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VERITE — VERMEERSCH (A UT II UR]


S.- C onnaissance des cluses diurnes. — Billot De virtutibus in/usis, Home, 1905, th. XH, § 3 ; De Ecclesia, Home, 1910, t. i, th. xvi-xix ; Garrigou-Lagrange, De revelatione per Ecclesiam catholicam proposita, Home, 1931 ; Hervé, Matinale, Paris, 1940, t. i, n. 501-509 ; t. iii, n. 272-276 ; Tanquerey, Synopsis theol. dogm., Paris, 1933, t. ii, n. 175-188 ; Schultes, De Ecclesia catholica, Paris, 1931, p. 304-308, 520-626 ; Marin-Sola, L’évolution homogène du dogme catholique, Paris, 1924, t. i ; et, en général, les manuels et traités concernant l’infaillibilité de l’Église (cf. Tanquerey, Synopsis… dogm., t. i, n. 915, note 1).

III. Point de vue moral. - S. Thomas d’Aquin, Sum. theol., II"- !  ! 1°, q. cix-cxill et les commentateurs. Cf. Prtunmer, Manuale theologiæ moralis, Fribourg-en-B., 1923, t. ii, n. 165, etc. Plus d’un trait est à cueillir dans Yves Simon, Critique de la conscience morale, dans Questions disputées (xiv), Paris, 1934 et dans la « Collection des Moralistes chrétiens », notamment dans É. (iilson, à". Thomas d’Aquin, Paris, 1925 et Ch. Boyer, S. Augustin, Paris, 1932.

A. Michel.


VERDURE (Nicolas-Joseph de la), théologien et professeur à l’université de Douai, connu par son rôle actif dans l’affaire du quiétisme (1636-1717). On a de lui un Tractatus triplex de contritione, attritione et de recidivis, 1689.

Hurter, Nomenelator, 3e éd., t. iv, col. 963 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, 1759, t. x, p. 535-536.

J. Mercier.


VERMEERSCH Arthur, jésuite belge, canoniste et moraliste, auteur spirituel (1858-1936).

I. Vie. — Né à Ertvelde au diocèse de Gand, le 26 août 1858, le P. Vermeersch fit quatre ans d’humanités au collège épiscopal de Termonde, et deux ans chez les jésuites au collège Saint-Servais à Liège, où il se classa facilement premier. Après cinq ans passés aux facultés de Namur, puis à l’université de Louvain, il était docteur en droit civil et en sciences politiques et administratives. Entré chez les jésuites a Tronchiennes en 1879, il parcourt un long cycle (1881-1891) d’études : littéraires, philosophiques à Louvain, et théologiques à la Grégorienne, interrompues par deux ans d’enseignement des humanités à Namur (1884-1886). Ses études le font docteur en théologie et en droit canonique. En décembre 1893, il commence son enseignement de droit canonique, puis de morale, au scolasticat de théologie de son ordre à Louvain. Il le continua durant vingt-cinq ans. En 1918, il fut appelé à succéder au P. Bucceroni dans la chaire de théologie morale de l’Université grégorienne, qu’il occupa jusqu’en 1934. Il joignit à ces cours ceux de sociologie et de philosophie du droit. Ses élèves reconnaissaient en lui de rares dons d’enseignement : puissance communicative, rigueur des notions, large et profonde doctrine, vue réaliste des besoins actuels, charme d’une parole fluide avec l’élan de la conviction. >

Parmi les caractéristiques de sa production scientifique quelques traits méritent d’être relevés : abondance et variété qui n’est pas dispersion mais fruit des amples études préparatoires, vues justes et pénétrantes, loyauté des solutions, adaptation aux circonstances contemporaines qui provoquaient chez lui une réaction immédiate, charité désintéressée dans les discussions. Cette fécondité de production a été remarquablement étonnante : de 1897 à 1936, il publie quarante-quatre livres et opuscules, dont certains ont eu cinq ou sept éditions, mises à jour ou remaniées, et des traductions en cinq langues, outre vingt-trois volumes des Periodica, la revue fondée et presque exclusivement rédigée par lui.

Si l’une ou l’autre œuvre révèle une certaine hâte dans la présentation, et si les parties historiques ne sont pas les meilleures, tous les ouvrages du P. Vermeersch sont marqués d’une pensée personnelle, d’une

vaste érudition, d’une vue nette du but à réaliser. Le style même, parfois dur, surtout dans ses premiers ouvrages, eût mal traduit la densité de sa pensée, s’il eût été plus limpide. Il parvient dans les Theologiæ moralis principia, à une expression très riche dans sa brièveté.

Plus que pour n’importe quel écrivain, la personne de l’auteur explique l’ampleur de la production, le choix des sujets, la façon originale de les traiter et l’ascendant de leurs directives. Pour la comprendre et l’apprécier on ne peut dissocier l’œuvre de l’homme. Il faut y ajouter sa profonde connaissance des âmes, acquise par la direction spirituelle très suivie, surtout de prêtres et religieux ; une information lui venant de nombreux voyages ou séjours dans les principaux pays d’Europe, en Afrique centrale et méridionale, au Canada et aux États-Unis ; des consultations apportées par un incessant courrier venu de tous les coins du monde ; un contact fréquent avec de hautes personnalités ecclésiastiques et juridiques, avec l’épiscopat belge et étranger, dont il était fréquemment le conseiller, et avec les tribunaux romains — comme consulteur des Congrégations du Concile, des Sacrements, des Religieux ; comme collaborateur, dès 1904, de la codification du droit canonique et consulteur à la Commission d’interprétation du Code —, son jugement droit et son esprit pénétrant qui lui faisaient trouver, dès l’abord, aux cas difficiles, les solutions sûres qu’il dut rarement réformer après les décisions romaines, tout cela donnait au P. Vermeersch une grande autorité, que rehaussaient encore son action apostolique et ses hautes vertus. Aux derniers temps de sa carrière de professeur, on lui préparait à Rome une cérémonie d’hommage dans laquelle devaient lui être remis les Miscellanea Vermeersch, cf. Nouv. rev. théol., 1936, p. 408 sq. ; les circonstances l’empêchèrent de s’y rendre. La cérémonie eut lieu à Louvain au mois de mai 1936. Peu après, il était rappelé à Dieu le 12 juillet 1936, au scolasticat d’Eegenhoven-Louvain, où, retiré du professorat (1934), il travailla jusqu’au dernier jour.

II. Œuvre.

Le canoniste.

Le P. Vermeersch commença son œuvre de canoniste par un commentaire de la constitution Officiorum ac munerum de Léon XIII sur la censure et la prohibition des livres (1897), quatre fois réédité en deux ans et qui fit tout de suite autorité. Puis (en 1902) il publia le De religiosis institutis et personis tractatus canonico-moralis, surtout canonique, dont le t. n fut continué par une publication trimestrielle : De religiosis institutis et personis supplementa et monumenta periodica, contenant les documents périodiques intéressant les religieux et les missionnaires, ainsi que des commentaires et études personnelles. De là naquit la revue maintenant intitulée Periodica de re morali, canonica, liturgica. Collaborateur dès le début aux travaux de codification du nouveau droit canonique (1904), il prit une part considérable à l’élaboration de la législation des religieux. Il était ainsi préparé, mieux que personne, à donner un tout premier commentaire du nouveau Code : la Summa nooi juris en collaboration avec J. Creusen, S. J. (1918) et, avec le même collaborateur, VEpilome juris canonici cum commentariis (trois volumes, 1921-1923), où il aborda les difficultés d’interprétation de la législation nouvelle. L’ouvrage est, dans son genre, l’un des meilleurs commentaire du droit canon. Il en est à sa sixième édition (1937-1946).

Dès 1918 d’ailleurs, il avait conçu le plan d’un plus vaste commentaire à rédiger de concert avec des professeurs et anciens élèves de l’Université de Louvain, le Commentarium Lovaniense in codicem juris