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CANON DES LIVRES SAINTS


et les poétes n’ont pas connu la vérité complète sur Dieu. Passant a l’examen des écrits prophétiques, il constate qi impie

il sans ornement, ils oui détourné les hommes du vice et de l’idolâtrie et < os » igné di i les. C. vi,

col. 173. Ils ont prêché le vrai Dieu, ou, pour mieux dire, l’Esprit de Dieu a parlé par leur bouche. C. viii, ix, col. 188 193. C’est le même pédagogue qui enseigne, quoique diversement, dans les deux Testaments. Pedag, , c. vii, iii, col. 320-321, 965. Les livres de l’Ancien et « lu Nouveau Testament ont Dieu pour auteur principal ; la philosophie vient île Dieu aussi et non du diable, mais par simple conséquence, parce que les philosophes ont volé aux saintes Écritures les étincelles de vérité, qui brillent dans leurs livres. Strom., I, 5, 1°, col. 717, 798. Clément prouve contre Basilide et Valentin que Dieu est l’auteur des deux Testaments et qu’il n’y a qu’une seule fui, fondée sur les prophéties et parachevée dans l’Évangile. Strom., ii, 6 ; iv, 1 ; Coût. Valentin., I. IV, c. xii, col. 964, 1210, 1297.

Origène, ayant à défendre les Écritures contre le païen Celse, affirme que le Saint-Esprit habitait dans l’âme de Moïse qui a parle de la religion avec plus de clarté que Platon et qu’aucun philosophe grec ou barbare. Cont. Celsum, i, 1’.), P. C, t. IX, col. 093, 090. Moïse a écrit les lois que Dieu promulguait et rédigé l’histoire conformément à la vérité, iii, 5, col. 928. La lecture attentive de ses écrits et notamment du récit de la création aurait convaincu Celse que le Saint-Esprit avait inspiré le prophète, iv, 55, col. 1120. L’amour de la vérité et le zèle persistant à corriger les humains sont des indices de l’inspiration de ceux qui, comme Moïse et les prophètes, ont ces qualités, iv, 4, 7, col. 1033, 1037. La conduite de ces hommes inspirés, comparée à celle des philosophes, suffit à montrer que leurs écrits sont divins, tandis que ceux des philosophes apparaissent comme des œuvres humaines, ni, 81, col. 1028. Il fallait que les juifs eussent des prophètes pour annoncer l’avenir, afin de ne pas paraître inférieurs aux païens qui avaient des oracles, des augures et des aruspices, I, 3fi ; ni, 2, col. 728-729, 924. Or les juifs croyaient avec raison que leurs prophètes étaient inspirés et ils joignaient leurs livres à ceux de Moïse qu’ils tenaient pour sacrés, i, 13 ; iii, 2, 3, col. 741, 921, 925. Les chrétiens partagent sur ce point la foi des juifs, i, 45 ; ni, 4 ; v, 00, col. 744, 92.">, 1276, et ils ne se trompent pas, car la prescience de l’avenir prouve l’inspiration divine, Dieu seul pouvant prévoir les choses futures, I, 35 ; ïi, 10, col. 728, 1305. D’ailleurs, la foi des chrétiens n’est pas aveugle ; l’Esprit-Saint, qui a inspiré la doctrine chrétienne, l’a appuyée par des prophéties claires et évidentes et par des miracles, i, 2, 50, col. Cû(i, 753. La vérité et la divinité des prophéties résultent tant de leur matière, l’avenir, accessible à Dieu seul, que de leur accomplissement, iv, 21 ; vi, 10 ; vii, 10, col. 1056, 1305, 1536. Enfin, une bonne vie, digne du Saint-Esprit qui les anime, distinguait les véritables prophètes des faux prophètes, vii, 7, col. 1429, 1432. Origène avait déjà réfuté par les mêmes arguments Apelle qui ne trouvait pas dans les écrits de Moïse des indices de l’inspiration de leur auteur. In Cru., homil. II. n. 6, P. G., t. xii, col. 105 ; cf. In Num., homil. xxvi, ibid., col. 771. Pour le célèbre docteur d’Alexandrie, la démonstration de la vérité et de l’inspiration des Ecritures par l’accomplissement des prophéties n’était pas seulement un procède d’apologétique contre les païens et les hérétiques ; c’était une méthode fondée sur les principes. Dans le IIspl àp/oïv. Origine démontre la divinité des Ecritures afin de pouvoir en tirer légitimement des arguments en faveur de la doctrine chrétienne. Or la principale preuve de l’inspiration dis Ecritures est l’accomplissement des prophéties messianiques. L’avènement de Jésus-Christ dans le monde prouve irréfragablement la divinité des livres de l’Ancien Testament, au point que leur origine divine ne pouvait auparavant être clairement démontrée. h* / rinc., iv, 0. / < ;., t. xi, col. 352-353. Cf. A. Zôllig, Die Inspirationslehre des Origenes, Fri — n-Brisgau, 1902, p. 7-15.

Saint Cyprien citait avec confiance les deux Testaments pour prouver la doctrine chrétienne, car celui qui craint Dieu sait que les prédictions divines sont véritables et que l’Écriture ne peut mentir. De opère et eleemosynis, 8. /’. L., t. iv, col. 608. Pour lui, le prophète inspiré dit la vérité-. Ad Demetrianum, 11. ibid., col. 552. Au début du iv siècle. Lactance, après avoir exposé, au 1. III de ses Institut !

avaient vainement tenté de répandre la vérité, prouve au 1. IV la divinité de la religion chrétienne. Son premier et principal argument est l’autorité des prophètes dont les oracles, pleinement réalisés, sont l’œuvre du Saint-Esprit. C. v. /’. L., t. vi, col. 15$1-$259. L accord des prophètes dans la doctrine et dans leurs oracles est une autre preuve de leur inspiration divine. L. I, c. iv ; I. IV, c. xi, col. 127-128, 475. Leur style simple et barbare ne nuit pas à leur autorité. La vérité néglige le fard. L. V, c. i, col. 550. Dieu, qui inspirait les prophètes, aurait pu leur donner l’élégance du langage ; il a voulu rendre clair son enseignement et le mettre à la portée de toutes les intelligences. I. VI. c. xxi. col. 714 ; cꝟ. 1. 111, c. i, col. 350. Arnobe. Adv. gentet, 1. I, c. lviii, P. L., t. v. col. 796, réfutait de la même manière l’objection que les païens tiraient du style simple et de la langue vulgaire des évangélistes.

I u m 1m de Césarée, dans sa Préparation évangélique, suit la méthode des anciens apologistes et prouve la divinité et l’inspiration des prophètes par l’accomplissement des prophéties, 1. I. c. ni. i ; I. VI. c. xi ; 1. XIII, c. xi P. G., t. xxi. col. 32-37. 481. 4M. 1140 ; par la doctrine profonde de l’Ancien Testament, exposée dans un style simple et clair et comparée aux erreurs des philosophes sur Dieu, 1. III, c. x ; 1. XV, c. i. col. 189, 1296, et par l’admirable harmonie des écrits prophétiques. 1. XIV, c. ii, iii, col. 1181-1185. comparée au désaccord des philosophes. L. XV, c. LXII, col. 1108. Après avoir ainsi démontré l’origine divine des livres hébreux, Demonst. ev., 1. I, proœm., P. G., t. xxii. col. 16, Eusèbe leur emprunte des arguments en faveur de la religion chrétienne. L. I, c. i, col. 20. Il compare, d’ailleurs, les prophètes juifs et les devins païens, et il montre longuement que, tandis que les devins du paganisme étaient inspirés par les démons, les prophètes juifs parlaient et écrivaient sous le souffle du Saint-Esprit. Præep. ev., I. IV, c. i-iv ; 1. V, VI. c. i-v. P. G., t. xxi, col. 229 401, 404-112 ; Demonst. ev., 1. Y, proœm., i G., t. xxii, col. 337-311.

A son tour, pour réfuter les calomnies de Julien l’Apostat contre les livres de Moïse et des prophètes, saint Cyrille d’Alexandrie prouve qu’ils contiennent seuls la vérité sur Dieu. De même qu’Eusèbe, Prmp. i. 1X-X. /’. G., t. xxi. col. 679-842, il prétend que les Grecs ont connu les écrits des Hébreux et leur ont ravi les parcelles île vérité qui se trouvent dans leurs propres ouvrages. Seuls leurs emprunts à la littérature hébraïque sont vrais. Quand ils parlent d’eux-mêmes, les philosophes grecs sont en désaccord entre eux ils disent des absurdités. Moïse, les prophètes et les évangélistes, inspirés de Dieu, disent la vérité sur Dieu et ne se contredisent pas. Cont. Julian., 1. 1. /’. Gf., t. lxxvi, col. 524, 525. 540, 545 I s écrivains inspirés ont montré par la sainteté de leur vie et par les miracles qu’ils ont opérés, qu’ils disaient la vérité et qu’ils étaient dignes de foi. L. Vlll, col. 913. 996. Saint Chrysostome, Exposit. m Ps. /v, n. 11. /’'.’., t. i, col. 57. lait reposer, lui aussi, la divinité des I prophétiques sur la réalisation de prophéties qu’ils contiennent. Saint Augustin lui même, qui a si forte-