille » ; elle n’a pas la manière de l’Evangile.
L’esprit de Luther ne peut s’accommoder de l’Apocalypse, où le Christ n’est ni honoré ni connu : S. Berger, La Bible au XVIe siècle, Paris. 1879, p. 86107. Luther traitait plus mal encore les deutérocanoniques de l’Ancien Testament. Reuss, Histoire du canon des saintes Écritures, p. 360-352. Melanchthon n’attachait qu’une moindre importance aux deutérocanoniques du Nouveau Testament ; Brentz les mettait au méme rang que les apocryphes de l’Ancien ; Flacius les déclarait douteux, alors que ceux de l’Ancien Testament