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WALTRAM DE NAUENBOURG — WANGNERECK


culés par les Grecs contre les Latins, interroge le primat d’Angleterre sur la diversité des rites qui existe non seulement entre Occidentaux et Orientaux, mais même entre Latins : De sacramentis Ecclesiæ aliud Palestina, aliud Armenia, aliud nostra Romana et Tripartila sentit Gallia. Dominici eliam corporis mysterium aliter Romana, aliter Gallicana Ecclesia ac diversissime nostra tractai Germania. Et il signale l’usage du pain azyme et du pain fermenté, les signes de croix à faire sur les oblats, la manière de couvrir le calice ou de l’entourer d’un voile pendant la célébration de la messe. La lettre se termine par l’annonce faite à Anselme que l’auteur est revenu à la communion de l’Église universelle : in nostra mutatione divines bonitatis apparet gratia ; d’adversaire de l’Église romaine, il est devenu l’intime du pape Pascal.

Cette lettre adressée à Anselme n’était certainement pas la première en date ; l’opuscule de celui-ci : De tribus Waleranni quæstionibus ac prsesertim de azumo et fermentato est une réponse à trois questions posées par Waltram, l’une sur la procession du Saint-Esprit, l’autre sur l’emploi des azymes, la troisième sur la manière de compter les degrés de parenté dans le mariage. Au moment où l’évêque de Nauenbourg s’adressait ainsi à celui de Cantorbéry, il n’avait pas encore rallié la communion catholique ; c’est ce qu’indiquent les premiers mots de l’opuscule que lui adresse saint Anselme.

Les deux lettres de Waltram et de Herrand sont dans es Annales Disibodenses, dans Mon. Germ. hist.. Script., t. xvii, p. 9-14, et mieux, ibid., Libelli de lite, t. ii, p. 286291 ; on les trouvera également à deux endroits de P. L., t. clix, col. 984-992 (d’après Baronius, Annal., an. 1090, n. 8) et t. cxlviii, col. 1441-1448.

Le De unitate Ecclesiæ conseruanda, découvert par Frédéric de Hutten à Fulda en 1519, a été d’abord publié par celui-ci à Mayence, 1520 ; il est passé ensuite dans les recueils de S. Schardius, De jurisdictione et auctoritate imperii, puis de Goldast, Apologia pro Henrico IV ; édition critique de W. Schwenkenbecher, Hanovre, 1883, et dans Libelli de lite, t. ii, p. 172-291. L’attribution à Waltram a été démontrée inexacte par Meyer von Knonau, dans Festyaben zu Fhren M. Budingers, Inspruck, 1898, p. 188 sq. Cf. aussi B. Gaffrey, Der Lib. de unit. eccl. conserv., Berlin, 1921.

Le De inoestitura episcoporum, publié d’abord par Schard, /oc. cit., l’a été ensuite par Kunstmann, dans Theol. Quartalschrilt, 1937, p. 186 ; il a paru aussi dans Libelli de lite, t. ii, p. 498-504 (éd. Bcrnheim) ; cf. de cet éditeur une étude dans Forscbungen zur deutsclien Gesch., t. xvi, p. 181 sq.

La correspondance avec saint Anselme se trouvera P. L., t. clviii, col. 547 sq. ; cf. col. 541 : S. Anselmi de tribus Waleranni quæstionibus ac prsesertim de azymo et fermentato.

Sur l’ensemble de la littérature polémique de cette époque : G. Mirbt, Die Publizislik im Zeitalter Gregors VIL ; Manitius, Gesch. der latein. Litcratur des M. A., t. iii, p. 40 sq. ; et surtout A. Fliche, La réforme grégorienne, t. iii, 1937.

É. Amann.


WANDALBERT DE ÇRUM, moine de ce

monastère, première moitié du ixe siècle. — Né probablement en Francie occidentale en 813, il entra de bonne heure au monastère de Priim, dans l’Eifel, où il reçut une culture générale des plus soignées. L’abbé du couvent, Markwald, lui demanda bientôt de mettre en meilleur latin c’était une des préoccupations des puristes de la renaissance carolingienne — la Vie de saint (>oar, fort vénéré dans la région rhénane. A cette Vie Wandalbert ajouta, comme c’était la coutume de l’hagiographie d’alors, un recueil des miracles accomplis par le saint. Ce travail était terminé en 839. Wandalbert l’était essayé entre temps à de petits poèmes d’Inspiration séculière. Son

ami Otric, un clerc de Cologne, auprès de qui il avait séjourné, lui suggéra d’employer son talent poétique à une œuvre d’ordre plus ecclésiastique et de composer un martyrologe versifié. Aidé des conseils du diacre Florus de Lyon, qui lui communiqua les documents nécessaires, entre autres les deux martyrologes de saint Jérôme et de Bède, Wandalbert se mit à l’œuvre et rédigea avant 848 le travail demandé. Dans l’œuvre, telle que la donnent les manuscrits i et les éditions, le martyrologe proprement dit n’occupe guère qu’une moitié de l’espace. Il est précédé en effet par un certain nombre de pièces poétiques, qui donnent du talent de l’auteur une excellente impression : invocation à Dieu, harangue au lecteur ; dédicace à l’empereur (Lothaire) ; argument général de l’ouvrage. Vient ensuite l’énumération des saints afférents à chaque jour de l’année, où naturellement il est plus difficile d’éviter la monotonie ; d’autant que, complètement étranger à la méthode des martyrologes historiques qui commençait alors à se répandre, Wandalbert se contente de la sèche énumération des noms de saints inscrits pour chaque jour. Ainsi au 1 er janvier, après avoir rappelé en trois vers la circoncision du Sauveur, l’auteur ajoute :

Basiliusq’ue sacer meritorum splendet honore. Euphemina siniul nitet, Almachiusque beatus.

Tout le reste est de ce style. L’énumération des saints se termine sur une invocation à Dieu et une hymne à tous les saints, dont l’inspiration générale rappelle le Placare, Christe, servulis.

Au martyrologe font suite de petits développements, d’une fort jolie venue, sur les divers mois de l’année, leur nom, leurs caractères généraux, les travaux, surtout agricoles, qui les remplissent ; c’est un véritable calendrier, tel qu’il sera fréquemment reproduit par la sculpture aux portails des cathédrales. D’un ordre différent est un poème qui décrit l’œuvre de la création répartie en six jours. Tout l’ensemble de l’œuvre témoigne d’une grande habileté de versificateur — l’auteur connaît et pratique un grand nombre de mètres poétiques, dont il donne les règles dans sa préface — elle témoigne aussi d’un réel talent poétique. Tout cela fait de Wandalbert un bon représentant de l’humanisme carolingien.

Le Martyrologe a été publié pour la première fois en 1563, dans les œuvres de Bède, à qui on l’a assez longtemps attribué. Molanus le lit imprimer dans son édition d’Usuard. La première édition complète avec tous les poèmes qui encadrent le martyrologe est donnée par L. d’Achéry, Spicilegium, 1™ éd., t. v, 2e éd. au t. ii, où est ajouté le poème De creatione mundi. C’est le texte de d’Achéry qui est reproduit dans P. L., t. cxxi, col. 575-640 ; édit. critique plus récente de Dummlcr, dans Mon. Germ. hist., Poetæ lalini, t. n. La Vie de saint Goar, publiée d’abord par Surius, passe dans Mabillon, Aria sanct. O. S. P., t. ii, et de là dans P. L., t. cité, col. 639-674 ; la vieille Vie remaniée par Wandalbert a été publiée par Krusch, Mon. Germ. hist.. Script, rer. merou., t. iv, p. 402.

Notices dans l’IIisl. litt. de la France, t. v, p. 377 sq. ; Manitius, Gesch. der latein. Literatur des M. A., t. I, p. 557560 ; dans Protest. Realenzyclopeedie, t. xxi, p. 1.

É. Amann.


WANGNERECK Henri, jésuite allemand, théologien et polémiste. — Né en 1595, à Munich, il entra à l’âge de seize ans dans la Compagnie de Jésus. A partir de 1625, il enseigna la philosophie et la théologie, surtout à l’université de Dillingen, où il remplit les fonctions de chancelier à partir de 1642. Il mourut à Dillingen en 1664. Savant et zélé, il était malheureusement d’un tempérament combattit et Intransigeant à l’excès, allant dans la polémique jusqu’il la violence et la grossièreté. Ce défaut, joint à son obstination et son indépendance, devait causer à ses supérieurs bien des désagréments.