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VULPES (ANGE)

docteur. Quoique jeune encore, ses supérieurs lui confient peu après le poste de régent de la grande école de Naples, charge qu’il exerça pendant vingt-cinq ans. Dès 1620, il fut nommé visiteur des maisons d’études de tout le royaume de Naples. En 1627, il se fit agréger au Collège royal de Naples. Sa vertu égalait sa science, et il partageait son temps entre l’étude et le ministère du confessionnal. Il mourut à Naples, le 19 mars 1647. Wadding, qui l’a connu personnellement, fait un bel éloge de sa science, de sa piété et de sa charité.

Il écrivit en italien une Vie de saint Grégoire (l’Illuminateur), martyr, apôtre et primat d’Arménie (Naples 1632). Mais son œuvre principale fut une théologie en 12 volumes in-folio, qui parut à Naples de 1622 à 1646 : Summa theologiæ Scoti et commentaria in eamdem, quibus illius doctrina admodum fuse elucidatur, comprobatur, defenditur. Scotiste fervent, il s’appliqua avec ardeur à expliquer et à défendre son maître. Il eut à rompre de nombreuses lances avec les dominicains et en particulier avec le P. Hyacinthe de Rugeriis, qui l’attaqua à maintes reprises avec une vivacité excessive, particulièrement dans son Defensorium doctrinæ sancti Thomæ, Naples 1655. La tempête soulevée par Vulpes ne s’apaisa pas à sa mort. Car les 12 volumes de sa théologie furent mis à l’Index, avec la mention donec corrigatur, séparément par des décrets qui s’échelonnent entre 1681 et 1727.

Sbaralea attribue également à Vulpes un Judicium de vera animæ rationalis immortalitate ex Scoto, Naples, 1632.

Indépendamment du peu de sûreté de sa doctrine, on lui reprochera sa prolixité. Son nom mérite cependant d’être retenu par l’historien de la théologie, et plus particulièrement par l’historien de l’école franciscaine. Vulpes, en effet, fut le premier à tenter cette entreprise immense de présenter dans un ordre classique la doctrine éparse du chef de cette école, Duns Scot. Ce n’est pas un mérite négligeable, ni un service sans valeur.

Wadding, Scriptores ord. min., nouvelle édition, p. 27 ; Sbaralea, Supplementum, édit. de 1905, t. i, p. 48 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 942 ; Joan.-Antonio Samantino, Bibliotheca universa franciscana, Madrid, 1732, t. i, p. 86 ; Giovanni Franchini, Bibliosofiae memorie di scrittori francescani conventuali, Modène, 1693, p. 52-57.

P. Apollinaire.