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VERSIONS DU NOUVEAU TESTAMENT

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des Hexaples : B. Montfaucon, Hexaplorum Origenis quee supersunt, Paris, 1713, reproduit dans P. G., t. xv et xvi, et mieux dans F. Field, Origenis Hexaplorum quiv supersunt sive velernm inlerpretum grs-corum in loiuin Vêtus Testamentum fragmenta, 2 vol., Oxford, 187.") ; sur les découvertes plus récentes, en particulier celles de Mercati, l’essentiel dans Christ, loc. cit., p. 550.

Versions araméennes et Targums. — Le texte des Targums se trouve, avec une traduction latine très fidèle, dans les quatre grandes Polyglottes. Nous avons vu celle de Walton.

Le Pentateuque samaritain, avec sa traduction (targiun samaritain) a été imprimé d’abord par.1. Morin dans la Polyglotte de Paris, d’où il est passé dans la Polyglotte de Londres (Walton).

Versions syriaques. — Il faut consulter sur elles les manuels de la littérature syriaque, tels Bubens-Duval et surtout A. Baumstarck, Gesehichte der syrisclien Literatur ; les éditions imprimées sont recensées aussi dans Nestlé, Litleratura syriaca, Berlin, 1888. Cf. L. Hæfeli, Die Peschitta des A. T. mit Rùcksicht anf ihre textkritische Bearbeitimg und Herausgabe, Munster-in-W., 1920. Il n’y a d’édition d’ensemble de la Bible syriaque que celle des dominicains de Mossoul, 1887-1891, 3 vol. ; on cite également l’édit. de l’A. T. de la Société biblique de Londres, 1823. Voir aussi V. E. Barnes, The Peshitta Psalter according to the west syrian text, Cambridge 1901.

Versions coptes. — Pour l’Ancien Testament, il n’y a pas encore d’édition d’ensemble dans aucun des dialectes ; mais il a été publié nombre de textes séparés, voir K. Nestlé, art. cit., p. 85-87.

Version éthiopienne. — On a signalé dans le texte l’édition de Dillmann qui n’est pas encore complétée.

Version arménienne. — Édition du méchitariste .1. dolirab, Venise, 1805, qui a une vraie valeur critique.

Versions arabes. — On a signalé dans le texte l’édition arabo-latine de la Propagande, publiée en 1691, rééditée à Londres en 1822, 1831.

Version gothique. — II n’y a pour l’Ancien Testament que des fragments informes ; cf. P. L., t. xviii, col. 803 sq.

Version stavonne. — Voir le texte, col. 2723.


II. Versions anciennes du Nouveau Testament.

Pour la critique textuelle du Nouveau Testament l’importance de ces versions anciennes est capitale, lui premier lieu se pose la question des passages dits deutérocanoniques du Nouveau Testament. Cf. ici, art. Testament, col. 102. Ils manquent, en effet, dans plusieurs de ces versions. Mais ce n’est là qu’un des aspects, encore que fort important au point de vue théologique, de la critique textuelle. Tout aussi capitale est la question que pose le texte grec actuel, dit Textus receplus, cf. art. I i si mf nt, col. 192, dont toutes les études récentes montrent à l’évidence qu’il est une composition artificielle et sans valeur. Que lui substituera-t-on ? I.a critique contemporaine paraît se mettre d’accord sur la reconnaissance de diverses recensions, elles-mêmes déjà très anciennes, et entre lesquelles il faudrait choisir. Le I’. I.agrange distingue : la reeensii. n harmonisante I) (dite jadis recenslon » occidentale , en dépit des nombreux textes orientaux qui la donnent) ; la recension li, représentée surtoul par le Vaticantu (B) et le Sinailicus (X) ; le texte ecclésiastique » A, fourni surtout par V Alexandrinus (A), enfin un quatrième type dit césaréen », mélange des deux textes //et I). On voit de quel intérêt l’étude « les versions peut être quand il s’agit de faire un choix judicieux entre ces diverses recensions, qui se présentent comme des entités bien délimitées.

Notre Nouveau Testament, en son état actuel, est tout grec, quoi qu’il en soil des condition ! dans les quelles a été rédigé le premier évangile. Noire Mal thieu actuel est grec d’origine. II nous reste donc à étudier, puisqu’il sera question des versions latines,

a l’art Vulgate, les versions syriaques, coptes, gothiques, arméniennes et géorgiennes. Les traductions du Nouveau Testament en hébreu sont de simples curiosités littéraires. Pour les versions arabes et slavonnes, le nécessaire a été dit ci-dessus, col. 2723 sq.

Versions syriaques. 1. Le Diatessaron (cf. art. Tatien ci-dessus, col. 61-62). —

Les chrétiens de langue syriaque n’ont d’abord connu et utilisé l’Évangile que dans cette harmonie des quatre récits canoniques que l’on appelle le Diatessaron. On est sûr maintenant que ce texte a été composé en grec ; nous ne l’avons qu’en arabe. Ainsi, le Diatessaron syriaque qui, pendant plusieurs siècles, a été le seul évangile des Syriens nous échappe donc en tant que tel ; il ne laisse pas d’être d’une importance capitale pour la critique du texte ; on y voit figurer par exemple les passages deutérocanoniques omis par le Vaticanus : la sueur de sang de Luc, xxii, 4344 ; l’ange de la piscine de Béthesda de Joa., v, 3-4 ; la finale de Marc, xvi, 9-20 ; un certain nombre de versets également qui sont omis par B (Matth., iii, 15 ; xvi, 2fc-3 ; Luc, xxiii, 34).

2. Version ancienne.

Elle se présente, en ce qui concerne les évangiles sous deux formes : la Syriaque curetonienne (Syrcur) et la Syriaque sina’itique ( Syrsin). Les rapports entre cette version ancienne et la Peschitta sont à peu près les mêmes que ceux de l’ancienne latine avec la Vulgate. C’est en somme la première traduction syriaque des « évangiles séparés » ; elle n’est pas antérieure au début du ive siècle. Dans le texte évangélique, elle est celle qui a pratiqué le plus de coupures ; non seulement il y manque les passages deutérocanoniques signalés ci-dessus, mais nombre de versets ; elle fournit un bon exemple de ce que l’on appelle le texte « occidental ». Il y a également des Actes et des Épîtres paulines une version ancienne parallèle à celle-ci ; pour les Actes, tout au moins, elle reproduit bien le type « occidental ».

3. La Peschitta.

Cette Vulgate syriaque du Nouveau Testament ne peut dater du iie siècle comme on l’a dit autrefois, mais elle ne peut non plu s être postérieure au début du Ve. On a prononcé, à propos de son auteur, le nom de Rabboula, évêque d’Hdesse au temps du concile d’Éphèse, au moins pour ce qui est des évangiles, de saint Paul et des trois grandes épîtres catholiques. Cf. ici art. Rahboula, t. xiii, col. 1625, Cette version est excellente, moins libre que l’ancienne et conforme néanmoins au génie de la langue. Ce n’est pas une simple révision de la traduction existante, mais un travail nouveau, qui aurait même en certaines parties, pour les Actes, par exemple, une réelle originalité ; en ce qu’il réagit contre les leçons « occidentales ».

4. Autres versions syriaques.

On a dit ci-dessus, col. 2721. les origines de la traduction philùxénieniu cl de la révision harkléennt qui en fut faite un siècle plus tard. Cette révision est fournie au complet par divers mss. Comme elle se rapproche du grec jusqu’à la servilité, elle permettrait donc une reconstitution du texte grec ; mais celui-ci serait fort aberrant du texte primitif.

La Syro-palestinienne, qui est loin d’être complète, présente cet intérêt, pour les évangiles, que, rédigée dans un dialecte palestinien, notablement différent rie la langue d’F.desse, elle aurait des chances de reproduire la langue même dont usait le Christ. Les critiques ont été néanmoins un peu déçus en constatant que la traduction faisait une large place aux mois grecs et même latins. Au point de vue de la critique du texte occidental ». ils ont constaté aussi que, dans le livre des Aeles, l’inllucnce diidit texte, si sensible au temps de saint l’.phrcm. avait disparu a l’époque OÙ fut établie celle version, c’est à-dire a la première moitié du v siècle.