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CANON DE LA MESSE

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comme le successeur de Lin et le pi ir de Clé ment tandis que dani le catalogue de Libère, Cl I -t 1,. pi d’Anadel et le successeur de Clément

Donc les i - des trois premiers papes ont été in

an canon antérienrement au pape Libère (352-360). <-’Ducheane, Le Liber pi ntificalis, t. i. p. LK.

Tous M martyrs aonl rangés « elon la date

d€ i, ., ,, . mort, Bauf les Irois saints Kyste, Corneille et Cyprien En effet, saint Corneille moun.it a Centumcelles le 14 septembre 253, cinq ans avant saint Xyste et saint Cyprien martyrisés tous demi en 258, le pren le 6 août, le Becond le Il septembre. T., ut s’explique m [on observe que saint Corneille est placé dans le canon d’après l’année de la translation de ses reliques à Rome, laquelle eut lieu en 258. Si, de plus, on remarque que saint Corneille et saint Cyprien sont morts le même jour, quoiqu’en des années différentes, il paraîtra naturel que dans le missel, comme dans le bréviaire romain, on les ait associés dans un même souvenir. Leur inscription au canon de la messe semble dater au plus tard de commencement du ive siècle. Cf. Probst, Die abeudlàndische Messe, p. 160.

Quant aux six martyrs non pontifes, il est probable que les noms de saint Laurent (258) et de saint Cbrysogone (3(H), particulièrement vénéré à Rome, furent insérés au canon longtemps avant ceux des saints Jean et Paul (362), Cosme et Damien (287’.'). Quoi qu’il en soit, il est certain que tous les six étaient inscrits au canon vers le milieu du VI’siècle ; d’où il suit que le pape Grégoire a pris dans quelque sacramentaire antérieur la liste toute faite de ces noms et l’a adoptée sans rien y changer. Un autre argument, qui n’est point sans valeur, peut se tirer de ce qu’il n’est tait mention dans le canon que des seuls martyrs et aucunement des confesseurs. C’est là en effet une coutume caractéristique des trois premiers siècles de l’Église. Cf. Martigny, loc. cit…

Dans toutes les liturgies, excepté celle de saint Oregoire et celles qui en sont dérivées, le Mémento des détunts se reliait à celui des vivants et au Communicantes, à ce point que les noms des vivants, ceux des saints et ceux des défunts ne formaient qu’une seule liste. De là des confusions, de la part de certains fidèles, entre ceux que l’on priait et ceux pour qui l’on priait. Grégoire I er y remédia en séparant du Communicantes le Mémento des morts.

5. La prière Hanc igitur est caractéristique du canon romain : elle est destinée à achever l’oblation commencée dans le Teigituret interrompue par le Communicantes. Ni le sacramentaire léonien ni le gélasien ne donnent le texte de cette prière telle qu’elle se récitait à la messe quotidienne, mais en revanche, on y trouve de nombreuses messes ayant un Hanc igitur spécial, relatit aux circonstances ou aux personnes pour lesquelles la messe était célébrée. Ces variations si multipliées transformaient le Hanc igitur en une prière pour les nécessités particulières des fidèles : pour la ramener à son véritable but, Grégoire l" r supprima toutes ces mentions, excepté’celle des néophytes à Pâques et à la Pentecôte, et les résuma dans la formule diesgue nostros in tua pace disponas, qu’il prescrivit d’ajouter à cet endroit du canon. Jean Diacre. Vita S. Gregorii, P. L., t. i.xxv. col. 94. Aussi est-ce par la présence ou par 1 absence de cette formule

que l’on distingue les sacramentaires postérieurs au

vir siècle de ceux qui sont d’une époque antérieure. Cf. Duchesne, Le Liber pontificalis, t. i. p- 313. il est possible toutefois que cette prière pour la paix temporelle ait été inspirée par les maux incessants de 1 masion lombarde.

Il peut paraître étrange que pendant les octaves de Pâques ou de la Pentecôte les néophytes baptisés le samedi précédent aient place d. mle Hanc igitur et non pas au Mémento des vivants. C’est qu’autrefois les

néophytes n’étaient admis à offrir leurs dons à l’autel

qu’après l’octave de leur baptême ;

remplacés par leurs parrains. Par suite, au Mémento,

1, -s mots gui tibi offerunt concernaient

non les nouveaux bapti

, - sacramentaires léonien et gélasien indiqi plusieurs fois, -’pris le Hanc igitur spécial a plusii messes, que le canon se continue par une prière dont ils citent les premiers mots : Quam l’eut

in omnibus. D’autre part, l’auteurdes six i mentis, attribués à saint Ambroise, donne la suite : hanc oblationeniadscriptam, ratam, rationabileni, acceptabù lem. L. IV, c. v. n. 21, P. L., t. xvi, col. Je prière quam oblationem existait déjà au commencement du ve siècle.

6. C’est évidemment par erreur que l’auteur du Liber pontificalis, édit. Duchesne, t. i. p. 127, attribue au p Alexandre l’insertion dans la liturgie du Pridie quant pateretur. Les paroles commémoratives de l’institution de l’eucharistie sont le centre même du canon de la messe, et leur insertion dans la liturgie est plutôt une prescription de Jésus-Christ que du pape Alexandre. Voir t. i, col. 709. Toutefois la formule : Qui pridie quam pateretur diffère des anapliores orientales, qui toutes contiennent : âv T7j vv/.-i r, napEÏi’ÎOTO. Voir dom Cagin, Paléographie musicale, Solesmes, 1896, t. v, p. oo ; Duchesne, Origine de la liturgie gallicane, dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1900, t. v, p. 38.

7. L’anamnèse : Vnde et memores se retrouve aussi, à peu près littéralement, dans la liturgie des six livres De sacramentis. L. IV, c. VI, n. 27. P.L., t. xvi. col Il en est de même de la prière : Supra qutt propitio, excepté les mots sanctum sacrificium, immaculatam hostiam, mais le Liber pontificalis, édit. Duchesne, t. i, p. 239, témoigne que c’est le pape Léon P r qui prescrivit d’ajouter dans le canon sanctum sacrificium, ce qui prouve bien que la prière Supra qux faisait déjà partie du canon. Les qualifications de saint et immaculé se rapportant à l’offrande de Melchisédech, composée de pain et de vin. Les manichéens avaient horreur du vin et leur liturgie eucharistique n’en comportait pas. ( peut-être à cause d’eux que saint Léon releva la sainteté des dons offerts par le roi de Salem. Duchesne. op. t. i, p. 241. D’ailleurs, cette prière existait déjà du temps du pape saint Damase. On en a la preuve dans un écrit du diacre llilaire, Qusestiones e.r utroque Testamento, P.L., t. xxxv, col. 2239, où il cite, en les interprétant d’ailleurs d’une façon erronée, les mots : Sumnnasæerdaê tuus Melchisédech. Or il est généralement admis que cet auteur écrivait sur la fin du iv siècle.

8. On sait que dans les liturgies grecques l’épidèse avait la forme d’une invocation où l’on demandait au Saint-Esprit de descendre sur les dons eucharistiques atin que par leur conversion au corps et au sang de.1 Christ, ils devinssent, pour ceux qui les recevraient, une source de sanctification. La liturgie romaine contenait certainement, au temps de Gélase, une invocation de ce genre ; une lettre de ce pape à Elpidius, V. L., t. MX. col. 143, confirme absolument ce fait. Mais alors pourquoi cette invocation manque-t-elle dans l’épi grégorienne : Supplices te rogamusf L’hypothèse la plus vraisemblable est la suivante : La forme de l’ancienne épidèse prétait à croire que la transsubstantiation s’opérait OU se renouvelait par la vertu de cet

pourquoi Grégoire P r a modifié l’invocation de façon à éviter toute confusion et n’a gardé que la partie lm.de : ut quolquotex hoc altaris, etc. C’est ainsi, en effet, qu’elle s, ’termine dans la liturgie mozarabique, où fait partie du canon au moins depuis le VIII’sii Probst, p. 179. Une formule d’épiclèse se lit dans le bréviaire romain parmi les oraisons ad libitum de la préparation a la messe, feria ri ; il semblerait donc