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c) Tobie. — Dans sa recension la plus authentique, le texte donne l’impression de provenir d’un original sémitique. Pour ce qui est des problèmes que soulèvent les rapports de la narration avec le Livre d’Ahicar, voir l’art. Tobie.

d).Judith. — Est certainement la traduction grecque d’un original hébreu qui s’est perdu ; Jérôme a eu entre les mains un texte chaldaïque qui diffère assez notablement du texte grec actuel.

e) La Sagesse de Sirach (Ecclésiastique). — La préface nous renseigne sur l’origine du livre, qui a été composé en Palestine et en hébreu et a été traduit par le petit-fils de l’auteur, venu en Egypte la 38e année du roi Évergète (il ne peut s’agir que de Ptolémée VII Physcon, dont le règne débute en 170), et donc eu 132. La traduction est postérieure de plusieurs années à l’arrivée en Egypte du traducteur. On sait qu’une partie importante du texte hébreu a été récemment retrouvée. Pour le détail, voir l’art. Ecclésiastique, t. iy, col. 2028 sq.

I) La Sagesse de Salomon. — Il ne saurait faire de doute que cette éloquente réfutation de l’idolâtrie ait été composée originairement en grec, encore que l’on ne puisse absolument négliger l’hypothèse de F. l-’ocke, signalée ici, art. Sagesse, t. xiv, col. 714 : la première partie, i-v aurait pour base un recueil hébraïque de proverbes, repensés, retouchés, remaniés par l’auteur de la deuxième partie, vi-xix, qui serait ainsi l’auteur de tout l’ensemble.

g) Les quatre livres des Machabées. — Comme on l’a « lit à l’art. Machabées, t. ix, col. 1479, la Bible grecque contient non pas deux livres des Machabées, comme notre Vulgate, mais bien quatre. Les deux premiers correspondent à ceux de notre liible latine. Le IIIe est cité dans quelques descriptions des Livres saints, cf. art. cite, col. 1485, et figure dans un certain nombre de mss. des Septante (dans VAlexandrinus par exemple, mais non dans le Vaticunus, ni le Sinaiticus). Le titre s’explique par le fait qu’il y est question, comme dans les deux premiers, d’une persécution des Juifs et de leur salut miraculeux ; mais ce n’est plus la Palestine, (’est l’Egypte, qui est le théâtre des événements. La langue grecque, d’une rhétorique ampoulée, est certainement l’original. Le IVe livre qui figure dans VAlexandrinus et le Sinaiticus n’est pas une composition historique mais une « diatribe » philosophique sur ce thème : la piété rend l’homme maître de ses liassions, ocyToàcaTTOTÔç êaxiv TÔv roxÔûv '> z’jozèr t ç "KoyiayAç. Le livre ne justifie son titre que parce qu’il cherche ses exemples dans l’histoire des Machabées (le vieillard Eléazar, les sept frères martyrs et leur mère). Dans Eusèbe, II. /, ’., III, x, 6, P. G., t. xx, col. 2 11. A. et dans Jérôme, Dr vir. ill.. l 3. cet ouvrage qui est appelé simplement I [epl aûfoxpà-ropoç Aoyiojxoû est attribué a Josèphe, et cette donnée se retrouve dans divers manuscrits bibliques ; elle est fausse,

d’ailleurs. Mais, en tout état de cause, l’ouvrage est « lu début dn ie siècle de l’ère chrétienne.

h) Lis iln huit psaumes de Salomon. Ils snnl

signalés dans plusieurs descriptions bibliques parmi les ivnXey6(AEvo de l’Ancien Testament ; cꝟ. 0. von Gebhardt, MV/y.v. £oXou, ôvxo< ;. Die Psalmen Salomos mm ertten Mal mit der Benùtzung der Athoshandtchriflen und dis Codei Casanatensts herausgegeben, Leipzig, 1895, dans Texte und Unten., t. xiii, fasc. 2. Dans VAlexandrinus ils figuraient, comme le montre la table qui est en tête dn mi., après le Nouveau Testament, avec les deux épîtres de Clemenl. Il est possible qu’ils aient été copiés dans le Smailii us sm les six feuillets qui ont disparu entre la lettre de l’scudo

Bamabé et Hermas. Les huit mss. qui les contiennent,

voirSuele. The O. I. in griikA. III, p. XVI, remontent

à un archétype où les psaumes susdits étaient placés entre la Sagesse de Salomon et l’Ecclésiastique. Il suit de là que cet écrit a été quelque temps admis dans l’Ancien Testament. La Vulgate ne le contient pas. C’est la prière angoissée d’un Israélite fidèle qui, témoin de la prise de Jérusalem, demande au Seigneur la restauration de la ville sainte. Il ne peut guère s’agir que de la conquête de Pompée, et le recueil a dû prendre naissance peu après la mort ce celui-ci (48 av. J.-C). L’original devait être en hébreu ; il a complètement disparu. Cf. ici art. Judaïsme, t. viii, col. 1589. Il faut distinguer de ces psaumes les Odes de Salomon. Ces dernières, conservées en syriaque et en copte, ont dû être originairement composées en grec ; elles n’ont jamais fait partie de la Bible grecque.

i) Les cantiques. -- Plusieurs des grands manuscrits grecs donnent en appendice le recueil des cantiques qui figurent à leur place normale dans les Livres saints : les deux cantiques de Moïse (Ex., xv, 1-19 ; Deut., xxxii, 1-23), celui d’Anna (I Reg., ii, 1-10), les deux d’Isaïe (Is., v, 1-9 ; xxvi, 9-10), la prière de Jouas (Jon., ii, 3-10), celle d’Habacuc (Hab., iii, 2-19), celle d’Ézéchias (ls., xxxviii, 10-20), celle de Manassé (ci-dessus, col. 2704), celle d’Azarias et des trois enfants dans la fournaise (Dan., iii, 26-45 ; 52-88), enfin les trois cantiques du Nouveau Testament : Magnificat, Xunc dimittis et Benedictus.

3. Ordre des Livres suints dans lu Bible grecque. — La disposition des Livres sacrés dans la liible grecque est différente de celle de la Bible hébraïque et de notre Vulgate. Il n’est pas sans intérêt de la signaler. En tête le Pentateuque : réveaiç vcôcrp-ou, "1 H, oSoç. Aeuei.Ti.KOv, ’Ap10u.oi, AeuTepovô(jLiov, puis les livres historiques postérieurs ; ’Iyjooûç ut’oç NaÛY] (Josué) ; Kpi-yJ. (Juges), ’PoùÔ, A’Ii’F’A’BauLXsiœv, A’B’I lapaXei.7ro(aév<ov, A’ILE’"KaSpaç (cf. ci-dessus, col. 2703) ; ensuite nos livres poétiques et sapientiaux : M’ocXu.oi (numérotation divergente de celle de l’hébreu), [Iapoi[iiai (Proverbes), ’ExxXTjciàaTrçç, r Aa|i’x (Cantique), ’UÔ6, Zocpta £aXc !)(A<ùVOÇ (Sagesse). —091a tL, ziçy.y (Ecclésiastique) ; cet ensemble assez homogène est complété par’Eo0Tr)p, ’IouSeiO, TwoeiT, puis vient la série des prophètes : d’abord les douze petits, dans l’ordre suivant : ’Qerrje, ' [id>c. Meix<xtotç, ’IwrjX, ’OêSeia^ (Abdias), ’Itovâç, Xocv’j ;  ;., ’A(16axoiijx (Habacuc), Eotpovlaç, "Ayyocioç, Za^aplaç, MaXaxtaç, cl les quatre grands : ’Hcalaç, ’Iepeuiaç (avec une capitulation très différente de celle de l’hébreu et de la Vulgate), a Jérémie sont annexés Bapotix, cf. ci-dessus, col. 2704, les BpTjvoi (Lamentations) et l"Ema-<)~> ; r l’lepe(i.£o>j, ’IeÇsxiifjX (Ézéchiel), AavirjX avec ses deux appendices : Xo’jrî-tvva et Hr/ v.y ApàxcùV. Le recueil se termine par A’Iif’A' Maxxoc6at<ov ; mais différents mss. contiennent encore les ^aXu.ol ZoXo(xojvtoç et quelquefois le Livre d’Hénoch, enfin le recueil des cant iques.

3° Valeur de lu version des Septante. 1. Au point de vin-philologique. La première qualité d’une version, C’est sa fidélité, les Septante rendent ils exactement le texte hébreu ? Aux premiers temps de l’humanisme, constatant les écarts très fréquents entre le grec et l’hébreu qu’ils lisaient, les hébraïsants se firent les échos des critiques que Jérôme [l’avait pas ménagées à la recension grecque. Sur bien des points, elle différait du lexte original, d’où la

tentation de rejeter ses leçons pour adopter sans plus

le sens fourni par l’hébreu. Cet état d’esprit a duré longtemps ; mais on a fini par se rendre compte qu’il ne fallait pas en tout et pour tout donner la préférence au texte hébreu SUI le texte grec. I. hébreu que nous lisons aujourd’hui est un texte lixe deti

nitlvement par la Massore a une date de beaucoup