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VITAL DU FOUR


croisade projetée par Charles le Bel, roi de France, et qui ne put avoir lieu.

Quatre ans plus tard, le cardinal Vital du Four mourut en Avignon, le 16 août 1327 et fut inhumé dans l’église des frères mineurs de cette ville. Il laissait 20 000 florins d’or, dont la majeure partie passa au prieuré des augustines de Saint-Sernin, à Toulouse, cet asile de repenties qu’il avait, pendant sa vie, comblé de dons et de bienfaits.

II. Œuvpes. — 1° Écrits authentiques. — 1. Œuvres scolastiques. — a) Reportatio de la Lectura super IV am librum Sententiarum (Rome, Bibl. Vatic., lat. 1095, fol. 1-67). Inc. : Ad evidentiam quar tilibri Sententiarum quæritur : 1° ulrum in sola ftde et lege christianorum. .. Exp. (altéra manu) : Qusere residuum in Summa Hen (n) rici ( Gendavensis). Cette reportatio n’est autre que la reproduction de la lectura que Vital du Four fit à Paris sous la régence de Jacques du Quesnoy (1291-1292) et qu’il réédita à Montpellier en 1295-1296. C’est de cet enseignement que proviennent les Conclusiones in Magistrum Sententiarum (Rome, Bibl. Angelica, n. 828 ; Bruxelles, Bibl. Royale, 1554) que frère Jean de Fonte, frère mineur, professait vers 1303 à Montpellier en qualité de lecteur en théologie, qui furent si souvent copiées au xive et au xve siècle. C’est à tort qu’on a prétendu que cette reportation était inachevée. Cf. Ch.-V. Langlois, Vital du Four, frère mineur, dans Hist. litt. de la France, t. xxxvi (1923), fasc. 1, p. 295, n. 4, p. 297 ; F. Delorme, L’Œuvre scolastique de Maître Vital du Four d’après le ms. 95 de Todi, dans France francise, t. ix (1926), p. 44 et n. ; U. Chevalier, Répert. des sources hist. du M. Age, t. ii, col. 2412.

b) Trois séries de Memoralia (aide-mémoire) que Maître Vital, pour les besoins de son enseignement, avait extraites ou résumées de ses propres questions et de celles d’autres docteurs. On en trouvera le résumé dans F. Delorme, L’œuvre scolastique de Vital du Four, dans France francise, t. ix, 1926, p. 423 sq.

Les quatre questions du dernier mémoire sont un résumé pur et simple des q. xxi, xv, xxxi et li d’Olieu ; cf. P. J. Olivi, Quest. in II am librum Sentent., édit. B. Jansen (Bibl. francise, schol. medii œvi), t. i. p. 279 sq., 508 sq. ; t. ii, p. 101 sq.. Quaracchi, 1922, 1924.

c) Quodlibets et questions disputées. — Pendant son lectorat qui, vraisemblablement, prit" fin en 1307, lorsqu’il fut nommé provincial, frère Vital a soutenu, dans des villes et à des dates diverses, entre 1289 et 1297 : a. trois quodlibets ; b. une question de production creaturarum ; c. six de anima et ejus potentiis ; d. huit de cognitione ; e. sept de rerum principio. Nous les étudierons successivement.

a. Quodlibet I. — Ms. Todi, 96, fol. 12d-l8 a. Édité par F. Delorme, Le Quodlibet I du card. Vital du Four, dans France francise, t. XVIII, 1935, p. 113142. Inc. : Tria sunt mihi difficilia… Composé de 18 questions, ce quodlibet peut se diviser en 5 sections.

1° section : De Deo in ralione objecti. quatre questions, éd. Delorme, p. 113-123. Les deux premières ont trait à l’aptitude de l’âme du Christ et de [’âme humaine en général à la jouissance et à la vision de Dieu ex puris naturalibus. Sans se prononcer. Vital rapporte les différentes opinions. Il manifeste pourtant sa pensée personnelle sur le rôle de l’habitus gratta dans l’union de l’humanité sainte au Verbe de Dieu. Cet habitué n’était pas exigé, dès lors qu’il n’est pas opéranl dans l’union hypostatique, toutefois summe decet. Dans la 3e quest., Vital expose, à l’occasion de certains faits extatiques, rapporté ! dans l’Écrittire, les conditions requises a la vision de l’essence divine. U reviendra bientôt sur ce sujet à

la q. V (sert. II).

2e section : De Deo in quantum est principium activum creaturarum, q. v, vi, vu. Delorme, op. cit., p. 123-128.

La q. v est ainsi libellée : Utrum (Deus] potest certificare nos citra visionem essentie de rébus futuris contingentibus et aliis quæ pertinent ad prophetiam. A cette question, Vital répond par l’affirmative. A signaler qu’après avoir établi que Dieu dispense aux bienheureux la lumière de gloire et aux prophètes la lumière réflexe, Vital traitant du radius fraclus revendique la nécessité de l’illumination divine pour conduire à la certitude scientifique. Cette q. v reproduit la doctrine exprimée dans le De rerum principio (t. iv, c. 1868), q. iv, n. 52-55 et dans la q. vii, De cognitione, du même Vital (voir ci-après).

Les q. vi et vu roulent sur ce thème : Dieu peut-il réduire à un seul tous les individus d’une espèce, tous les genres d’être créés ; le sujet peut-il perdre sua propria passio ? Le théologien franciscain tranche ces deux cas par la négative car, argumente-t-il, si Dieu réduisait a une seule toutes les âmes, à un seul tous les individus d’une espèce, Il ne pourrait plus créer d’autres individus dans cette espèce. Il limiterait donc sa toute puissance, ce qui implique contradiction. Quant au sujet, il ne saurait perdre sua propria passio, car la substance et l’accident ne peuvent convenir in eodem génère.

3e section : De creatura in generali. q. viii et ix. Delorme, op. cit., p. 129-133.

Vital élucide quatre problèmes : 1° D’où sortent l’individuation et 2° la multiplication des individus ? 3° avons-nous la connaissance du singulier ? 4° comment saisissons-nous la pluralité ? Pour Vital, qui attaque les partisans de la distinction entre l’essence et l’existence, l’individuation résulte du fait de la simple actualité d’une chose. Quant à la multiplication, il faut l’attribuer dans les simples à l’existence actuelle et à la gradation indéfinie qui s’aperçoit dans la nature avec, en plus, dans les composés, la matière et la forme réunies et dans les corps la quantité. A l’occasion de cette gradation indéfinie qu’il souligne, Vital émet au sujet du Christ, chef-d’œuvre de la création, cette affirmation : Summum in specie animie humanse tenet Christi benedicta anima, affirmation qu’il reprendra souvent. Le docteur franciscain se prononce pour la thèse qui affirme la connaissance directe du singulier (voir ci-après De cognitione). Quant à la q. ix, elle est faiblement traitée et Vital ne fait guère qu’exposer les opinions diverses sur la connaissance du pluriel.

4e section : De creatura pure corporali. Delorme, op. cit., p. 133-134. — Une seule question : Utrum Stella si ponerctur in aère moveretur naturaliter an quiescerel. À cette question, qui relève plutôt de la physique, Vital répond par la négative, car, dit-il. l’étoile n’a pas d’âme pour la mouvoir, clic n’est pas davantage mue par un corps, ni par sa forme propre.

5e section : De creatura partim corporali et parlim spirituali. Delorme, op. cit., p. 134-1 12. Huit questions. La q. xi traite de la distinction entre l’âme et ses facultés, et Vital nous donne son opinion personnelle : l’âme étant créée â l’image de Dieu, son essence répond à l’essence divine et ses trois facultés aux trois personnes de la Trinité, de telle façon que, distinctes entre elles, elles ne le sont point d’avec l’âme. Quant aux sept dernières questions, elles touchent des points de morale courante sans importance.

b. Quodlibet II. — Ms. Todi 96, fol. 51 />-.VS />. Il comporte Il questions, liste dans Delorme. L’œuvre scolastique…. dans France franc., t. ix, p. 138 sq. Une seule, la q. xii : l’tnun anima Christi rt Virginie glnriose prevaleanl et magis tint Dca accepte quam toi »