Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/782

Cette page n’a pas encore été corrigée
3093
3094
VIOLENCE — VIRGILE DE SALZBOURG


ilroit canonique (Capello, Wernz-Vidal, Michiels, M. Conte a Coronata, Maroto, Ojetti, Roberti, etc.).

Parmi les ouvrages spéciaux ou articles traitant de la violence, signalons en particulier : Salsmans, Droit et morale, Bruges, 1925 ; Giacchi, La violenza net neyozio giuridico canonico, Milan, 1937 ;.luarez, De vi et metu in matrimonio, Murcie, 1928 ; A. Breton, La notion de violence en tant que vice du consentement, Paris, 1923 ; Funaioli, La leoria délia violenza nei negozi giuriilici, Rome, 1927 ; Brys, De violenlia ejusque influxii in aetuum moralitatem, dans Collationes Brugenses, t. xxx, 1930, p. 273-277 ; Salsmans, Circa vitia consensus, dans Jus pontificium, t. x, 1930, p. 105.

A. Bride


VIOU, frère prêcheur du couvent de Rodez (xviiie siècle). — En 1736, il rédigea un traité De divina gratta qui n’eut pas l’heur de plaire à l’évêque de Rodez, lequel le condamna comme infecté de jansénisme et de baïanisme. Rome entérina cette décision et priva Viou de sa charge de lecteur. Après divers atermoiments. Maître Ripoll condamna, en 1738, le professeur et le priva de toute voix active et passive. En 1742, le P. Viou refusa de signer le formulaire envoyé par le Maître de l’ordre. Expulsé, il en appela au pouvoir civil, Benoît XIV soutint Ripoll dans cette affaire et confirma l’expulsion du P. Viou.

Cf. Mortier, Histoire des maîtres généraux de l’ordre des frères prêcheurs, t. vii, p. 353-357.

Marillier.


VIPERANI (autres orthographes du nom Vipera.no, Veperani, Veperano), Jean-François, ecclésiastique italien, né vers 1540 à Messine, chapelain de Philippe II d’Espagne, évêque de Giovenazzo (Pouilles) le 17 mai 1589, décédé en mars 1610. Kntre autres ouvrages, Viperani a laissé De summo bono libri V, Naples, 1575, in-8° ; De divina providenlia libri III, Rome, 1588, in-8° ; De virtute libri IV, N’ailles, 1591, in-4°. Les Opéra omnia de Viperani ont été édités à Naples, en 1606, 3 vol. in-fol.

Tiraboschi, Storia délia letteratura ilaliana. Milan, 1733, 1. vu b, p. 367 ; Mongitori, liibliotlteea sicuta, t. i, p. 34 et 321 ; Nicéron, Mémoires, I. xxv, p. 198 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, 1759, t. x, p. 655-656 ; Michaud, Biographie universelle, nouvelle éd., I. xliii, p. 590-591 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, I. xlvi, col. 261 ; Eubei, Hierarchia caiholica, éd. de 1910, t. iii, p. 233.

J. Mercier.


VIRGILE DE SALZBOURG (Saint), vinsiècle Né en Irlande vers l’an 700, Fergil, dont le nom s’est transformé en celui de Virgile, fut d’abord moine, puis abbé du monastère d’Aghaboe (Queens C.ountry). C’est là qu’il acquit une belle formation littéraire, mais surtout des connaissances mathématiques assez poussées pour qu’on lui ait donné le surnom de « géomètre ». Comme tant d’autres de ses compatriotes, il se décida ultérieurement à la vie de missionnaire et vint en France demander l’appui du maire du palais, Pépin le Bref, lui-même préoccupé de faire rayonner le christianisme au-delà du Rhin. Ce fut vraisemblablement en 743 qu’il parut au « palais » de Quierzy. Pour des raisons que nous ignorons. Pépin l’y retint deux ans. C’est seulement en 745 qu’il l’envoya avec deux de ses compatriotes, l’évêque Dobda et le prêtre Sidonius, à son beau-frère, Odilon, duc de Bavière, qui venait de lui faire sa soumission. Celui-ci désigna Virgile comme abbé du monastère de Saint-Pierre de Salzbourg et évêque de cette ville. Mais, fidèle aux habitudes de son pays, où les abbés étaient regardés comme supérieurs aux évêques, Virgile se contenta longtemps du premier de ces titres, ne se pressant DM de recevoir la consécration épiscopale ; pour les actes qui requéraient le caractère d’évêque, il se fit suppléer par Dobda. Ce

dernier était évidemment un de ces évêques « vagabonds », qui préoccupaient assez les réformateurs de l’Église franque et tout spécialement saint Boniface. A ce moment, l’archevêque de Mayence revenait de son grand voyage en Francie occidentale, qui lui avait permis de procéder à la réunion des célèbres conciles réformateurs, tenus de 742 à 747. Voir ci-dessous l’art. Zacharie. Investi en 732 par le pape Grégoire III d’une véritable juridiction primatiale sur la Francie orientale, où il établit ou rétablit les sièges épiscopaux de Passau, Ratisbonne, Freisingen et Salzbourg, Boniface ne pouvait voir que d’un assez mauvais œil le comportement de Virgile. Anglosaxon, il ne pouvait supporter les manières de faire des Scots, avec qui l’on restait toujours en lutte. Cela devait amener des frictions entre les deux hommes, et le Siège apostolique dut, à plusieurs reprises, arbitrer leurs différends. Une première fois le pape Zacharie trancha en faveur de Virgile. Celui-ci avait refusé d’obéir à un ordre de Boniface, prescrivant de renouveler le baptême des enfants qu’un prêtre, fort ignorant de la langue latine, avait baprisés in nomine Palria et Filia et Spiritus Sancti. Le pape répondit à Boniface, en faisant sien le jugement que Virgile et Sidonius avaient porté sur le cas : « S’il n’y avait pas eu de la part du ministre hérésie, non errorem inlroducens aut hæresim, mais seulement ignorance du latin, il était impossible de renouveler ces baptêmes : non possumus consenlire ut denuo baptizentur. » Jaffé, Regesta pontij. Rom. n. 2276 ; texte dans P. L., t. lxxxix, col. 929. La lettre pourrait être de 746 ; cf. Mon. Germ. hist., Epistolse, t. iii, p. 336. Il dut y avoir d’autres conflits entre l’archevêque et Virgile ; celui-ci excipa alors de la promesse qui lui avait été faite, disait-il, par le pape qu’il aurait le premier des sièges bavarois vacants : aiens quod et a nobis (le pape Zacharie) esset absolulus, unius defuncti ex quatuor illis episeopis, quos tua illic ordinavit fraternilas diœcesim obtinere. Ceci dans une autre lettre de Zacharie à Boniface, JafTé, n. 2286 ; P. L., col. 948 ; Mon. Germ. hist., p. 357. L’archevêque dénonça alors à Rome une « hérésie » de Virgile : celui-ci enseignait quod alias mundus et alii homines sub terra sint seu (ne faudrait-il pas lire ceu) sol et luna. En d’autres termes, Virgile, fort de ses connaissances mathématiques, croyait à l’existence des Antipodes. « C’est là, répondit le pape à Boniface, une perverse et inique doctrine qu’il a avancée contre Dieu et son âme. Si cela est exact, il faut tenir un concile et le chasser de l’Eglise, en le déposant du sacerdoce. » Le pape d’ailleurs, par le même courrier, écrivait au duc de Bavière de lui faire envoyer Virgile qui aurait à se disculper devant lui et en même temps à se justifier de ses empiétements de juridiction. Même lettre, qu’il faut dater, probablement de mai 748. Nous ignorons quelle suite fut donnée aux menaces pontificales ; il est peu vraisemblable que Virgile se soit rendu à Rome et il n’y a pas trace d’un concile où aurait été ventilée, en Germanie, la question de son « hérésie ». Il faut croire, cependant que des apaisements furent donnés au Siège apostolique, car il ne semble pas avoir fait aucune objection quand, en juin 755 (date bien préférable à celle de 767), Virgile reçut la consécration épiscopale et devint pleine ment évêque. Il devait le rester Jusqu’au 27 novembre 784, date de sa mort. Son épiscopat fut fécond : en particulier la conversion de la Carinthie étendit notablement vers l’Est le ressort de Salzbourg. En 774, Virgile avait consacré la cathédrale ou il avait transféré les reliques du premier évêque, saint Robert, Ce lui fut l’occasion de rédiger une Vie de ce saint, qui paraît s’être conservée, l’n 1181,