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    1. TRINITÉ##


TRINITÉ. ÉCRITURE ET TRADITION

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le moment est seulement de l’exposer. Les raisonneurs voudraient sans doute des éclaircissements. Le symbole de saint Athanase n’est pas fait pour eux. Il s’adresse à des croyants qui veulent exprimer correctement leur foi et il les met en présence du mystère : un seul Dieu en trois personnes distinctes et égales. Il multiplie d’ailleurs les affirmations de la distinction et de l’égalité, comme s’il était nécessaire de fermer toutes les portes par où risquerait de s’introduire une erreur. Éternité, toute-puissance, immensité, seigneurie, divinité : voilà des attributs communs au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Cependant le Père n’est pas le Fils ; le Fils n’est pas le Père ; le Saint-Esprit n’est ni le Père ni le Fils. En quoi diffèrent-ils donc ? Précisément en ce que le Père est inengendré, que le Fils est engendré, que le Saint-Esprit procède. Tout cela, l’Écriture l’avait dit et la Tradition n’avait pas cessé de le répéter d’une manière de plus en plus assurée. Il était réservé à l’auteur du Quicumque de formuler en toute clarté ces vérités fondamentales.

L’auteur de cette formule est, jusqu’à présent, resté inconnu. Tour à tour on l’a attribuée à saint Ambroise, à saint Hilaire de Poitiers, à saint Vincent de Lérins, à saint Fulgence de Ruspe, à Venance Fortunat, à Anastase II, à d’autres encore. Toutes les recherches sont demeurées vaincs, bien que, selon les probabilités, il faille chercher l’origine du symbole dans la région arlésienne au début du vie siècle. Le nom de saint Césaire d’Arles reste celui qui rallie le plus de suffrages : même si ce n’est pas lui qui a composé la formule, c’est lui qui en est le premier témoin et qui a le plus contribué à la répandre.

Ne vaut-il pas mieux d’ailleurs que l’ignorance plane sur l’origine exacte du Quicumque ? Quand nous le récitons, ce n’est pas la voix d’un individu, si grande que soit son autorité, que nous entendons. C’est la voix de l’Église ancienne tout entière dont la foi a passé dans un symbole si expressif que nous en avons fait une hymne.

Il est impossible de donner une bibliographie un tant soit peu complète de la matière que nous venons de traiter. Innombrables sont les ouvrages qui ont parlé de la Trinité dans l’Écriture sainte et dans les Pères et la liste ne cesse de s’accroître. On peut, pour se tenir au courant des publications récentes, consulter les bibliographies ou chroniques annexées aux diverses revues, en particulier celles de la Nouvelle revue théologique, de la Revue des Sciences philosophiques et théologiques, et le Bulletin qui accompagne les Recherches de théologie ancienne et médiévale.

I. Ouvrages généraux.

Nous pourrions de même rappeler tous les traités de théologie qui s’occupent de la Trinité. Nous nous contenterons de citer, parmi les plus récents, ceux de A. d’Alès, De Deo trino, Paris, 1934 ; P. Galtier, De sanctissima Trinitate in se et in nobis, Paris, 1933, et le petit volume français de Valentin-M. Breton : La Trinité : histoire, doctrine, piété, Paris, 1931. Plus anciens, mais toujours à consulter sont J.-B. Franzelin, Tractatus de Deo trino, 3 « éd., Rome, 1881 ; L. Billot, De Deo uno et trino, 4e éd., Rome, 1932 ; F. Diekamp, TJeber dem Ursprung des Trinitâtsbekenntnisses, Munster, 1910 ; E. Hugon, Le mystère de la Très Sainte Trinité, 2e éd., Paris, 1921.

Sont plus exclusivement consacrées à la théologie positive les œuvres classiques de D. Petau, Dogmata theologica : De. Deo trino, Paris, 1644 ; L. Thomassin, Dogmata theologica, t. iii, 2 : De divina et sanctissima Trinitate, Paris, 1689 ; Th. de Régnon, S. J., Études de théologie positive sur la Sainte Trinité, Paris, 1892-1898 ; J. Lebreton, Histoire du dogme de la Trinité, 6 « éd., t. i, Les origines ; t. ii, De saint Clément à saint lrénée, Paris, 1927-1928. L’ouvrage récent de G.-L. Prestige, God in patrislic thought, Londres, 1936, est des plus remarquables et des plus riches, car il a été fait sur la base des recherches entreprises par l’auteur en vue du lexique du grec patristique, et sur l’histoire des termes utilisés dans le vocabulaire trinitaire, il contient des renseignements de première importance. Il ne s’occupe d’ailleurs que très incidemment des Pères latins.

Les histoires des dogmes de Harnack et de Loofs, du côté protestant, de Tixeront du côté catholique, sont entre toutes les mains. Il est inutile de signaler celle de J. Tunnel, (fui est beaucoup moins une histoire qu’un pamphlet : elle témoigne de beaucoup d’érudition et de plus encore de parti-pris.

II. L’Ancien Testament.

En plus des commentaires des Livres saints, on pourra consulter : J.-F. Wood, The Spirit of God in biblicul literalure, Londres, 1904 ; P. Volz, Der Geist Gottes und die verivandten Erscheinungen im Alten Testament und im anschliessenden Judentum, Tubingue, 1910 ; W. Bousset, Die Religion des Judentums im neutestamentlichen Zcitaller, 3e éd., Tubingue, 1926 ; J. Gottsberger, Die gbtlliche Weisheit als Persônlichkeit im Alten Testament, Munster, 1919 ; P. Heinisch, Z)as Wort im alten Testament und im alten Orient ; zugleich ein Beitrag zum Verstàndnis des Prologs des Joannesevangeliums, Munster, 1922.

III. Le judaïsme et Philon.

M.-J. Lagrange, Le messianisme chez les Juifs (150 av. J.-C.-200 ap.), Paris, 1909 ; du même, Le judaïsme avant Jésus-Christ, Paris, 1931 ; J. Bonsirven, Le judaïsme palestinien au temps de Jésus-Christ, Paris, 1935 ; Strack-Billerbeck, Kommentar zum Neuen Testament aus Talmud und Midrasch, Leipzig, 1924 ; G. -F. Moore, Judaïsm in the first centuries of the Christian cra : the âge of Tannaim, Cambridge, 1927 ; J. Drummond, Philo Judœus, Londres, 1888 ; É. Bréhier, Les idées philosophiques et religieuses de Philon d’Alexandrie, Paris, 1908.

IV. Le Nouveau Testament.

Ici encore, il faut consulter les commentaires des Livres saints. Les commentaires du R. P. Lagrange sur les quatre Évangiles, et spécialement celui sur l’Évangile de saint Jean, du R. P. Allô sur les deux épîtres aux Corinthiens et sur l’Apocalypse fournissent les éléments d’une bibliographie ; ils permettent surtout de pénétrer le sens des textes. Sur le passage Mattli., xxviii, 19, qui a été naguère l’objet d’attaques très vives, voir E. Riggenbach, Der trinitarische Taufbefehl, Matth. 28, 19, nach seiner ursprùnglichen Textgestalt und seiner Authentie untersucht, Gutersloh, 1903 ; F.-II. Chase, The Lord’s command lo baptize, dans Journal of theolog. Sludies, t. vi, 1905, p. 481-521.

Sur saint Paul : F. Prat, La théologie de saint Paul, 6° éd., Paris, 1923 ; F. Amiot, L’enseignement de saint Paul, Paris, 1938 ; J. Lebreton, Le Dieu vivant : la révélation de la Sainte Trinité dans le Nouveau Testament, Paris, 1919 ; H. Bertrams, Dos Wesen des Geisles nach der Anschauung des Apostels Paulus, Munster, 1913 ; H.-B. Swek, The holy Spirit in the N. T., Londres, 1909 ; E.-F. Scott, The Spirit in the N. T., Londres, 1923.

V. Les Pères anténicéens.

L. Duchesne, Les témoins anténicéens du dogme de la Trinité, dans Revue des sciences ecclés., 1882 ; J. Lebreton, Le désaccord de la foi populaire et de la théologie savante dans l’Église chrétienne du IIIe siècle, dans Revue d’histoire ecclés., t. xrx, 1923, p. 481-506, t. xx, 1924, p. 5-37 ; J.-H. Nevvman, The Arians of the fourth cenlury, Londres, 1901, p. 64-99 ; L. Choppin, La Trinité chez les Pères apostoliques, Paris, 1925 ; M. Oackl, Die Christologie des hl. Jgnatius von Antiochien, Fribourg, 1914 ; H. Schlier, Religionsgeschichiliche Unlersuchungen zu den Ignatius-Briefen, 1929 ; C.-C. Richardson, The christianity of Ignalius, New-York, 1935 ; Barnes, Hcrmas, a simple Christian of the second century, Londres, 1923 ; A. Puech, Les apologistes grecs du II’siècle, Paris, 1912 ; V.-A.-S. Little, The christologg of the apologists, Londres, 1934 ; E.-R. Goodenough, The theology of Justin, Iéna, 1923 ; F. Loofs, Theophilus von Antiochien « Adversus Marcionem* und die anderen theologischen Quellen bei Irenâus, Leipzig, 1930 ; G.-N. Bonwetsch, Die Théologie des Irenâus, Gutersloh, 1925 ; F.-R.-M. Hitchoock, Irenâus von Lugdunum, Cambridge, 1914 ; A. d’Alès, La doctrine de l’Esprit en saint lrénée, dans Rcch. de science Tel., 1924, p. 497 sq. ; La doctrine de la récapitulation en saint lrénée, ibid., 1916, p. 196 sq. ; W. Bousset, Kyrios Christos, 2° éd., Gœttingue, 1926 ; L. Spikowski, La connaissance de Dieu, expliquée et défendue contre les gnostiques par saint lrénée (en polonais), dans les Collect. theolog., Lwow, 1933 ; A. d’Alès, La théologie de Tertullien, Paris, 1905 ; J. Morgan, The importance of Tertullian in the development of Christian dogma, Londres, 1928 ; C.-R. Robert, The theology of Tertullian, Londres, 1924 ; M. Kriebel, Studien zur âlteren Entwicklung der abendlàndischen Trinitàtslehre bei Tertullian und Novatian, Murbourg, 1932 ; B.-B. Warfleld, Studies in Tertullian and S. Augustine, Londres, 1930 ; Favre, La conununication des idiomes chez Tertullien, dans Bulletin de lill. ecclés., 1936,