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CANISI1 S

lions suivantes, parues à Dillingen : Der klain Catechisvitis tampt kurtten gebetlen fur die ainfâltigen, 1558 ; Catechismusm Trag und Antwort gestellt fur diegemeine Leyen und Kinder, 1568 ; Kleiner Catechitmu* Pétri Canisii, 1598.

8* Parvus catechitnuu catholicorum, sans nom d’auteur, Cologne, 1558. Epiet., t. ii, p. 890 sq. C’est le catéchisme moyen on minor, dans le sens ci-dessus indiqué. Des éditions postérieures portent îles titres différents, par exemple les deux suivantes, qui sont d’Anvers : Catechismut catholicus juventuti formandm hoc useulo quam maxime necessarius, 1559 ; Institutions chrvstianæ pietatis, 1566. Comme les deux autres catéchismes, il fut vite traduit en allemand, la première fois, semble-t-il, en 15(>0, à Dillingen. lbid., p. 898 sq.

Canisius a donc fait paraître trois catéchismes, tous en latin d’abord, puis en allemand. Mais ces trois livres ne constituent en réalité qu’une seule et même œuvre ; ils ne contiennent qu’une seule et même doctrine, présentée avec plus ou moins de développements et adaptée aux diverses classes de fidèles que le Iîienbeureux avait en vue. Le petit catéchisme, minimus, était pour les enfants qui débutent et pour les gens sans instruction ; il formait comme le pendant du petit catéchisme de Luther. La Summa primitive correspondait au grand catéchisme de l’hérésiarque ; elle était destinée aux universités et, dans les collèges, aux classes supérieures. Moyen terme, le Calecliismus parvus catholicorum s’adressait aux étudiants des classes inférieures et aux jeunes gens de même portée.

Aux trois catéchismes de Canisius il convient d’ajouter l’ouvrage que composa et publia le P. Pierre Husée ou Iiuvs, d’abord sous ce titre : Authoritatum sacrée Scriptural et sanctorum Palrum, qusc in Stmima doctrinal christianæ D. Pétri Canisii, theologi Societatis Jesucittuitur, ’tin-i°, Cologne, 1569 sq. ; puis sous cet autre titre, plus connu : Opus catechisticum, sive de Summa doctrinal christianæ D. Pétri C.anisii, theologi Socielatis Jesu, præclaris divines Scriptural testimoniis, sanctorumque Patrum sententiis sedulo iUustratum, in-fol., Cologne, 1577, etc. L’ouvrage, sans être de Canisius lui-même, complète son œuvre et n’en diffère pas pour le fond, puisque ïOpus catechisticum n’est pas autre chose que le grand catéchisme du Bienheureux, mais avec le texte intégral des références que la 2e édition portait en marge, c’est-à-dire environ deux mille citations scripturaires et douze cents passages de Pères. On a parfois appelé cet ouvrage le catéchisme des théologiens ; c’est le principal de ces nombreux commentaires qui ont eu pour objet la Summa de Canisius. Il a été traduit en français par l’abbé A.-C. Peltier, sous ce titre qui peut paraître équivoque : Le graml catéchisme de Canisius, ou précis de la doctrine chrétienne, appuyé de témoignages nombreux de l’Écriture et des Pères, G in-8°, Paris, 1856, etc. Voir col. 1265-1266.

Canisius ramène la doctrine chrétienne aux deux idées générales de sagesse et de justice. Eccli., i, 33. Quatre chapitres développent la première idée : de la foi et du symbole ; de l’espérance et de l’oraison dominicale ; de la charité’et du décalogue, auquel se rattachent les préceptes de l’Église et l’Église elle-même ; des sacrements. Le c. v se rapporte à la justice chrétienne, qui consiste à fuir le mal et à faire le bien ; ce qui amène l’auteur à traiter d’abord du péché, puisdes bonnes œuvres, des vertus, des dons et fruits du Saint-Esprit, îles conseils évangéliques. Le tout couronné par la doctrine des quatre tins dernières. D’un boul à l’autre du livre. Jésus-Christ apparaît comme le commencement, le principe et le terme de notre justification. <À’qui n’empêcha pas les théologiens protestants de crier bien fort que la justice enseignée dans le

catéchisme du jésuite était une justice païenne et que les

mérites du Sauveur étaient annihilés. Aussi le Bienheureux s’atlacha-t-il, dans l’édition de 1560, à mettre encore

[dus vivement et plot wuvent en relief l’efficacité du

Christ et i.i nécessité absolue de la gi H ajouta en outre, tous forme d’appendice, la doctrine du concile de Trente sur la chute et la justification de l’homme.

La méthode générale dont se sert Canisius est connue : il procède par demandes et par beaucoup plus

nombreuses dans le grand catéchisme que dans le moyen et surtout le petit. Le grand catéchisme en tient, en effet, 2Il dans la I" édition et 222 dans I édition de 1566 ; le moyen, 122 ; le petit, 59 seulemenl demandes sont très courtes ; les réponses plus < ! loppées, parfois assez longues d.ms la Sumnui ; quelques-unes y atteignent jusqu’à quatre ou cinq pages, et n davantage. Le cas se présente surtout, quand l’auteur se trouve en présence de dogmes rejetés par les hérétiques de son temps ; il s’attache alors à les bien établir et expliquer sous la double lumière des saintes Écritures et des anciens Pères. Mais il évite toute attaque diret cela par principe ; car il était convaincu qu’en se bornant à exposer simplement la doctrine catholique, il obtiendrait de bien plus grands et de meilleurs résultats que par les discussions et la polémique. Aussi ce qui frappe dans son petit livre, ce n’est pas seulement la netteté du plan et de l’exposition, la richesse de la doctrine jointe à la concision du style, la saveur scripturaire et patristique ; c’est aussi cette belle sérénité dans l’enseignement qui mérite d’autant plus d’être remarquée qu’elle contraste davantage avec le ton de polémique amère dont ses adversaires luthériens étaient coutumiers.

Le succès fut extraordinaire. « Aucun ouvrage peut-être, la Bible exceptée, n’a eu plus de réimpressions et de traductions dans toutes les langues de l’Europe, » a dit un auteur protestant, P. Rouffet, article sur Canisius. dans l’Encyclopédie des sciences religieuses, Paris, 1878, t. ii, p. 376. On compte, en effet, en moins d’un siècle et demi, quatre cents éditions ; Rader pouvait déjà dire, en 1615, que ce livre avait été traduit en allemand, en slave, en italien, en français, en espagnol, en polonais, en grec, en bohémien, en anglais, en éthiopien, en indien et en japonais. Les fruits furent proportion !  : la diffusion. « Pendant trois siècles, Canisius fut regardé comme le maître des catholiques allemands, et, dans le langage populaire, connaître Canisius et conserver la vérité chrétienne étaient deux locutions synonvmes. » Ainsi parle Léon XIII dans son enevelique de 1897. Tous les écrivains protestants, qui ont étudié la question de sang-froid, reconnaissent et la valeur réelle du livre et l’influence qu’il exerça ; plusieurs n’ont pas hésité à dire que le catéchisme de Canisius fut son arme la plus efficace dans l’œuvre de la conlre-rélorme religieuse qu’il provoqua et dirigea. Voir, par exemple, P. lirevvs, op. cit., p. 55 ; G. Erûger, Petrus Canisius m Geschichte und Légende, Giessen, 1898, p. lu sq. ; Benrath, art niants, dans Realencyklopàdie fur protest. Théologie und Kirclie, 3’édit., Leipzig. 1897, t. ni. p. 709. Cf. dans le même sens, Epistulx et acla, t. I, préf., p. xvin sq.

4° Commentariorum de verbi Dei corruptelis Uhcr primus : in quo île tanctissimi prsecursoris Donitni Joannis Baptistm historia evangelica, cum advenue alios hujus (emporta tectarios, tum contra novos eedesiasticm historia consarcinatores luriatore »

pertractatur, in-i°. Dillingen, 1571, puis 157-2.

5° De Maria Virgine incomparabili, et Ihi Génitrice tacrosancta, libri quinque : atque lue secundus liber est Commentariorum de vertu Dei corruptelis. adversus novoa et veteres sectariorum er r o re s nunc primum éditas, in-fol., Ingolstadt. 1577. — Inséré dans la Summa aurea de lauilibus beatissimm virginis Marias, Paris, I8)’J, t. vin. col. 613 sq. ; t. ix. col. 9 sq.

Les deux ouvrages furent réunis ensuite en un seul volume, sous ce titre : Commentariorum de verbi Dii