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VIVANT (FRANÇOIS)
VOCATION
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Outre des hymnes composées pour le bréviaire de Taris et des proses, Vivant est l’auteur des deux ouvrages suivants : De re beneficiaria, seu de non possidendis simul pluribus beneficiis libri III, Paris, 1710, in- 12, contre le De plwitate benefuiorum, de Jacques Boileau, voir BoiLEAu.’t. ii, col. 941 ; La vraye manière de contribuer à la réunion de l’Église anglicane ù l’Église catholique ou Examen de différens endroits de deux livres, l’un intitulé : Dissertation sur la validité, etc., et l’autre Défense de la Dissertation, etc., Paris, 1728, in-4°. Vivant écrivit cet ouvrage à l’occasion de la controverse née des écrits de Hardouin sur les ordinations anglicanes (voir Hardouin, t. vi, col. 2044-2045 et Le Courrayer, t. ix, col. 114 ; on trouvera le résumé de la controverse dans l’art. Hardouin) ; les deux ouvrages sur lesquels Vivant présente des observations sont la Dissertation de Le Courrayer sur la validité des ordinations des anglois et sur la succession des évêques de V Église anglicane, Bruxelles, 1723, 2 vol. in-12, et, du même auteur, la Défense de la dissertation sur la validité des ordinations des anglois contre les différentes réponses qui y ont été faites, avec les pièces justificatives des faits avancés dans cet ouvrage, Bruxelles, 1726, 4 vol. in-12.
Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 1205 et 745 ; Moréri, Le grand dictionnaire liislorique, 1759, t. x, p. 673 ; Kllies du Pin, Bibliothèque des écrivains du XVI w siècle, p. 837 sq. ; Feller, Biographie universelle, t. viii, p. 379 ; Michaud, Biographie universelle, nouvelle éd., t. xliii, p. 685-686 ; H. Bremond, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, t. x, 1932, p. 96 ; Quérard, La France littéraire, t. x, p. 256 ; et les articles du Dictionnaire mentionnés dans cette notice.
J. Mercier.
VIVES Jean-Louis, moraliste d’origine espagnole.
Né le 6 mars 1492 à Valence (Espagne), Jean-Louis
Vives étudia d’abord à Paris, puis à Bruges
et à Louvain et enfin en Angleterre ; il devint docteur
à l’université d’Oxford. Une partie de sa vie s’écoula
en Angleterre qu’il dut quitter lors de la persécution
d’Henri VIII. Il mourut à Bruges le 6 mai 1540.
Vives a beaucoup écrit : on lui attribue une soixantaine
d’ouvrages, tous en latin. Nous citerons ici ceux
qui ont eu le plus de succès et qui n’ont pas perdu de
leur intérêt : De civitate Dei libri XXII commentariis
illustrati, 1522, in-fol. ; très nombreuses rééditions,
cf. Migne, P. L., t. xlvii, col. 439 sq. ; De subvention
pauperum sive de humanis necessitalibus, Bruges,
1526 ; Ad animi exercitationem in Deum commentatiunculse,
Anvers, 1538, Cologne, 1539, Bâle, lo^O,
1543 ; De veritate fldei christianæ libri V, œuvre posthume,
Bâle, 1543, in-fol., 1544, Cologne, 1568,
Londres, 1639 ; le premier livre est consacré à Dieu
et à l’homme, le deuxième à Jésus-Christ, le troisième
expose la vérité de la foi contre les Juifs, le quatrième
contre les mahométans, le cinquième livre traite de
l’excellence de la foi chrétienne. Les Opéra omnia de
Vives, précédés de sa vie, ont été publiés à Valence,
1782-1790, en 8 vol.in-4°, par Gregorio Mayânsy Siscar.
Namèche, Mémoires sur la vie et les écrits de J.-L. Vives, dans Mémoires couronnés par l’Académie royale, Bruxelles, 1841, t. xv, p. 13 sq. ; Berthe Vadier, T T n moraliste du XVI’siècle : Jean-Louis Vives et son livre de l’éducation de la femme chrétienne, Genève, 1892 ; Hoppe, Die Psychologie von Juan-Luis Vives, Berlin, 1901 ; Adolfo Bonifia y san Martins, Luis Vives y la fitosofia del renascimento, Madrid, 1903 ; Dictionary of national biography, t. xx, p. 377-379 ; The Encyclopedia britannica, t. xxviii, Cambridge, 1911, p. 152-153 ; Conyers Read, Bibliography of british history ; Tudor period, Oxford, 1933, n. 2078 et 2641 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 1227-1231 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, 1759, t. x, p. 674-675 ; Michaud, Biographie universelle, nouvelle éd., t. xliii, p. 687-688 ; Feller, Biographie universelle, t. IV, p. 661 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xlvi, col. 320-322.
J. Mercier.
VOCATION. —
I. Notions préliminaires sur
l’idée de vocation. —
II. Données scripturaires sur
la vocation sacerdotale et sur la vocation religieuse
(col. 3149). —
III. Témoignages de la Tradition ecclésiastique
et travail de la réflexion théologique (col.
315(5). —
IV. Précisions récentes et directions du
magistère (col. 3171). —
V. Culture des vocations
(col. 3174).
I. Notions préliminaires sur l’idée de vocation. —
1° Le concept de vocation dans l’ordre naturel.
La psychologie profane n’ignore pas tout à fait l’idée de vocation : elle appelle ainsi l’inclination innée que l’on se sent pour un métier, une carrière, un état ; on dit couramment : « il faut suivre sa vocation ; plus d’un artiste s’est vu contrarié dans sa vocation. » Si l’instinct populaire a donné à cette inclination naturelle le nom de vocation, qui signifie appel, c’est apparemment parce que l’homme se sent comme appelé, au fond de lui-même, par l’état ou la profession qui répond le mieux à ses aptitudes. Il y a là sans doute une loi profonde de la Providence. Le Créateur, qui a fait son œuvre par amour, a voulu que l’homme pût faire la sienne par un amour semblable ; et, à cet effet, il a mis dans l’ouvrier une inclination naturelle pour l’art auquel semblent l’avoir préparé ses talents. Cette inclination n’est donc pas indigne du nom de vocation : elle est comme l’écho lointain de la Providence divine appelant chaque homme à la place qu’elle lui a préparée dans ce inonde.
2° Le concept de vocation dans l’ordre surnaturel.
Mais ce monde n’est que l’ombre de l’ordre surnaturel, qui est notre participation à la vie intime de Dieu. Et c’est dans l’ordre surnaturel que le concept de vocation réalise tout son sens d’appel de Dieu à l’homme. Sous son aspect le plus général, la vocation surnaturelle est l’appel mystérieux par lequel Dieu attire l’homme à lui comme à sa fin dernière.
Cet appel se spécifie diversement. C’est ainsi qu’on distingue : du point de vue historique : la vocation d’Abraham, ou l’acte par lequel Dieu appela ce patriarche à devenir l’ancêtre du peuple juif et le « père des croyants » ; la vocation des Gentils, ou l’acte par lequel Dieu appelle les païens à la connaissance de l’Évangile ; — du point de vue théologique : la vocation à la foi et à la grâce, ou l’acte par lequel la divine Providence prépare aux hommes les moyens nécessaires pour leur salut ; la vocation à la gloire, ou l’acte par lequel Dieu appelle les élus à la béatitude éternelle ; — du point de vue du Corps mystique : la vocation sacerdotale, ou l’acte par lequel Dieu appelle certains hommes à la dignité et aux fonctions du sacerdoce ; la vocation religieuse, ou l’acte par lequel Dieu appelle certaines âmes à la pratique des conseils évangéliques sous une règle approuvée par l’Église.
3° Le rôle de la vocation sacerdotale et de la vocation religieuse dans le Corps mystique. —
Plus encore que la société naturelle, l’Église, Cité de Dieu, est une harmonie de fonctions et un échange de services entre les membres qui la composent. Aussi saint Paul la compare-t-il au corps humain et l’appelle-t-il le Corps mystique du Christ. « Comme dans un seul corps, dit-il, il y a plusieurs membres qui n’ont pas les mêmes fonctions, ainsi tous dans le Christ formons-nous un seul et même corps, étant les membres les uns des autres. » Boni., xii, 4-6. « Lui-même (le Christ) a établi les uns, apôtres ; les autres, prophètes ; ceux-ci, évangélistes ; ceux-là, pasteurs et docteurs, pour l’édification du Corps du Christ. » Eph., iv, 11-12. « Nous avons donc des charismes différents suivant la grâce qui nous a été donnée : tantôt la prophétie, pour parler selon la règle de la foi, tantôt le ministère pour servir ; soit la doctrine,