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Francfort -sur-le-Mein, 17Il et à Prague, est un court manuel se rapportant aux indulgences en général et plus spécialement à celle du jubilé. — À l’enseignement moral se rapporte un ouvrage qui a passé par plusieurs formes avant d’arriver à son état définitif. Viva publia d’abord : Damnatæ thèses ab Alexandro VII (1665 et 1666), Innocentio XI (1679) et Alexandro VIII (1690), nec non Jansenii ad theologicam Irutinam renovatæ juxla pondus sanctuarii, 3 vol., Naples, 1708, rééditées à Padoue, 1709 et 1711 ; la 4e édition parue à Francfort en 17Il comportait une addition considérable : in qua Michælis Baji, Michælis de Molinos aliseque thèses superiori sœculo proftigatæ in calce operis recensentnr et nonnullx discutiuntur ; adnectitur enchiridiun de jubilseo, l’ensemble formant trois volumes in-4° d’une moyenne de 300 p. ; il y eut sous cette forme plusieurs éditions, Padoue, 1712 ; puis notre auteur, après la publication de la bulle Unigenitus, en 1713, s’avisa d’examiner de la même manière les thèses de Quesnel, que venait de condamner Clément XI ; ce fut la Trutina theologica thesium Quesnellianarum, Naples, 1716, 1717 ; Bénévent, 1717, puis une édition donnée comme sedulo aueta, Bénévent, 1721, in-4°, 510 p. ; dans cette 4° édition l’examen des thèses de Quesnel est donné comme le t. n de la Trutina theologica dont il forme la 4e partie ; les trois premières parties, formant le t. I er, reproduisent l’examen des thèses morales et dogmatiques condamnées au xvi c et au xviie siècle. Enfin cette Trutina fut soumise, quarante ans plus tard, bien postérieurement à la mort de l’auteur, à un travail de révision et de complément par le P. Zaccaria (voir son article) : in quibus. dit le titre, Romanorum pontificum et præsertim Renedicli XIV décréta ad moralem theologiam pertinentia suis locis inseruntur auctoris sententiæ aut explanantur aul confirmantur aut a Danirlis Concinæ, J. Vincenlii Patuzzi aliorumque criminalionibus slrenuc vindicantur, ac præcipua quæ ad jansenianam et quesnellianam hæresim spectant, epistotarum et decretorum monumenta ronstitutionis UyiGENITUS illustrandæ causa in médium afferuntur, Ferrare, 1757 ; cette édition fait partie des Opéra omnia theologica de Viva, publiées par Zaccaria. — Kn dehors de ce travail spécialisé, Viva a publié aussi deux cours complets, l’un de théologie dogmatique, l’autre de morale, reproduisant son enseignement à Naples : Cursus théologies ad usum tyronum elucubratus, publié par Ignace Viva, neveu de l’auteur, S petits volumes, Padoue, 1712, groupés parfois en deux tomes. L’édition de Padoue 1719, en 8 vol. in-4°, donnera une idée du contenu. 1. De Deo uno et trino, 152 p. ; 2. De beatitudine, de angelis ac de actibus kumanis. 172 p. ; 3. De divina gratia auxilianle et sanctifteante, 166 p. ; 1. Dr fide, spe et charitate, 161 p. ; .">. Dr justifia et jure, 145 p. ; 6. De divini Verbi incarnaltone, 154 p. ; 7. De sacramentis in génère et de eucharistia, 141 p. ; S. De psenitentia ni virhite et ut sacramento, 141 p. Sous cette forme, l’ouvrage a eu |>lu sieurs rééditions. Ce cursus theologiæ représenterait plutôt la théologie dogmatique. Voici maintenant pour la morale : d’abord des Opuseula Iheologicomoralia, en 4 petits volumes : 1. De principiis moraliialit seu de actibus humanis : 2. De cunscientia dubia et terupulosa ; 3. De bénéficia reelesiasticis ubi de êtmonta ; t. De usuris, le tout à Padoue 1721, rééd. en 1726. Vient ensuite un Cursus Iheoloqico-moralis en deux tomes comprenant chacun quatre volumes : 1. Dr legibus, 205 p. : 2. Dr preeceplu Decalogl, 22 ! » p. : 3. I)r rettitutione, 226 p. ; 4. Dr contractibus, 200 p. ; .'>. Dr iacramentis in génère ac in tpecle, de baptismo, eonftrmatione, eucharistia, extrema unctione et ordtne, 243 p. ; 6. Dr pirnitrntia, 22 1 p. ; 7. Dr malrimonio. 205 p. ; 8. P< rrnsuris, 222 p. L’ensemble a eu une

DICT. DE Ilir.oi.. CATBOL.

seconde édition, puis a formé les t. n-v des Opéra omnia ; comme nous l’avons dit, le P. Zaccaria donna à Ferrare, 1757, une édition des Opéra omnia theologicomoralia, qui incorpore tous les traités précédents, souvent enrichis des luculentissimæ anirnadversiones de l’éditeur. Ces additions ont parfois donné un tour quelque peu polémique à l’exposé généralement irénique de l’auteur primitif. Ce n’est peut-être pas à son avantage.

Dominique Viva, sans être un théologien de génie, a fourni à l’enseignement scolaire de son époque une contribution qui n’est pas méprisable ; il est aussi un bon reflet de ce qu’était dans l’Italie du xviiie siècle l’enseignement de la théologie. On a étudié ci-dessus, à l’art. Probabii.isme, t. xiii, col. 569, les caractéristiques générales de son ouvrage le plus original, la Trutina. Nous-mêmes, en écrivant l’art. Laxisme, t. ix, col. 72 sq., nous avons étudié de près les exégèses qu’il donne des condamnations pontificales. Il nous a paru, à nous aussi, que son attitude devant les problèmes moraux manque de consistance, pour ne pas dire de logique. Avec les papes qu’il commente, il condamne très énergiquement certaines solutions des casuistes relâchés ; il qualifiera de deliramentum la proposition 35 condamnée par Innocent XI (Denz-Bannw. , n. 1185), sur l’animation du fœtus et les conséquences qu’en ont tirées quelques moralistes pour innocenter tout avortement ; il est justement indigné de la proposition 15 condamnée par le même pape (D.-B., n. 1165) et que Pascal avait signalée comme monstrueuse. Mais, tout empêtré dans la fausse idée qu’on s’est faite autour de lui de l’opinion probable et de l’usage spécial qu’on en a fait pour cnerner la loi, il ne sait pas remonter à l’origine des aberrations morales que les papes du xvir 3 siècle ont été obligés de condamner. Encore que son érudition soit en général suffisante pour lui faire connaître la filiation de telle ou telle proposition condamnée — Patuzzi a pourtant contesté certaines de ses attributions — son sens théologique n’est pas suffisamment affiné pour lui faire sentir la genèse authentique des monstruosités morales qu’il a collectionnées, ou plutôt qu’ont rassemblées les autorités responsables de l’Église. Il n’a pas su faire le procès de ce probabilisme extrinsèque et purement mécanique qui avait permis la pullulation des erreurs laxistes. « Les suggestions ou invitations que pouvaient révéler les décrets pontificaux dans le sens d’un changement d’attitude furent vite anéanties sous les surcharges de ses gloses trop savantes. » Quant au commentaire des propositions dogmatiques relatives au baïanisme, au jansénisme et au quesnellisme, il est tel que l’on peut l’attendre dans le milieu et à l’époque où vécut Dominique Viva.

Le P. Pierre-Marie Salomoni avait écrit en italien la vie du P. Viva ; traduite en latin par le P. Antoine Righetli, elle a été placée en tête du t. viii des Opéra omnia. de Ferrare, 1757, qui renferme les Opuseula theoloyico-moralia. Voir surtout Sonunervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. viii, col. 8.S9-866.

É. Amann.


VIVALDI Jean-Louis, frère prêcheur (xvr siècle). Né a Mondovi en Piémont au début du xvi siècle, professeur en théologie, très versé dans l’étude de l’Écriture sainte et de saint Thomas, il eut la confiance de grands personnages de son temps, comme Louis XII, roi de France. On a de lui des œuvres concernant la pénitence et la contrition.

Marili.ikh.


VIVANT François, théologien parisien, curé de Saint-Leu-Saint-Gilles, vicaire général du cardinal de Noailles, chancelier de l’université de Paris, décédé à Paris le 30 novembre 1739 à l’âge de 77 ans.

T. - XV. - 90.