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VIATEUR DE COCCAGLIO

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qui eurent un grand succès. À cette époque, tout lui réussit ; en 1763, il a la joie de voir mettre à l’Index les trois sonnets jadis dirigés contre lui ; en 1767, il est nommé gardien du couvent de Cologne, bourg situé à 20 kil. à l’ouest de Brescia ; en 1768, il publie le fruit de son enseignement théologique aux scolastiques de sa province, les Tentamina theotogica ; en 1771, après avoir été définiteur, il est élu provincial de Brescia et, par concomitance, les deux titres étant alors réunis, devient préfet apostolique de la mission de Bhétie (Suisse) ; en 1772, il reçoit de Clément XIV un bref laudatif, daté du 8 septembre, le remerciant de l’envoi de ses Tentamina et louant sa doctrine, preuve que les escarmouches théologiques décrites plus haut n’avaient pas compromis sa position à Borne. En 1774, il quitte le provincialat, mais est nommé custode général et il va reprendre son enseignement à Brescia. À cette époque, les polémiques pro-et antijansénistes battent leur plein. Kn 1776, le P. Camille Monici de l’Oratoire de Brescia, ami et peut-être dirigé du P. Viateur, publia sous le surnom de Pierre Vescovi un factum violemment anti-moliniste, La dotlrina di S. Agostinoe di S. Tomaso vittoriosa di quelle Ludovico Molinae de suoi seguaci, Brescia, 1776.

Cet ouvrage déchaîna la tempête en Italie. Le P. Viateur prit parti pour son ami et, en 1777, abandonna le lectorat pour se consacrer à la lutte. Le jésuite Mozzi de’Capitani, devenu chanoine de Bergame à la suite de la suppression de la Compagnie, ayant répliqué à Monici dans un ouvrage intitulé : // jalso discepolo di S. Agoslinoe di S. Tomaso convinto d’errore. Venise, 1779, le bouillant capucin, en réponse à Mozzi, attaqua, en 1780, l’autorité de la bulle Unigenitus par des témoignages qu’il prétendait emprunter à Benoît XIII, Benoît XIV et Clément XIII et dont il farcit son pamphlet : Zoppicamenti sulla lettera di un libro intitolato « Il falso discepolo. .. », etc.

Mozzi, peu flatté de s’être vu imputer des « bévues (Zoppicamenli) par son acerbe adversaire, démontra au P. Viateur (Brève saggio délia veracità del P. I’. Viatore da Coccaleo, cap… Bergame, 1780) cpi’il était un faussaire. L’année suivante, le jouteur capucin réplique à Mozzi par un nouveau pamphlet : Ingenua véracité dans lequel il dévoile « les faussetés et imposl nies i de son contradicteur. C’est alors que le célèbre irsuite François-Antoine Zaccaria fit paraître, en 17X2. sous le pseudonyme de Pistofllo rnmann une l)i/rsa di tre sommi ponteftei di Santa Chiesa Henedelto XIII, Benedello XIVe Clémente XIII… diretla ni P. F. Viatore de Coccaglio… Bavenne (Venise). La réplique fut immédiate et s’intitula : La bolla Unigenitus non annunziala mai dalla S. Sede regola di jede… L’auteur s’efforçait de démontrer que jamais l’Église n’avait considéré la bulle Unigenitus comme de foi. Sa thèse ayant suscité de nombreuses réactions, le vieux lutteur entama une polémique avec lis Novelle letterarie de Venise qui l’avaient accusé de contradiction et d’incohérence et rédigea une Difesa dell’opusculo inlitulato : La bolla Unigenitus, restée manuscrite. Toutes ces escarmouches doctrinales n’empêchaient pas le vieillard de mettre m i "in des œuvres ascétiques, mystiques, hagiographiques, d’entretenir une correspondance suivie de direction avec de nombreux amis. Il parut encore plefal

de verdeur à 85 ans au chapitre provincial, tenu à Brescia et y prit la parole le 10 août 1792. l’eu de temps après, le p. Viateur fut atteint d’hydroplsle

et il mourut, le 18 janvier 1793, selon le nécrologe

le la province de Brescia, le II mars, selon certains

auteurs, âgé de 86 ans ((iX ans de vie religieuse), laissant à ses frères en religion le souvenir d’un

homme d’une grande austérité et d’une vertu rigide en même temps que d’un savant de première valeur attaché, malheureusement, avec opiniâtreté à ses idées personnelles.

IL Écrits. — 1° Imprimés. — 1. Théologie dogmatique el morale. — a) Dogme. — Tentamina theologico-scholastica f. Viatoris a Cocaleo, cap., en 6 vol., t. i, ii, iii, Bergame, 1768 ; t. iv, v, Bergame, 1769, t. vi, 1770.

b) Morale. — Tent. theol. moral, rev. adm. p. Vial. a Coc, ex-provincialis, en 6 vol., t. i, Lucques, 1778 ; t. ii, t. iii, ibid., 1779 ; t. iv, v, vi, ibid., 1780. Cette théologie morale a été éditée par les soins du P. Alfred d’Acquafredda, lecteur, collaborateur du P. Viateur. Un abrégé en a paru intitulé : Tentaminum theologicorum in moralibus {. Viatoris a Coc. synopsis, 2 vol., Venise, 1791.

2. Théologie ascétique.

Riflessioni sopra l’origine, la natura ed il fine délia devozione al sacro Cuor di Gesù…, Naples, 1790.

3. Écrits polémiques.

a) En 1752, un certain abbé Lamy ayant écrit dans les Nouvelles littéraires de Florence (n. 27 et 28) un article favorable à l’augustinisme rigide s’attira de la part du P. Fortunat de Brescia, mineur réformé, des Osservazioni critiche sopra un arlicolo délie Novelle Letterarie di Firenze al N° 27e 28 anno 1712, Boveredo, 1752. Le P. Viator répliqua aussitôt par un Esame sulle osservazioni critiche del P. Forlunato da Brescia, min. rif., sopra certo articolo délie Novelle Letterarie di Firenze, Lucques, 1753 (183 p.). Le P. Bonaventure vint alors à la rescousse et sous le pseudonyme de Bambaldo Norimene défendit l’augustininisme de son frère dans le t. ni de ses Leltere di raggagluio (p. 69 sq.), Trente, 1756. La polémique gagna un certain nombre de revues italiennes et toucha aux deux délectations, cf. ici, t. i, col. 2488-2489. Le P. Viator publia, enfin, cinq ans après qu’elle eut été commencée, une Sloriae difesa délie due-censure del novellisla fiorenlino contro il P. Forlunato da Brescia, min. rif., Lucques, 1757, dans laquelle il exposa le système augustinien des deux délectations.

b) Ricerca sistematica sul testoe sulla mente di S. Prosper. i d’Aquitania net suo poema contro li ingrati, Brescia, 1756, 581 p. ; 2e et 3e édit., Brescia, 1762. D’après l’auteur (1™ édit.), Prosper, dans son poème dirigé contre les semi-pélagiens (li ingrati), a exprimé la pure doctrine d’Augustin relativement à la grâce et à la prédestination. Dans la 2e édit., 1762, considérablement augmentée de réponses faites à ceux qui attaquèrent la l ro, le P. Viateur publie (lettera VIII) des Osservazioni apologeticlie sulla lettera del P. Vincenzo Milioli. La lettre de ce P. Milioli, O. P., visait une riposte faite par le P. Viateur au P. Augustin Orsi au sujet de la nécessité de la grâce dans l’état d’innocence.

c) l.o spirito plosofico, teologiCO ed aseelicco di S. Prospéra d’Aquitania nei suoi epigrammi. Brescia, 1759 ; 2’édit. ( ?), ibid., 1760. Ce recueil de 106 épigrammes de S. Prosper, « ordonnées comme il convient à un liait é théologique », prétend livrer la vraie pensée du saint sur les problèmes alors discutés, en particulier sur ceux de la grâce et de la prédestination.

d) Carteggio de’padri Viatoree Bonauentura da Coccaglio fratrlli cappuccini délia provincia di lirescia sopra un impio srritlo intitolato « Solenne concioabblura latin nrlla chiesa delta Terra Dominante di Poschlavo nella Rezia li tû Agosto 1789°, Brescia, 1761 ; 2e édit., Ibid., 1762 (301 p.). Cet ouvrage a été écrli par les deux frères I inii ; n eut lire (né en 1713.

capucin en 1732, + 1778) el Viateur pour répondre aux

calomnies d’un apostat ou prétendu Ici du nom fie Paul Lorenzini.