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VOCATION — VŒU

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définitivement orienté sa vie. Aussi, à moins d’un empêchement de force majeure, ne doit-elle plus ni délibérer ni regarder en arrière : c’est l’enseignement de saint Thomas, de saint Ignace, de saint François de Sales. Elle doit marcher en assurance dans la voie qui lui a été ouverte : au terme elle trouvera Dieu.

Sur la vocation sacerdotale.


Many, Prælectiones de sacra ordinatione, Paris, 1905, p. 203-237 ; M. de Lantages, P. S. S., Instructions ecclésiastiques, t. i, Du clergé en général (édit. Migne, col. 513-583) ; Branchereau, De la vocation sacerdotale, Paris, 1896 ; Chan. Lahitton, La vocation sacerdotale, Paris ; Hurtaud, (). P., La vocation au sacerdoce, Paris ; Mgr Mercier, À mes séminaristes, Bruxelles ; R. Plus, S. J., Vocation, dans Diction, apolog. ; Cimetier, Vocation, dans Diction, des sciences ecclés. ; A. Mulders, La vocation au sacerdoce, Bruges, 1925 ; M. E. de la Croix, La vocation sacerdotale, Paris, 1926 ; Mugnier, Le sacerdoce, collection « Les Sacrements », Paris, 1929 ; du même, Petit manuel théologique et pratique de la vocation, Paris, 1922 ; Mgr Gouraud, La montée du sacerdoce, Paris, 1928 ; Rouzic, Les saints ordres, Paris ; Mgr Hedley, O. S. B., Lex lev itarum, d’après saint Grégoire le Grand, Paris, 1922 ; P. Delbrel, S..J., Ai-je la vocation ?, Paris ; du même, A-t-il la vocation ?, Toulouse, Apostolat de la Prière ; du même, Jésus éducateur des apôtres, Paris ; Millot, Serai-je prêtre ?, Paris ; André, L’éducation sacerdotale des apôtres à l’école de Jésus-Christ, souverain prêtre, 2 vol., Paris ; P. Bouchage, Catéchisme ascétique et pastoral des jeunes clercs, Paris ; P. de Guibert, S. J., Notions de théologie ascétique et mgstique (c. iv, sur la vocation), dans Ecclesia, Paris ; du même, Séminaire ou noviciat ?, Paris ; Verdier, Discernement et culture des vocations, Paris.

Sur la vocation religieuse.


S. Thomas, Contra retrahentes ; De perfectione vitæ spiritualis ; Summa theologica, II’-II", q. clxxxiv, clxxxvi, clxxxix ; Suarez, De virtute et statu religionis ; Choupin, S. J., Nature et obligations de l’état religieux (refonte du traité du P. Gautrelet avec adaptation au nouveau Droit canonique), Paris ; M. K. de la Croix, La vocation religieuse. Maison du Bon Pasteur, Paris ; Garenaux, C. SS. R., La vocation à l’état religieux, Église Saint-.Ioachim, Rome ; Raimbert, Guide de la vocation religieuse, Paris, 1923.

L. SEMPÉ.


VOCONIUS DECASTELLANUM.évêque africain du ve siècle. —

Voconius nous est uniquement connu par la notice que lui consacre Gennade, De vir. illuslr., 78. Encore cette notice soulève-t-elle plus de problèmes qu’elle n’en résout. Elle ne fixe aucune date pour l’activité de Voconius ; c’est seulement parce qu’elle succède sans intermédiaire à une notice relative à Victor de Cartenna, contemporain de Genséric, qu’on est amené à placer l’épiscopat de Voconius sous le règne de ce prince. Elle marque comme le siège de son évêché la ville de C.astellanum en Maurétanie, qui est parfaitement inconnue. On connaît, en Maurétanie Césarienne, plusieurs villes qui portent le nom de Castellum, accompagne d’une épithète, mais aucune qui soit appelée Castellanum ou Castallum. Jusqu’à nouvel ordre, il faut nous résigner à l’incertitude sur ces deux points.

Suivant Gennade, Voconius a écrit Contre les ennemis de l’Église, les Juifs, 1rs ariens et d’autres hérétiques. On a, depuis longtemps, voulu identifier ces écrits - ou cet écrit - à deux serinons pseudoaugustlniens, l’un dirigé Contra Judwos, paganos et arlanos ; l’autre Advenus quinque hærrsrs, paganos, Judœos, manichseos, sabellianos et arlanos, P. L., t. xi.ii, col. 1101-1130 ; cf. R. Oillier, Histoire gêné ralr des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. xv, Paris, 1748, p. 205. Plus récemment, dom G. Morin a repris Cette hypothèse et a même attribué à Voconius non Seulement ces deux livres, mais une série de dix sermons pseudo-augustinlens. Rev. bénéd., t. xiii, 18 ; ic>, p, 342. Il est viiii qu’il ne s’est pas tenu à cette Idée et qu’il a plus tard < ru reconnaître l’auteur « le la collection en Quodvultdeus de Carthage, Pour une future édition des opuscules de Quodvultdeus, évêque de Carthage au V siècle, dans ibid, t. xxxi, 1914, p. 156-162. En fait, aucun argument ne nous autorise à attribuer quoi que ce soit du Pseudo-Augustin à Voconius.

Gennade mentionne encore un Sacramentorum egregium volumen, par où il faut peut-être entendre un recueil de prières liturgiques pour la célébration de la messe. Nous ne savons rien d’autre sur ce livre, et il faut le regretter d’autant plus qu’il serait, à notre connaissance, le seul sacramentaire ancien qui ait été rédigé par un Africain.

G. Bardy.


VŒU. — Dans le latin classique, le mot votum s’emploie en plusieurs acceptions : il signifie soit un pieux désir, soit la formule qui l’exprime, soit enfin la promesse par quoi se complète parfois la prière de demande ; il est probable que la première acception est aussi le sens primitif du mot votum et du verbe voveo : votum quasi voliium. On comprend dès lors que, dans la Vulgate, ce même mot ait suffi à traduire deux mots hébreux totalement différents : l’un signifiant bien une promesse faite à Dieu, Eccl., v, 3 ; Num., xxx, 3. ou enfin la chose promise à Dieu, Deut., xii, 6, alors que l’autre expression hébraïque marque simplement une oblation actuelle promise ou non précédemment, Ex., xxxv, 29 ; xxxvi, 3 ; I Par., xxix, 9 ; Prov., xxxi, 2 : volontaire dans son origine, elle est consacrée à Yahvé comme un don : Corban, quod est donum, Marc, vii, ll. L’unique expression latine votum — tout comme notre mot français vœu — s’accommodait de ces flottements dans le même sens : désir, prière, promesse, objet promis, sacrifice fait en vertu d’une promesse, enfin donation gratuite faite à Dieu en dehors de toute obligation et sans promesse. Mais, dans la littérature chrétienne et dans les anciennes liturgies, le mot semble avoir pris une extension nouvelle, étrangère à son sens primitif et négligée par les lexicographes classiques : celui d’une offrande d’actions de grâce, d’un geste de prière tourné vers le passé plutôt que vers l’avenir, comme l’est une promesse. C’est là, croyons-nous, un héritage, non plus de la Bible, mais de l’enseignement des Pères grecs et de la langue grecque qui n’avaient qu’un seul mot, eù/r, , pour désigner cet ensemble complexe d’oblation gracieuse et de promesse obligatoire. Si la théologie catholique s’en tient à la définition technique et scripturaire de promesse à Dieu, elle a dû tenir compte des apports des âges précédents, et elle a su intégrer, sans peine et sans presque s’en apercevoir, tout ce que la pratique et la doctrine avaient inclus en ce mol vœu de force et de souplesse, de spontanéité et de « dévotion ».

La définition classique du vœu reste celle de saint Thomas : Votum est promissio Dca farta, Sum. theol., II » -II », q. lxxxviii, a. 1 et 2 ; elle a été reprise par les commentateurs, par Lessius, Dr juslitia et jure, t. II, c. xl, dub. 1. et Lehmkuhl, Theol. mor., part. I, n. 428, etc. Tout ce qu’on ajoute d’ordinaire à ces éléments essentiels peut passer pour des amplifications ; la définition courante : Votum est drlibrrata promissio Deo facla de bono meliori, donnée par Suarez, Laymann, les théologiens de Salamanque, Viva, Billuart, Gonet, Gury, etc…, ne trahit-elle pas le souci de mettre en vedette le caractère particulier de cet aile de religion, qui est d’être une œuvre spontanée ef surérogatolre ? Quant à la définition de saint Alphonse, de La Croix, de Busenibaum et de quelques autres moralistes : Promesse à Dieu d’un bien meilleur et possible, c’est plutôt une description du vœu, UIl point de départ commode pour des applica lions pratiques.

I. Aperçu historique.
II. Etude théologique (col. : uw).